Frédéric Veaux

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Frédéric Veaux
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Fonctions
Directeur général de la Police nationale
depuis le
Préfet des Landes
-
Frédéric Périssat (d)
Cécile Bigot-Dekeyzer (d)
Préfet de la Mayenne
-
Philippe Vignes (d)
Biographie
Naissance
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Nationalité
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Activité
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Frédéric Veaux, né le à Talence, est un haut fonctionnaire français. Commissaire général, il est directeur général de la Police nationale depuis le , après avoir occupé plusieurs postes dans le corps préfectoral (Mayenne et Landes), la police judiciaire et le renseignement intérieur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Titulaire d'une maîtrise en droit[1], Frédéric Veaux est issu de la promotion « Fernand Chaudières » (1982-1984) de l'École nationale supérieure de la Police[2].

Carrière dans la Police judiciaire et le Renseignement[modifier | modifier le code]

Frédéric Veaux commence sa carrière au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Lille, en tant que chef du groupe criminel et des stupéfiants[3]. Il est ensuite nommé au SRPJ de Nice, où il occupe notamment le poste de chef de la brigade de recherche et d’intervention (BRI-Nice), c'est-à-dire de la formation chargée de la lutte antigang[4]. Son affectation suivante le conduit au SRPJ de Marseille en tant que chef de la brigade des stupéfiants et du proxénétisme[4]. Le [5],[6], il devient directeur régional de la police judiciaire (DRPJ) d'Ajaccio en Corse et participe à ce titre à l'enquête sur l'assassinat de Claude Érignac, préfet de Corse et de Corse-du-Sud[7].

Brièvement directeur régional du SRPJ de Lille en 2000[7], il est nommé la même année à la tête de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS)[8]. En [7], il devient chef de la Division nationale anti-terroriste (DNAT) à la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ)[9]. Ce poste l'amène notamment à diriger l'arrestation d'Yvan Colonna, militant indépendantiste corse soupçonné d'être l'assassin du préfet Claude Érignac, le [2], opération pour laquelle il se déplace sur le terrain[10].

Par arrêté du , Frédéric Veaux est nommé directeur central adjoint opérationnel du renseignement intérieur[11] et devient de fait l'adjoint de Bernard Squarcini, directeur central du Renseignement intérieur (DCRI)[3]. À ce poste, il est cité dans l'« affaire des fadettes », où la DCRI est accusée d'avoir cherché à identifier les sources du Monde pour l'affaire Woerth-Bettencourt[12],[13],[14],[15]. Aucune poursuite n'est retenue contre lui[2].

Après l'élection de François Hollande à la présidence de la République en 2012, il est limogé de la DCRI par le nouveau ministre de l'Intérieur Manuel Valls, en même temps que Bernard Squarcini[16],[3],[17]. Il retourne dans son service d'origine, la police judiciaire, dont il devient directeur central adjoint à partir du [18].

Carrière dans le corps préfectoral[modifier | modifier le code]

Frédéric Veaux devient préfet de la Mayenne le [19]. À ce poste, il est au premier plan de la gestion de la crise de la contamination à la salmonelle d’une usine de lait pour bébé Lactalis entre fin 2017 et début 2018[17],[15]. Il fait également apposer une plaque commémorative à la mémoire de Claude Érignac le dans le hall d’honneur de l’hôtel préfectoral de Laval[20].

Il est ensuite nommé préfet des Landes à partir du [21],[22].

Directeur général de la Police nationale[modifier | modifier le code]

En , le directeur général de la Police nationale Éric Morvan fait part au ministre de l'Intérieur de son intention de faire valoir ses droits à la retraite[23]. Le président Emmanuel Macron choisit Frédéric Veaux pour lui succéder après l'avoir reçu en entretien[2],[15],[17].

Sa nomination a lieu lors du Conseil des ministres du [24] et est officialisée par un décret paru au Journal officiel le lendemain[25]. Elle prend effet à compter du et la cérémonie de prise de fonction se déroule le suivant en présence du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et du secrétaire d'État Laurent Nuñez[26].

Dans Le Parisien, après une mobilisation contre les violences policières, il déclare en « La police en France n'est pas raciste »[27].

