Gaston Milhaud

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Gaston Milhaud
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Samuel Milhaud, dit Gaston Milhaud, (né le à Nîmes, mort le à Paris) était un historien des sciences et philosophe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gaston Milhaud effectua ses études secondaires au lycée de Nîmes et fut reçu, à 16 ans, lauréat du Concours général de 1874 avec le premier prix de dissertation philosophique[1]. Il fut admis en 1878 en Sciences à l’École Normale Supérieure et en sortit agrégé de mathématiques en 1881.

Milhaud fut successivement professeur de mathématiques spéciales au Havre (1882-1890) - où il fut le colocataire du jeune Pierre Janet - puis à Montpellier (1890-1909). C'est dans cette dernière ville que, tout en enseignant aux élèves de préparatoires scientifiques, il commence à s’intéresser à l'histoire des sciences : en 1892, il donne aux étudiants de la Faculté de Lettres un cours sur « Les origines de la Science grecque », dont il publiera le texte aux Éditions Alcan l'année suivante[2].

Le 9 mars 1894, il soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[3]. La première, en français, traite des conditions et limites de la certitude logique[4]. La deuxième, en latin, pose la question de savoir si la méthode de René Descartes est efficace pour éclairer sa propre œuvre[5].

En 1909, la Sorbonne créa pour lui une chaire spéciale de Philosophie (« Philosophie dans ses rapports avec les Sciences exactes »), où devaient lui succéder Abel Rey puis Gaston Bachelard.

Gaston Milhaud fut un contributeur actif de la Revue scientifique, de la Revue générale des sciences, de la Revue des études grecques, de la Revue philosophique, de la Revue de métaphysique et de morale, ou encore de la Revue des cours et conférences. Il a participé au Congrès d'histoire des sciences de 1900 ainsi qu'au Congrès de philosophie la même année[6].

Il est le père de Jean Milhaud.

Sa pensée[modifier | modifier le code]

Milhaud appartenait à un groupe de penseurs qui rejetaient l'empirisme comme le positivisme, les deux doctrines scientistes à l'honneur dans la France de la Belle Époque. Pour lui, l’intuition est à l'origine de nos concepts, et ce n'est que par le retour aux principes mathématiques fondamentaux que l'on atteint la conscience absolue. I. Benrubi[7] voit d'ailleurs en lui un représentant du néocriticisme et du courant néo-kantien.

Le spiritualisme de Milhaud en fait l'un des pionniers du conventionnalisme. En tant qu'historien des sciences, il se consacra à l’œuvre de Zénon d'Élée et à l'histoire des paradoxes logiques ; en tant qu'épistémologue, aux paralogismes et au rôle de la démonstration en mathématiques et en physique. Toutefois, lui-même ne séparait pas ses recherches historiques de l'étude philosophique des principes de ces sciences, et s'il s'est presque exclusivement limité à l'étude de la science grecque de l'Antiquité, il a contribué à renouveler l’intérêt pour l’œuvre scientifique de René Descartes, jusque-là méprisée.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Janet. Gaston Milhaud. Annuaire de l’École normale supérieure, Paris, 1919, pp. 56–60.
  • Edmond Goblot. Gaston Milhaud. Isis, Vol. 3, No. 3 (Summer, 1921), pp. 391–395.
  • René Poirier. Philosophes et savants français du XXe siècle. Extraits et notices., vol. II : La philosophie de la science. Paris, 1926, 55-80.
  • André Nadal, « Gaston Milhaud (1858-1918) », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, vol. 12, no 2,‎ , p. 97-110 (DOI 10.3406/rhs.1959.3733)
  • Jean Milhaud. Ici naquit Gaston Milhaud. Mathématicien philosophe (Histoire d'un centenaire). Boulogne-Billancourt, chez l'auteur, 1961.
  • Catherine Bernié-Boissard, Michel Boissard et Serge Velay, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 169

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nadal, p. 98.
  2. Nadal, p. 100.
  3. https://eslettres.bis-sorbonne.fr/notice/Doctorant/5563, consulté le 18 décembre 2023.
  4. Gaston Milhaud, Essai sur les conditions et les limites de la certitude logique [en ligne], Paris, F. Alcan, 1894, 237 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5506521z, consulté le 18 décembre 2023.
  5. Gaston Milhaud, Num Cartesii methodus tantum valeat in suo opere illustrando quantum ipse senserit [en ligne], Montpellier, C.Coulet, 1894, 72 p., URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68100d, consulté le 18 décembre 2023.
  6. Christophe Charle, « 79. Milhaud (Samuel, Gaston) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2,‎ , p. 160–161 (lire en ligne, consulté le )
  7. Benrubi, Philosophische Strömungen der Gegenwartsphilosophie in Frankreich, Leipzig, 1928

Liens externes[modifier | modifier le code]