Groupe de sécurité de la présidence de la République

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Groupe de sécurité de la présidence de la République
Logo du GSPR en 2018.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Effectif
95 agents
Directeur
Commissaire divisionnaire Georges Salinas
Personnes clés
Christian Prouteau, ancien préfet et fondateur du GSPR
Alain Le Caro, premier commandant
Organisation mère
Budget
8 millions d'euros

Le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) assure la protection personnelle et immédiate du président de la République française et met en œuvre les mesures nécessaires à sa sécurité, notamment à l'organisation matérielle et à la sécurité de ses déplacements.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Logo du GSPR avant 2007.
Des agents du GSPR protégeant Carla Bruni-Sarkozy, la conjointe du président de la République française en 2009, dite Première dame de France.

Historiquement, avant la date de création d'un service de sécurité spécialement destiné à la protection du président de la République, le GSP (Groupe spécial de Protection) est créé en 1943 et affecté à la sécurité de Pierre Laval. Avant et après cette date, la protection du président est confiée au Service de protection des hautes personnalités.

Lorsque Charles de Gaulle est au pouvoir, des gardes du corps issus du Service d'action civique cohabitent avec les services officiels[1].

En 1971, le service des voyages officiels et de la sécurité des hautes personnalités prend l’appellation « Service central des voyages officiels ». Il est chargé de la sécurité du président de la République, de la protection des hautes personnalités françaises et étrangères et de l’organisation des voyages officiels[2]

La création du GSPR[modifier | modifier le code]

Le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) est créé en 1983[3] et mis en place par le chef d'escadron[4] de gendarmerie Christian Prouteau, des failles dans le service de sécurité du Président de la République François Mitterrand ayant été mises en évidence. Une autre mission — non officielle — du GSPR est la protection de la fille cachée du président (Mazarine Pingeot). La sécurité du président passe ainsi aux mains des gendarmes[1].

Sous la présidence de Jacques Chirac[modifier | modifier le code]

L'unité, composée majoritairement de gendarmes de l'ancien GSIGN à sa création, devient totalement mixte à partir de 1995, le groupe comptant alors 26 membres de la gendarmerie nationale et 26 membres de la Police nationale[5]. La première femme intègre le GSPR en 1998.

Après la tentative d'attentat de Maxime Brunerie le sur la personne du président Jacques Chirac, les effectifs augmentent et passent à 60 fonctionnaires et militaires (30 gendarmes et 30 policiers, dont 4 femmes). La direction du GSPR est alors également conduite sous l'égide de la parité, par une alternance tous les deux ans entre un lieutenant-colonel de la gendarmerie nationale et un commissaire de la police nationale.

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy[modifier | modifier le code]

À compter du , date de l'investiture du président Nicolas Sarkozy, il est mis fin, de fait, à la mixité police-gendarmerie au sein de l'unité. Les 30 gendarmes qui composaient le détachement gendarmerie du GSPR quittent l'Élysée et sont remplacés par 90 policiers, sélectionnés au sein du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) ou du RAID[6].

En , une partie des membres de l'ancien détachement gendarmerie du GSPR intègre le nouveau GIGN en cours de création. Fin 2008, le GSP est intégré au service de protection des hautes personnalités[7],[8].

Sous la présidence de François Hollande[modifier | modifier le code]

À la suite de l'élection de François Hollande, les effectifs sont abaissés à 66, les gendarmes font leur retour au sein de l'unité et la commissaire de police Sophie Hatt, prend le commandement du groupe[9].

Sous la présidence d'Emmanuel Macron[modifier | modifier le code]

À la suite de l'élection d'Emmanuel Macron, les effectifs du GSPR atteignent les 70 agents[10],[11]. Un an plus tard, la commission des Lois du Sénat rapporte qu’Alexandre Benalla, membre du cabinet du président, « s’était attribué un rôle actif dans l’organisation et la gestion de la sécurité de la présidence de la République sans que sa hiérarchie y ait fait obstacle »[12].

Le poste de directeur de la sécurité de la présidence de la République est créé en [13], il supervise le GSPR et le Commandement militaire du palais de l'Élysée pour pallier les difficultés d’organisation soulevées par la Cour des comptes. Contrairement à ce qui a pu être envisagé, il n'y a pas eu de fusion, ni d’autonomie de ces services par rapport au ministère de l’Intérieur[14],[15].