En , à propos de l'affaire des violences policières à l'encontre de Michel Zeclerc, il dénonce les « comportements de délinquants » visibles sur les caméras de vidéosurveillance. Il dément également tout laxisme de la police « envers les siens », et annonce que les « événements [seront] traités avec la plus extrême sévérité une fois les responsabilités établies, une fois les faits établis par la justice »[Quoi ?] [28].

En , les méthodes des enquêteurs dans l'Affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon, sont mises en cause par les avocats des prévenus, qui annoncent qu'ils vont porter plainte pour faux et usage de faux, en affirmant notamment que les procès-verbaux des auditions n'auraient pas été fidèles aux déclarations des prévenus dans les enregistrements vidéo des auditions des prévenus mineurs[29],[30],[31]. Le , il déclare à l'AFP à propos des enquêteurs : « Je les soutiens de toutes mes forces quoi qu'il arrive et quoi qu'on dise. Je les défends et je les défendrai »[32].

Fin , des articles de presse révèlent que, contrairement aux préconisations du rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), il a décidé de ne pas renvoyer devant un conseil de discipline le CRS ayant tiré le projectile qui a blessé Zineb Redouane avant son décès à l’hôpital, ainsi que son superviseur[33],[34].

En , il démet de ses fonctions Éric Arella, directeur zonal de la police judiciaire à Marseille, à la suite de la mobilisation des policiers lors de la sa venue au commissariat de l’Évêché en signe de protestation contre la réforme de la Police Judiciaire[35],[36],[37] .

