Gustave-Maximilien-Juste de Croÿ-Solre

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Gustave Maximilien Juste
de Croÿ-Solre
Image illustrative de l’article Gustave-Maximilien-Juste de Croÿ-Solre
Gustave Maximilien Juste de Croÿ-Solre, portrait d'Hippolyte de Mahy en 1833.
Biographie
Naissance
Condé-sur-l'Escaut (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 70 ans)
Rouen (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Léon XII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de S. Sabina
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Jean Charles de Coucy
Archevêque de Rouen
(Primat de Normandie)
Évêque de Strasbourg
Autres fonctions
Fonction laïque
Grand aumônier de France
Membre de la Chambre des pairs

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Gustave Maximilien Juste, cardinal de Croÿ-Solre (1773-1844) est un cardinal français issu de la famille de Croÿ.

Famille[modifier | modifier le code]

Né le au château de l'Hermitage, dans la commune de Condé-sur-l'Escaut, il est le fils de Anne Emmanuel Ferdinand François, 8e duc de Croÿ, et d'Auguste Friederike Wilhelmine zu Salm-Kyrburg[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Il entre dans la vie ecclésiastique à un jeune âge. Chanoine de la cathédrale de Strasbourg en 1789, il trouve refuge pendant la Révolution française en Autriche. Il est ordonné prêtre le à Vienne[1].

Accès à l'évêché[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé évêque de Strasbourg par Louis XVIII et est confirmé dans cette fonction par le pape Pie VII le . Il est sacré le à l'église Saint-Sulpice par Jean Charles de Coucy, archevêque de Reims, assisté d'Anne-Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre, ancien évêque de Châlons et Jean-Baptiste de Latil, évêque de Chartres[1].

Il est membre honoraire de l'Académie de Rouen[2].

Grand aumônier de France de 1821 à 1830, il devient le pair de France[1].

Il est promu archevêque de Rouen le . Il recueille en 1824 les dernières paroles de Louis XVIII sur son lit de mort avant de diriger ses funérailles à Saint-Denis[1].

Cardinalat[modifier | modifier le code]

Le , il est élevé au rang de cardinal lors du consistoire tenu par le pape Léon XII. Il reçoit le chapeau rouge le et le titre de cardinal-prêtre de « S. Sabina » le 21 mai. Il participe au conclave de 1829 qui désigne Pie VIII. C'est à l'occasion de ce séjour que le cardinal fait peindre son portrait par le peintre romain Vincenzo Camuccini. Il participe également au conclave de 1830-1831 qui élit Grégoire XVI[1].

N'ayant plus aucune charge à Paris à son retour et à la suite de la révolution de 1830, il se consacre exclusivement à son diocèse et visite chacune de ses paroisse. Il se préoccupe notamment du sort des familles ouvrières et du travail des enfants. Il en appelle à l'intervention de l'État pour protéger les enfants. Charles de Montalembert utilise ses remarques lors de son intervention à la chambre des pairs en faveur d'une loi sur le travail des enfants votée en 1841[3]

Décès et monument funéraire[modifier | modifier le code]

Détail du gisant du cardinal-prince de Croÿ.

Il meurt le de la goutte à Rouen. Il est enterré dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen[1]. Il déclare dans son testament ne vouloir aucun monument. Mais son successeur Louis Blanquart de Bailleul ouvre une souscription qui atteint environ 20 000 francs. En 1856, un projet de tombeau avec gisant et baldaquin dans le style du XIVe siècle est présenté par Eugène Barthélémy. Le préfet objecte sur le style tandis que le ministre approuve. Le tombeau néo-gothique est finalement placé sur sa tombe, face au tombeau des cardinaux d'Amboise. En pierre d'Aubigny, elle est l'œuvre de Fulconis (statue) et d'Edmond Bonet (ornement)[4]. En 1955, le baldaquin néo-gothique est supprimé ainsi que l'angelot aux pieds du cardinal[5].

