Giverny
Giverny | |
![]() L'église Sainte-Radegonde. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Seine Normandie Agglomération |
Maire Mandat |
Claude Landais 2020-2026 |
Code postal | 27620 |
Code commune | 27285 |
Démographie | |
Gentilé | Givernois |
Population municipale |
496 hab. (2018 ![]() |
Densité | 77 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 04′ 37″ nord, 1° 31′ 48″ est |
Altitude | Min. 10 m Max. 139 m |
Superficie | 6,46 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vernon |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
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Giverny est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie. Elle est surtout connue pour la maison et les jardins du peintre impressionniste Claude Monet (1840-1926). Ses habitants sont appelés les Givernois.
Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation[modifier | modifier le code]
Giverny est une commune de l'extrême est du département de l'Eure, limitrophe de celui des Yvelines et proche de celui du Val-d'Oise. Elle appartient à la région naturelle du Vexin bossu qui se caractérise par les multiples sillons qui ont creusé le plateau et offre un paysage très ondulé entre les vallons secs affluents de l’Epte[1]. À vol d'oiseau, la commune est à 3,5 km à l'est de Vernon[2], à 16,5 km au nord-ouest de Mantes-la-Jolie[3], à 28 km à l'est d'Évreux[4] et à 51 km au sud-est de Rouen[5].
Hydrographie[modifier | modifier le code]
La commune est située au confluent de la Seine et de l'Epte.
Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]
Le sentier de grande randonnée 2 (GR2) passe par la commune.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Giverny est une commune rurale, car elle n'appartient à aucune unité urbaine[Note 1],[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[9],[10].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le village est mentionné vers 1025 sous la forme latinisée Giverniacum[11]. Il s'agit d'un nom de domaine gaulois ou gallo-roman *GABRINIACU, composé avec le suffixe *-ACU, autrement -acon en gaulois, d'origine celtique *-āko(n)[12]. François de Beaurepaire[13] suggère le nom de personne bas latin *Gabrinius, non attesté, que l'on retrouverait dans Givraines (Loiret). Le [ʒ] initial au lieu du [g] normanno-picard, s'explique par la situation de Giverny au sud de la ligne Joret. Xavier Delamarre mentionne cependant le nom de personne gaulois ou gallo-roman Gabrinus, dérivé du gaulois gabros, gabra « chevreuil », « chèvre » (cf. vieil irlandais gabor, bouc ; gallois gafr, chèvre ; vieux breton gabr, chèvre)[14]. On peut considérer alors qu'il s'agit de l’anthroponyme Gabrinus, suivi du suffixe -i-acum, forme allongée d’acum.
Le thème gabro- se retrouve dans Gevry, Givry, Gièvres, Gabriac, etc.
Par contre, l'équivalent basé sur le nom latin de la chèvre, caper, d'où Caprinus, Caprinius se retrouve dans les Cheverny, Chevregny (Aisne, Capriniacum 893)[15].
Histoire[modifier | modifier le code]
La paroisse a été fondée sous les Mérovingiens et l'église placée sous le vocable de sainte Radegonde.
En 863, le roi Charles II le Chauve reconnaissait aux moines de l'abbaye de Saint-Denis-le-Ferment la possession de Giverny.
Au XIe siècle, le fief et l'église de Giverny revinrent à l'abbaye de Saint-Ouen à Rouen. Au Moyen Âge, plusieurs seigneurs se succédèrent mais ils restaient toujours les vassaux du prieur de Saint-Ouen. Il existait alors plusieurs monastères, dont l'un qui était situé à l'emplacement de la maison dite le Moûtier. On relèvera que la propriété dite La Dîme doit, elle, son nom à une grange dîmière qui servait de lieu de perception de l'impôt à l'abbaye jusqu'à la Révolution. Il s'y trouvait aussi une léproserie.
À la Révolution, c'est la famille Le Lorier[16] qui possédait les terres de Giverny. Monsieur Le Lorier fut d'ailleurs le premier maire du village en 1791.
