Famille Freylin

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Famille Freylin
Image illustrative de l’article Famille Freylin
Armoiries

Blasonnement d’azur à la sirène d’argent nageant sur une mer de même, au chef de gueule avec trois étoiles d’or mal ordonnées
Devise Dum Canit Decipit
Période XVe siècle -
Pays ou province d’origine Drapeau du Piémont Piémont

La famille Freylin est une vieille famille piémontaise, issue de l'ancienne maison féodale de Mercadillo da Chieri, originaire de la petite ville de Mercadillo dans l’actuel Pays basque espagnol[1], et dont la noblesse est prouvée depuis le XIe siècle. La branche aînée de la famille s'est éteinte au XVIe siècle. Des branches cadettes se sont développées en Allemagne (en Souabe, éteinte au début du XIXe siècle), en Italie (éteinte en 1820), en France (dont il y a des descendants contemporains) et aux États-Unis (à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, dont on ne sait s'il reste des descendants).

Historique[modifier | modifier le code]

La branche italienne, fondée au Piémont par Manfred de Mercadillo, premier seigneur de Chieri, est née en 1099 à Chieri[2] à son retour de Jérusalem, où il prit part à la première croisade, au côté du comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles. C'est l'une des sept familles nobles fondatrices de la cité de Chieri, parmi lesquelles on compte les Broglie et les Cavour. Les armes de la famille, jusqu'au XVe siècle : d’or à quatre faces de gueules, ondées. Cimier : tête de lion tenant la devise : « ne.quid.nimis » (rien de trop).

Maestro Freylino, un ingénieur au service des Savoie, des Visconti, des Sforza et de Venise

Chieri (Piémont, Italie)
Palazzo Mercadillo, Chieri, (Piémont, Italie)

Au XVe siècle, Freylino de Mercadillo, dit Maestro Freylino (né v. 1390 à Chieri), ingénieur et maître d’artillerie d’Amédée VIII de Savoie (1383-1451), appartient à la première cour du comte puis duc de Savoie[3]. Maestro Freylino sera le premier, non seulement en Italie mais dans toute l’Europe à donner un nom à une pièce d’artillerie, une bombarde (la Freylina) dont il est l’auteur et le fondeur ainsi que d’autres fabuleux engins pour le compte du duc de Milan Filippo Maria Visconti à partir de 1443 puis des Sforza de Milan et de la Sérénissime[4]. Reconnu dans toute l’Europe sous le nom de maestro Freylino (souvent mal orthographié, on trouve parfois écrit Maestro Ferlino à cause d’une autre célèbre bombarde, la Ferlina), il conservera ce patronyme pour lui et sa descendance et adoptera comme blason [5]: d’azur à la sirène d’argent nageant sur une mer de même, au chef de gueule avec trois étoiles d’or mal ordonnées, et la devise « dum.canit.decipit » (lorsqu’elle chante, elle trompe)[6].

Un modèle pour Léonard de Vinci

Dans son travail publié en 2014 sur les anciens canons de bronze vénitiens conservés à Istanbul [7], l’historien Marco Morin, insiste sur la renommée de Maestro Freylino de Mercadillo au milieu du XVe siècle et sur l’impact important de ses réalisations sur l’œuvre militaire de Léonard de Vinci. « Nous trouvons, écrit-il, des fabricants actifs à Venise, concevant des bombardes dans et à l’extérieur de l’Arsenal, parmi eux Francesco Campanato, Martino delle Ancore et le fameux maître Ferlino [8] de Chieri dans le Piémont. Ferlino appartenait à une famille noble et son patronyme exact était Freylino de Mercadillo [9]. Il était au service de Francesco Sforza quand en 1452, durant la guerre entre le duc de Milan et la République de Venise, il fut fait prisonnier au cours de la bataille de Cavenago. Transporté à Venise, il commença très vite à travailler pour la République [10] concevant de nombreuses bombardes pour lesquelles il était renommé dans tous les États d’Italie. Les armes qu’il produisit furent similaires à celles dessinées des années plus tard par Léonard de Vinci (1452 – 1519) dans son Codex Atlanticus (Léonard de Vinci était alors à Milan au service – de 1482 à 1500 – du duc Ludovic Sforza (1452 – 1508), NDLR). »

