Georges Sabra

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Georges Sabra
Illustration.
Fonctions
Président du Conseil national syrien
En fonction depuis le
(11 ans, 4 mois et 20 jours)
Vice-président Farouq Tayfour
Prédécesseur Abdel Basset Sayda
Biographie
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Qatana
Nationalité syrienne
Parti politique Parti communiste syrien
Religion christianisme

Georges Sabra est un homme politique syrien né à Qatana le [1]. Il est président du Conseil national syrien depuis le et vice-président de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR).

Études, carrière et famille[modifier | modifier le code]

Né à Qatana (une petite ville située au sud-ouest de Damas), chrétien, membre de la communauté grecque-orthodoxe[2], il est diplômé de l'Institut de formation des maîtres en 1967 puis exerce comme instituteur dans diverses écoles de Damas et de Damas campagne[1]. Il obtient une licence en géographie à l'université de Damas en 1971 avant de se rendre aux États-Unis où il décroche un diplôme d’enseignement à distance à l’université d’Indiana en 1978[1]. Pendant une dizaine d’années (1970-1980), il travaille à la mise au point de programmes éducatifs télévisés, dont il est l’un des pionniers en Syrie[1] ; il est notamment l'un des auteurs de la version arabe de l'émission américaine 1, rue Sésame[3]. Il a rédigé nombre d’articles et d’études dans son domaine de spécialité, mais également des récits et des contes pour enfants[1].

Son fils Chadi Sabra est cardiologue au centre hospitalier de Carcassonne depuis 2004[4].

Une opposition de longue date au régime baasiste[modifier | modifier le code]

En 1970, il adhère au Parti communiste syrien. Quand celui-ci se scinde en deux en 1973 sous l'impulsion de Riad al-Turk, il le suit en militant au Parti communiste/Bureau politique (PC/BP)[1]. Faisant l'objet de poursuites en 1984, il vit trois ans dans la clandestinité ; en 1985, il est élu au Comité central du PC/BP[1]. Il est finalement arrêté en 1987 puis condamné à huit ans de prison. Après sa libération en 1995, il continue de militer pour le PC/BP, qui le désigne en 2000 pour le représenter au sein du Rassemblement national démocratique (une coalition de partis politiques refusant d'adhérer au Front national progressiste pro-gouvernemental[5]), dont il est promu membre de la direction[1]. En 2005, « lors du 6e congrès tenu [...] par le PC/BP, qui procède à cette occasion au changement de son nom pour s'intituler Parti démocratique du Peuple, il est élu à son Comité central et à son Secrétariat central. À ce titre, il contribue aux travaux préliminaires de la Déclaration de Damas pour le Changement national démocratique, plateforme réunissant les partis et les personnalités d'opposition favorables à une ouverture contrôlée, progressive et pacifique de la vie politique en Syrie »[1]. Le Parti du peuple démocratique syrien est interdit par les autorités[6].

Lors du déclenchement de la guerre civile syrienne en , il est l'un des meneurs du mouvement dans sa ville de Qatana, ce qui lui vaut d'être emprisonné du au [7] puis du au [6],[1], accusé selon le président du Centre syrien de défense des détenus d'avoir « porté atteinte au moral de l'Etat, de vouloir créer un émirat islamiste (à Qatana) et d'avoir incité les gens à manifester » contre le régime du président Bachar el-Assad[7]. Il est libéré en et entre de nouveau dans la clandestinité, puis quitte la Syrie avec l'aide de la famille de l'opposant Riad Seif et de la France, notamment du diplomate Éric Chevallier[8],[9]. Il s'installe à Paris en décembre avec l'objectif d'unifier l'opposition : il se porte d'ailleurs candidat à la présidence du Conseil national syrien dirigé alors par Burhan Ghalioun, mais le Kurde Abdel Basset Sayda lui est préféré[10],[11],[12]. Il devient au cours de l'année 2012 porte-parole du mouvement[13].

