Guiorgui Kvinitadzé

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Guiorgui Kvinitadzé
Guiorgui Kvinitadzé

Naissance
Daghestan (Empire russe)
Décès (à 95 ans)
Chatou (Yvelines, France)
Origine Géorgien
Allégeance Drapeau de l'Empire russe Empire russe
RD de Géorgie
Grade Général
Commandant en chef
Conflits Guerre arméno-géorgienne
Invasion soviétique de la Géorgie

Guiorgui Kvinitadzé[1] (en géorgien გიორგი კვინიტაძე ; en russe Георгий Иванович Квинитадзе, Gueorgui Ivanovitch Kvinitadze), né le dans le Daghestan et mort le à Chatou, était un officier de l'armée impériale russe (1894-1917) et un commandant militaire sous la République démocratique de Géorgie (1918 - 1921)[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Une éducation militaire[modifier | modifier le code]

Il naît dans la famille d'un colonel géorgien de l'armée impériale russe, entre à l'École des Cadets de Tiflis en 1884 et rejoint l'École militaire d'infanterie de Sainte-Catherine à Saint Petersbourg dont il sort officier en 1894.

L'armée impériale russe[modifier | modifier le code]

Il sert d'abord en Pologne avec le 153e Régiment d'infanterie de Vladikavkaz, puis durant la guerre russo-japonaise (1905-1906) où il est promu capitaine, et enfin durant la Première Guerre mondiale: affecté à la 4e Division de fusiliers du Caucase comme chef d'État-Major, il est promu colonel.

L'armée transcaucasienne[modifier | modifier le code]

En février 1918, après la proclamation de la République de Transcaucasie réunissant l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan, il est nommé vice-ministre de la Défense auprès des chefs successifs de l'exécutif, Evguéni Guéguétchkori et Akaki Tchenkéli, ayant à faire face au reflux du front ottoman des soldats démobilisés de l'armée russe (paix séparée de Lénine et de Guillaume II signée à Brest-Litovsk le ).

L'armée géorgienne[modifier | modifier le code]

Guiorgui Kvinitadzé est nommé commandant en chef de l'armée de la République démocratique de Géorgie par le gouvernement d'union nationale de Noé Ramichvili dès sa constitution le . Il soulève rapidement des questions, ne partageant pas les options militaires des 2e et 3e gouvernements dirigés par Noé Jordania (importance donnée à la Garde nationale plutôt qu'à l'armée régulière et impréparation de cette dernière face à la menace soviétique, en termes de recrutement et de munitions en particulier) et démissionne : il est remplacé par le général Ilia Odichelidze.

Il est néanmoins appelé au poste de chef d'État-Major lors du conflit frontalier arméno-géorgien, mais reprend des commandements opérationnels, en 1919 face à une insurrection pro-ottomane à Akhaltsikhé, puis face à l'armée ottomane à Artvin. Il est ensuite chargé de fonder l'École militaire de Tiflis et d'en prendre la direction,

Il est rappelé brièvement une deuxième fois au poste de commandant en chef, le , lors de l'insurrection pro-bolchévique à Tiflis qu'il défait avec ses Cadets.

Il est rappelé une troisième fois à ce poste lors de l'invasion du territoire géorgien par les armées de la Russie soviétique, en février 1921, par l'Est, le Nord et l'Ouest du pays, et par les armées ottomanes par le Sud. Sur décision du Parlement géorgien, il décide de prendre le chemin de l'exil avec la classe politique et une grande partie des officiers supérieurs afin d'organiser de l'extérieur la reconquête.

L'exil[modifier | modifier le code]

Après avoir transité par Constantinople, il s'installe en France, à Chatou, près de Paris et ouvre un atelier de yaourt pour faire vivre sa famille, son épouse Mariam Makachvili (1889-1960) et ses trois filles Ida (née en 1912)[3], Tamara (née en 1913)[4] et Nino (née en 1920)[5].

Il participe activement à la réflexion du groupe "Caucase" (1934-1939), réunissant des Nord-Caucasiens, des Azerbaïdjanais et des Géorgiens, à l'instigation des autorités japonaises dans la lutte antisoviétique, et par sa fonction de président de l'Union des officiers géorgiens en France il y entraîne d'autres militaires géorgiens[6].

Sépulture de Georges Kwinitadzé au cimetière des Landes à Chatou.

Il meurt à l'âge de 95 ans et repose dans le caveau familial du cimetière ancien de Chatou (cimetière des Landes)[7], dans le département des Yvelines.

Hommage national[modifier | modifier le code]

Depuis 2006, une rue de Tbilissi, où est situé le ministère de la Défense, porte le nom de général Guiorgui Kvinitadzé.

Publications[modifier | modifier le code]

Dès l'année 1922, il commence à écrire ses mémoires sur les évènements des années 1917-1921 dans le Caucase. Elles sont publiées à Paris en 1985 et à Tbilissi en 1998 sous le titre es Mémoires sur les années d'indépendance de la Géorgie, 1917-1921. Outre la narration d'une chronique militaire par l'un de ses acteurs, ces mémoires constituent un violent réquisitoire contre la gouvernance sociale-démocrate de la Géorgie durant ces années, gouvernance qui n'a pas su -selon lui- évaluer le risque d'une invasion extérieure et qui n'a pas su préparer le pays à cette épreuve[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'orthographe normalisée par la Légation géorgienne en France (1921-1933) conduit à Guiorgui Kvinitadzé plutôt qu'à Giorgi Kvinitadze qui correspond à l'orthographe anglaise.
  2. Colisée : Guiorgui Kvinitadzé (1874-1970), général 11 août 2013.
  3. Ida Kvinitadzé épouse en 1943 le général géorgien émigré Guiorgui Tchkhéidzé(1907-1970).
  4. Tamara Kvinitadzé épouse en 1938 le futur lieutenant-colonel de la Légion étrangère française Georges Odichélidzé(1899-1970).
  5. Nino Kvinitadzé épouse en 1955 Peter Claude Holland d'Abo et sera la mère de l'actrice franco-britannique Maryam d'Abo.
  6. Giorgi Mamulia, Les combats indépendantistes des Caucasiens, entre URSS et puissances occidentales : le cas de la Géorgie, 1921-1945, Paris, Harmattan, , 448 p. (ISBN 978-2-296-09476-5), page 201.
  7. « CHATOU (78) : cimetière des Landes », Cimetières de France et d'ailleurs, .
  8. Richard G. Hovannisian Moi vospominaniia v gody nezavisimosti Gruzii, 1917-1921 by G. I. Kvinitadze. Russian Review, Vol. 46, No. 1 (Jan., 1987), p. 99.
  9. Rayfield, Donald (2000), The Literature of Georgia: A History, p. 314. Routledge, (ISBN 0-7007-1163-5).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) Jacques Ferrand, Familles princières de Géorgie: essai de reconstitution généalogique (1880-1983) de 21 familles reconnues princières par l'Empire de Russie, p. 125. Montreuil, France: J. Ferrand, 1983.
  • (ru) Волков С. В, Генералитет Российской империи. Энциклопедический словарь генералов и адмиралов от Петра I до Николая II. Том I. А—К. М., 2009.
  • (ru) Гогитидзе М, Грузинский генералитет (1699—1921). Киев, 2001.
  • (ru) Шабанов В. М. Военный орден Святого Великомученика и Победоносца Георгия. М., 2004.

Liens externes[modifier | modifier le code]