Gustave Keller

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Gustave Keller
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Mgr Gustave Keller, né à Strasbourg le 25 avril 1838 et mort dans la même ville le 6 octobre 1910, est un prélat, historien et illustrateur alsacien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ordonné prêtre en 1862, nommé chanoine archiprêtre en 1891, il devient en 1903 supérieur du Grand Séminaire de Strasbourg et protonotaire apostolique, ce qui lui vaut le titre de Monseigneur[1].

Érudit, il s'engage notamment dans la collecte de documents pour la reconstitution[2] de l'emblématique manuscrit de l’Hortus deliciarum de Herrade de Landsberg, détruit en 1870[3]. Ce travail de reconstitution des 113 planches de miniatures qui enluminaient le manuscrit avait été entrepris à partir de calques et d'études par le chanoine Straub[4]. Également doté d'aptitudes artistiques, le chanoine Keller achève ce travail après la mort de Straub en 1891. L'œuvre est publiée en 1899[2].

En 1900, Gustave Keller succède au chanoine Léon Dacheux à la tête de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace (SCMHA)[3], dont il reste le président jusqu'à sa mort en 1910. Il fut également président de la Société des Amis de la Cathédrale de Strasbourg.

Œuvre[modifier | modifier le code]

L'une des pièces de mobilier peintes par Mgr Keller et léguées au Grand Séminaire de Strasbourg.

Outre l'Hortus Deliciarum, le Séminaire conserve un certain nombre de créations personnelles du chanoine Keller : dessins de vitraux, esquisses de mitres ou d'autels, ainsi qu'un ensemble de meubles décorés par lui dans le style néogothique alors en vogue[5].

La bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg détient en outre un carnet de croquis (26 x 16 cm) contenant des dessins inédits de châteaux, qu'il réalisa au cours de ses excursions. Dans les Vosges du Nord, pendant l'été 1889, il représente ainsi le Wasigenstein, le Lutzelhardt, l'Arnsberg et le Schœneck. En 1898, aux alentours du mont Sainte-Odile, il croque notamment le Dreistein, le Hagelschloss et le Birkenfels. Ces paysages pittoresques sont quelquefois animés par la présence d'animaux ou de petits personnages. Peut-être s'est-il mis en scène lui-même, en costume ecclésiastique, au pied d'une monumentale formation rocheuse[6] ?

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, volume 48, 2005, p. 59
  2. a et b Hortus deliciarum : reproduction héliographique d'une série de miniatures, calquées sur l'original de ce manuscrit du douzième siècle / par Herrade de Landsberg ; publié aux frais de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace ; texte explicatif commencé par le chanoine A.Straub, 1891 et achevé par le chanoine G. Keller, Strasbourg, 1879-1899
  3. a et b Les présidents de l'association depuis 1855 [1]
  4. Agnès Guglielmi, Les miniatures de l'Hortus deliciarum (vers 1175-1185) : étude des copies et des reconstitutions d'un manuscrit disparu, mémoire de recherche, Université de Strasbourg, 2016 [2]
  5. Louis Schlaefli, Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg. Inventaire des dessins, octobre-décembre 2000, p. 3, [lire en ligne]
  6. Bernadette Schnitzler et Louis Schlaefli, « Quelques vues inédites de châteaux dans un carnet de croquis de Monseigneur Gustave Keller, président de la SCMHA (1900-1910) », Lettre d'information de la SCMHA, no 59, février 2021, p. 12-13

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]