Deux lignées connues

Dans la tourmente de la première moitié du XVIe siècle et des guerres opposant la France et le Saint-Empire de Charles Quint pour la conquête du nord de l’Italie (en 1536 François Ier s’empare du Piémont), les descendants de Maestro Freylino de Mercadillo se scinderont en au moins deux lignées connues, l’une dans le Saint-Empire, à Weitenau[11] en Souabe (près de Rheinfelden) et l’autre demeurée dans le Piémont. En 1535, le duc Charles III de Savoie, allié de Charles Quint, est chassé de son duché par les Français (il ne peut garder que le comté de Nice). Le Piémont, ravagé par des tremblements de terre et une violente épidémie de peste connaîtra trente années d’instabilité politique avant le retour de la paix. Baldassaro Freylino et son fils Stefano, qui avaient en possession les terres de Weitenau en Souabe, y trouvent refuge au service et sous la protection de l’évêque de Bâle et de l’empereur. Ils fondent ainsi le rameau Freylin de Weitenau qui fera souche à Bamlach (Bade-Wurtemberg) dès la fin du XVIe siècle. La paix retrouvée en Italie fera y retourner une partie de la famille à partir des années 1550. Le nom s’éteindra en 1810 en Allemagne, date à laquelle cette branche deviendra française par mariage pour finalement se fixer à Paris. Les Freylino restés en Italie connurent une période de grande pauvreté, un temps en disgrâce à cause peut-être de mauvais choix politiques. Il faudra attendre la seconde moitié du XVIIe siècle pour que la famille retrouve son rang au sein de la cour des Savoie[12]. La branche italienne s’éteindra en 1820 après la mort du comte Lorenzo Freylino, célèbre botaniste, resté célibataire et sans descendance[13].

Le palais Freylin ou palazzo Freylino de Buttigliera d'Asti

Le palais Freylin ou palazzo Freylino de Buttigliera d'Asti (Piémont, Italie)
Le blason Freylin sur un cachet datant de 1787

Œuvre du XVIIIe siècle, le palais a appartenu aux comtes Baronis, puis aux comtes Freylin, seigneurs féodaux de la petite ville située à trente kilomètres à l'est de Turin. Il est souvent attribué au célèbre architecte Bernardo Antonio Vittone (1702-1770)[14]. En raison de la perte d’une partie des archives des familles Baronis et Freylin, il n'est pas possible de délimiter avec précision l’histoire de l'actuel palazzo Freylino. Les quelques documents restants ne nous donnent que des informations fragmentaires. La première attestation sûre du palais remonte au 15 mai 1659, lorsqu'un acte notarié fut rédigé « dans le palais de l’illustre Comte Amedeo Baronis ». Il y a lieu de croire que le bâtiment a été construit dans la décennie précédente, entre 1641 et 1650. En fait, il ressort d'un acte de partage entre les comtes Amedeo, Filiberto et Vittorio Baronis que le 20 février 1641, les frères susmentionnés, les trois seigneurs féodaux de Buttigliera ne possédaient que leurs parts du fief de la ville, sans palais, ni maisons ni fermes. Il semble encore qu'à partir du 1er août 1650, le comte Amedeo fit toujours baptiser ses enfants dans l'église paroissiale de San Biagio, ce qui indique qu'au moins à partir de cette date, il résidait en permanence dans la ville. En 1679, après la mort du comte Amedeo, un inventaire de son héritage est dressé, notamment du mobilier existant dans le bâtiment, situé dans plusieurs pièces appelées la chambre haute, galerie et petite pièce attenante (pleine de peintures), une autre chambre, une autre chambre haute. Au-dessus du solarium, la cuisine. Deux cuves et treize fûts ont également été inventoriés, dont neuf pleines de vin. Dans le cadastre municipal de 1740 sont enregistrées toutes les propriétés du comte Carlo Amedeo Baronis, y compris, "vers Castellazzo", le bâtiment avec deux maisons annexes, trois cours, une écurie et un jardin. Le 19 juin 1771, le comte Giacinto Baronis, endetté, vendit sa part de fief (une moitié) au comte Pietro Giuseppe Freylino, propriétaire de l'autre moitié, au prix de 80 000 lires. En août de la même année, le palais fût vendu dans sa totalité avec le jardin attenant, qui devint bientôt un célèbre jardin botanique (déjà attesté en 1773), par les travaux du comte Lorenzo Freylino, naturaliste distingué, fils de Pietro Giuseppe. Le comte Lorenzo décédé en 1820, célibataire et sans enfant, laisse le palais et le jardin botanique en héritage à son élève Maurizio Pangella. Les biens féodaux furent, après une procédure judiciaire, attribués par sentence du Sénat piémontais au cavalier Michele Benedetto Baudi di Vesme, au comte Prospero Castelli de Sessant et à la baronne Ricci des Ferres. La famille Pangella s'est éteinte à la fin du XIXe siècle. Depuis lors, le jardin n'a plus été entretenu et s'est progressivement dégradé jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement.

