Gallia (paquebot 1913)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Gallia
illustration de Gallia (paquebot 1913)
Le Gallia en 1913.

Type Paquebot transatlantique
Histoire
Lancement 26 mars 1913
Mise en service novembre 1913
Statut Torpillé et coulé le 4 octobre 1916
Caractéristiques techniques
Longueur 182 m
Maître-bau 19,1 m
Tirant d'eau 11,2 m
Tonnage 14 966 GRT
Propulsion 2 machines alternatives à triple expansion et une turbine basse pression
Puissance 26 000 chevaux
Vitesse 18 nœuds
Caractéristiques commerciales
Passagers 1 000
Carrière
Armateur Compagnie de navigation Sud-Atlantique
Pavillon Drapeau de la France France
Port d'attache Bordeaux

Le Gallia est un paquebot transatlantique français de la Compagnie de Navigation Sud-Atlantique lancé en 1913. C'était un des plus grands navires construits avant la Première Guerre mondiale, mesurant 182 mètres, jaugeant 15 000 tonnes et ayant une vitesse de 18 nœuds. Transformé en transport de troupes pendant la Première Guerre mondiale, il fut torpillé et coulé en 1916 en Méditerranée par un sous-marin allemand, faisant environ 1 740 victimes[1]dont près de mille français marins et soldats.

Histoire[modifier | modifier le code]

Construction et croisières[modifier | modifier le code]

Salon de musique du Gallia en 1913.

Faisant partie d'un trio de navires transatlantiques, les premiers commandés neufs par la toute jeune Compagnie de Navigation Sud-Atlantique, sa construction a débuté en 1912 pour la Sud-Atlantique au chantier naval de la Seyne-sur-Mer. Il est lancé le . Les décorations du Salon de musique sont de Georges Capgras[2].

Le navire a six ponts et a une capacité de 300 passagers de première classe, 106 de deuxième et 80 de troisième. L'entrepont accueillait 600 émigrants[1]. Comme son sister-ship le Lutetia (en) qui assurait la même ligne, il se caractérise par ses trois cheminées jaunes sur lesquelles sont peintes un coq rouge[1] (coq qui est par la suite retiré à la suite des railleries de marins et du surnom donné à la ligne de « Cocorico Line »[1]). Son troisième sister-ship, le Massilia n'entrera en service qu'en 1920 à cause de la guerre.

Il est destiné à desservir l'Amérique du Sud. Il assure le trajet BordeauxRio de Janeiro en 10 jours et Bordeaux—Buenos Aires en 13 jours[1].

Le Gallia à Pauillac en janvier 1914.

8 mois plus tard, le 29 novembre, il quitte Bordeaux pour son voyage inaugural vers le Río de la Plata (Argentine).

Transport de troupe et torpillage[modifier | modifier le code]

En 1915, comme beaucoup d'autres bâtiments, il est réquisitionné pour assurer le transport de troupes. Il est transformé en croiseur auxiliaire, et navigue pour l'armée d'Orient en Méditerranée.


Le , le convoyeur le Guichen n'ayant pu l'attendre à la suite d'un incident, il part seul de Toulon vers Salonique (Grèce), avec à son bord environ 2050 personnes (Près de 1500 soldats français des 235ème régiment d'infanterie, 55e, 59e, 113e régiments d'infanterie territoriale, 15ème escadron du train des équipages militaires, permissionnaires au retour [3], environ 400 soldats serbes et 50 marins) et 180 mulets.

Le 4 octobre, un message parvient au Gallia, le prévenant de la présence d'un sous-marin ennemi venant des Baléares et se dirigeant vers la mer Adriatique. Le lieutenant de vaisseau Kerboul, commandant du navire, fait aussitôt modifier la route pour éviter la rencontre. Le Gallia se trouve entre les côtes de Sardaigne et la Tunisie, lorsqu'une torpille vient le toucher par le travers de la cale avant, chargée de munitions. L'explosion est considérable et le navire coule en moins de quinze minutes. La torpille avait été lancée par le sous-marin allemand U-35, commandé par le Kapitän-Leutnant Lothar von Arnauld de La Perière.

Le 5 octobre vers midi le Châteaurenault aperçoit des rescapés ; il réussit à recueillir près de 600 personnes pour les transporter à Bizerte (Tunisie). Le Châteaurenault transportait des Russes et des Serbes.

Quelques chaloupes conduites par l'enseigne de vaisseau Le Courtois du Manoir, officier en second du Gallia ont pu regagner la côte italienne sur l'île d'Antiocco le 6 octobre, Emmenés sur la "Normandie", ces rescapés ont aussi rejoint Bizerte, le 7 octobre.

Postérité[modifier | modifier le code]

Le croiseur auxiliaire sera cité à l'ordre de l'armée dans le Journal officiel du 5 décembre 1919 avec le texte suivant : « Le croiseur auxiliaire Gallia : torpillé le 4 octobre 1916 par un sous-marin ennemi, au large de San-Pietro (Sardaigne), alors qu'il transportait des troupes. Tous à bord ont donné le plus bel exemple de courage, de sang-froid et de discipline. ». Jean Le Courtois du Manoir (1894-1974), commandant en second du paquebot Gallia, rescapé du naufrage, est l'auteur du rapport qui a permis de déterminer les circonstances du torpillage du transport des troupes et de leur sauvetage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Daniel Hillion, Paquebots, éd. Ouest-France, 1992, p. 24.
  2. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 235-236
  3. Étude sur le torpillage du Gallia et liste provisoire des disparus sur le site chtimiste.com
  4. Aristide Lomont, « La Route De La Victoire - Histoire De La Grande Guerre - Août 1945 / Novembre 1918 (chap IV-- pages 111-112) », sur Gallica, (consulté le )
  5. J. Du Manoir (Archives de la Marine - Rapport de l'enseigne de vaisseau Le Courtois du Manoir).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]