Après l'incarcération d'un policier à Marseille pour des faits de violence en , il demande un régime d’exception au bénéfice des policiers, estimant que ceux-ci doivent être exemptés de la détention provisoire. Ces propos déclenchent une polémique. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et les principaux syndicats de police déclarent soutenir ces propos, alors que le Syndicat de la magistrature et l’ancien procureur de la République François Molins critiquent des déclarations allant à l'encontre de l’État de droit. Le Parti socialiste, Europe Écologie Les Verts et La France insoumise appellent « au rétablissement de l’ordre républicain dans la police »[38],[39].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Frédéric Veaux est en couple avec la magistrate Véronique Malbec, ancienne secrétaire générale du ministère de la Justice, ancienne directrice de cabinet du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti et membre du Conseil constitutionnel[4].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le préfet Frédéric Veaux devient le nouveau patron de la Police nationale », Le Parisien, (ISSN 0767-3558, consulté le ).
  2. a b c et d Emmanuel Fansten et Ismaël Halissat, « Frédéric Veaux, nouveau patron d'une police minée », Libération, (ISSN 0335-1793, consulté le ).
  3. a b et c « Le préfet Frédéric Veaux, ex-figure de la PJ, nouveau patron de la Police nationale », L'Express, (ISSN 0014-5270, consulté le ).
  4. a b et c Christophe Cornevin, « Frédéric Veaux, un « grand flic » prend les rênes de la police nationale », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  5. René Garrec (rapporteur de la commission d’enquête), Jean-Patrick Courtois (président de la commission d’enquête) et al., « La sécurité en Corse : un devoir pour la République », Rapport de la commission d’enquête sur la conduite de la politique de sécurité menée par l’État en Corse, sur le site du Sénat, (consulté le ).
  6. « Les nouveaux hommes-clés »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Le Télégramme, (ISSN 0751-5928, consulté le ).
  7. a b et c I. Luccioni, « Retour à la case police pour le préfet Frédéric Veaux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Corse-Matin, (ISSN 1146-3910, consulté le ).
  8. Nicolas Chapuis, « Frédéric Veaux, nouveau directeur général de la police nationale » Accès payant, Le Monde, (ISSN 0395-2037, consulté le ).
  9. Ludovic Séré, « Frédéric Veaux, l’expérience à la tête de la police nationale », La Croix, (ISSN 0242-6056, consulté le ).
  10. Claire Robin, « Assassinat de Claude Erignac. Le jour où l'actuel préfet de Mayenne a arrêté Yvan Colonna », Ouest-France, (ISSN 0999-2138, consulté le ).
  11. Arrêté du 24 décembre 2009 portant nomination.
  12. Julie Saulnier, « L'affaire des "fadettes" expliquée aux nuls », L'Express, (ISSN 0014-5270, consulté le ).
  13. Fabrice Lhomme, « "Fadettes" : ce que Bernard Squarcini a dit à la juge », Le Monde, (ISSN 0395-2037, consulté le ).
  14. Celine Rastello, « Affaire des fadettes : comment Squarcini interprète la loi », L'Obs, (ISSN 0029-4713, consulté le ).
  15. a b et c Christophe Labbé et Didier Hassoux, « Président et sergent recruteur de la police », Le Canard enchaîné, no 5178,‎ .
  16. Laurent Borredon, « Nouveau casting à la tête de la police », Le Monde, (ISSN 0395-2037, consulté le ).
  17. a b et c Laurent Valdiguié, « Frédéric Veaux : un "flic de carrière" chargé de réformer la maison police », Marianne, (ISSN 1275-7500, consulté le ).
  18. Arrêté du 21 mai 2013 portant nomination.
  19. Décret du 21 avril 2016 portant nomination du préfet de la Mayenne.
  20. « Le préfet de la Mayenne rend hommage à la mémoire du préfet Érignac », Ouest-France, (ISSN 0999-2138, consulté le ).
  21. Décret du 19 décembre 2018 portant nomination du préfet des Landes.
  22. Fred, « Prise de fonction du nouveau préfet », sur www.radio-mdm.fr, (consulté le ).
  23. Aziz Zemouri, « Exclusif. Le patron de la police nationale quitte ses fonctions », Le Point, (ISSN 0242-6005, consulté le ).
  24. Conseil des ministres du — nominations
  25. Décret du 29 janvier 2020 portant nomination du directeur général de la police nationale.
  26. « Cérémonie de prise de fonctions de M. Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale », sur le site du ministère de l'Intérieur, (consulté le ).
  27. Jean-Michel Décugis, Damien Delseny et Jérémie Pham-Lê, « Frédéric Veaux, patron de la police nationale, face à nos lecteurs : «La police en France n’est pas raciste» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  28. « Faits divers. Producteur tabassé : "des comportements de délinquants" selon Frédéric Veaux », sur www.dna.fr (consulté le ).
  29. Cécile Chevallier et Nicolas Goinard, « Policiers brûlés à Viry-Châtillon : «La justice n’a pas été rendue» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  30. Pascale Pascariello, « Viry-Châtillon: le scandale de l’enquête policière », sur Mediapart (consulté le ).
  31. « Procès de Viry-Châtillon : l'enquête policière fait polémique », sur Franceinfo, (consulté le ).
  32. « Viry-Châtillon: le directeur général de la police affirme soutenir les enquêteurs "quoi qu'il arrive" », sur BFMTV (consulté le ).
  33. Emmanuel Leclère, « Affaire Zineb Redouane à Marseille : pas de sanction administrative pour le CRS identifié », sur France Inter, (consulté le ).
  34. « Mort de Zineb Redouane: pas de sanction administrative pour le CRS mis en cause », sur BFMTV (consulté le ).
  35. « Crise à la PJ : le patron de la police judiciaire de Marseille démis de ses fonctions », sur Europe 1, (consulté le ).
  36. « Le directeur général de la police nationale justifie l'éviction du directeur de la PJ de Marseille | LCP - Assemblée nationale », sur lcp.fr (consulté le ).
  37. « Accueil glacial de Frédéric Veaux, Directeur Général de la Police Nationale, à l'Evêché. » (consulté le ).
  38. Sandrine Cassini, « La gauche divisée mais indignée après la sortie du directeur général de la police nationale » Accès payant, Le Monde.fr, (consulté le ).
  39. Marceau Taburet, Alexandra Chaignon et Camille Bauer, « Police et pouvoir : pourquoi ces liaisons dangereuses », sur www.humanite.fr, (consulté le ).
  40. Décret du 6 avril 2012 portant promotion et nomination.
  41. Décret du 11 juillet 2003 portant promotion et nomination.
  42. Décret du 15 mai 2009 portant promotion et nomination.
  43. Décret du 12 mai 1999 portant promotion et nomination.
  44. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°02 du 25 mars 2024 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]