Grégoire Owona

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Grégoire Owona
Fonctions
Ministre camerounais du Travail et de la Sécurité sociale
En fonction depuis le
(12 ans, 3 mois et 19 jours)
Président Paul Biya
Premier ministre Philémon Yang
Joseph Dion Ngute
Gouvernement Yang II, III et IV
Dion Ngute
Prédécesseur Robert Nkili
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ngomedzap
Nationalité Camerounaise

Suisse

Parti politique RDPC

Grégoire Owona (né en 1950[1]) est un homme politique camerounais.

Il est ministre du Travail et de la Sécurité sociale depuis . Auparavant, de 1997 à 2011, il a servi comme ministre délégué à la Présidence pour les Relations avec les Assemblées. Il est secrétaire général adjoint du comité central du RDPC depuis 1992.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Originaire de Ngomezap dans la province du Centre[2], Owona a d'abord été conseiller municipal élu à Douala en 1987[3]. Il a ensuite été élu à l'Assemblée Nationale en 1988 comme candidat du RDPC dans la Province du Littoral. Il siège à l'Assemblée Nationale de 1988 à 1992 comme Rapporteur Général de l'Assemblée Nationale, en Commission des Finances.

Au moment des élections parlementaires de , Owona déclare que le problème du RDPC "réside dans sa victoire par une trop grande marge; qui fait que l'on nous prend pour des tricheurs."[4] Il est nommé secrétaire général adjoint du comité central en . À la Suite de l'élection présidentielle d'octobre 1992, où Paul Biya est réélu. Owona a fait partie de la délégation envoyée en à la prestation de serment de Bill Clinton[5].

En tant que président de la Commission technique chargée de rédiger une nouvelle constitution[6], Owona est considéré comme l'architecte du projet[7]. Le , il a annoncé que le deuxième projet a été complété. Il a également été Vice-Président du Comité national des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les années 1990[8].

Owona est nommé ministre délégué à la Présidence pour les Relations avec les Assemblées[9] le . Il est resté au Comité National des Droits de l'Homme et des Libertés après sa nomination, et certains dans l'opposition ont souligné en cela une preuve de partialité de la Commission.

2006 : procès en diffamation[modifier | modifier le code]

L'Anecdote et Nouvelles d'Afrique — dans le cadre d'une dénonciation des personnalités coupables de « comportements déviants » — qu'Owona et environ 50 personnes étaient homosexuels. Il poursuit en diffamation ces organes de presse en . Bien que l'homosexualité est illégale au Cameroun, le Président Biya dit que les journaux impliqués dans la « sortie » ont agi de façon irresponsable en fondant leurs rapports sur des rumeurs et de violer la vie privée des individus[10].

À la cour le , Jean Pierre Amougou Belinga, le rédacteur en chef de L'Anecdote, présente comme éléments de preuve un enregistrement audio dans lequel une personne non identifiée affirme qu'Owona est coupable d'actes homosexuels, et promet d'autres éléments de preuve. Amougou Belinga reconnaît que son journal a seulement indiqué qu'Owona était soupçonné d'homosexualité, et que ses preuves sont peu concluantes. Owona nie les accusations d'homosexualité et affirme que sa réputation a souffert comme résultat de la publication du journal. Il demande restauration de sa réputation et de ne pas recevoir une compensation monétaire. Ses avocats demandent un franc CFA symbolique de dommages et intérêts[11]. Au début de , Amougou Belinga est reconnu coupable de diffamation et condamné à quatre mois de prison; il est aussi ordonné Amougou Belinga de payer une amende d'un million de francs CFA, et un franc CFA à Owona[12].

Les événements depuis 2006 contre Jean Pierre-Amougou Belinga[modifier | modifier le code]

À la suite de l'arrestation de plusieurs personnalités et fonctionnaires—y compris Alphonse Siyam Siwé, le ministre de l'Énergie et de l'Eau—pour des faits présumés de corruption, Owona, a déclaré que les arrestations ont causé une certaine tristesse, mais il a souligné le soutien ferme du RDPC pour Biya.

En raison des ennuis de santé du Secrétaire Général Doumba, Owona a géré les affaires du parti jusqu'à ce que Biya nomme René Sadi le

À la suite de la victoire de Paul Biya en octobre 2011, Owona reçoit le portefeuille du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le [13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. "Owona Grégoire", Cameroun: Les Hommes de Pouvoir, number 7, Africa Intelligence, 17 septembre 2002 (fr).
  2. Kini Nsom, "Biya Overhauls CPDM Machinery, Appoints New SG", The Post (Cameroon), 10 April 2007.
  3. "Grégoire Owona : L'ambition technologique en mouvement", RDPC website (fr).
  4. West Africa, volume 2,002 (1992), page 459.
  5. Gerald Ndikum, "Gregoire Owona defends Biya’s White House visit, says it was in Cameroon’s best interests", The Herald (Cameroon), 29 March 2003.
  6. Africa Research Bulletin, Volume 30 (1993), page 11,034.
  7. Nantang Jua, "Problematizing a Transition: The Power Elite, the State, and Transition Politics in Cameroon", in Political Liberalization and Democratization in Africa (2003), ed. Julius Omozuanvbo Ihonvbere and John Mukum Mbaku, page 98.
  8. Protectors or Pretenders?: Government Human Rights Commissions in Africa (2001), Human Rights Watch, page 120.
  9. "Gouvernement du 07/12/1997" « https://web.archive.org/web/20090802125045/http://www.spm.gov.cm/showgouv.php?module=showfct&lang=fr&government=89 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), , Cameroon government website (fr).
  10. "Cameroon papers sued for 'outing'", BBC News, 15 February 2006.
  11. Clovis Atatah and Chantal-Fleur Skaehr, "Prosecution Turns The Heat On L'Anecdote Publisher", The Post (Cameroon), 2 March 2006.
  12. "Jail term for Cameroon gay libel", BBC News, 3 March 2006.
  13. "Cameroun : liste des nouveaux membres du gouvernement", Xinhua, 10 December 2011 (fr).