Quelques membres de la famille Freylin[modifier | modifier le code]

Lettre à l'attention de Lorenzo Freylin, comte de Buttigliera et Pino d'Asti
Lettre à l'attention du Chevalier Stefano Freylin, colonel au Corps royal du génie d'Aoste
Catalogue des plantes cultivées dans le jardin botanique du comte Lorenzo Freylin à Buttigliera d'Asti, Turin, 1785
Illustration d'un Freylinia lanceolata tirée d'un recueil du Jardin botanique de New York, 1916 [16]
  • Lorenzo Freylino (1754-1820), célèbre botaniste, il fut élu membre de la société royale d'agriculture de Turin. Son nom fut donné, en son hommage, à une espèce d'arbustes d'Afrique du Sud, le Freylinia. En 1814, l’érudit Giansecondo De Canis décrivait ainsi le très beau jardin botanique situé à Buttigliera d'Asti, dans l'ancien palais Baronis devenu la propriété des comtes Freylin, et plus particulièrement du comte Lorenzo, passionné de botanique : « Le meilleur qui soit en Piémont, avec 6 000 plantes toutes rares (…) des arbres de toutes les parties du monde (…) où les agrumes sont plantés dans la terre et non dans des vases… ». En 1785, la même année où sortit l’ouvrage La Flora pedemontana d’Allioni, le comte Freylin avait publié le catalogue des 953 espèces cultivées par lui, adoptant la nomenclature et le système de Linné (une copie est en possession de la bibliothèque historique de Turin, qui conserve aussi un petit fond de lettres du botaniste). Dans son jardin, celui-ci avait recréé une atmosphère néoclassique avec des statues et des vasques, et aussi une station météorologique. Jacobin comme Balbis et Colla, il offrit à ses concitoyens l’arbre de la liberté garni de décorations aux trois couleurs, qu'il fit élever au centre de la place de Buttigliera au cours d’une fête républicaine le . Durant trois journées, il y eut une distribution gratuite de pain, de riz et d’agneau mais aussi du vin blanc de Malvasia et beaucoup de vin de Nebiolo, coulant depuis deux fontaines attenantes au palais.

Les comtes Freylino ou Freylin étaient chevaliers commandeurs de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare.

