Groupe local

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Groupe local
Le Groupe Local et quelques galaxies voisines
Le Groupe Local et quelques galaxies voisines
Données d’observation - Époque
Autres caractéristiques
Type Groupe de galaxies

Le Groupe local de galaxies[1] ou, plus simplement, le Groupe local[2] est le groupe de plus de 60 galaxies auquel appartient la Voie lactée[3],[4],[5]. Son diamètre est d’environ 3 millions de parsecs (soit environ 10 millions d'années-lumière). Le Groupe local semble être un représentant typique des groupes de galaxies qui se trouvent dans l’univers. Il possède à peu près tous les types usuels de galaxies, à l’exception des galaxies elliptiques géantes qui ne sont jamais présentes dans des structures aussi petites.

Voici une localisation des principales galaxies du Groupe local :

Sextans BSextans AVoie lactéeLeo IGalaxie naine du Grand ChienLeo IINGC 6822Galaxie naine du PhénixGalaxie naine du ToucanGalaxie de Wolf-Lundmark-MelotteGalaxie naine de la BaleineIC 1613Galaxie naine irrégulière du SagittaireGalaxie naine du VerseauGalaxie du TriangleNGC 185NGC 147IC 10Galaxie d'AndromèdeNGC 205Leo ANGC 3109Galaxie naine de la Machine pneumatiqueGalaxie naine des PoissonsPégase (galaxie naine)Andromeda IIAndromeda IIIndromeda I
Carte interactive du Groupe local. Cliquer sur les galaxies elles-mêmes — et non sur leur libellé — pour accéder à leur page.

Historique[modifier | modifier le code]

D'après l'historien des sciences américain Steven J. Dick[6], l'expression « Groupe local » est due à l'astronome allemand Walter Baade qui l'utilisa, le premier, en 1935, dans une publication relative à l'amas globulaire NGC 2419[7].

L'expression est reprise, dès 1936, par l’astronome américain Edwin Hubble, dans le chapitre VI de son ouvrage The Realm of Nebulae[8]. Hubble recense huit galaxies — la Voie lactée, le Grand Nuage de Magellan (LMC), le Petit Nuage de Magellan (SMC), la galaxie d'Andromède (M31), M32, NGC 205, la galaxie du Triangle (M33), la galaxie de Barnard (NGC 6822) et IC 1613 — et trois membres potentiels — IC 10 ainsi que NGC 6946 et IC 342. Alors que l'appartenance d'IC 10 au Groupe local sera établie en 1996[9], IC 342 en sera exclue en 2000[10].

D'après Dick, c'est Baade qui utilisa, le premier, en 1944, l'expression « Groupe local de galaxies », dans une publication établissant l'appartenance au Groupe local de la galaxie irrégulière NGC 147 et de la galaxie naine sphéroïdale NGC 185[11].

En 1963, Baade porte à dix-huit le nombre de galaxies du Groupe local, en ajoutant à la liste les galaxies du Dragon (Draco), du Fourneau (Fornax), du Lion I (Leo I), du Lion II (Leo II), du Sculpteur (Sculptor) et de la Petite Ourse (Ursa Minor) ainsi que la galaxie IC 5152[12] qui en sera exclue en 1999[13].

Entre 1963 et 2000, la découverte de plusieurs galaxies naines fait passer le nombre à 38, avec un taux de découverte à peu près constant de quatre galaxies par décennie.

Le nombre exact de galaxies du Groupe local est incertain du fait des difficultés de détection de ses membres les moins lumineux, et de l’incertitude sur l’extension physique réelle du Groupe local.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les deux membres principaux de ce groupe sont la galaxie d’Andromède (M31) et la Voie lactée, chacune d’elles possédant son propre système de galaxies satellites.

Autour de la Voie lactée gravitent les deux nuages de Magellan et les galaxies du Grand Chien, du Sagittaire, de la Petite Ourse, du Dragon, de la Carène, du Sextant, du Sculpteur, du Fourneau, du Lion I, du Lion II et du Toucan. La galaxie naine du Grand Chien est la galaxie la plus proche de la nôtre, à environ 25 000 années-lumière de distance.