En 1883, Claude Monet s'installe dans le village, dans une maison qu'il loue puis achète en 1890. Il en modifie la forme et réaménage complètement le verger en jardin fleuri. Il fera creuser en 1893, sur un bras de l'Epte, le bassin aux nénuphars au bord duquel il peindra les « Nymphéas ». Mort le , il est enterré dans le cimetière qui jouxte l'église. À la même époque, plusieurs peintres, notamment américains (par exemple Mary Fairchild), s'installent au village. Certains deviennent amis avec Claude Monet.[17] En 2001, meurt Gérald van der Kemp qui a rénové la maison et les jardins de Monet. Il est enterré non loin de ce dernier.
Représentations de Giverny par Claude Monet[modifier | modifier le code]
Tableau | Titre | Dimensions | Lieu d’exposition | |
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Coucher du Soleil à Giverny | non précisé | ||
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Entrée de Giverny en hiver, soleil couchant | Collection privée | ||
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Paysage d'hiver au val de Falaise (Giverny) (W975) | Collection privée | ||
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Dans le bois de Giverny, Blanche Hoshedé à son chevalet avec Suzanne lisant | Musée d'art du comté de Los Angeles | ||
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Champ de coquelicots dans un creux près de Giverny | Musée des beaux-arts de Boston | ||
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Champ de coquelicots à Giverny | Musée des beaux-arts de Virginie, Richmond (Virginie) | ||
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Meules à Giverny | Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg | ||
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En Norvégienne. La barque à Giverny | Musée d'Orsay, Paris | ||
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La Barque | Musée Marmottan, Paris | ||
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Sous les peupliers, effet de soleil | Staatsgalerie (Stuttgart) | ||
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Peupliers à Giverny | Museum of Modern Art (New York) | ||
Courbe de l'Epte | Philadelphia Museum of Art | |||
Le Pré à Giverny, soleil levant | Musée de l'Ermitage (Saint-Pétersbourg) | |||
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Canoé sur l'Epte | São Paulo Museum of Art | ||
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Champ d'avoine aux coquelicots | Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg | ||
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Champ de coquelicots à Giverny | Art Institute of Chicago | ||
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Prairie à Giverny | Musée d'art de l'université de Princeton | ||
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Jeunes femmes de Giverny, effets de soleil | Musée d'Israël (Jérusalem) | ||
Inondation à Giverny | Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague | |||
La Seine à Giverny | National Gallery of Art, Washington | |||
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Matin sur la Seine, beau temps | Maison-Blanche, Washington | ||
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Bras de Seine près de Giverny | Musée d'Orsay, Paris | ||
Bras de Seine près de Giverny | Musée des beaux-arts de Boston | |||
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Matin sur la Seine (W1499) | Musée national de l'art occidental (Tokyo) |
En 1992, la Terra Foundation for American Art inaugure le musée d'art américain qui devient le musée des impressionnismes Giverny en 2009.
En 1996, Giverny reçoit la visite de Hillary Clinton, épouse du président des États-Unis et en 2007 celle de l'empereur du Japon Akihito.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2018, la commune comptait 496 habitants[Note 3], en diminution de 1 % par rapport à 2013 (Eure : +0,83 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Événements[modifier | modifier le code]
- Salon international du pastel (art du pastel en France) chaque année fin mai-début juin
- Musique de chambre à Giverny (festival international de musique de chambre fin août-début septembre)
- Festival de Giverny, festival de musiques actuelles, présente des auteurs compositeurs interprètes. Courant septembre.
- La Normandie et le Monde de l'Art, festival international de cinéma de Vernon (début juillet, au musée des impressionnismes).
- Rock in the Barn, festival [Quand ?] de musiques actuelles.
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- La maison et les jardins de Claude Monet. Les jardins ont reçu le label « jardin remarquable ».
- La propriété fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [22].
- Le musée des impressionnismes Giverny expose les œuvres originales des plus grands noms du courant impressionniste, notamment la colonie de peintres de Giverny et de la vallée de la Seine.
- L'ancien hôtel Baudy et sa roseraie, où se réunissaient les peintres.