Descendants contemporains[modifier | modifier le code]

La branche aînée française, issue de Joseph Freylin, né en 1810 et disparu le 2 novembre 1863 durant la Guerre du Mexique, est aujourd’hui représentée par Frédéric Freylin (né en 1962), dont postérité. Le second fils de Joseph Freylin, Jean, marin à Toulon sur La Magnanime, s’établira aux États-Unis tandis que la famille fera souche à Paris sous le Second Empire. On ignore si la branche américaine née dans la deuxième moitié du XIXe siècle est encore représentée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les seigneurs de Mercadillo sont par deux fois au côté du comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles (1042-1105) : en 1087 dans son combat contre les Maures en Espagne puis en 1096 lors de la première croisade, dans l’une des quatre routes qui convergent vers Constantinople. Celle du comte de Toulouse traverse l’Italie du Nord. La famille Mercadillo da Chieri est connue au Moyen Âge et au Quattrocento pour ses activités bancaires, prétant de l'argent aux princes comme dans la sphère privée et détenant d'autres banques de prêts dans diverses places en Piémont et au-delà, en particulier en Allemagne (cf. Renato Bordone, Franco Spinelli, Lombardi in Europa nel Medioevo, F. Angeli, 2005).
  2. On trouve aujourd’hui encore sur l’ancienne place Mercadillo (piazza Mazzini) à Chieri le palazzo Mercadillo (XVe-XVIIIe) et le palazzo Opesso (XIIe – XIVe siècles, premier palais des Mercadillo, édifié par Manfred de Mercadillo) ainsi que la tour des Mercadillo (XIIe), symbole au Moyen Âge de leur puissance. La place Mercadillo était au XIIIe siècle le cœur politique et civil de Chieri, cité bien plus puissante alors que Gênes, Pise ou Asti. Les Mercadillo possédaient l’ensemble de cette place. La famille perdra peu à peu de son importance après Maestro Freylino, puis s’éteindra au XVIe siècle. Les Mercadillo étaient également seigneurs de Vernone.
  3. Le duc l’admet dans son entourage et l’invite à sa table. Il met également trois hommes à sa disposition pour la guerre (deux écuyers et un page) ainsi que deux chevaux. Maestro Freylino avait le privilège exclusif donné par Amédée VIII de recueillir le salpêtre dans le Piémont et d'en fixer le prix. Celui-ci servait à la fabrication de la poudre à canon. Dans l'ouvrage Origini e progresso delle instituzioni della monarchia di Savoia, paru en 1854 à Turin, Luigi Cibrario écrit, en effet : Parmi les insignes "bombardieri" qui servirent aux XIV et XVe siècles la Maison de Savoie, beaucoup étaient Suisses ou Allemands. L'un mérite une mention particulière, Maestro Freylino de Mercadillo da Chieri, constructeur de bombardes, ingénieur et "bombardieri", fameux non seulement en Piémont mais aussi en Lombardie, où il servit les Visconti après avoir servi Amédée VIII. Il recevait un salaire de 100 florins par an ; durant les temps de guerre, il avait une lance et deux chevaux à sa disposition et le couvert à la table du duc ; il lui fut donné à lui seul la faculté de percevoir le salpêtre dans tout l'État et de le vendre à prix déterminé (d'après les comptes de Pier Masoerii, maître d'artillerie, 1433).
  4. Les Freylin, devenus hostiles à Louis Ier (1413-1465), fils d’Amédée VIII, se battront aux côtés de Filippo Maria Visconti (1392-1447), de Francesco Sforza (1401-1466) et d’Alessandro Sforza (1410-1473), seigneur de Pesaro, fils du condottiere Muzio Attendolo (1369-1424), fondateur de la dynastie) et frère du nouveau duc de Milan, Francesco. En juillet 1452, l’un d’eux sera fait prisonnier par les Vénitiens au cours de la bataille de Cavenago et signalé sous le nom de « il tedesco Maestro Freylino » nous laissant ainsi la preuve d’un lien étroit déjà entre la famille de Chieri et le Saint-Empire. Les archives de la Région Lombardie conservent une lettre adressée le 26 août 1452 par le duc