Guillaume II (roi des Pays-Bas)

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Guillaume II
Illustration.
Peinture de Guillaume II des Pays-Bas en habits officiels.
Titre
Roi des Pays-Bas
Grand-duc de Luxembourg
Duc de Limbourg

(8 ans, 5 mois et 10 jours)
Couronnement
Prédécesseur Guillaume Ier
Successeur Guillaume III
Biographie
Dynastie Maison d'Orange-Nassau
Nom de naissance Willem Frederik George Lodewijk van Oranje-Nassau
Date de naissance
Lieu de naissance La Haye (Provinces-Unies)
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Tilbourg (Pays-Bas)
Sépulture Nieuwe Kerk à Delft
Père Guillaume Ier
Mère Wilhelmine de Prusse
Fratrie Frédéric d'Orange-Nassau
Pauline d'Orange-Nassau
Marianne d'Orange-Nassau
Conjoint Anna Pavlovna de Russie
Enfants Guillaume III
Alexandre d'Orange-Nassau
Henri d'Orange-Nassau
Ernest Casimir d'Orange-Nassau
Sophie d'Orange-Nassau
Héritier Guillaume

Signature de Guillaume II

Guillaume II (roi des Pays-Bas)
Monarques des Pays-Bas
Monarques de Luxembourg

Guillaume II (en néerlandais : Willem Frederik George Lodewijk van Oranje-Nassau), né le à La Haye et mort le à Tilbourg, est le deuxième roi des Pays-Bas, duc de Limbourg et grand-duc de Luxembourg de 1840 à 1849.

Famille[modifier | modifier le code]

Fils aîné du roi Guillaume Ier et de Wilhelmine de Prusse, il épouse en 1816 la grande-duchesse Anna Pavlovna de Russie (1795 – 1865), fille du tsar Paul Ier de Russie.

De cette union naissent :

Guillaume II des Pays-Bas appartient à la sixième branche, Nassau-Dietz, issue de la seconde branche, Nassau-Dillenbourg, de la maison de Nassau. Cette lignée de Nassau-Dietz, aujourd'hui Orange-Nassau, appartient à la tige ottonienne qui donna des stathouders à la Hollande, la Frise, la Zélande, la Gueldre, un roi à l'Angleterre et l'Écosse en la personne de Guillaume III d'Orange-Nassau, des rois et des reines aux Pays-Bas. Il est l'ancêtre du roi Willem-Alexander.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le stathouder exilé[modifier | modifier le code]

Petit-fils du stathouder Guillaume V d'Orange-Nassau, le jeune prince est né alors que grondent les armées de la Révolution française. Sa mère et sa grand-mère sont des princesses prussiennes et, confronté à l'avancée des armées françaises et l'avènement de la République batave, il suit sa famille en exil à Berlin alors qu'il n'est qu'un très jeune enfant.

La défaite de la Prusse face à l'Empire napoléonien en 1806 amène le jeune prince à intégrer l'armée britannique. Il participe à la guerre d'Espagne comme aide de camp de Wellington.

En 1813, il rejoint son père qui est proclamé prince, puis roi en 1815, du royaume uni des Pays-Bas (1815-1830), un nouvel État créé par le Congrès de Vienne de 1815 et recouvrant les anciennes Provinces-Unies, les anciens Pays-Bas autrichiens et l'ancienne principauté de Liège. Guillaume Ier devient également chef d'État du Luxembourg, élevé au rang de grand-duché.

En 1815, seulement âgé de 22 ans, il prend le commandement d'une armée néerlandaise pour combattre Napoléon Ier pendant les Cent-Jours. Il prend part aux côtés des coalisés aux batailles de Quatre-Bras et de Waterloo, où il est blessé. En 1826, sur le site de la bataille, les Néerlandais érigent la butte du Lion à l'endroit même où a été blessé le prince héritier.

Le trône manqué de Belgique[modifier | modifier le code]

Soucieux de ne pas être inféodé à l'Angleterre ou à la Prusse voisines et le nouveau royaume des Pays-Bas cherchant un protecteur puissant, le prince est marié en 1816 à la grande-duchesse Anna Pavlovna de Russie, sœur du tsar Alexandre Ier. Si l'union est brillante pour l'héritier néerlandais, pour la grande-duchesse orthodoxe qui a déjà 21 ans et se trouve immergée dans une austère cour calviniste, c'est un pis-aller. Cependant le couple se respecte.

Par la suite, le prince séjourne fréquemment dans les provinces belges du royaume où il jouit d'une certaine popularité. Un palais néoclassique lui est spécialement construit en bordure du parc de Bruxelles, où il s'installe avec sa famille en . L'édifice est aujourd'hui le palais des Académies.

Moins de deux ans plus tard, il est contraint de quitter la ville précipitamment alors qu'éclate la révolution belge de 1830. Durant les deux premiers mois des événements, une partie de la presse et des dirigeants de la révolution envisagent de lui confier la couronne de Belgique. Pour ces derniers, il importe de préserver l'indépendance tout en ménageant la neutralité des pays voisins. Le choix, pour régime politique, d'une monarchie constitutionnelle est alors le seul possible. Le choix du prince Guillaume, qui est considéré comme un homme conciliant, offre l'avantage de pouvoir réunir sur son nom l'assentiment des puissances étrangères, y compris celui des Pays-Bas.

Le prince séjourne à Anvers du 5 au , dans l'intention d'entrer en contact avec les autorités révolutionnaires. Les affrontements de septembre à Bruxelles rendant toute négociation difficile, Guillaume quitte la ville alors que les troupes belges en sont proches. Le lendemain, les troupes néerlandaises sous le commandement du prince Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach bombardent Anvers, faisant 85 morts et des dégâts considérables, et provoquant l'indignation de la population des provinces belges. Le Congrès national belge vote l'exclusion à perpétuité de la maison d'Orange-Nassau du trône de Belgique : « Le nom du Prince d'Orange est à jamais enseveli sous les ruines encore fumantes de la ville d'Anvers. »[1].

Le prince Léopold de Saxe-Cobourg, veuf de la princesse Charlotte du Royaume-Uni, fille du prince de Galles, est élu roi des Belges en 1831. Le traité de Londres ou traité des XXIV articles trace définitivement en 1839 les frontières du royaume de Belgique, rendant aux Pays-Bas une partie du Limbourg avec la forteresse de Maastricht et conservant la moitié orientale du Luxembourg avec la capitale Luxembourg-Ville et le titre grand-ducal pour le souverain néerlandais.

Un roi modéré[modifier | modifier le code]

Wagon ferroviaire royal de Guillaume II, vers 1840.

Il accède au trône des Pays-Bas en octobre 1840 après l'abdication de son père. Bien qu'il soit personnellement conservateur, il fait preuve de modération et accorde une nouvelle Constitution plus libérale en 1848, rédigée en grande partie par Johan Thorbecke, après avoir pris peur des révolutions qui éclatent partout en Europe. Cette Constitution est toujours en vigueur aujourd'hui, avec quelques modifications.

Il meurt l'année suivante après seulement neuf années de règne. Son fils aîné lui succède sous le nom de Guillaume III.

Un hymne à quatre voix avec accompagnement de grand orchestre, De Profundis, sera composé en sa mémoire par Godefroid Camauër.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. d'après Jean Stengers, Histoire du sentiment national en Belgique des origines à 1918, Tome 1, pages 192 à 201 – éditions Racine (ISBN 2-87386-218-1)

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]