Graduel de la collégiale de Saint-Dié

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Graduel de la collégiale de Saint-Dié
Artistes
Date
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
Dimensions (H × L)
75 × 54 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
No d’inventaire
Ms.74Voir et modifier les données sur Wikidata

Le graduel de la collégiale de Saint-Dié est un manuscrit enluminé contenant les chants de l’année liturgique, à l’usage des chanoines de la collégiale de Saint-Dié et de son chapitre.

Historique[modifier | modifier le code]

Le graduel ou antiphonaire aurait été réalisé à Saint-Dié des Vosges entre 1505 et 1515 et serait le fruit d'une commande collective ainsi que le laisse penser la présence des diverses armoiries peintes qui apparaissent dans l'enluminure des folios. La présence des armes de la collégiale de Saint-Dié atteste de l'origine locale de la création de l'ouvrage. Les feuillets illustrés comportent également les armes de plusieurs chanoines et, en premier lieu, celles de Laurent Pillard qui s'y est fait représenter au pied de son saint patron[1].

Le dessin de motifs italianisants (notamment des rinceaux) laissent penser à une élaboration plus précoce (vers 1480) d'une partie du livre. Après interruption de quelques années, le manuscrit aurait ensuite été remanié et quelquefois complété par l'usage de palimpsestes[2].

Ce livre de chant semble avoir été réalisé par trois artistes dont le Maître des Entrées parisiennes[1].

Contenu[modifier | modifier le code]

Saint-Dié BM74 fol001
Saint-Dié BM74 fol024-2 Nativité - détail
Saint-Dié BM74 fol164 Ascension
Saint-Dié BM74 fol269v-1 Présentation au temple - détail
Saint-Dié BM74 fol285 Saint Georges

L'ouvrage, monumental par ses dimensions (0,75 mètre de haut, 0,54 mètre de large) et son poids (53 kg)[1], comporte 361 feuillets (ou folios) illustrés de bordures, de décors, de lettrines richement décorées. La reliure date quant à elle du XVIIIe siècle et réunit deux ouvrages originellement distincts[2].

Reposant sur un lutrin, ses folios était destinés à être chantés à plusieurs voix lors des offices.

Le livre de chant s'articule en[2]:

On peut distinguer parmi les enluminures les plus notables[2]:

Le folio 338 comporte quant à lui une description complète de l'activité d'extraction argentifère[3] alors en usage dans la région et encore aujourd'hui décelable dans les noms de Sainte-Croix-aux-Mines ou de Sainte-Marie-aux-Mines. Cette illustration fait héraldiquement référence à la charge de maître et officier général des mines de René II qu'assumèrent successivement Jean et Vautrin Lud, commanditaires du graduel[2].

Le livre de chant est richement décoré de multiples motifs floraux, de dessins de fruits et fait en outre appel à un bestiaire varié[4]. Toutefois l'originalité du graduel déodatien repose sur la profusion des initiales décoratives (plus de 2 200 recensées, de toutes tailles et de toutes formes) qui parsèment l'ouvrage[2].

Conservation[modifier | modifier le code]

À l'origine livre annuel de chant grégorien, ce lourd manuscrit en parchemin était placé dans le chœur de la collégiale saint Dié devenue ensuite cathédrale. Confisqué à la Révolution il entre dès lors dans le patrimoine national et demeure conservé dans le fonds patrimonial de la bibliothèque municipale de Saint-Dié-des-Vosges dont il constitue la cote 74. La bibliothèque Victor-Hugo qui l'abrite depuis la reconstruction de la ville est édifiée sur l'emplacement même des bâtiments de la collégiale détruits par les nazis en novembre 1944.

Il fait exceptionnellement l'objet de présentations temporaires hors de sa ville d'origine et de conservation[5]

Le contenu du graduel a été entièrement numérisé dès 2005 ; il est consultable en ligne[6],[7]. Parmi les 1306 lettrines recensées et consultables en ligne certaines sont dites ornées à « bianchi girari » [8].

De septembre 2020 à mars 2022, l'ouvrage bénéficie d'une restauration dans les ateliers spécialisés de la Bibliothèque nationale de France. La nouvelle médiathèque La Boussole édifiée dans la ville-centre par la Communauté d'agglomération de Saint-Dié-des-Vosges[9],[10] l'accueille et l'expose en avril 2023. Sa sensibilité à la lumière exige toutefois des conditions particulières de conservation[11].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Le Graduel de Saint-Dié », Art de l'enluminure, Les éditions Faton, no 26,‎ (présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Hubert Bari, « Le graduel de Saint-Dié : Description de la page des mines », Pierres et terre, nos 25-26,‎ , p. 58-60 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Dalarun (direction), Le Moyen Age en lumière : Manuscrits enluminés des bibliothèques de France, Paris, Fayard, , 399 p. (ISBN 2-213-61397-4), p. 124 165, 396. — Patrick Gautier Dalche « Le temps et l'espace » (page 124) et Perrine Mane « Les travaux et les jours » (page 165).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]