Gaston Gradis

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Gaston Gradis
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
RabatVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Hôtel Deutsch de La Meurthe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Famille
Père
Mère
Suzanne Fould (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Marie-Louise Gradis (d)
Jean GradisVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Georgette Deutsch de La Meurthe (d) (à partir de )
Antoinette Koechlin (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Henri II Gradis (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Domaine de Margarance, château des Lauriers, hôtel Deutsch de La Meurthe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Cercle de l'Union artistique (d)
Société de géographie de Marseille (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflit
Distinctions

Gaston Gradis, né à Paris le et mort à Rabat le , est un militaire, homme d'affaires et explorateur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ses débuts[modifier | modifier le code]

No 12, rue Albéric-Magnard, Paris 16e : hôtel particulier de Gaston Gradis entre 1920 et 1935.

Membre d'une dynastie financière, Gaston Gradis est le fils de Raoul Gradis et de Suzanne Fould (1868-1901), le neveu de Georges Schwob d'Héricourt et cousin germain de la baronne Germaine de Rothschild. Il suit ses études au lycée Janson-de-Sailly, puis au lycée Louis-le-Grand et sort avec un diplôme d'ingénieur de l'École polytechnique en 1910.

Il se convertit au catholicisme en 1905, suivant l'exemple de sa mère qui s'est convertie en 1897[1].

Le , en l'église Saint-Honoré-d'Eylau, il épouse Georgette Deutsch de la Meurthe (1895-1987), une des plus grandes fortunes de France[2], fille de Henry Deutsch de la Meurthe (premier raffineur de pétrole en France d'abord à Nantes puis à Saint-Loubès : Pétroles Jupiter, devenu Shell France) et de Marguerite Raba, et sœur de Suzanne Deutsch de La Meurthe et de Mme Arthur Weisweiller. Ils auront deux filles, Arlette (Mme Mantoux, puis Mme Pinchas Borenstein) et Lysiane (baronne Oberkampf), et un fils Henri. Son fils, qui reprendra la suite des affaires familiales, épousera Bernadette Servan-Schreiber (sœur de JJSS)[3].

Divorcé, il épouse en secondes noces, en 1935, Antoinette Koechlin-Schwartz (1898-1975), fille du général Jean-Léonard Koechlin et veuve d'Édouard Durand-Dassier, et petite-fille d'Alfred Koechlin-Schwartz et de Théodore Villard.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Carte d’identité d’officier de l’armée d’active du sous-lieutenant Gaston Gradis, élève de l’école militaire de l’artillerie. 1914. Archives nationales de France.

Engagé volontaire en 1910, il intègre l'École militaire d'Artillerie et passe lieutenant en 1914, puis capitaine d'artillerie en 1917. Participant à la guerre, il est fait chevalier de la Légion d'honneur (1925) et reçoit la croix de guerre 1914-1918 (cinq citations, dont deux à l'ordre de l'armée).

Il démissionne de l'armée en 1922, mais se trouve rapidement mobilisé. Il reçoit la Médaille coloniale (agrafe « Sahara ») en 1925.

Il est membre de la commission consultative des fabrications de guerre à la mobilisation de 1922 à 1925.

La traversée du Sahara[modifier | modifier le code]

Il dirige du 15 au [4] l'expédition de la première traversée en voiture du Sahara du nord au sud (deuxième mission Gradis), à laquelle prirent part notamment Henri de Kérillis, le maréchal Louis Franchet d'Espèrey, le commandant Ihler, ainsi que René et Georges Estienne[5] (les fils du général Estienne)[6].

Pour cet exploit, il reçoit en 1925 la médaille d'or du prix Duveyrier (remise par la Société de géographie), et il est également admis la même année comme membre d'honneur de la Société de géographie de Marseille.

L'homme d'affaires[modifier | modifier le code]

Répondant au souhait de son ami, le maréchal Lyautey de développer le Maroc, Gaston Gradis qui résidait, vécut et mourut au Maroc, créa de nombreuses entreprises[7] : la Compagnie générale transsaharienne en 1923[7], les conserveries Nora à Meknès, la culture de roses pour essences de parfum, des cultures d'agrumes, citrons et oranges, pour leur pulpe destinée aux boissons gazeuses Pschitt, etc.

Il devient président de la société Nieuport-Astra[7], de la Compagnie générale transaérienne, de la Compagnie générale transsaharienne[7], des Brasseries du Maroc[8] (1921), du Comptoir français du Maroc[8] (1920), de la Société chérifienne de participation (Sochépar)[8].

