Frappes indo-pakistanaises de 2025
Date |
6 mai 2025 – 10 mai 2025 (4 jours) |
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Lieu | Pakistan et Inde |
Issue |
Statu quo ante bellum
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Selon le Pakistan : | Selon l'Inde : Selon le Pakistan : 25 soldats tués[11] |


Au 9 mai 2025
Crise indo-pakistanaise de 2025
Dans la nuit du 6 au , l'Inde mène une série de frappes de missiles contre plusieurs cibles situées au Pakistan et au Cachemire sous administration pakistanaise, dans le cadre de l’opération Sindoor (en hindi : ऑपरेशन सिन्दूर). Selon les autorités indiennes, ces frappes visent des infrastructures liées à des groupes armés accusés d’être responsables de l’attentat de Pahalgam survenu le .
En réponse, le Pakistan engage une série de représailles militaires, dont notamment le lancement, le , de l’opération Bunyan-ul-Marsoos (en ourdou : آپریشن بُنۡیَانٌ مَّرۡصُوۡصٌ, en français : « opération Mur de plomb »), une campagne de frappes ciblant plusieurs villes et installations stratégiques indiennes.
Cette séquence d’événements provoque une escalade majeure des tensions entre les deux puissances nucléaires, dans le contexte plus large du conflit du Cachemire.
Contexte
[modifier | modifier le code]Le conflit du Cachemire, qui dure depuis 1947, alimente de multiples guerres et escarmouches entre l’Inde et le Pakistan au sujet de la région contestée[12]. Le , une attaque terroriste perpétrée par des militants près de Pahalgam, dans le Cachemire administré par l’Inde, a tué 28 civils, pour la plupart des touristes hindous[13]. L'attaque a été revendiquée par le Front de résistance, une émanation de l’organisation militante Lashkar-e-Toiba, qui est soutenue par le Pakistan[14] bien que le groupe ait par la suite nié toute responsabilité et déclaré qu’il avait été piraté[15].
Forces en présences
[modifier | modifier le code]Déroulement
[modifier | modifier le code]Début de l'opération
[modifier | modifier le code]Le , vers 1h15 IST (heure de New Delhi), l'Inde a lancé une série de frappes aériennes et de missiles contre des sites situés au Pakistan et dans le Cachemire sous administration pakistanaise[16]. L’opération, baptisée opération Sindoor, a été présentée par les autorités indiennes comme une riposte à l'attentat survenu le à Pahalgam, dans le Jammu-et-Cachemire, qui avait causé la mort de 26 touristes. L’attaque avait été revendiquée par un groupe inconnu appelé Front de résistance du Cachemire, que l’Inde considère comme une façade des groupes islamistes Jaish-e-Mohammed et Lashkar-e-Taiba[17].
Cibles visées et groupes concernés
[modifier | modifier le code]Selon le ministère indien de la Défense, neuf sites ont été ciblés : Bahawalpur, Muridke, Muzaffarabad, Kotli, Bhimber (en), Chak Amru, Bagh, Sialkot et Tehra Kalan (en). L'Inde affirme que ces lieux étaient utilisés par des groupes islamistes pour le recrutement, l'entraînement et la planification d’attentats contre le territoire indien[18].
Détails des frappes
[modifier | modifier le code]Les frappes ont été menées par des avions de chasse de type Dassault Rafale, MiG-29 et Su-30MKI, équipés de missiles de croisière SCALP-EG et de bombes guidées de type GBU-24 et SPICE (en)[19].
Une mosquée à Bahawalpur a été gravement endommagée, causant la mort de treize civils dont deux enfants de trois ans, selon les autorités pakistanaises. Une autre mosquée à Muridke a également été touchée. Le Pakistan affirme qu’il s’agissait d'infrastructures civiles, tandis que l'Inde soutient que ces lieux étaient utilisés à des fins terroristes[20].
Le gouvernement de Narendra Modi s'est félicité pour cette opération et a minimisé les pertes civiles occasionnées, défendant des actions mesurées, non escalatoires, proportionnées et responsables. Plusieurs médias indiens ont été contraints de supprimer les informations relatives aux crashs des appareils de leurs sites Web sous la pression du gouvernement[21].