Présidence du Conseil national syrien[modifier | modifier le code]

Après un renouvellement du Conseil national syrien lors d'une réunion à Doha, il intègre le bureau exécutif de l'organisation, puis est élu à la présidence le par le secrétariat général (28 voix sur 41 face à Hishram Mroue[12]) pour un mandat de six mois, succédant à Abdel Basset Sayda[14],[2],[15]. Il déclare alors : « Nous avons une seule demande, c'est de faire arrêter le bain de sang et d'aider le peuple syrien à chasser ce régime sanguinaire en nous armant. [...] Nous voulons des armes »[14]. C'est ainsi sous sa présidence que le CNS finalise le son adhésion à la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution, dont il devient l'un des quatre vice-présidents[16].

Il déclare notamment qu'il ne voit « aucune raison qui pousse les chrétiens syriens à craindre l'après-Assad »[17] et que les États-Unis « égarent » le peuple syrien en ajoutant le groupe djihadiste al-Nosra, actif dans la lutte contre les forces du régime, sur leur liste des organisations terroristes[18].

Au sein de la CNFOR[modifier | modifier le code]

Il devient l'un des vice-présidents de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR). En , il intègre un comité restreint créé par l'organisation, chargé de consulter les forces de la révolution, l’opposition, l’Armée syrienne libre et les pays frères et amis sur la composition d'un futur gouvernement provisoire, et dont les membres sont exclus par avance de ce gouvernement[19].

Le , à la suite de la démission de Mouaz al-Khatib, il devient président par intérim de la CNFOR[20]. Ahmad Assi Jarba lui succède a ce poste lors de son élection le [21].

Le , Georges Sabra démissionne de la CNFOR[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Le nouveau président du Conseil national syrien, pédagogue et militant de terrain, Ignace Leverrier, blog Le Monde, 10 novembre 2012
  2. a et b Un chrétien remplace un kurde à la tête du Conseil national syrien, Ignace Leverrier, blog Le Monde, 9 novembre 2012
  3. (en)Syria's opposition SNC elects George Sabra as new head, Reuters, 9 novembre 2012
  4. Carcassonne : Le père de Chadi Sabra, radiologue syrien à l'hôptial, serait torturé dans une cave de Damas, L'Indépendant, 20 août 2011
  5. Les arrestations d’opposants confirment que le régime syrien n’entend pas dialoguer, Ignace Leverrier, blog Le Monde, 7 mai 2011
  6. a et b Syrie : arrestation de l'opposant Georges Sabra, Radio France International, 21 juillet 2011
  7. a et b Syrie: une figure de l'opposition libérée, Le Figaro, 19 septembre 2011
  8. Georges Sabra, un chrétien pour unifier les opposants syriens, La Croix, 10 novembre 2012
  9. Doha : les dessous de l'unification de l'opposition syrienne, Le Monde, 13 novembre 2012
  10. En France, l'opposant syrien Georges Sabra demande l'aide de l'ONU, Le Monde, 24 janvier 2012
  11. George Sabra à Paris pour remettre de l’ordre dans l’opposition, L'Orient-Le Jour, 28 janvier 2012
  12. a et b (en)Profile: Syrian National Council chairman George Sabra, BBC News, 13 novembre 2012
  13. L'opposition syrienne prête à une transition menée par un membre du régime, Le Point, 24 juillet 2012
  14. a et b Syrie : Georges Sabra élu président du Conseil national syrien, Le Monde, 9 novembre 2012
  15. (en)Syria opposition bloc elects George Sabra as leader, Al-Arabiya, 9 novembre 2012
  16. Les « Amis de la Syrie » vont-ils entendre enfin les appels du peuple syrien ?, blog Le Monde, 12 décembre 2012
  17. (it)Siria: Sabra (Cns), cristiani non temano il dopo-Assad, Adnkronos International, 3 janvier 2013
  18. (en)Syrian opposition leader will seek "every way" to arm FSA, Al-Akhbar, 28 décembre 2012
  19. Avant la réunion de Paris, la Coalition Nationale syrienne presse le pas, Ignace Leverrier, blog Le Monde, 21 janvier 2013
  20. George Sabra nommé président par intérim de l'opposition syrienne, Libération, 22 avril 2013
  21. Ahmad Assi Jarba, nouveau président de l'opposition syrienne, L'Orient-Le Jour, 6 juillet 2013
  22. La Syrie en une journée : le 25 avril 2018, Syria News, 25 avril 2018.