Guillaume Abgrall

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Guillaume Abgrall
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 44 ans)
MauthausenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinction
Archives conservées par
Service historique de la Défense (AC 21 P 416400)
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 1552)Voir et modifier les données sur Wikidata

Guillaume Jean Marie Abgrall, né le à Landivisiau (Finistère), mort en déportation à Mauthausen le (à 44 ans) fut un militaire puis paysan français, qui s'engagea dans la résistance en 1943 en mettant à disposition du SOE sa ferme du Roncey à Bazemont pour des parachutages clandestins d'agents et d'armes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Guillaume Abgrall, passionné de chevaux, en fait l'étude et se lance dans des recherches sur l'élevage.

En 1920, il est incorporé dans l'armée. En 1921, il est nommé brigadier. Promu maréchal des logis le , il est affecté au Groupe d'artillerie de campagne d'Afrique. Il passe trois ans au Maroc, puis il est admis dans le cadre des sous-officiers de carrière. Nommé adjudant-chef alors qu'il se trouve en Chine en 1933, où il séjourne avec sa famille de 1934 à 1937.

À la déclaration de guerre, il est au 10e Régiment d'artillerie coloniale de Tunisie. En 1940, le gouvernement du maréchal Pétain lui confie la tâche de trier les prisonniers pour l'Allemagne. Devant son refus, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il entre dans la Résistance, d'abord à Maurepas, puis à Bazemont, où il devient paysan à la ferme du Roncey[1]. Il est chargé d'alimenter des résistants cachés dans l'usine d'aviation des Mureaux et dans les chantiers navals de Meulan. Il est recruté par un groupe rattaché au réseau Prosper-PHYSICIAN du SOE et en , il reçoit trois parachutages sur le domaine du Roncey[2] :

  • dans la nuit du 12/, opération PHYSICIAN 60/WATCHMAKER[3] : parachutage de Gaston Cohen « Justin », alias WATCHMAKER, qui arrive comme opérateur radio du réseau Robin-JUGGLER. Parachutage effectif : dix containers largués, mais containers écrasés ;
  • dans la nuit du 16/, opération PHYSICIAN 60 (2e)[4] : parachutage de 10 containers ;
  • dans la nuit du 21/, opération PHYSICIAN 67/DENTIST[5], à la suite du message BBC « Le commissaire devient agent de change » : parachutage de George Connerade « Jacquot ». Parachutage réussi, mais Connerade défait son parachute, le laisse sur place et part sans être vu du comité de réception ; + 10 containers + 2 paquets (émetteurs radio pour Noor Inayat Khan).

Dans le cadre de l'effondrement du réseau[6], Guillaume Abgrall est arrêté par les Allemands le premier juillet. Sa femme[7] et ses enfants le voient partir menottes derrière le dos. Abgrall est emmené à Fresnes. Le , il est transféré au camp de Royallieu, à Compiègne. Déporté à Buchenwald[8]. En , il est transféré au camp de Mauthausen, où son matricule est 544 350 et où il meurt le , quelques jours avant la libération du camp par les Américains[9].

Famille[modifier | modifier le code]

  • Ses parents : Christophe Abgrall et Pauline Léon. Ils ont six enfants, dont Guillaume.
  • Sa femme Jeanne-Marie, née Le Dantec, née le à Bourbriac.
  • Leurs enfants (5) : Simone, née le à Maurepas ; Jacques, né le à Maurepas ; Marcel, né le à Maurepas ; Jean-Yves, né le à Landivisiau ; Odette, née le à Reuil.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Le nom de Guillaume Abgrall est honoré sur le monument aux morts 39/45 du village de Bazemont.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]

  • Articles de Christiane Hubert dans le bulletin Si Bazemont m'était conté.
  • Dossier 16P 1552, Service historique de la Défense, Vincennes.
  • Dossier 72 AJ 39 I, pièce 10a (témoignage de Jean-Louis de Ganay), Archives nationales, Paris.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le domaine se trouve au milieu de la forêt des Alluets. Le propriétaire est M. Parent, ingenieur, 164 rue de Courcelles, Paris 17e
  2. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  3. À la réception, étaient présents cette nuit-là :
    • les trois dirigeants du réseau : Francis Suttill « Prosper », Gilbert Norman « Archambault », Andrée Borrel « Denise » ;
    • des membres du groupe de l'école d'agriculture de Grignon : Alfred Balachowsky, professeur d'entomologie ; Douilhet, le gendre du directeur de l'école ; le jardinier de l'école ;
    • deux élèves de l'école : Jean-Louis de Ganay ; Henri Velter ;
    • un jeune-homme de Versailles, 19 ans, ami du professeur Balachowsky.
    • Guillaume Abgrall et son fils.
    [Source : témoignage de Jean-Louis de Ganay, réf. AN : cote 72 AJ 39 I, pièce 10a]
  4. Même équipe de réception que celle du 12/13 juin.
  5. Même équipe de réception que le 12/13, plus Armel Guerne « Gaspard » et des gens qui habitent Versailles.
  6. Le 24 juin, les trois principaux dirigeants du réseau Prosper-PHYSICIAN (Francis Suttill, Gilbert Norman et Andrée Borrel) sont arrêtés par le SD.
  7. Jeanne, née Le Dantec le 6 juin 1906 à Bourbriac (Côtes-du-Nord).
  8. Convoi 1.171, qui quitte Compiègne le et arrive à Buchewald le , où son matricule est 40 317.
  9. « Base des morts en déportation (1939-1945) - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  10. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )