Golfe Persique

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Golfe Persique
Carte du golfe Persique.
Carte du golfe Persique.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau d'Oman Oman
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
Drapeau du Qatar Qatar
Drapeau de Bahreïn Bahreïn
Drapeau du Koweït Koweït
Drapeau de l'Irak Irak
Drapeau de l'Iran Iran
Géographie physique
Type Golfe
Localisation Océan Indien
Coordonnées 27° nord, 51° est
Subdivisions Golfe de Bahreïn, baie de Koweït
Superficie 251 000 km2
Longueur environ 1 000 km
Largeur
· Maximale 300 km
· Minimale 200 km
Profondeur
· Moyenne 50 m
· Maximale 90 m
Salinité 100 g.L−1
Géolocalisation sur la carte : Moyen-Orient
(Voir situation sur carte : Moyen-Orient)
Golfe Persique

Le golfe Persique est un golfe de l'océan Indien qui s'étend sur une superficie de 251 000 km2. Il sépare l'Iran (l'ancienne Perse) de la péninsule arabique.

Les pays qui le bordent sont :

À l'est, il communique avec le golfe d'Oman et la mer d'Arabie en passant par le détroit d'Ormuz.

La profondeur du golfe Persique ne dépasse pas les 100 m et la salinité y est très forte.

Toponymie

Le nom historique de ce golfe est employé depuis l'Antiquité (en persan : خلیج فارس, khalij-e fārs), Ο Περσικός κόλπος des Grecs, Sinus Persicus des Latins, al-Bahr al-Farsi (la mer persique) des géographes arabes médiévaux. Cette appellation est utilisée par l'Organisation des Nations unies[1] et l'Organisation hydrographique internationale[2].

Depuis les années 1970, une controverse existe entre l'Iran et les pays arabes au sujet du nom de ce golfe. En effet, l'Arabie saoudite, suivie par les autres États arabes, le nomment « golfe arabique » (arabe :الخليج العربي, al-khalij al-arabi[3]) ou plus simplement « le Golfe »[4]. Pendant plusieurs années, elle se nommait « golfe de Bassora[5] » (d'après Bassora, ville d'Irak). L'appellation « golfe Arabique » n'est pas couramment utilisée en dehors du monde arabe. L'appellation « golfe arabo-persique » est parfois utilisée à titre de compromis diplomatique utilisé par certains États. Mais historiquement, le seul nom correct est celui de golfe Persique.

Il faut noter qu'il existe par ailleurs une mer d'Arabie ou mer arabique, aussi appelée mer d'Oman, qui est une partie de l'océan Indien entre la péninsule arabique et le sous-continent indien, et qu'il est parfaitement inutile de créer de la confusion.

En octobre 2018, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), en tant qu'agence des Nations unies, enregistre le golfe Persique dans un certificat officiel basé sur l'« Arrangement de Lisbonne » concernant la protection des appellations d'origine et leur enregistrement international. La reconnaissance de ce nom dans le certificat d'enregistrement de la perle du golfe Persique indique la reconnaissance du nom de la masse d'eau en tant que telle. Selon cet accord fondé sur le droit international, aucun pays, gouvernement ou organisation ne peut utiliser un autre nom pour désigner le golfe Persique[6].

Climat

Des projections réalisées avec des modèles climatiques régionaux pour le pourtour du golfe Persique montrent que sous l’effet du réchauffement climatique la température humide pourrait d'ici la fin du siècle régulièrement dépasser 30°C, un niveau considéré comme extrêmement dangereux, voire parfois excéder 35°C, le seuil maximal physiologiquement supportable par un être humain en bonne santé au repos à l’ombre[7].

Limites

Les limites orientales du golfe ont été définies par l'Organisation hydrographique internationale comme suit[2] :

  • Au sud-est:

Une ligne allant du Ra’s Līmā’ (25° 56′ 43″ N, 56° 27′ 28″ E) sur la côte omanaise de la péninsule de Musandam, au Damāgheh-ye Kūh (Ras Al Kuh) (25° 47′ 50″ N, 57° 17′ 52″ E) sur la côte iranienne.

Salinité

Long de 1 000 kilomètres et large de 200 à 300 km, le golfe Persique est presque une mer fermée dont la profondeur moyenne est de seulement 50 mètres. Il reçoit moins d'eau par les fleuves d'Iran et d'Irak qu'il n'en perd par évaporation. Cela explique sa salinité, qui peut atteindre 45 à 100 grammes par litre. Elle dépasse parfois les 100 grammes par litre, il peut alors se former des « sebhas » ou marais salants naturels. Le niveau se maintient grâce au courant venu de l'océan Indien par le détroit d'Ormuz, qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Faune

Les mangroves dans le golfe Persique exigeant des flux de marées, une combinaison d'eau douce et d'eau salée, attirent des crabes, des petits poissons, des grandes requins, des insectes et des oiseaux qui les mangent.