Riposte pakistanaise et tirs d'artillerie
[modifier | modifier le code]En réponse aux frappes indiennes, l'armée pakistanaise a lancé des tirs d'artillerie sur plusieurs positions militaires indiennes situées dans le Jammu-et-Cachemire sous contrôle indien, notamment dans la région de Poonch, et visant les bases militaires et les infrastructures logistiques indiennes[22]. Ces frappes ont fait plusieurs victimes parmi les civils et les militaires indiens[23].
Une officier de l’armée indienne affirme également lors d’un briefing que le Pakistan a ciblé 36 endroits avec 300 à 400 drones Asisguard Songar (en) fourni par la Turquie[24].
Intensification des frappes
[modifier | modifier le code]Le , les tensions entre l'Inde et le Pakistan ont connu une nette intensification. L'armée pakistanaise a lancé plusieurs attaques à l’aide de drones armés et de tirs d’artillerie le long de la frontière occidentale de l’Inde, ciblant notamment des zones dans les régions du Jammu-et-Cachemire, du Pendjab et du Rajasthan. Selon l’agence Reuters, les frappes ont visé des infrastructures militaires et civiles, provoquant plusieurs explosions dans des zones habitées, notamment à Amritsar[25].
Dans la nuit du au , l'Inde a lancé des missiles balistiques contre plusieurs installations militaires au Pakistan, notamment la base aérienne de Nur Khan, située à proximité d'Islamabad. Ces frappes ont également visé les bases de Murid et Rafiqui, selon le porte-parole de l'armée pakistanaise, le lieutenant-général Ahmad Sharif[26]. Le Pakistan a qualifié ces attaques de « provocation du plus haut niveau » et a affirmé que la majorité des missiles avaient été interceptés.
Immédiatement après les frappes indiennes, le Pakistan a lancé une opération militaire de riposte, baptisée opération 'Bunyan-ul-Marsoos' (en ourdou : آپریشن بُنۡیَانٌ مَّرۡصُوۡصٌ, en français : « opération Mur de plomb »)[27],[28]. Le nom de l'opération est une référence au verset 4 de la sourate 61 (As-Saff) du Coran. L'armée pakistanaise affirme avoir mené plusieurs frappes contre des installations militaires indiennes. Parmi les cibles visées figurent une installation de stockage de missiles BrahMos, un système de défense antiaérienne S-400 situé à la base aérienne de Pathankot, ainsi que les bases aériennes de Jalandhar, Udhampur, Gujarat et des installations militaires au Rajasthan[29],[30].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Conséquences civiles
[modifier | modifier le code]Conséquences matérielles et organisationnelles
[modifier | modifier le code]L'espace aérien pakistanais est fermé pendant 48 heures et tous les vols ont été annulés[31]. Au Pendjab pakistanais, les écoles et les collèges sont fermés, tandis que les examens reportés le 7 mai[32]. En Inde, au moins 25 aéroports du nord et de l'ouest sont fermés jusqu'au 10 mai[33]. L'armée de l'air indienne a pris le contrôle de l'aéroport de Srinagar et les opérations civiles sont interrompues pour une durée indéterminée[34].
SpiceJet, IndiGo et Air India ont interrompu leurs vols dans la région[35], tandis qu'Air France et Lufthansa évitent l'espace aérien pakistanais. Malaysia Airlines et Batik Air ont suspendu leurs opérations et ont redirigé leurs vols vers certaines villes des deux pays[36].
Victimes civiles
[modifier | modifier le code]Au 9 mai 2025, selon différentes sources, l'Inde dénombre 15 morts et 43 civils blessés, principalement dans le district de Poonch au Jammu-et-Cachemire[37]. Le Pakistan rapporte 31 morts et 57 civils blessés, avec des pertes significatives dans des zones telles que le Cachemire pakistanais Bahawalpur et Muzaffarabad[38],[39].
Conséquences militaires
[modifier | modifier le code]Victimes militaires et terroristes
[modifier | modifier le code]Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, déclare le 8 mai qu'au moins 100 terroristes ont été tués lors des frappes de missiles[40].
Matérielles
[modifier | modifier le code]Le Pakistan déclare avoir abattu cinq appareils indiens — trois Rafales, un Su-30MKI et un MiG-29 — avec ses avions Chengdu J-10. L’Inde n’a confirmé que la perte de trois avions, dont les débris ont été retrouvés dans les régions du Jammu-et-Cachemire et du Pendjab[41].
