Georges Rhigas

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Georges Rhigas
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Georges Rhigas (en grec moderne : Γεώργιος Δεσποτόπουλος Ρήγας, né le 18 décembre 1928 à Hanovre) est un peintre et lithographe grec vivant en France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Georges Despotopoulos dit Rhigas[1] vient au monde dans un milieu artistique. Né le à Hanovre de parents grecs, il est le fils de Ioannis Despotopoulos (en)[2], un architecte originaire de Chios. Bercé dans la contemplation d'icônes, il dessine dès l'âge de 5 ans. Il reste très attaché à ses racines insulaires, qui lui confèrent un fort esprit d'indépendance. Il est cousin du philosophe Konstantinos Despotopoulos (en).

Après des études classiques au Collège américain d'Athènes[2], il expose pour la première fois dans la capitale grecque. Le British Council le choisit pour étudier les grands peintres du passé à la Royal Academy de Londres. De 1951 à 1954, il approfondit sa technique l'École nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris auprès de Marcel Gromaire, Jacques Despierre et Maurice Brianchon. Sa carrière démarre par une exposition à Stockholm en 1957. En 1972-1973, il prend part à une commémoration organisée à Londres pour le centenaire de la naissance du philosophe pacifiste Bertrand Russel. Sa toile Le Prisonnier libéré est exposée sous le numéro 27.

En 1976, une exposition parisienne à la Galerie S. G. Alexander lui vaut la notoriété. L'année suivante, l'Union Latine d'Éditions lui confie les 140 illustrations d'un ouvrage de bibliophilie : La Danse macabre. Ce fac-similé de l'incunable publié à Paris en 1491 par Guyot Marchant s'accompagne d'une adaptation d'Anne-Marie et Jacques Yvon[3]. La mise en images demande un an de travail[4].

Depuis, Rhigas a réalisé des lithographies et gravures publiées aux éditions Lavigne, Emilio Jacometti[5], C.D.O., Elestir et Alain Moreau.

En juin 2022, la revue Miroir de l'Art publie sa toile À la recherche de son maître dans son numéro hors série Свобода (liberté) sur l'Ukraine[6].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Rhigas revendique une totale authenticité. Il admire depuis l'enfance l'architecture de l'Égypte antique. La lecture répétée du Libro dell'arte de Cennino Cennini l'a incité à peindre « a tempera ». De l'enluminure médiévale et des primitifs flamands, il retient une savante polychromie.

Empreint d'humanisme mais indépendant de tout mouvement artistique, soucieux du dessin autant que de la couleur, son art figuratif s'éloigne toutefois du réalisme : nourri d'une méditation préalable à l'exécution spontanée, il interprète le monde tangible dont il isole et transpose certains éléments. À cet égard, on ne peut que rappeler l'affirmation de Léonard de Vinci pour qui l'art est « cosa mentale », c'est-à-dire une chose de l'esprit[7].

Son inspiration éprise d'absolu, voire d'ascèse, puise à diverses sources :

De son abondante production, on peut extraire quelques titres :

  • Sophie (lithographie, 1974)[8] ;
  • Chimère aquatique (estampe, 1975)[9] ;
  • Fin de l'été (estampe, 1975) ;
  • La Danse macabre (Union Latine d'Éditions, 1977 - 140 lithographies, dont 11 en couleurs et 3 en double page)[10] ;
  • La Représentation (lithographie, 1980).

Citations[modifier | modifier le code]

Rhigas résume ainsi sa démarche créatrice[11] :

  • « Je travaille dans mon atelier, sans aucune contrainte, à l’écart des courants artistiques dictés par l’esthétique industrielle et urbaine qui domine la scène actuelle. Seul contre tous à l’ère de la dérision générale. »
  • « Spiritualiste sans référence religieuse. Figuratif irréaliste. J’élabore les formes après plusieurs étapes de dessin, m’écartant des apparences réalistes, terrain occupé par la photo. Rigueur et liberté. Je ne travaille donc pas pour un regard furtif. »
  • « Je cherche à exprimer une réalité plus profonde, plus intense par un dessin irréaliste et des couleurs traduisant des formes transposées. Cette manière de voir et de travailler imprègne tous mes thèmes. Je suis donc un spiritualiste fort éloigné de l’académisme et je forge un style. »
  • « Je ne peins pas un paysage d’après nature, je ne copie pas un site ou une vue, j’ai une toute autre approche. Après une longue et intense observation de cette nature, j’évoque un élément qui m’intéresse et qui m’exalte et je compose autour. Je réalise une composition très structurée où chaque élément est subordonné à l’ensemble dans un rythme unitaire et passionné, le tout précédé par plusieurs études et dessins. »
  • « L’acte de sorcellerie crée un climat où domine l’étrange. Je traduis cette atmosphère en m’écartant des tonalités « solaires » normales. Je crée le crépuscule, le nocturne, ces deux éléments éphémères où les tonalités s’attirent, en poussant leur intensité les unes par rapport aux autres. Le dessin contribue également à créer ce climat en s’écartant de tout réalisme. »