Histoire

Une carte historique du golfe Persique et des États voisins datée du XVIIIe siècle

La côte nord-ouest du Golfe persique, où se jettent le Tigre et l'Euphrate, n'est pas restée immobile au cours des derniers millénaires. Les villes antiques d'Uruk et Ur, aujourd'hui à l'intérieur des terres, étaient à l'époque sumérienne des villes côtières[8].

L’histoire du golfe Persique est depuis toujours animée de nombreux conflits, qui ont diminué son influence dans les liaisons entre l’Orient et l’Occident, et ont fait de la mer Rouge, plus à l’ouest, la voie de relation privilégiée.

Les populations du littoral se sont régulièrement affrontées, entre tribus, clans, territoires.

Les populations de l'intérieur des terres ont souvent cherché à s'assurer un débouché maritime.

Au XIIIe siècle, les Mongols y établissent leur influence. Une route maritime, empruntée par Marco Polo, le relie à la Chine. Au XVIe siècle, le golfe Persique est contrôlé par le Portugal, qui en est délogé par l'Iran des Séfévides. Au XIXe siècle, les Britanniques s'y établissent en invoquant le combat contre la piraterie. Ils en gardent le contrôle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et la création des Émirats-arabes-unis.

Plus récemment, le golfe Persique a encore été agité de fréquents conflits :

Le détroit d’Ormuz est aujourd'hui contrôlé conjointement par l’Iran et le sultanat d'Oman.

En 2019, les États-Unis, l'Arabie saoudite, l'Australie, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni forment une coalition maritime contre l'Iran[9]. En mai, les États-Unis déploient dans les eaux du golfe le porte-avions USS Abraham-Lincoln ainsi qu'une force de bombardiers[10]

Économie

Image satellite du golfe Persique

La ressource quasi exclusive du golfe Persique est le pétrole. Les plus grands pays du Golfe persique sont regroupés dans l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et contrôlent l’acheminement grâce aux pétroliers géants, ou par des oléoducs en liaison avec la Méditerranée et la mer Rouge, permettant d’éviter le passage par le détroit d'Ormuz et le canal de Suez. Cela entraîne une forte pollution, En 2000, on estimait qu'1,14 million de tonnes de pétrole était déversé par 40 % des 6 000 pétroliers qui transitent chaque année par le détroit d'Ormuz.

Le Conseil de coopération du Golfe a été créé le 25 mai 1981 à Abou Dabi, aux Émirats-arabes-unis. Six États arabes du Golfe persique en sont membres :

Les royaumes du Maroc et de Jordanie sont en cours d'adhésion. Le Conseil a pour objectif de favoriser la coopération et la coordination entre les États membres dans des domaines comme l'économie, les finances, le commerce, les douanes, le tourisme et la recherche.

Géopolitique

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) UN Map [PDF]
  2. a et b (en) « Limits of Oceans and Seas, 3rd edition »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), International Hydrographic Organization, (consulté le )
  3. « Golfe Arabique ou golfe Persique ? », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  4. « Golfe Arabique ou Persique : l'Iran fâché contre Google », sur leparisien.fr, S.N.C. Le Parisien Libéré, (consulté le )
  5. « La Côte d'Arabie, la mer Rouge, la mer de Perse et le Golfe Persique de Bassora après les détroits d'Ormuz vers l'Inde, le Gujarat et le Cap Comorin », sur www.wdl.org, (consulté le )
  6. « UN agency registers 'Persian Gulf' in official certificate », PressTV,
  7. (en) Didier Roche et Marie-Noëlle Woillez, « Cette chaleur insoutenable qui menace les régions tropicales », sur The Conversation (consulté le )
  8. Bertrand Lafont, Aline Tenu, Philippe Clancier et Francis Joannès, Mésopotamie : De Gilgamesh à Artaban (3300-120 av. J.-C.), Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 1040 p. (ISBN 978-2-7011-6490-8), p. 167.
  9. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/golfe-riyad-et-abou-dhabi-rejoignent-une-coalition-maritime-dirigee-par-washington-20190919
  10. Akram Kharief, « Défense à double détente en Iran », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Atlas des Pays du Golfe, Philippe Cadène, Brigitte Dumortier, PUPS/RFI, 2011
  • Le Golfe Persique : introduction bibliographique, Mohammad Reza Djalili, Institut universitaire de hautes études internationales, Centre asiatique, Genève, 1979.
  • Monarchies du Golfe, Rémy Leveau, Frédéric Charillon (dir), La Documentation française, 2005
  • Le Jeu des six familles, Olivier Da Lage, Gérard Grzybek, Autrement, 1985
  • Atlas historique du golfe Persique (XVIe-XVIIIe siècles). édité par Dejanirah Couto, Jean-Louis Bacqué-Grammont & Mahmoud Taleghani ; coordonné par Zoltán Biedermann ; avec des contributions de Patrick Gautier Dalché & Elio Brancaforte. Turnhout, Belgique : Brepols, 2006.

Articles connexes

Liens externes