Groupe de soutien opérationnel

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Les Groupes de soutien opérationnels (ou GSO) sont des unités tactiques d'intervention faisant partie des Compagnies de Sécurisation et d'Intervention de Paris et des départements de petite couronne (CSI 75, 92, 93, 94) . Ils dépendent de la Sous-Direction des Services Spécialisés (SDSS) de la Direction de la Sécurité de Proximité de l'Agglomération Parisienne (DSPAP) à la Préfecture de Police de Paris. La création du premier GSO date de 2005 pour la CSI 75. Les policiers des GSO viennent en assistance aux services d'investigations pour les interpellations domiciliaires à risques, et ils sont spécialisés dans l'ouverture de portes, la pénétration et la sécurisation de milieux clos[1]. Ils sont placés au Niveau 2 dans le Schéma d'Intervention National dans le cadre de la menace terroriste[2]. Les GSO participent également activement à la lutte contre les crimes et délits flagrants[3].

Logo du Groupe de Soutien Opérationnel de Paris.

Organisation[modifier | modifier le code]

Les GSO sont placés sous le commandement des "Unités Spécialisés" au sein des Compagnies de Sécurisation et d'Intervention (CSI 75, 92, 93, 94) au même titre que les unités Delta, Lapi et Motocycliste.(cf CSI).

Localisation[modifier | modifier le code]

Le GSO 75 est basé à Paris, le GSO 92 à Nanterre, la CSI 93 à Aulnay-sous-bois et la CSI 94 à Créteil.

Historique[modifier | modifier le code]

Le premier GSO créé en unité constituée indivisible fut celui de la Compagnie de Sécurisation et d'Intervention de Paris (CSI 75) en 2005. Précédemment les GSO étaient constitués temporairement de volontaires au sein des Compagnies Tenues Alpha, Bravo ou Charlie (cf CSI). L'intervention en milieu clos étant une spécialité à part entière, le commandement de la CSI 75 décidait alors de la création d'une unité dédiée. Les GSO 92 et 93 ont été créés plus récemment (2009 pour le GSO 93) sous le modèle du GSO 75. La CSI 94 quant à elle n'a pas de groupe GSO constitué.Cette unité du Val-de-Marne reste néanmoins très polyvalente et très demandée. Précisons que la CSI est l’unité principale et que le GSO n’est qu’une spécialité de cette Compagnie. Notons également que le GSO n’est pas répertorié comme groupe d’intervention comme le RAID ou la BRI.

Recrutement[modifier | modifier le code]

Les policiers des GSO sont recrutés à l'issue de tests de sélection organisés par la Sous-Direction des Services Spécialisées (SDSS). La sélection s'effectue sur un panel d'épreuves variés : sport, tir, discernement, simulation d'intervention, claustrophobie ainsi que d'un oral devant jury. Les candidats sont ensuite intégrés à un vivier et doivent satisfaire à un stage de six semaines au sein du GSO choisit où ils seront évalués sur différents critères.

Missions et fonctionnement[modifier | modifier le code]

Assistance aux services d'enquêtes[modifier | modifier le code]

Les Groupes de Soutien Opérationnel sont requis par les services d'investigations pour l'assistance en vue d'une interpellation à domicile via une demande émise à l'état-major de la Sous-Direction des Services Spécialisés (SDSS). La demande est évaluée et transmise à la hiérarchie des différents GSO. Les agents des GSO prennent ensuite contact avec les fonctionnaires des services d'investigations et évaluent le niveau de dangerosité des individus et les difficultés éventuelles pouvant être rencontrées lors de l'intervention (lieu, composition familiale, présence d'animaux, type de porte, étage, etc.). Ils adaptent leurs dispositifs en conséquence : nombre de personnels, matériels. Éventuellement une équipe peut aller reconnaître les lieux d'intervention. Les interpellations peuvent avoir lieu au petit matin, suivant les heures légales de pénétration au domicile d'un suspect (06h-21h dans le droit commun français), mais aussi à tout autre moment de la journée. Les GSO peuvent également être requis pour une interpellation sur voie publique, ils pourront agir alors en tenue civile[4],[5],[6].

Intervention en situation de crise[modifier | modifier le code]

Les GSO sont amenés à être déployés directement par l'état-major de la préfecture de police et intervenir lors de situation de crise telle que des forcenés à domicile ou dans des lieux publics quand ces situations ne nécessitent pas le déploiement de la BRI-PP ou en attente de l'arrivée de cette unité[7],[8],[9].

Niveau 2 du Schéma national d'intervention[modifier | modifier le code]

Les GSO sont équipés en armement (G36, G36C, FAP, MP5, HK UMP) et en matériels de protection balistique conséquents (bouclier et gilet lourd de protection niveau NIJ III, IV) qui leur permettent d'être intégrés au niveau 2 du Schéma National d'Intervention dans le cadre de la menace terroriste. Rapidement déployables, leur premier rôle sera de contenir la scène d'une attaque au plus près de celle-ci en attente des unités d'intervention de niveau 3 (RAID, GIGN, BRI) dans la mesure où des éléments terroristes seraient dans une position de prise d'otages. Dans un second temps ils pourraient intervenir dans le cadre d'une tuerie en cours nécessitant une intervention immédiate[2].