Expositions[modifier | modifier le code]

Rhigas prend part à plusieurs expositions :

  • Stockholm en 1957 - à titre individuel ;
  • Galerie Régis Langloys à Paris[12] du au - L'hommage à la Nature ;
  • Londres de à - en hommage au pacifisme du philosophe Bertrand Russel ;
  • Musée de l'Athénée à Genève du au - Gravures originales des éditions Emilio Jacometti et Cie ;
  • Galerie S. G. Alexander à Paris[13] du au - Abstractions figuratives, à titre individuel ;
  • Galerie Jacques Boulan à Paris[14] du 3 au - Dessins[15] ;
  • Espace culturel Christiane Peugeot à Paris [16] du au - Découvertes de l'Œil Neuf ;
  • Mairie du 16e arrondissement de Paris du 20 au - Les Bibliques[17], une œuvre intense et singulière, à titre individuel, avec l'aide du journaliste Olivier de Rincquesen.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Plusieurs articles de presse saluent les créations de Rhigas :

« Pour lui la peinture est le prolongement des espaces recréés et imaginés par son âme, visions qu’il nourrit aussi par ses fantasmes et ses prémonitions ; son art est hors du temps avec pour cadre un Shangri-La coloré d'une atmosphère apotropaïque à valeur de symboles incantatoires, préparant une apocatastase qui aurait été définie par un Origène qui aurait troqué la rationalité pour une mystique de l’imaginaire. Rhigas ne se veut nullement peintre et pourtant il fait partie de la grande famille de ces artistes qui parviennent à rendre sensible l'essence impalpable de la réalité authentique (Les Arts, Frédéric Charmat, op. cit.) ».

« Les œuvres de maturité qu'il nous montre aujourd'hui, révèlent les vertus d'un talent singulier : ce sont, peintes à l'huile ou à la détrempe, des compositions où les formes et les couleurs, disposées pour produire de la lumière et non pas pour en faire l'analyse, sont soumises, discrètement, à un tracé régulateur dont il résulte une harmonie sans rapport direct avec celle des choses et des êtres tels qu'on les voit sous le soleil. C'est pour cela que ces compositions peuvent être qualifiées d'abstraites, puisque la géométrie y prédomine (sans ostentation) sur les aspects passagers du réel. On peut aussi, pourtant, les dire figuratives, puisque l'on y reconnaît, sous un jour inhabituel, des végétaux, des figures humaines, des animaux, toutes sortes d'éléments réalistes mais dont les formes et les couleurs sont modifiées pour être adaptées aux exigences générales du tableau : le visage de l'homme accuse une ressemblance avec le profil de l'oiseau ; l'un et l'autre sont imaginaires, ainsi que le jardin où la fleur semble rimer, en quelque sorte, avec les ornements de la fontaine. Bref, tout répond, dans ces compositions mystérieusement attachantes, à la volonté comme aux rêveries d'un peintre qui, par bonheur, est aussi un philosophe et un poète (Catalogue de l'exposition Abstractions figuratives, préface de Maximilien Gauthier) ».

« Ses œuvres racontent des histoires inspirées de son vécu, de l'impossible réversibilité du temps, de la mythologie, du mysticisme (Gazette Drouot, op.cit.) ».

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bnf. Georges Rhigas.
  2. a et b (en) « Despotopoulos, Rhigas », sur oxfordartonline.com/, (consulté le )
  3. Persée. Jacques Yvon.
  4. Précision fournie par téléphone le 28 décembre 2021.
  5. Bnf. Emilio Jacometti.
  6. Miroir de l'Art. N° 4 hors série du 2 au 18 juin 2022, page 65..
  7. Revue Acropolis. 04 10 2019.
  8. Bnf. Sophie.
  9. Bnf. Chimère aquatique.
  10. Bnf. La Danse macabre.
  11. Phrases extraites du site personnel (voir Liens externes).
  12. 169 rue Saint-Honoré - Paris 1er.
  13. 6 avenue Percier - Paris 8e.
  14. 14 rue des Saints-Pères - Paris 7e.
  15. Galerie Jacques Boulan, mai 1979.
  16. 62 avenue de la Grande-Armée - Paris 17e.
  17. David et Saül ; Salomon magicien ; Banquet céleste ; Le Cantique des Cantiques ; Le Fils prodigue ; La Rafle ; Exode.
  18. Frédéric Charmat [1946-1988], « Rhigas : évocation du temps de l'apocalypse mystique », Les Arts,‎ date non connue.
  19. Frédéric Charmat, « Rhigas ou Narcisse chez les morts », L'Amateur d'art,‎ , p. 12.
  20. Frédéric Charmat, « Rhigas ou le paradoxe du peintre », Arts et Loisirs,‎ , p. 47.
  21. « Exposition de peintures - Rhigas », Journal du 16e,‎ , p. 22.
  22. « Rhigas - Les Bibliques », La Gazette Drouot,‎ , p. 146.
  23. « Rhigas - Les Bibliques », Beaux Arts Magazine,‎ , p. 122.
  24. « Rhigas - Les Bibliques », Arts Magazine,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]