Missions et organisation[modifier | modifier le code]

Le GSPR est une entité du Service de la protection de la direction générale de la Police nationale[16]. Les fonctionnaires actifs de la Police nationale composant le Groupe de sécurité de la présidence de la République sont désignés par le chef de service de la protection[11] ; les gendarmes sont issus du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale et le chef de service de la protection n’a aucun droit de regard sur eux[17].

Le GSPR a deux missions distinctes mais complémentaires[16],[source insuffisante] :

  • assurer la protection personnelle et immédiate du président de la République française, de sa famille (dont l'épouse ou la compagne), de certaines personnalités (anciens présidents, candidats à la présidence, certains conseillers présidentiels) ainsi que de leurs résidences officielles. Cette dernière mission est partagée avec différentes entités. Ainsi, par exemple, la sécurité du palais de l'Élysée est du ressort du commandement militaire du palais de l'Élysée — qui dispose d'effectifs placés à sa disposition par la Garde républicaine — pour sa sécurité intérieure[18] et de la Direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de Police de Paris pour sa sécurité extérieure ;
  • mettre en œuvre l'ensemble des mesures nécessaires à l'organisation matérielle et à la sécurité des déplacements des personnes citées ci-dessus (mission conjointe avec l'Escadron de transport 60 lorsque le transport a lieu en avion ou en hélicoptère). Lors des voyages à bord de Cotam Unité, le personnel de sécurité entourant le président se compose à la fois d'agents du GSPR et de fusilliers-commandos de l'armée de l'air.

Commandants[modifier | modifier le code]

Période Chef Chef adjoint
1983-1989 lieutenant-colonel Alain Le Caro[19] capitaine Michel Fortemps (garde du corps de François Mitterrand)
1989-1995 chef d'escadron Michel Fortemps[20],[21](GIGN, GSPR) capitaine Christian Laigneau
1995-1998 commissaire divisionnaire Jean-Marie Gutknecht[22] chef d'escadron Denis Roux[22]
1998-2002 lieutenant-colonel Denis Roux[23] commissaire Hugues Bricq[23]
2002-2004 commissaire principal Hugues Bricq[24] chef d'escadron Francis Brice [24]
2004-2007 lieutenant-colonel Francis Brice[25] commissaire Sylvain Lledo[25]
2007-2012 commandant de police fonctionnel, puis sous-préfet, puis préfet [26],[27],[28] Michel Besnard Commandant Frédéric Doué
2012-2017 commissaire divisionnaire puis contrôleuse générale des services actifs Sophie Hatt[29] lieutenant-colonel Arnaud Chevreul[30]
colonel Lionel Lavergne (2014-2017)
2017-2019 colonel, puis général de brigade Lionel Lavergne[31] commissaire divisionnaire Julien Perroudon
- colonel Benoît Ferrand[32]
commissaire divisionnaire puis contrôleur général[33] Georges Salinas[34].

Équipement[modifier | modifier le code]

Les principales armes en dotation dans le service sont des armes de poing: au départ le revolver Manurhin MR 73 en versions canon de 3 pouces, cinq pouces un quart et 8 pouces (cette dernier version était équipée d'une lunette de marque Bushnell), ainsi que d'autres modèles comme le Smith & Wesson modèle 60. Dans les années 1990, ces revolvers commencent à être remplacés par des pistolets comme le SIG Sauer P226/228/229, le Glock 17, et le Glock 26 (pour sa taille réduite). Depuis les années 2000, les revolvers ont été totalement remplacés par des pistolets.

Le pistolet-mitrailleur suisse B&T MP9 est aussi utilisé par le GSPR pour sa compacité[35].

