Guillaume II d'Eu

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Guillaume II d’Eu, mort en 1095 ou 1096, est comte d'Eu et seigneur d'Hastings.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils cadet et héritier de Robert d’Eu (mort entre 1089 et 1093)[1], il lui succède en tant que comte d'Eu et lord d’Hastings[1] à sa mort, survenue entre 1091 et 1093.

En 1088, Guillaume participe à la rébellion contre le roi d'Angleterre Guillaume le Roux, afin de placer le frère aîné de celui-ci Robert Courteheuse, duc de Normandie à la tête du royaume[1]. Il mène notamment une campagne contre la seigneurie royale de Berkeley, dans le Gloucestershire[1]. Après l'échec de la rébellion, il est pardonné, comme la plupart des rebelles.

En 1091, lors de la tentative d'intervention de Guillaume le Roux en Normandie, son père fait partie des soutiens du roi anglais. Robert d'Eu meurt peu après (dans la période 1091-1093), et Guillaume se rallie à Robert Courteheuse, auquel il fait hommage pour son comté[1]. Guillaume le Roux, qui considère Eu et son château comme sa tête de pont en Normandie, au cas où il voudrait l'envahir, se résout à acheter la loyauté du nouveau comte d'Eu[1].

En 1095, a lieu en Angleterre une grande révolte contre le roi Guillaume le Roux. Les deux meneurs sont Guillaume, comte d’Eu et Robert de Montbray, un riche et puissant baron anglo-normand, comte de Northumbrie. La conspiration doit placer Étienne d'Aumale sur le trône anglais. En font partie, outre Guillaume, son cousin et sénéchal Guillaume d'Andrieu, Roger de Lacy, Hugues de Montgommery, comte de Shrewsbury et son frère Philippe, et Eudes, l'oncle par alliance du roi (et père d'Étienne d'Aumale)[1]. Le roi lève une armée pour les assiéger dans le château qui se trouve à l'embouchure de la Tyne.

Après l'échec de cette rébellion, Guillaume II d'Eu nie avoir eu part à la conjuration et pour s'en justifier, il se bat en duel contre Geoffrey Baynard, ancien shérif du Yorkshire[1]. Il perd ce duel judiciaire et est castré et a les yeux crevés. Il ne survit pas à ses mutilations[2]. C'est Hugues d'Avranches, comte de Chester, frère de sa femme Hélisende[Note 1], qui demande qu’il soit énucléé et castré, car il la maltraite[3].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

D'après I.J. Sanders[4], Guillaume se maria deux fois :

De la première ou de la deuxième, il eut Henri d'Eu.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En effet, une « Hélisende, veuve d'un comte d'Eu » est mentionnée dans une anecdote datée de 1096[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i (en) Frank Barlow, William Rufus, Yale University Press, 2000, p. 76, 82, 324, 347-349, 357-358.
  2. Frank Barlow, « William II (c.1060–1100) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  3. (en) C. P. Lewis, « Avranches, Hugh d', first earl of Chester (d. 1101) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  4. (en) I.J. Sanders, English Baronies: A Study of their Origin and Descent 1086-1327, Oxford, , p. 119.