Grand voyer (France)

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Le grand voyer de France était, pendant l’Ancien Régime, celui des grands officiers de la couronne de France qui était responsable des routes royales, des alignements urbains, des places publiques, de l’embellissement des villes en général. Il coordonnait tous les voyers de France.

Cette charge fut créée par Henri IV en mai 1599 et donnée à Sully.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Comme dit dans l'Encyclopédie de Diderot : Voyer : se dit du seigneur qui est propriétaire de la voirie, et qui la tient en fief, ou du juge qui exerce cette partie de la police ; et enfin, de l'officier qui a l'intendance et la direction de la voirie.

Il y avait chez les Romains quatre voyers, viaecuri, ainsi appelés à viarum curâ, parce qu'ils étaient chargés du soin de tenir les rues et chemins en bon état. Il est parlé de voyer et même de sous-voyer, dès le temps d'Henri I, les seigneurs qui tenaient la voirie en fief, établissaient un voyer.

Mais ces voyers étaient des juges qui exerçaient la moyenne justice appelée alors voirie, plutôt que des officiers préposés pour la police de la voirie proprement dite, et s'ils connaissaient aussi de la voirie, ce n'était que comme faisant partie de la police.

Dans le Royaume[modifier | modifier le code]

Cette charge a été érigée en grand office de la couronne par Henri IV pour Sully en mai 1599 avant d’être intégrée en 1626 au Bureau des finances[1]. Le grand voyer a « autorité et superintendance sur tous les voyers établis » créés par offices dans les différentes villes du Royaume.

A Paris[modifier | modifier le code]

Dès 1170, le roi Louis VII crée la charge de voyer pour la ville de Paris. Intégrée dans l’administration municipale, cette fonction d'architecte-voyer est maintenue jusqu'à nos jours.

En Nouvelle-France[modifier | modifier le code]

La fonction de grand voyer de la Nouvelle-France, issue de la tradition française, perdure après la chute de l'Ancien Régime à travers le régime britannique, avant d’être abrogé en 1840.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Édit qui crée l’office de grand voyer de France et délimite ses attributions.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

  • Honoré-Antoine Frégier, Histoire de l'administration de la police de Paris depuis Philippe-Auguste jusqu'aux États Généraux de 1789, Volume 2, Paris, 1850, p. 189.
  • Maurice Block, Dictionnaire de l'administration française, Paris, 1856, p. 294.
  • Bernard Barbiche et André Stegmann (publié sous la direction de), « Une révolution administrative : la charge de grand voyer de France », dans Pouvois et institution en Europe au XVIe siècle : 27e colloque international d'Études humanistes, Tours, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, (ISBN 2-7116-0955-3), p. 283-295
  • Anne-Sophie Condette-Marcant, « De la gestion aux sacrifices : le difficile équilibre du budget des Ponts et Chaussées », dans Marie-Laure Legay, Les modalités de paiement de l'État moderne. Adaptation et blocage d’un système comptable, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, Paris, 2007, (ISBN 978-2-11-095381-0) p. 81-106 (lire en ligne)

articles connexes[modifier | modifier le code]