Francesco Sforza à Antonia de Mercadillo l'avertissant de la capture de son époux par les Vénitiens et l'assurant de son soutien. Mis à contribution par l’armée des doges, Maestro Freylino construisit dès novembre 1452 pour l’Arsenal une énorme bombarde (cf. Dino Pagano, Le Artiglierie di Venezia et The Military organisation of Renaissance State : Venice c. 1400 to 1617, par M. E. Mallet et J. R. Hale, Cambridge University Press). Maestro Freylino est alors logé directement dans l'Arsenal et touche un salaire assez important de 200 ducats par an (cf. Le Bombarde del Maestro Ferlino, par Marco Morin, Editions Diana Armi, ix, 6 (1975), 59-63). "Dans le grand essor de la Renaissance, écrit l'historien Arthur Heulhard, le Piémont était resté en arrière : pays rude en art, gent montagnarde, il n'avait guère fourni que des ingénieurs militaires, comme ce Marino da Pinerolo, ce Freylino de Mercadillo da Chieri, ce Gianino da Vigone que les Milanais et les Florentins attirèrent à eux dans les guerres de la fin du XVe siècle" (in Rabelais : ses voyages en Italie, son exil à Metz). Dans le livre V de Guerres en la Gaule Belgique entre Henry II et Charles V, François de Rabutin relate la prise en 1553 dans une petite ville de Picardie, d'une grosse couleuvrine appelée "Madame de Frelin" (sic). Jean Corréard, ancien ingénieur, consacre un texte à l'artillerie du XVe siècle et plus particulièrement à Maestro Freylino, dans le Journal des armes spéciales, en 1847 : "Les maîtres bombardiers se faisaient appeler du nom des grandes pièces qu'ils avaient construites; ces maîtres n'étaient pas seulement habiles à faire les pièces mais aussi à les livrer. Les deux arts n'étaient pas distincts, et au fait, ils avaient des appointements assez considérables pour le temps, jusqu'à 20 florins d'or par mois de trente jours. Parmi les maîtres bombardiers qui étaient au service du duc de Savoie, dans les guerres de Verceil en 1426 (Vercelli dans le Piémont). Maître Freylin de Chieri jouissait d'une grande réputation; les pièces qu'il fabriquait étaient d'une bonté et d'une perfection rares, et toujours en nommant les pièces, il s'en désignait l'auteur. On mena à cette entreprise quatre bombardelles et un long canon de bronze, tous de Freylin. Il est à remarquer que les pièces de ce maître n'étaient pas comme les autres attachées à l'affût par des cercles de fer; quae cepate fuerunt et non ferrate. Elles étaient probablement consolidées par d'autres moyens. Il était encore au service du duc de Savoie, en 1443; mais dix années après, nous le trouvons à la solde de François Sforza, duc de Milan. L'historien Simonetta qui l'appelle Ferlin piémontais, en parle comme d'un très habile artiste de grande réputation."
  5. « Blasonario subalpino 4 », sur www.blasonariosubalpino.it (consulté le )
  6. La devise de Maestro Freylino rappelle l’effet trompeur du sifflement des boulets de canon et le souvenir de l’une des légendaires sirènes qui émettait un sifflement.
  7. Marco Morin, Ancient venitian bronze cannons preserved in Istanbul, éditeurs : Dejanirah Couto, Feza Gunergun, Maria Pia Pedani, Istanbul, 2014
  8. ASV, Senato Deliberazioni Terra, reg. 3, 44r (Nov. 24, 1452)
  9. Carlo Promis, Gl’Ingegneri Militari che Operarono o Scrissero in Piemonte dall’Anno MCCC all’Anno MDCL (Torino : Stamperia reale, 1871). Dans ce chapitre du douzième tome de l'ouvrage Miscellanea di Storia Italiana, Carlo Promis parle de la très grande renommée de Maestro Freylino. Il évoque aussi ce qui reste un mystère - l'origine du patronyme Freylino - écrivant qu'il n'était pas encore appelé Forlino ou Ferlino mais Freylino per figura, un da Pralormo ed un Provana. Il s'agit probablement du capitaine Federico Provana di Carignano. Mais une autre hypothèse serait l'influence considérable d'un texte écrit entre 1394 et 1396 par le marquis Thomas III de Saluces (1356-1416) durant sa détention à Turin. Intitulé Le Chevalier errant, il y est question de son père le marquis Federico II di Saluzzo (1332-1396) detto Freylino. Dans le célèbre récit chevaleresque écrit en français, celui-ci est toujours nommé Freylino sans que l'on sache pourquoi.