Cessez-le-feu
[modifier | modifier le code]Le , le ministre des Affaires étrangères pakistanais, Ishaq Dar, a annoncé qu’un accord de cessez-le-feu « avec effet immédiat » avait été conclu entre le Pakistan et l’Inde[42],[43].
Cependant, quelques heures après l’annonce, plusieurs violations du cessez-le-feu ont été rapportées le long de la ligne de contrôle, des détonations ont été signalées à Srinagar et Jammu[44].
Dans la soirée, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a prononcé une allocution nationale dans laquelle il a salué l’accord de cessez-le-feu comme une « victoire historique » pour le Pakistan. Il a exprimé sa gratitude envers le président américain Donald Trump pour sa médiation, ainsi qu’envers d’autres nations, notamment l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar et la Chine, pour leur soutien dans la conclusion de cette trêve. Sharif a affirmé que le Pakistan avait été « victorieux dans ses principes » et que l’ensemble de la nation pakistanaise avait réussi. Il a également souligné que cet accord de cessez-le-feu avait été conclu « pour le bien de tous », réaffirmant l’engagement du Pakistan en faveur de la paix[45].
Analyse
[modifier | modifier le code]L’opération militaire indienne a révélé les faiblesses de son armée de l’air, écrit Le Monde, selon qui « la démonstration de force voulue par New Delhi a toutes les apparences, de l'avis de nombreux experts militaires, d'une sévère contre-performance »[21].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ (en) « Violations reported after India and Pakistan agree to ceasefire », sur Reuters, (consulté le )
- ↑ (en) « India’s clash with Pakistan sees use of Chinese missiles, French jets, Israeli drones, and more », sur Associated Press, (consulté le )
- ↑ (en) « India’s clash with Pakistan sees use of Chinese missiles, French jets, Israeli drones, and more », sur Associated Press, (consulté le )
- « Le Pakistan abat 5 avions de chasse indiens, détruit un QG de brigade et plusieurs postes de contrôle dans de puissantes frappes de représailles », Geo News, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Le Pakistan abat cinq avions de chasse indiens en représailles aux frappes de missiles de l'Inde : DG ISPR », The Express Tribune, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Udhampur, Pathankot, Bathinda Attacked By Pakistan: India's Special Briefing », sur NDTV, (consulté le )
- ↑ (en) « Pakistan destroys India's S-400 air defence system in Adampur », sur The Express Tribune, (consulté le )
- ↑ Madhuri Adnal, « Le Pakistan affirme avoir abattu deux avions indiens ; l'Inde dément tout crash d'avion, évoque une simple chute de réservoirs de carburant », sur OneIndia, (consulté le )
- ↑ « Les cibles prioritaires Abdul Malik et Mudassir du Lashkar-E-Taiba tués lors de l'opération Sindoor », NewsX, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Opération Sindoor EN DIRECT : Le Premier ministre Modi suit les frappes indiennes contre les cibles terroristes ; 3 morts dans des tirs pakistanais à la LoC », News18 India, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « India 'kills terrorist' behind beheading of US journalist in Pakistan strikes as nuclear-armed nations on brink of war », sur The Sun, (consulté le )
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- ↑ (en) Danish Manzoor Bhat Editorial Director et Asia Newsweek Is A. Trust Project Member, « Kashmir massacre: Trump, Putin, Iran, Israel condemn Hindu tourist attack », sur Newsweek, (consulté le )
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- ↑ (en) « India blames ‘Kashmir Resistance’ group for deadly tourist attack », sur Associated Press, (consulté le )
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- ↑ « L’Inde a mené des frappes au Pakistan, intenses tirs d’artillerie au Cachemire », sur Le Figaro, (consulté le )
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- ↑ « Le gouvernement du Cachemire pakistanais annonce 13 civils tués dans des « bombardements indiens » nocturnes », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- ↑ (en) « Operation Sindoor LIVE: At least 100 terrorists killed in strikes, says Rajnath Singh », The Hindu, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) « Pakistan claims it shot down 5 Indian jets, India admits loss of 3 », sur Associated Press, (consulté le )
- ↑ (en) « India and Pakistan confirm ceasefire deal following US mediation », sur Associated Press, (consulté le )
- ↑ « Inde-Pakistan : Islamabad annonce que les deux parties ont accepté « un cessez-le-feu avec effet immédiat » », sur Le Monde, (consulté le )
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- ↑ (en) « Key takeaways from Shehbaz Sharif's address », sur BBC News, (consulté le )