Épitaphe :

« GVSTAV[us] MAXIMIL[ianus] IVSTVS, PRINCEPS A CROY, CARDINALIS,/
ARCHIEPISC[opus] ROTHOMAGEN[sis], NORMANN[niæ] PRIMAS,/
GREGE IN FIDE ET LENITATE ANNOS BIS DENOS PASTO[ravit]/
IMMORTALI MORTALEM. KAL[endas] IANVAR[i] M.DCCC.XLIV VITAM COMMVTAVIT
 »

.

Lignée épiscopale[modifier | modifier le code]

Gustave Maximilien Juste de Croÿ-Solre fut sacré le par Jean-Charles de Coucy, archevêque de Reims, assisté d'Anne-Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre (archevêque de Toulouse, depuis cardinal) et Jean-Baptiste de Latil (évêque de Chartres, depuis cardinal).

  1. Gustave-Maximilien-Juste de Croÿ-Solre (1820) ;
  2. l'archevêque Jean-Charles de Coucy (1790) ;
  3. Antonio Dugnani (1785) ;
  4. Carlo Rezzonico (Jr.) (1773) ;
  5. Giovanni Francesco Albani (1760) ;
  6. Carlo della Torre di Rezzonico (1743), pape sous le nom de Clément XIII ;
  7. Prospero Lorenzo Lambertini (1724), pape sous le nom de Benoît XIV ;
  8. Pietro Francesco Orsini de Gravina, en religion Vicenzo Maria Orsini, O.P. (1675), pape sous le nom de Benoît XIII ;
  9. Paluzzo Paluzzi Altieri degli Albertoni (1666) ;
  10. Ulderico Carpegna (1630) ;
  11. Luigi Caetani (1622) ;
  12. Ludovico Ludovisi (1621) ;
  13. l'archevêque Galeazzo Sanvitale (it) (1604) ;
  14. Girolamo Bernerio, O.P. (1586) ;
  15. Giulio Antonio Santorio (1566) ;
  16. Scipione Rebiba.

Croÿ-Solre fut le principal consécrateur de :

Récapitulatif[modifier | modifier le code]

Titres[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier du Saint-Esprit Grand'croix de Charles III d'Espagne

Armoiries[modifier | modifier le code]

Écartelé : au I, contre-écartelé, aux 1 et 4 d'argent à trois fasces de gueules (Croÿ) ; aux 2 et 3 de gueules à dix losanges d'argent 3, 3, 3 et 1 (Lalaing) ; au II, contre-écartelé de France et de gueules plain (Albret), sur le tout de Bretagne ; au III, contre-écartelé, aux 1 et 4 losangé d'or et de gueules (de Craon), aux 2 et 3 d'or au lion de sable, lampassé et armé de gueules (Flandre) ; au 4, contre-écartelé Croÿ de Renty. Sur le tout fascé d'argent et de gueules de 8 pièces (Hongrie)[7]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g The Cardinals of the Holy Roman Church: Consistory of March 21, 1825 (IV)
  2. Alexandre Héron, Liste générale des membres de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen de 1744-1745 à 1900-1901, Rouen, Léon Gy, 1903 [lire en ligne].
  3. Jean-Charles Descubes (dir.) (préf. Jean-Charles Descubes), Rouen : Primatiale de Normandie, Strasbourg, La Nuée Bleue, coll. « La grâce d'une cathédrale », , 511 p. (ISBN 978-2-7165-0792-9), p. 444.
  4. Léon Alfred Jouen (chanoine) (préf. André du Bois de La Villerabel), La cathédrale de Rouen, Rouen et Paris, Defontaine / Aug. Picard, , LXXIV Pl. - 166, « XI - De la Révolution à nos jours (1791-1931) », p. 146
  5. Anne-Marie Carment-Lanfry et Jacques Le Maho (préf. Jacques Le Maho), La cathédrale Notre-Dame de Rouen : édition revue et complétée par Jacques Le Maho, Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, (réimpr. 2010) (1re éd. 1977), 312 p. (ISBN 978-2-87775-477-4), « La chapelle de la Vierge - Tombeau du Cardinal -Prince de Croy », p. 184-185
  6. a et b Courcelles 1826, p. 231.
  7. a et b Velde 2005.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Chronologie[modifier | modifier le code]