Gustave Rives

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Gustave Rives
Gustave Rives.
Biographie
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Décès
(à 67 ans)
Paris Drapeau de la France France
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Gustave Rives (né Bernard Auguste Rives le et mort le ) est l’un des grands architectes français de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Nommé architecte en chef des bâtiments civils de la ville de Paris et des Palais nationaux, il est surtout créateur d'immeubles de rapport et de bâtiments commerciaux et publics dont le style est qualifié, à cette époque, d'« éclecticisme opulent »[1]. Gustave Rives est à l'origine des premiers Salons de l'automobile et des Salons aéronautiques organisés avant la Première Guerre Mondiale.

Sa vie et son œuvre[modifier | modifier le code]

Gustave Rives est né à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques) le . Il est le fils de Pierre Rives et de Victoire Etchart. En 1876, il part étudier à l'École des Beaux-Arts de Paris sous l'égide de Louis-Jules André et Eugène Train[2].

Rives a élaboré les plans de plusieurs immeubles de rapport et de bâtiments commerciaux entre 1880 et 1890. Remarqué par le nouveau propriétaire du Palais de la Nouveauté à Montmartre (Paris), qui souhaitait s’attacher ses services pour développer ses établissements sous le nom de Grands Magasins Dufayel, il a agrandi et décoré le gigantesque espace commercial, ajoutant un dôme et un monumental escalier courbé, et, grâce à l'élargissement des espaces, permit à la clientèle de mieux contempler les produits proposés[3].

Les Grands Magasins Dufayel, 26, rue de Clignancourt, Paris

Rives a aussi créé un hôtel particulier pour le propriétaire des magasins, Georges Dufayel, avec lequel il s’était pris d’amitié. Après la mort de celui-ci, en 1916, cet hôtel, situé sur l'avenue des Champs-Élysées fut transformé en club de la presse pendant la Conférence de paix de Paris en 1919 (il fut rasé au cours des années 1920 pour créer un passage commercial).

Georges Dufayel lui confia également la construction, dans le nouveau quartier du Nice-Havrais de Sainte-Adresse, en Normandie, près du Havre, d’un immeuble de rapport monumental, qui domine la baie de la Seine, et qui a abrité les membres du gouvernement belge en exil au cours de la première guerre mondiale. Un second immeuble, à destination commerciale et nommé l’Hôtellerie, a été le siège de ce gouvernement jusqu’à la fin des hostilités en  ; cet hôtel de grand standing a été rasé par décision des autorités militaires allemandes en 1942, lors de la Deuxième Guerre mondiale[4].


Rives fut notamment l'architecte du Crédit Foncier d'Algérie, de la Société Foncière Lyonnaise, et de la Compagnie d'Assurances Générales[5]. Il a dessiné plusieurs hôtels à Menton.

La ville de Paris a récompensé son œuvre en lui attribuant un prix au Concours des Façades en 1899, pour un immeuble sis 45, rue du Château-d’Eau dans le 10e arrondissement de Paris[6]. Rives a également réalisé l'Hôtel Astoria aux Champs-Élysées en 1907.

Entre 1901 et 1910, Rives fut directeur du Comité français des expositions et chargé à ce titre du Grand Palais à Paris. Il conçut et réalisa les décorations temporaires des manifestations qui se déroulèrent dans la grande nef du Grand Palais : concours hippiques, expositions de peinture, Foire de Paris, Salons de l'automobile ou de l'aéronautique[7].

Rives a publié des rapports de référence sur les Salons. Il a parallèlement réaménagé l'intérieur de l’Automobile Club de France sur la place de la Concorde à Paris.

Gustave Rives fut nommé Commandeur de la Légion d'Honneur en 1908. Il fut architecte en chef pour la ville de Paris et Directeur des Palais civils et nationaux.

En 1885, Rives a épousé Jeanne-Gabrielle de Lavaÿsse (1865–1942) dont il eut trois enfants : Edouard Roger Marcel (né en 1886), Jean Georges (1889-1964), et Germaine (née en 1892).

En 1907, Rives fit l'acquisition du château de Jeufosse près de Gaillon dans l'Eure, en Haute-Normandie. Il meurt à Paris le , 14, rue de l'Université et repose à Jeufosse.

Principales réalisations[modifier | modifier le code]

Bâtiments existant encore en l’état
Bâtiments détruits ou partiellement démolis
  • Archives du Crédit lyonnais, rue de la Glacière, 13e, Paris (1890 ; démoli en 1970)
  • Maison de Gabriel Thomas, 2, rue des Capucins, Meudon, Hauts-de-Seine (1890 ; démolie en 1988 pour laisser place au Parc Gilbert Gauer) : Cette maison était ornée de peintures de Maurice Denis et de sculptures d'Antoine Bourdelle et abritait l'importante collection d'œuvres d'art de Gabriel Thomas.
  • 80 avenue des Champs-Élysées, Hôtel particulier pour Georges Dufayel (1894 ; démoli au cours des années 1920)
  • Hôtel Astoria, 122, avenue des Champs-Élysées (1907 ; détruit par un incendie en 1972)
  • Casino du Havre, dit Casino Marie-Christine, avec salles de jeu, salle de spectacles de plus de 900 places, hall et escalier monumental (1910 ; détruit en 1960)
  • Hôtel de voyageurs, “l'Hôtellerie,” Sainte-Adresse (1913 ; détruit en 1942)
Statues et monuments
Portrait charge par Charles Léandre paru dans Le Rire en 1906 : « M. Gustave Rives, grand organisateur du salon de l'automobile ».

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Hotel Bedrooms from the Sanitary Point of View », Journal of the Sanitary Institute, c1900
  • Exposition décennale de l'automobile, du cycle, et des sports, 1908
  • Congrès international des applications du moteur à mélange tonnant et du Moteur à Combustion Interne aux Marines de Guerre, de Commerce, de Pêche et de Plaisance, 1908
  • Rapport sur le premier salon de l'aéronautique, 1908 (Lire en ligne)

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Bertrand Lemoine, Architecture in France, 1800-1900, Harry M. Abrams Inc., p. 97.
  2. Dictionnaire par noms d’architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles, 1876-1899, vol. IV, Paris, 1996, p. 65.
  3. La Construction Moderne, 1899-1900, tome 15.
  4. Association pour le Patrimoine de Sainte-Adresse (APSA).
  5. Dictionnaire par noms d'architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles,1876-1899, tome IV, Paris, 1996, p. 66.
  6. Monique Eleb & Anne Debarre, L'invention de l'habitation moderne: Paris 1880-1914, Paris: Editions Hazan, 1995, p. 511.
  7. Gilles Plum, Le Grand Palais, Editions du Patrimoine, 2005, p. 166.

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