Gouffre de Génieux

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Gouffre de Génieux
Entrée du gouffre de Génieux.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Massif
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
1 407 m
Longueur connue
1 850 m
Localisation sur la carte d’Isère
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Le Gouffre de Génieux est une cavité située dans la forêt de Génieux, prés du col de la Charmette sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse dans le Massif de la Chartreuse, en Isère. Ce réseau karstique est la quatrième cavité la plus profonde du massif de la Chartreuse.

Explorations[modifier | modifier le code]

Entrée d'un gouffre entouré d'arbres vue de l'intérieur
Vue de l'intérieur du gouffre de Génieux.

Le gouffre est découvert en mai 1972 par Jean-Claude Dobrilla. Le stage troisième degré de l'école française de spéléologie (EFS) et le club spéléo de la Tronche (FLT) atteignent la cote - 430 m [N 1] en juin. Début octobre les trois explorateurs (Serge Aviotte, Georges Marbach et Jean-Claude Dobrilla) parviennent au siphon à la profondeur de - 675 m[1],[2]. C'était, dans les années soixante dix, la deuxième fois, après le gouffre Lonné-Peyret qu'un aussi court laps de temps s'écoulait entre la découverte et l'exploration d'un gouffre profond[3]. En août 1989, le réseau du Presse Purée est désobstrué à -143m par les spéléologues grenoblois du C.A.F (SGCAF) jusqu'à -248 m[4]. Le même club récidive en avril 1990 avec le réseau des Trois Normaux dont le départ se situe à -480 m[5]. Ces explorations font passer le développement à 1850 mètres. En 2006, 2007, 2008 et 2009 des spéléologues reprennent l'étude de la cavité en refaisant une partie de la topographie jusqu'à -439 m qui passe à - 392 m[6].

Description[modifier | modifier le code]

L'entrée se fait par une faille donnant sur des ressauts avec éboulis. Une belle série de puits dont le puits du lac de 55 mètres de profondeur amène au grand méandre [N 2] et après une étroiture au P70. Quelques ressauts précédent un puits de 45 m suivi d'un ressaut de 6m. Un méandre étroit entrecoupé d'autres puits (14, 30, 18, 14 et 18m) aboutit dans un réseau fossile provenant d'un puits remontant. La suite est étroite et boueuse et les noms donnés par les explorateurs (la savonnette, le méandre des trois Masos) donnent une idée du parcours pénible. Au fond une galerie plus importante est bloquée par un siphon amont et aval (cote -675 m donnée par les premiers explorateurs).

Géologie et Hydrologie[modifier | modifier le code]

Montagne avec au pied une forêt de résineux
Le gouffre de Génieux est situé au milieu de la forêt. La Grande Sure domine les arbres et les prairies.

La cavité se développe dans les calcaires urgoniens. Le pendage, incliné vers l'est est de plus de 45°. Les puits et méandres sont creusés au tardiglaciaire. En dessous de -439m le pendage s'accentue et un réseau de diaclases et de fractures sont orientées au nord-est. Des colorations d'autres gouffres de la forêt de Génieux (gouffre de la Saint Jean[L 1] et gouffre Philippe Panné[L 2]) sont réapparues à la grotte de la Passerelle à 650 mètres d'altitude. La sortie des eaux est donc vraisemblablement la grotte de la Passerelle[L 3][8], au bord du Guiers Mort. Le collecteur[N 3] n'est pas atteint au fond du gouffre[10].

Notes, localisations et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
  2. En spéléologie un méandre est une « Galerie très étroite mais assez haute. En principe les roches des méandres sont très tranchantes[7]. ».
  3. En spéléologie un collecteur est une « galerie principale recueillant les eaux des autres galeries[9] ».

Localisations[modifier | modifier le code]

  1. Le gouffre de la Saint Jean a pour coordonnées45° 18′ 51″ N, 5° 43′ 08″ E.
  2. le gouffre Philippe Panné a pour coordonnées45° 19′ 07″ N, 5° 43′ 23″ E.
  3. la grotte de la Passerelle a pour coordonnées45° 21′ 00″ N, 5° 46′ 06″ E.

Références[modifier | modifier le code]

  1. A.A, « Le scialet? de Génieux, perspective », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 1,‎ , p. 75 (ISSN 0336-0326, lire en ligne).
  2. Bruno Talour, Quelques classiques spéléologiques en Chartreuse (lire en ligne), p. 36-38.
  3. Paul Courbon, Atlas des grands gouffre du monde, Marseille, Editions Jeanne Lafitte, , p. 88.
  4. Bernard Faure, « Gouffre de Génieux-Réseau du Presse Purée », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 18,‎ , p. 94-95 (ISSN 0336-0326, lire en ligne).
  5. Bernard Faure, « Gouffre de Génieux-Réseau des Trois Normaux », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, no 19,‎ , p. 48-49 (ISSN 0336-0326, lire en ligne).
  6. Denis Langlois et Pierre Boudinet, « Échos des profondeurs-France-Isère-Le gouffre de Génieux. », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 120,‎ , p. 9-10 (ISSN 0249-0544, lire en ligne).
  7. David Pujol, « Glossaire : Méandre », termes spéléologiques, sur site personnel, mis à jour le 07 juillet 2009 (consulté le ), p. C.
  8. « Grotte de la Passerelle », sur plongeesout.com (consulté le ).
  9. David Pujol, « Glossaire : Collecteur », termes spéléologiques, sur site personnel, mis à jour le 07 juillet 2009 (consulté le ), p. C.
  10. Baudouin Lismonde et Jean-Jacques Delannoy, « Le massif de la Chartreuse, Alpes françaises du Nord : Contribution à l'étude des paysages karstiques et organisation des réseaux souterrains », revue Karstologia, vol. 15,‎ , p. 36-37 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]