- L'église Sainte-Radegonde fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [23]. Auparavant, l'abside et le pignon sud étaient inscrits partiellement en date [24].
- La Pierre de Sainte-Radegonde, à proximité ouest de l'église du même nom.
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
Site classé[modifier | modifier le code]
- Giverny – Claude Monet – Confluent de la Seine et de l’Epte
Site classé (1985)[25].
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Leni Escudero (ou Leny Escudero) (né le , mort le ), chanteur, résident du village.
- Gabrielle Bonaventure (1890-1964), peintre, belle-fille de Claude Monet.
- René Mayer (1895-1972), ancien président du Conseil, ancien ministre, écrivain, maire du village, qui a vécu au hameau de Falaise.
- Claude Monet, peintre impressionniste, y a vécu de 1883 à sa mort, le .
- Jean-Marie Toulgouat (né à Giverny le - mort à Giverny le ), peintre.
- Germain Delavigne (1790-1868), auteur dramatique, né le à Giverny.
- Sébastien Lecornu, président du Musée des Impressionnismes.
- David Gallienne, né le au Mans (Sarthe)[26], le chef étoilé du restaurant le Jardin des Plumes, à Giverny, est le vainqueur de la saison 11 de Top Chef, diffusée sur M6 en 2020.
Périphrase désignant Giverny[modifier | modifier le code]
- Le village des peintres[réf. nécessaire], acte de candidature pour un classement avec la commune voisine de Vernon sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (octobre 2018).
Dans les arts[modifier | modifier le code]
Musique[modifier | modifier le code]
- Chris Rea consacre un titre de son album On the Beach (1986) à Giverny
Littérature[modifier | modifier le code]
Michel Bussi, deuxième écrivain français en nombre de livres vendus, derrière Guillaume Musso (classement GFK-Le Figaro, 2017) développe l'intrigue de Nymphéas noirs dans le village de Giverny. Ce roman a été le roman policier français le plus primé en 2011[27].
Galerie[modifier | modifier le code]
Late Afternoon, Giverny ; Guy Rose, 1910. Musée d'art de San Diego
The House in Giverny, Frederick Carl Frieseke, 1912. Collection Carmen Thyssen-Bornemisza, en dépôt au Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Le Vexin bossu », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le 30 septembre 2016).
- « Distance à vol d'oiseau entre Giverny et Vernon », sur www.lion1906.com (consulté le 30 septembre 2016).
- « Distance à vol d'oiseau entre Giverny et Mantes-la-Jolie », sur www.lion1906.com (consulté le 30 septembre 2016).
- « Distance à vol d'oiseau entre Giverny et Évreux », sur www.lion1906.com (consulté le 30 septembre 2016).
- « Distance à vol d'oiseau entre Giverny et Rouen », sur www.lion1906.com (consulté le 30 septembre 2016).
- « Géoportail (IGN), couche « Communes » activée ».
- « Base des unités urbaines 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc, Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 117.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, errance 1994.
- Ibidem
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, 2003, p. 172-173.
- François de Beaurepaire, op. cit.
- Un Lelorier fut maire de Vernon en 1831.
- « Les peintres américains du côté de chez Monet », sur LEFIGARO (consulté le 18 janvier 2021)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no PA00099435, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00099434, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00017234, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Giverny – Claude Monet, le confluent de la Seine et de l’Epte à Giverny, Sainte-Geneviève-lès-Gasny, Vernon » [PDF], sur Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Normandie (consulté le 28 juillet 2017).
- Prisma Média, « David Gallienne - La biographie de David Gallienne avec Gala.fr », sur Gala.fr (consulté le 31 mai 2020)
- « Michel Bussi, un auteur à succès », sur France 3 Normandie, 27 mais 2016
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Marina Bocquillon-Ferretti, Le Jardin de Monet à Giverny, l'invention d'un paysage, 5 continents,
- Marc Elder, Giverny, chez Claude Monet, Le Livre d'Histoire, , 176 p.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Hameau de Falaise, hameau de Giverny
- Musée des impressionnismes Giverny.
- Liste de périphrases désignant des villes.
- Jardins labellisés remarquables de Normandie.