Le sous-groupe d'Andromède comprend M32, la galaxie du Triangle (M33), M110, NGC 147, NGC 185, Andromeda I, Andromeda II, Andromeda III et Andromeda IV. La galaxie du Triangle (M33), la troisième plus grande galaxie du Groupe local, possède probablement la galaxie naine des Poissons comme satellite.

Les autres membres du Groupe local sont gravitationnellement indépendants de ces larges sous-groupes.

Membres[modifier | modifier le code]

La liste suivante énumère les membres du Groupe local, classés par distance croissante de la Terre :

Galaxie Classe Type Distance Sous-groupe Luminosité
(millions de soleils)[14]
La Voie lactée (notre galaxie) Spirale barrée Sb 0 Voie lactée 8300
Galaxie naine du Grand Chien Irrégulière Irr environ 7,7 kpc (∼25 100 al) Voie lactée 20
SagDEG Naine elliptique dSph(t) environ 24,4 kpc (∼79 600 al) Voie lactée 18
Grand Nuage de Magellan Irrégulière Irr/SB(s)m environ 48,5 kpc (∼158 000 al) Voie lactée 2100
Galaxie naine du Bouvier Naine sphéroïde dSph 60 ± 6 kpc (∼196 000 al) Voie lactée ?
Petit Nuage de Magellan Irrégulière SB(s)m pec 61 ± 3 kpc (∼199 000 al) Voie lactée 580
Galaxie naine de la Petite Ourse Naine sphéroïde dE4 environ 63 kpc (∼205 000 al) Voie lactée 0,3
Galaxie naine du Dragon Naine sphéroïde dE0 pec 80 ± 10 kpc (∼261 000 al) Voie lactée 0,3
Galaxie naine du Sextant Naine sphéroïde dE3 86 ± 6 kpc (∼280 000 al) Voie lactée 0,5
Galaxie naine du Sculpteur Naine sphéroïde dE3 environ 87 kpc (∼284 000 al) Voie lactée 2,2
Galaxie naine de la Carène Naine sphéroïde dE3 environ 100 kpc (∼326 000 al) Voie lactée 0,4
Galaxie naine du Fourneau Naine sphéroïde dSph/E2 138 ± 8 kpc (∼450 000 al) Voie lactée 16
Leo II Naine sphéroïde dE0 pec 210 ± 15 kpc (∼685 000 al) Voie lactée 0,6
Leo I Naine sphéroïde dE3 250 ± 25 kpc (∼815 000 al) Voie lactée 4,8
Galaxie naine du Phénix Irrégulière Irr environ 396 kpc (∼1,29 million d'al) Voie lactée ?
Galaxie de Barnard Naine elliptique IB(s)m IV-V 500 ± 10 kpc (∼1,63 million d'al) 94
NGC 185 Naine sphéroïde dE3 pec 660 ± 30 kpc (∼2,15 millions d'al) Andromède 130
NGC 147 Naine elliptique dE5 pec 660 ± 30 kpc (∼2,15 millions d'al) Andromède 130
IC 10 Irrégulière dIrr IV/BCD 660 ± 60 kpc (∼2,15 millions d'al) ?
Leo A Irrégulière IBm V 690 ± 60 kpc (∼2,25 millions d'al) Voie lactée
ou NGC 3109
3
Andromeda II Naine sphéroïde dE0 environ 700 kpc (∼2,28 millions d'al) Andromède 2,4
IC 1613 Irrégulière IAB(s)m V 725 ± 35 kpc (∼2,36 millions d'al) Andromède/LC[Quoi ?] 64
Andromeda III Naine sphéroïde dE2 760 ± 70 kpc (∼2,48 millions d'al) Andromède 1,1
Galaxie naine de Cassiopée Naine sphéroïde dSph 760 ± 70 kpc (∼2,48 millions d'al) Andromède 5,7
M32 Elliptique E2 763 ± 24 kpc (∼2,49 millions d'al) Andromède 380
Galaxie naine des Poissons Irrégulière dIr/dSph 769 ± 25 kpc (∼2,51 millions d'al) Andromède
ou Triangle
1,3
Galaxie naine de la Baleine Naine sphéroïde dSph/E4 775 ± 50 kpc (∼2,53 millions d'al) ?
Galaxie d’Andromède (M31) Spirale SA(s)b I-II 778 ± 17 kpc (∼2,54 millions d'al) Andromède 26000
Andromeda I Naine sphéroïde dE3 pec? 810 ± 30 kpc (∼2,64 millions d'al) Andromède 4,77
Andromeda V Naine sphéroïde dSph 810 ± 45 kpc (∼2,64 millions d'al) Andromède ?
M110 Elliptique E5 pec 830 ± 35 kpc (∼2,71 millions d'al) Andromède 370
Galaxie du Triangle (M33) Spirale SA(s)cd II-III 847 ± 60 kpc (∼2,76 millions d'al) Andromède
ou Triangle
3000
Galaxie naine du Toucan Naine sphéroïde dE5 870 ± 60 kpc (∼2,84 millions d'al) ?
Wolf-Lundmark-Melotte Irrégulière Ir+ 930 ± 30 kpc (∼3,03 millions d'al) 500
Andromeda VI Naine sphéroïde dSph environ 955 kpc (∼3,11 millions d'al) Andromède ?
Galaxie naine du Verseau Naine elliptique Im V 1 025 ± 50 kpc (∼3,34 millions d'al) ?
DDO 216
également nommée : Pegasus, PegDIG
Naine irrégulière SB(s)m pec 1,07 ± 0,05 Mpc (∼3,49 millions d'al) Voie lactée 12
SagDIG Irrégulière IB(s)m V environ 1 300 kpc (∼4,24 millions d'al) 6,9