Patrouille anti-criminalité[modifier | modifier le code]

Lorsque les GSO ne sont pas requis pour assistance ils peuvent constituer différentes patrouilles en tenue ou en civil, en véhicule sérigraphié ou banalisé afin de patrouiller, de rechercher et d'interpeller d'initiative des auteurs de crime ou délit flagrant.

Violences urbaines[modifier | modifier le code]

Les agents des GSO participent pleinement à la constitution d'unités au sein des CSI luttant contre les violences urbaines lors d'épisodes de manifestations violentes.

Dispositif de lutte anti-stupéfiant[modifier | modifier le code]

Particularité du GSO 75, les policiers de celui-ci observent, récoltent du renseignement et élaborent des stratégies d'intervention et d'interpellation à leur initiative dans des cités gangrenés par le trafic de stupéfiant. La capacité de mise en place de colonne d'effraction rapide des GSO appuyée par les effectifs des autres unités des CSI et des services locaux est particulièrement efficace lors de ce type d'opération contre les délits ou crimes flagrant[10],[11].

Zones de compétence[modifier | modifier le code]

Les GSO 75, 92, 93 et 94 sont compétent sur l'ensemble de l'agglomération parisienne (département de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, et du Val-de-Marne) et peuvent intervenir sur les départements de grandes couronnes (77,78 et 95) en appui des services enquêteurs qui s'y déplaceront pour leurs interpellations.

Équipement[modifier | modifier le code]

Armement[modifier | modifier le code]

  • Fusils :
    • HK G36 : 5.56mm équipés d'aide à la visée Eotech ou Aimpoint ;
    • Fusil à Pompe : Cal. 12.

Armement intermédiaire[modifier | modifier le code]

Protection balistique[modifier | modifier le code]

  • Gilet pare-balles à port discret ;
  • Gilet lourd ;
  • Bouclier TENCATE.

Effraction froide[modifier | modifier le code]

  • Door Raider (bélier hydraulique)] ;
  • Bélier ;
  • Différents outils : Masse, Mutlibreacher, pied de biche.

Techniques[modifier | modifier le code]

  • Moyens radios : Acropol reliés à un PTT (Push To Talk) ainsi qu'un casque communicant à modulation sonore de type PELTOR COMTAC ou à un microphone-écouteur ostéo-cranien ;
  • Moyens vidéo : Endoscope, caméra Mohoc, appareil photo.

Sources[modifier | modifier le code]

  1. PPrama n°299 - 19 décembre 2019 [1]
  2. Schéma National d'Intervention - 3 mai 2016[2]
  3. Magazine Actu Police n°30 du Syndicat Unité SGP Police - Avril-Mai-Juin 2019[3]
  4. Reportage TV Faits Divers : Le Mag sur le GSO 93[4]
  5. Reportage TV Les mystères de police secours de Cécile de Ménibus - 2018[5]
  6. Enquête exclusive CSI 75 - 2014[6]
  7. Actu17, Opération de police après des détonations à Paris dans le XVe arrondissement - 20 février 2020[7]
  8. Actu17, Paris : 3 hommes interpellés gare d’Austerlitz, l’un était muni d’une arme de poing - 9 avril 2019[8]
  9. 20minutes, Prise d'otages à Paris: Le suspect transféré en psychiatrie, sa garde à vue levée - 13 juin 2018[9]
  10. Actu17, Saint-Ouen : 18 kg de cannabis, de la cocaïne et près 6200 € saisis lors d’une opération de police - 13 mai 2020[10]
  11. Actu17, Bagnolet : Les policiers découvrent près de 65 kg de cannabis et 385 000 euros dans un appartement - 4 mai 2020[11]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Xavier Castaing, « PPrama n°299 », sur prefecturedepolice.interieur.gouv.fr, PPrama, (consulté le ).
  2. a b et c Ministère de l'Intérieur, « https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-publications/Archives-infographies/Securite-des-biens-et-des-personnes/Securite-des-biens-et-des-personnes/Les-grands-plans-d-action/Sche-ma-national-d-intervention », sur interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  3. a et b Yves Lefebvre, « Actu Police n°30 », sur unitesgppolice.com, Actu Police, (consulté en ).
  4. a et b Faits Divers : Le Mag, « Faits Divers : Le Mag », sur facebook.com.
  5. a et b Ccécile de Ménibus, « Les mystères de Police Secours », sur youtube.com, (consulté le ).
  6. a et b Enquête Exclusive, « Enquête Exclusive : CSI 75 », sur youtube.com, (consulté le ).
  7. a et b « Intervention du GSO après des détonations », sur actu17.fr, (consulté le ).
  8. a et b « 3 hommes interpellés Gare d'Austerlitz, l'un était muni d'une arme de poing », sur actu17.fr, (consulté le ).
  9. a et b Inconnu, « Prise d'otages à Paris: Le suspect transféré en psychiatrie, sa garde à vue levée », sur 20minutes.fr, 20minutes, (consulté le ).
  10. a et b Y.C, « ACTU 17 : 18kg de cannabis à Saint-Ouen », sur actu17.fr, (consulté le ).
  11. a et b Y.C, « 65kg de Cannabis et 385000€ », sur actu17.fr, (consulté le ).