Vice-président du Lloyd marocain d'assurances[8] et de la Société des brasseries de la Côte d'Ivoire[8] (BRACODI), il est également membre du conseil d'administration de la Société française pour le commerce avec l'Outre-mer[7] (SFCO), de Maurel et Prom[8], du Crédit marocain[8], de la Société des brasseries de l'Ouest africain[8] (SOBOA), de la Banque de l'Afrique occidentale, de la Compagnie aérienne française, de la Société de culture de Diakandapé (SACD), Soudan ; culture du sisal[9], des Brasseries du Nord marocain, etc.

Au Maroc[modifier | modifier le code]

Fixé à Rabat (Maroc), il y séjourne une partie de l'année et revient en Gironde où il exploite les vignobles du domaine familial de Margarance à Saint-Louis-de-Montferrand.

Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), après la défaite de la France en 1940, les lois de Vichy, confisquent les entreprises détenues par les juifs. Gaston Gradis, en raison des services exceptionnels rendus à la France, est un des chefs d’entreprises exemptés de cette mesure (parmi eux, Raymond Berr - qui sera tout de même déporté et mourra en camp de concentration avec sa femme et sa fille -, Pierre Lyon). Pour autant, Gaston Gradis, mobilisé en 1939 comme officier au Maroc, ne rentrera pas en France durant l'occupation allemande[10],[11].

Il meurt à Rabat le et repose dans le caveau familial du cimetière de Lormont.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • « À la recherche du grand axe : contribution aux études transsahariennes, avec quarante-deux photographies et cinq cartes », Plon-Nourrit et Cie, 1924
  • « Les Ballons dirigeables », R. Hermieu, 1923

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives juives: cahiers de la Commission française des archives juives, Volume 35, Commission, 2002, p. 33.
  2. Gabriel Milési, Les Nouvelles 200 familles : Les dynasties de l'argent, du pouvoir financier et économique, Pierre Belfond, 1990
  3. Alain Rustenholz, Sandrine Treiner, La saga Servan-Schreiber: une famille dans le siècle, Éditions du Seuil, 1993
  4. Raids au Sahara en octobre, novembre et décembre 1924 (article de Christian Degastines).
  5. De l'Algérie au Dahomey en automobile - voyage effectué par la seconde mission Gradis à travers le Sahara, le Soudan, le territoire du Niger et le Dahomey, du 15 novembre au 11 décembre 1924, Henri de Kerillis, éd. Plon, 1925, (ASIN B001D4R668)).
  6. Arlette Estienne Mondet, "Le général J.B.E Estienne - père des chars: Des chenilles et des ailes", éditions L'Harmattan, 2011
  7. a b c d et e « Gaston Gradis sur la piste des éléphants », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  8. a b c d e f g et h « L'Indochine ; « La France et les trusts » (Économie et politique, n° 5/6, 1954) », sur entreprises-coloniales.fr, (consulté le ).
  9. Vincent Joly, « Le Soudan français de 1939 à 1945: une colonie dans la guerre », sur books.google.fr, (consulté le )
  10. (en) « Notice sur Gaston Gradis », sur revolvy.com (consulté le )
  11. Michel BERGÈS, « Approche qualitative de la tentative d’anéantissement de la communauté juive de Bordeaux (1940-1944) ; p.59 », sur classiques.uqac.ca, (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

  • Georges Arnaud, « La conquête automobile du Sahara », Annales de Géographie, vol. 36, no 200,‎ , p. 173-176 (lire en ligne, consulté le )
  • Jean Guerin et Bernard Guerin (Compte-rendu de lecture), Des hommes et des activités. Autour d'un demi-siècle : 1889-1957, Lormont (Gironde), Société bordelaise d'éditions biographiques, , 926 p. (présentation en ligne)
  • Jean-Luc Angrand, Céleste ou le temps des signares, Pépin, 2006
  • Gabriel Milési, Les Nouvelles 200 familles : Les dynasties de l'argent, du pouvoir financier et économique, Pierre Belfond, 1990
  • Cyril Grange, Une élite parisienne : les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939): Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939), CNRS éditions, 2016
  • L'Automobile à la conquête de l'Afrique, 1898-1932, Centre des archives d'outre-mer, 1988
  • Catherine Hodeir, Stratégies d'empire: le grand patronat colonial face à la décolonisation, Belin, 2003

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]