Gérard Davet

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Gérard Davet
Naissance (57 ans)
Courbevoie
Nationalité Drapeau de la France France
Profession Journaliste
Spécialité journalisme d'investigation
Autres activités Écrivain, enseignant
Médias actuels
Pays Drapeau de la France France
Historique
Presse écrite Le Monde

Gérard Davet, né le à Courbevoie[1], est un journaliste d'investigation français. Grand reporter au quotidien Le Monde, il est l'auteur, notamment avec Fabrice Lhomme, de nombreuses révélations sur les affaires, qu'elles soient politico-judiciaires ou économiques, voire sportives ; il a écrit, en collaboration avec Fabrice Lhomme, dix livres d'enquête, dont plusieurs best-sellers.

Gérard Davet est ou a été également professeur associé de journalisme d'enquête dans différentes écoles, à Sciences Po, à l'IJBA de Bordeaux et au Centre de formation des journalistes (CFJ Paris), où il a dirigé, avec Fabrice Lhomme, le projet Spotlight à compter de  : cinq étudiants, neuf mois d'enquête, et un livre rendant compte de cette investigation, publié aux éditions Fayard. Le premier livre de cette collection est publié le , intitulé Inch'Allah : l'islamisation à visage découvert. Il est aussi directeur d'ouvrages pour le compte des éditions Fayard. Il a notamment supervisé, avec son collègue Fabrice Lhomme, la publication du best-seller "Les Fossoyeurs", de Victor Castanet, qui révèle les dysfonctionnements de la société Orpéa, géant mondial des maisons de retraite.

Gérard Davet a aussi publié en 2022 une bande dessinée, L'obsession du pouvoir, aux éditions Delcourt, puis écrit une pièce de théâtre, « Un président ne devrait pas dire ça…», jouée pour la première fois au théâtre Bobino à Paris en avril 2022. Il a également collaboré au scénario du long-métrage Le monde d'hier, réalisé en 2022 par Diastème.

Il a, vendredi 17 juin 2022, annoncé quitter les éditions Fayard, dénonçant une "rupture brutale du lien de confiance" avec la nouvelle direction[2]. Il est désormais conseiller éditorial des éditions Flammarion.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts au Parisien[modifier | modifier le code]

Diplômé de l'Institut pratique du journalisme (IPJ) de l'université Paris-Dauphine en 1987, il a d'abord commencé sa carrière au journal Le Parisien[3] où il a traité l'actualité de la banlieue (1987-1993), puis l'actualité des faits divers au service des informations générales (1993-1999). Il a reçu le prix spécial de la fondation Varenne pour la presse quotidienne régionale, pour récompenser son enquête sur la maison d'arrêt de Fresnes[4][source insuffisante]. Il a ensuite été affecté au service politique (1998-2001) où il a notamment couvert l'actualité des Verts[5],[6], puis deux conflits armés : le Kosovo[7], et l'Afghanistan[8],[3].

Le Monde depuis 2002[modifier | modifier le code]

Gérard Davet rejoint Le Monde en au service des sports, où il est chargé de l'investigation, et révèle les dessous des transferts à l'Olympique de Marseille, la tentative de mainmise du milieu sur les clubs du sud de la France. Il est ensuite affecté au service société (2003-2005) où il couvre notamment l'affaire Alègre. Il se spécialise dans l'enquête, sort des scoops comme l'affaire Charles Pieri, puis l'affaire Dominique Ambiel, révèle ensuite les carnets Rondot dans l'affaire Clearstream. Le premier ministre Dominique de Villepin est du coup mis en difficulté dans cette manipulation politico-économique visant son rival Nicolas Sarkozy.

Gérard Davet est ensuite chargé du suivi de Matignon au service politique, puis devient chef du service des informations générales, avant d'être écarté pendant quelques mois, lors d'un changement de politique éditoriale au Monde.

Gérard Davet devient peu après grand reporter, intègre le service des enquêtes, dont il devient le chef adjoint en 2010. Il écrit de nombreux portraits (Sulitzer, Dati, Morano), puis révèle notamment l'affaire Julien Dray. Son domicile est alors cambriolé, un ordinateur est dérobé.