Des armes de plus gros calibre (Benelli M3 ou M4, Mossberg 500, Remington 870, Molot Vepr), sont également emportées, ainsi que du matériel de protection (valise blindée, mallette en kevlar)[36].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Charlotte Belaich, « Organiser la sécurité des présidents, des «barbouzes» à Benalla », Libération,‎ (lire en ligne).
  2. Décret no 71-607 du 20 juillet 1971 portant réorganisation du service des voyaes officiels et de la sécurité des hautes personnalités.
  3. décret no 83-14 du 5 janvier 1983 portant création du groupe de sécurité de la présidence de la République.
  4. À cette date, il est chef d'escadron. Il terminera sa carrière comme colonel de réserve et préfet.
  5. Le nouveau président de la République désormais protégé seulement par la police" Le Nouvel Observateur 15/05/2007.
  6. "Une centaine de policiers vont protéger Nicolas Sarkozy et sa famille Capital 12/06/2007.
  7. Décret no 2008-1331 du 17 décembre 2008 portant abrogation du décret no 83-14 du 5 janvier 1983 portant création du groupe de sécurité de la présidence de la République.
  8. Arrêté du 17 décembre 2008 relatif aux missions et à l'organisation du service de protection des hautes personnalités.
  9. Les gendarmes de retour dans la sécurité présidentielle de Hollande - Le Nouvel Observateur.
  10. « Autour du président Macron, une sécurité renforcée pour assurer sa protection rapprochée », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b Jourda et Sueur 2019, p. 90.
  12. Jourda et Sueur 2019, p. 40.
  13. Arrêté du 3 mai 2019 portant nomination à la présidence de la République.
  14. Jourda et Sueur 2019, p. 94.
  15. Aziz Zemouri, « L'Élysée réforme sa sécurité », Le Point, .
  16. a et b Arrêté du 12 août 2013 relatif aux missions et à l'organisation du service de la protection.
  17. Jourda et Sueur 2019, p. 93.
  18. Présentation du commandement militaire du Palais de l'Élysée sur le site du palais. Le texte mentionne que le commandement militaire assure la sécurité du Palais de l'Élysée et des résidences présidentielles. Il précise également que : les équipes de Sécurité rapprochée assurent la protection personnelle et immédiate du Chef de l'État, de sa famille et de ses plus proches collaborateurs au Palais de l'Élysée. Il assure la sécurité des résidences présidentielles lorsque le Chef de l'État est présent et lors des visites officielles, http://www.elysee.fr/la-presidence/le-commandement-militaire/.
  19. Collectif, Histoire de la gendarmerie mobile d'Île-de-France, 3 volumes, Éditions SPE-Barthelemy, Paris, 2007, (ISBN 2-912838-31-2). Tome II p. 312 tableau récapitulatif avec dates officielles de création des unités.
  20. Yvon Gagueche GIGN GSPR EPIGN Gendarmes de l'Extrême p 111 - Editions Vanneau - Paris - (ISBN 2-908966-00-X).
  21. « journal-officiel.vlex.fr/vid/a… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  22. a et b Arrêté du 10 juillet 1995 portant nomination au groupe de sécurité de la présidence de la République.
  23. a et b Arrêté du 30 décembre 1998 portant nomination au groupe de sécurité de la présidence de la République.
  24. a et b Arrêté du 24 juin 2002 portant nomination au groupe de sécurité de la présidence de la République.
  25. a et b Arrêté du 2 septembre 2004 portant nomination au groupe de sécurité de la présidence de la République.
  26. Commandant de police, il est nommé sous-préfet lors de sa nomination puis préfet en 2010 https://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/07/01/bain-de-foule-mouvemente-pour-nicolas-sarkozy.
  27. Décret du 5 novembre 2007 portant nomination d'un sous-préfet hors cadre - M. Besnard (Michel).
  28. Décret du 23 décembre 2010 portant nomination d'un préfet hors cadre chargé d'une mission de service public relevant du Gouvernement - M. Besnard (Michel).
  29. « Sécurité du président : la chienlit à l'Élysée ? », sur Le Point, (consulté le ).
  30. Eric Pelletier, « Guerre des chefs à la sécurité de l'Elysée », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. https://lessor.org/colonel-de-gendarmerie-a-tete-de-securite-rapprochee-de-hollande/.
  32. Arrêté du 3 mai 2019 portant nomination à la présidence de la République.
  33. « Équipe du Président », sur elysee.fr, (consulté le )
  34. Arrêté du 20 août 2019 portant nomination à la présidence de la République.
  35. « POTD: French Secret Service Protect President with B&T MP9 machine pistols. », 20 novembre 2015.
  36. « GSPR : présentation », sur gign-historique.com, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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