  10. ASV, Senato Deliberazioni Terra, reg. 3, 44r (Nov. 25, 1452)
  11. Ce domaine possédait aussi une abbaye, kloster Weitenau. Les Freylin restés en Souabe seront par la suite surtout des gentilshommes paysans ("Gutsherren", seigneurs du domaine). Ils resteront attachés un temps à l’ordre des chevaliers de saint Jean de Rheinfelden (Souabe) comme l’atteste l’appartenance de Pollinaris Freylin sur un document de 1648, juste après la guerre de Trente Ans qui décima cette région. Leur foi catholique, dans un contexte favorable à l’Église réformée expliquerait leur appauvrissement à la suite de ce conflit européen jusqu’à leur départ de Bamlach, fief des seigneurs catholiques de Rotberg, avec le mariage français, sous le Premier Empire, de Johannes Freylin et la naissance en 1810 en Alsace de Joseph Freylin, premier de la branche aînée française.
  12. Rappelons également le rôle joué par Agnese-Margherita Tempia, comtesse Freylina, épouse (1724) du comte Pietro-Antonio. Dame d’honneur à la cour de Victor-Amédée II (1666-1732) et de Charles-Emmanuel III de Savoie (1701-1773), elle fera connaître son patronyme jusqu’à Saint-Pétersbourg, où il deviendra un nom commun « freylina » pour désigner les dames d’honneur des impératrices. Un autre personnage de la famille fera à la même époque parler de lui. En octobre 1718, à l’âge de 25 ans, François Freylin, accusé de sortilège contre le duc de Savoie, est incarcéré à la prison de Miolans, appelée également « la Bastille savoyarde ». Il tente de s’évader le , mais il fait une chute sur des rochers et meurt le 7 juillet suivant. Le marquis de Sade y fut également emprisonné.
  13. On peut encore voir aujourd’hui le château-fort de Bagnolo, le palazzo Freylino de Buttigliera d'Asti ainsi que la villa Freylino de Turin et le château de Pino d’Asti conservant le jardin à l’italienne dessiné par le comte Lorenzo Freylin. Les archives Freylin (Famiglia Freylino) ont été regroupées presque intégralement à la bibliothèque historique de la ville de Turin. Il existe d’autres fonds à la bibliothèque royale et aux archives d’État, notamment le texte faisant référence à Maestro Freylino de Mercadillo pendant la guerre qui opposa le Piémont et le duché de Milan au commencement des années 1420. Nicoletta Calapà et Rosanna Caramiello ont consacré à l'occasion du 150e anniversaire de l'unité italienne un grand article à Lorenzo Freylino, intitulé "Lorenzo Freylino, un conte giacobino" paru dans l'ouvrage Il Risorgimento nell’Astigiano, nel Monferrato e nelle Langhe, sous la direction de Silvano Montaldo, Banca CR. Asti, décembre 2010. À noter également, de R. Bordone, N. Calapà, E. Gramaglia, Il castello delle delizie. Il conte Lorenzo Freylino e il suo orto botanico a Buttigliera d’Asti tra Sette e Ottocento, Parena.
  14. Ces informations historiques sur le palazzo Freylino à Buttigliera d'Asti viennent du professeur Elso B. Gramaglia
  15. La célèbre famille Orsini compte parmi ses membres trois papes, Célestin III (Giacinto Orsini-Boboni, 1106-1198), élu pape en 1191, Nicolas III (Jean-Gaetan Orsini, 1216-1280), élu pape en 1277 et Benoît XIII (Pierre-François Orsini, 1649-1730), élu pape en 1724. Leur palais romain fut édifié au Moyen Âge sur les ruines du théâtre de Pompée dans le quartier du Champ de Mars (auj. Piazza Campo dei Fiori).
  16. Mary E. Eaton et New York Botanical Garden, Addisonia : colored illustrations and popular descriptions of plants., vol. 2, New York Botanical Garden,, (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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