À partir de , il est chargé de l'investigation au Monde, aux côtés de Fabrice Lhomme (qu'il rencontre à la fin des années 1980 au Parisien et avec qui il lie des relations professionnelles et amicales[9]). Il publie le best-seller Sarko m'a tuer, « une enquête sur les victimes du sarkozysme ». Il couvre d'importantes affaires politico-judiciaires : HSBC, Kerviel, Karachi, Bettencourt, Areva, Bygmalion, Fillon, Benalla. Avec Fabrice Lhomme, il révèle notamment les écoutes réalisées sur Nicolas Sarkozy, puis le Kazakhgate, l'affaire Tapie, l'affaire Balkany, les financements suspects du RN et du Modem, les listings HSBC (le scoop mondial Swissleaks), le « Monacogate », l’affaire Alexis Kohler, ou encore l'affaire Tomi. C'est dans ce cadre qu'il reçoit des menaces de mort par courrier en [10], puis en septembre et , le visant explicitement lui et sa famille. Il reçoit par courrier des balles et des explosifs. En , il est placé sous protection policière pour deux ans[11].

En , il publie French Corruption. La justice, à Paris, a ouvert une information judiciaire après les révélations, dans ce dernier livre, concernant le député Patrick Balkany, désormais mis en examen. Gérard Davet a aussi publié, en , le livre Sarko s'est tuer, chroniquant les onze affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas Sarkozy est cité. C'est dans ce dernier ouvrage qu'est révélé le fameux déjeuner ayant réuni en l'ancien premier ministre François Fillon et le secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet. Déjeuner au cours duquel François Fillon aurait demandé à Jean-Pierre Jouyet l'accélération des procédures judiciaires visant son rival, Nicolas Sarkozy. François Fillon a par la suite déposé une plainte visant Gérard Davet et Francis Lhomme : le tribunal correctionnel de Paris a conclu à une relaxe en faveur des deux journalistes, grâce, notamment, à la production de l'enregistrement de la conversation entre les auteurs du livre et Jean-Pierre Jouyet.

Le , à la suite des scoops de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sur les affaires Bygmalion, Balkany et Kazakhgate, l'hebdomadaire Valeurs actuelles publie un article donnant les jours et heures de leurs récents rendez-vous professionnels à l'Élysée, au ministère de la Justice et au pôle financier, et les accusant d'être acquis au pouvoir socialiste[12]. L'article est annoncé la veille par un message du directeur de l'hebdomadaire, Yves de Kerdrel, publié sur le réseau social Twitter. Les deux intéressés ayant porté plainte, Yves de Kerdrel est condamné pour injures par le tribunal correctionnel le [13].

En , il publie avec Fabrice Lhomme le livre "Un président ne devrait pas dire ça...", une enquête sur le quinquennat de François Hollande, pour laquelle le président de la République a accepté de les recevoir une fois par mois en moyenne[11]. Deux mois après la publication de ce best-seller, vendu à plus de 250 000 exemplaires, qui a entraîné de nombreuses polémiques, François Hollande annonce qu'il ne se représente pas à l'élection présidentielle. Il est adapté au théâtre, avec le producteur Jean-Marc Dumontet. Le spectacle se joue en 2023 à Paris, puis en province.

En , il publie son huitième livre d'enquête avec F. Lhomme, La Haine, premier tome d'une fresque relatant les détestations à droite de l'échiquier politique, sur fond d'affaires judiciaires, ayant abouti à la chute du parti Les Républicains. L'ancien député européen Jérôme Lavrilleux, poursuivi dans l'affaire des comptes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, y révèle les dessous de la politique à droite. Gérard Davet a aussi publié avec Fabrice Lhomme, en 2019, pour le compte du Monde, deux grandes séries d'enquête ayant trait à la politique française : « La tragédie de la droite » et « La fin du PS ». Un podcast en est tiré pour Le Monde.

Le deuxième tome de la saga de la droite Apocalypse, sous-titré « Les années Fillon », est publié le , il relate les dessous de l'affaire Fillon ayant entraîné la débâcle de la droite française. Le duo d’enquêteurs va aussi signer un podcast original intitulé « Egocratie » sur le site spécialisé Majelan, relatant ces enquêtes sur la droite française. En mai 2020, durant le confinement lié à la Covid 19, Gérard Davet et Fabrice Lhomme publient une longue enquête en cinq volets dans Le Monde, notamment quant au stockage des masques de protection. La Cour de justice de la République les a entendus comme témoins en février 2021, dans l'enquête visant notamment Edouard Philippe et Olivier Véran, liée aux défaillances sanitaires de la France.

En octobre 2021, il a publié aux éditions Fayard Le traître et le néant, une enquête sur la conquête du pouvoir, puis l'exercice du pouvoir, par Emmanuel Macron. Ce best-seller s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires[réf. nécessaire].