Autres objets notables[modifier | modifier le code]

Avenir du Groupe local[modifier | modifier le code]

Le Groupe local subira, dans environ 4 milliards d'années, la fusion des deux principales galaxies qui le composent : la Voie Lactée ainsi que la galaxie d'Andromède (M31). Ce qui résultera sera une galaxie elliptique[réf. souhaitée].

Les autres galaxies proches, comme celle du Triangle (M33), deviendront les satellites de la grande galaxie finale.

Localisation dans l'univers[modifier | modifier le code]

Le Groupe local forme un ensemble considéré comme typique de quelques dizaines de galaxies. Cet ensemble interagit faiblement avec ses voisins, tels le groupe IC 342/Maffei, le filament du Sculpteur ou le nuage des Chiens de Chasse. Tous sont situés en périphérie d'un amas de galaxies relativement massif, appelé amas de la Vierge (parfois, quoique rarement, appelé Amas local). L'amas de la Vierge est lui-même le centre d'une structure plus vaste appelée superamas de la Vierge (ou Superamas local). L'appartenance au sens strict du Groupe local à l'amas de la Vierge est ambiguë du fait de sa distance à celui-ci. Le Groupe local s'éloigne aujourd'hui de l'amas de la Vierge (du fait de l'expansion de l'Univers), mais il n'est pas exclu que la proximité de ce dernier et la masse du Superamas local dans sa totalité soient à terme suffisantes pour retenir le Groupe local et le faire tomber sur lui.

