Glacier de l'île du Pin

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Glacier de l'île du Pin
Image illustrative de l’article Glacier de l'île du Pin

Pays Drapeau de l'Antarctique Antarctique
Revendication territoriale Aucune (Terre Marie Byrd)
Type Courant glaciaire, glacier côtier
Coordonnées 75° 10′ 00″ S, 100° 00′ 00″ O

Géolocalisation sur la carte : Antarctique
(Voir situation sur carte : Antarctique)
Glacier de l'île du Pin

Le glacier de l'île du Pin, ou glacier de l'île des Pins (en anglais : Pine Island Glacier), est un glacier faisant partie de l'inlandsis Ouest-Antarctique en Antarctique, et qui se termine par une plateforme de glace flottant dans la baie de l'île des Pins, en mer d'Amundsen.

Ce glacier a été cartographié pour la première fois par l'Institut d'études géologiques des États-Unis grâce aux photographies aériennes de U.S. Navy de 1960 à 1966.  Le glacier a été nommé en référence à la baie de l'île des Pins, elle même nommée en référence au navire de guerre des États Unis USS Pine Island, qui patrouilla en mer d'Amundsen en 1946-1947 et qui lui même tirait son nom de Pine Island, en Floride.

Perte de masse et contribution au niveau des mers[modifier | modifier le code]

Sur la base de la modélisation numérique de l'écoulement glaciaire, il avait été proposé en 2014 que la perte de masse du glacier de l'île des Pins était entré dans une phase d'emballement[1]. Des simulations numériques publiées en 2023 avec des taux des fonte actuels sous la plateforme de glace plus réalistes suggèrent plutôt que la phase d'emballement n'a pas encore démarré[2]. Mais les modèles numériques d'océan et de climat prévoient que la fonte sous la plateforme continuera d'augmenter inéluctablement au cours du 21ème siècle[3], ce qui augmentera la probabilité d'entrer en phase d'emballement[4],[5].

L'ensemble du bassin versant glaciaire du glacier de l'île des Pins serait susceptible d'augmenter le niveau moyen des mers de 51 centimètres s'il venait à intégralement s'écouler puis fondre dans l'océan[6]. Mais la probabilité et l'évolution temporelle de la contribution au niveau des mers sur les siècles à venir reste difficile à prévoir précisément[7]. Lors d'une inter-comparaison internationale de modèles d'écoulement de la calotte Antarctique, il a été estimé que le glacier de l'île des Pins ferait monter le niveau moyen mondial des mers de 1.3 millimètres supplémentaires pour chaque millier de milliard de tones de fonte supplémentaire à sa base, avec des prévisions allant jusqu'à 2 centimètres entre 2015 et 2100[7].

Activité volcanique[modifier | modifier le code]

En , les scientifiques de la British Antarctic Survey dirigés par Hugh Corr et David Vaughan ont découvert qu'un volcan sous-glaciaire est entré en éruption sous la calotte glaciaire de l'Antarctique il y a environ 2 200 ans. Plus importante éruption de ces 10 000 dernières années, de la cendre volcanique a été retrouvée sous la chaîne Hudson près du glacier[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) L. Favier, G. Durand, S. L. Cornford et G. H. Gudmundsson, « Retreat of Pine Island Glacier controlled by marine ice-sheet instability », Nature Climate Change, vol. 4, no 2,‎ , p. 117–121 (ISSN 1758-678X et 1758-6798, DOI 10.1038/nclimate2094, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Emily A. Hill, Benoît Urruty, Ronja Reese et Julius Garbe, « The stability of present-day Antarctic grounding lines – Part 1: No indication of marine ice sheet instability in the current geometry », The Cryosphere, vol. 17, no 9,‎ , p. 3739–3759 (ISSN 1994-0416, DOI 10.5194/tc-17-3739-2023, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Kaitlin A. Naughten, Paul R. Holland et Jan De Rydt, « Unavoidable future increase in West Antarctic ice-shelf melting over the twenty-first century », Nature Climate Change,‎ (ISSN 1758-678X et 1758-6798, DOI 10.1038/s41558-023-01818-x, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Ronja Reese, Julius Garbe, Emily A. Hill et Benoît Urruty, « The stability of present-day Antarctic grounding lines – Part 2: Onset of irreversible retreat of Amundsen Sea glaciers under current climate on centennial timescales cannot be excluded », The Cryosphere, vol. 17, no 9,‎ , p. 3761–3783 (ISSN 1994-0424, DOI 10.5194/tc-17-3761-2023, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Sebastian H. R. Rosier, Ronja Reese, Jonathan F. Donges et Jan De Rydt, « The tipping points and early warning indicators for Pine Island Glacier, West Antarctica », The Cryosphere, vol. 15, no 3,‎ , p. 1501–1516 (ISSN 1994-0424, DOI 10.5194/tc-15-1501-2021, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Mathieu Morlighem, Eric Rignot, Tobias Binder et Donald Blankenship, « Deep glacial troughs and stabilizing ridges unveiled beneath the margins of the Antarctic ice sheet », Nature Geoscience, vol. 13, no 2,‎ , p. 132–137 (ISSN 1752-0894 et 1752-0908, DOI 10.1038/s41561-019-0510-8, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Hélène Seroussi, Vincent Verjans, Sophie Nowicki et Antony J. Payne, « Insights on the vulnerability of Antarctic glaciers from the ISMIP6 ice sheet model ensemble and associated uncertainty », The Cryosphere, Ice sheets/Numerical Modelling,‎ (DOI 10.5194/tc-2023-109, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Ancient Antarctic eruption noted, BBC News, 30 janvier 2008.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Daryl Fears, « Collapse of Antarctic ice sheet is underway and unstoppable but will take centuries », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  • (en) Jutin Gillis et Kenneth Chang, « Scientists Warn of Rising Oceans From Polar Melt », New York Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Ian Joughin, Benjamin E. Smith et Brooke Medley, « Marine Ice Sheet Collapse Potentially Under Way for the Thwaites Glacier Basin, West Antarctica », Science, vol. 344, no 6185,‎ , p. 735-738 (DOI 10.1126/science.1249055, lire en ligne)
  • (en) Costas Paris, « U.K. Scientists Track Iceberg the Size of Chicago; Mariners Don't Face Immediate Threat, but Trajectory Could Be Difficult to Predict », Wall Street Journal,‎ (lire en ligne)
  • (en) E. Rignot, J. Mouginot, M. Morlighem, H. Seroussi et B; Scheuchl, « MarineWidespread, rapid grounding line retreat of Pine Island, Thwaites, Smith, and Kohler glaciers, West Antarctica, from 1992 to 2011 », Geophysical Research Letters, vol. 41, no 10,‎ , p. 3502-3509 (DOI 10.1002/2014GL060140, lire en ligne)
  • (en) Jason Samenow, « Pine Island Glacier: Before and after massive iceberg split », Washington Post,‎ (lire en ligne)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]