En tant qu'éditeur, il a supervisé et publié en 2022 l'enquête du journaliste Victor Castanet, Les Fossoyeurs, une mise à nu des failles de la société Orpéa. L'ouvrage, vendu à plus de 150 000 exemplaires, a eu de nombreuses répercussions, judiciaires et politiques[réf. nécessaire].

En juin 2022, il a annoncé quitter Fayard, estimant son "indépendance éditoriale (...) clairement menacée" par la nouvelle direction de la maison d'édition. Il est désormais conseiller éditorial auprès de la direction de l’éditeur Flammarion.[réf. souhaitée]

Interviewer à la radio et chroniqueur à la TV[modifier | modifier le code]

Le , en compagnie de Fabrice Lhomme, ils deviennent interviewers politiques chaque vendredi sur Radio Nova[14]. L'émission s'est terminée en , après les élections législatives.

Il a également été chroniqueur à Canal Plus, puis à L'Equipe TV, et avec Fabrice Lhomme dans le magazine Actuality, sur France 2[9].

Les deux hommes ont chroniqué en 2020 le procès de François Fillon dans l'émission "C'est à vous", sur France 5.

Affaire Bettencourt[modifier | modifier le code]

À partir de , Gérard Davet est chargé de l’enquête sur l'affaire Bettencourt. À cette occasion il est victime de l'« affaire des fadettes ». Son téléphone est placé sous surveillances à deux reprises par la DCRI, sur ordre de Bernard Squarcini, et l'IPGN, sur ordre du procureur Philippe Courroye. Son domicile est également cambriolé[15]. Il révèle l'affaire dans les colonnes du Monde à l'automne 2011, puis dépose deux plaintes, avec le quotidien[1].

Condamnation judiciaire[modifier | modifier le code]

Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont été condamnés le pour diffamation, après avoir attribué à l'acteur John Malkovich un compte caché en Suisse dans une filiale de la banque HSBC[16]. Cette condamnation est confirmée le par la Cour d'Appel de Paris. Les deux journalistes ont été astreints à payer chacun une amende de 1 500 , et le directeur de la publication à 1 000  d’amende. Tous trois ont été condamnés à verser solidairement au total 10 000  de dommages et intérêts à John Malkovich[17].

Polémiques[modifier | modifier le code]

En , Gérard Davet publie, avec son confrère Fabrice Lhomme, Inch'Allah : l'islamisation à visage découvert, un ouvrage écrit par cinq étudiants du Centre de formation des journalistes (CFJ) qu'ils supervisent.

Publications[modifier | modifier le code]

En collaboration avec Fabrice Lhomme[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Plainte contre Philippe Courroye » [PDF], Le Monde, (consulté le ).
  2. Aude Dassonville, « Après la romancière Virginie Grimaldi, les nouveaux départs s’enchaînent chez Fayard », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  3. a et b Pascale Nivelle, « Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Investigation à la Clash », sur Libération.fr, (consulté le )
  4. Liste des prix, Fondation Varenne. (lien archive.org)
  5. Gérard Davet, « Du rififi chez les Verts », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. Gérard Davet, « La dure victoire de Voynet - Toulouse de notre envoyé spécial », sur leparisien.fr, (consulté le )
  7. Par Gérard DAVET avec Vincent LESAGELe 26 avril 1999 à 00h00, « Ici, ils tirent sur tout ce qui bouge », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. Par Gérard DavetLe 22 octobre 2001 à 00h00, « Guerre Des armes en vente libre », sur leparisien.fr, (consulté le )
  9. a et b Anna Topaloff, « Qui se cache derrière les machines à scoops ? », GQ no 110, juin 2017, p. 104-109.
  10. « Un journaliste du « Monde » menacé », Le Monde, (consulté le ).
  11. a et b AFP, « Gérard Davet et Fabrice Lhomme, les frères jumeaux de l'investigation », L'Expansion, (consulté le ).
  12. « Exclusif. Retour de Sarkozy : les rendez-vous secrets de deux journalistes du Monde », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne).
  13. AFP, « Le directeur de Valeurs actuelles condamné pour avoir injurié des journalistes du Monde », L'Expansion, (consulté le ).
  14. Pierre Dezeraud, « Gérard Davet et Fabrice Lhomme décrochent une interview politique sur Radio Nova », sur Ozap, (consulté le ).
  15. N. M., « Bettencourt: Cambriolage chez un journaliste du Monde »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Le JDD, (consulté le ).
  16. AFP, « Le Monde condamné pour avoir diffamé John Malkovich », L'Obs, (consulté le ).
  17. AFP, « Malkovich cité à tort dans Swissleaks : la condamnation du "Monde" confirmée », sur Europe 1, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]