Position du Groupe local dans le superamas de la Vierge.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Entrée « local group of galaxies » [html], sur TERMIUM Plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada [consulté le 21 mars 2015]
  2. (en) Entrée « Local Group » [html], sur TERMIUM Plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada [consulté le 21 mars 2015]
  3. Entrée « Groupe local » [html], dans Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck Université, 2009 2e éd. (1re éd. 2008), XII-741 p. (ISBN 978-2-8041-0248-7, OCLC 632092205, BNF 42122945), p. 261 [consulté le 21 mars 2015]
  4. (en) Entrée « Local Group » [html], dans Mohammad Heydari-Malayeri, An etymological dictionary of astronomy and astrophysics, Paris, Observatoire de Paris, 2005-2015 (Bibcode 2007astro.ph..1421H, arXiv astro-ph/0701421, présentation en ligne) [consulté le 21 mars 2015]
  5. (en) Entrée « Local Group » [html], sur la base de données Oxford Reference de Oxford University Press [consulté le 21 mars 2015]
  6. (en) Steven J. Dick, Discovery and Classification in Astronomy : Controversy and Consensus, New York, Cambridge University Press, 2013 (1re éd.), XVI-458 p. (ISBN 978-1-107-03361-0, OCLC 827197381, BNF 43871943, lire en ligne).
  7. (en) Walter Baade, « The Globular Cluster NGC 2419 », The Astrophysical Journal, vol. 82,‎ , p. 396-412 (DOI 10.1086/143687, Bibcode 1935ApJ....82..396B, lire en ligne [gif], consulté le ) : « galaxy and the nearest extra-galactif systems form what may be termed a local groupe of nebulae ».
    L'article a été réimprimé dans (en) Contributions from the Mount Wilson Observatory : Carnegie Institution of Washington, vol. 529, , 1-17 p. (Bibcode 1935CMWCI.529....1B).
    .
  8. (en) Edwin P. Hubble, The Realm of Nebulae, New Haven, Yale University Press, , XVII-207 p. (ISBN 0-300-02500-9, OCLC 7876375), chap. VI (« The Local Group »), p. 124-151.
  9. (en) Christine D. Wilson, Douglas L. Welch, I. Neill Reid, A. Saha et John Hoessel, « The Distance To IC 10 From Near-Infrared Observations of Cepheids », Astrophysical Journal, vol. 111, no 3,‎ , p. 1106- (DOI 10.1086/117856, Bibcode 1996AJ....111.1106W, arXiv astro-ph/9510114, lire en ligne [gif], consulté le ).
  10. (en) Igor D. Karachentsev, Margarita E. Sharina et Walter K. Huchtmeier, « A group of galaxies around the giant spiral NGC 6946 », Astronomy and Astrophysics, vol. 362,‎ , p. 544-556 (Bibcode 2000A&A...362..544K, arXiv astro-ph/0010148, lire en ligne [gif], consulté le ).
  11. (en) Walter Baade, « NGC 147 and NGC 185, Two New Members of the Local Group of Galaxies », Astrophysical Journal, vol. 100,‎ , p. 147-150 (DOI 10.1086/144651, Bibcode 1944ApJ...100..147B, lire en ligne [gif], consulté le ).
  12. (en) Walter Baade, Evolution of Stars and Galaxies, Cambridge, Harvard University Press, , XIII-321 p. (OCLC 715285076, Bibcode 1963esag.book.....B), p. 24 lire en ligne [html] (consulté le 31 octobre 2014)
  13. (en) Albert A. Zijlstra et Dante Minniti, « A Dwarf Irregular Galaxy at the Edge of the Local Group : Stellar Populations and Distance of IC 5152 », Astronomical Journal, vol. 117, no 4,‎ , p. 1743-1757 (DOI 10.1086/300802, Bibcode 1999AJ....117.1743Z, arXiv arXiv:astro-ph/9812330, lire en ligne, consulté le ).
  14. H. Couper et N. Henbest Encyclopedia of Space Dorling Kindersley, 2011. p. 209.
  15. (en) Wakker, B. P., D. G. York, R. Wilhelm, J. C. Barentine, P. Richter, T. C. Beers, Ž. Ivezić et J. C. Howk, « Distances to Galactic High‐Velocity Clouds. I. Cohen Stream, Complex GCP, Cloud g1 », The Astrophysical Journal, vol. 672, no 1,‎ , p. 298–319 (DOI 10.1086/523845, Bibcode 2008ApJ...672..298W, arXiv 0709.1926).
  16. (en) « Massive Gas Cloud Speeding Toward Collision With Milky Way » (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]