François de Bréderode

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François de Bréderode
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François de Bréderode, en néerlandais Frans van Brederode, dit le Jonker Frans ou Roofridder Frans, né le à Vianen (province d'Utrecht) et mort le à Dordrecht (Hollande), est un noble des Pays-Bas bourguignons sous les règnes de Charles le Téméraire et de Marie de Bourgogne, et sous la régence de Maximilien d'Autriche.

Il est le principal protagoniste des la « guerre du jonker Frans (nl) », une des révoltes survenues pendant cette régence. Prenant aussi explicitement place dans la guerre des Hameçons et des Cabillauds, la défaite de la révolte du Jonker Frans marque la fin de ce conflit initié en 1345.

Contexte : les problèmes de la succession de Charles le Téméraire[modifier | modifier le code]

Charles le Téméraire meurt vers le 3 janvier 1477, lors de la défaite de son armée devant Nancy. Son héritage échoit à sa fille, la duchesse Marie de Bourgogne (1457-1482). Dès ce mois de janvier 1477, Louis XI lance ses armées contre l'État bourguignon, d'abord sur Dijon, capitale du duché de Bourgogne, origine de l'État bourguignon : c'est le début de la guerre de Succession de Bourgogne.

Marie est obligée de concéder aux Néerlandais le Grand Privilège des pays de par-deçà[1] (avril 1477). Elle épouse Maximilien d'Autriche en août 1477. Elle meurt cinq ans plus tard (mars 1482).

Maximilien devient alors régent au nom de leur fils Philippe (1478-1506). Les villes de Flandre le poussent à arrêter la guerre : il signe donc le traité d'Arras (décembre 1482), très favorable à la France. Mais Louis XI mourant en août 1483, Maximilien pense qu'il est souhaitable de repartir en guerre.

Il se heurte alors à l'opposition catégorique des villes de Flandre et de Brabant, hostiles à la guerre avec la France : deux révoltes ont lieu (1483-1485 et 1487-1491). Le début de la deuxième est marqué par l'arrestation de Maximilien par les habitants de Bruges (31 janvier 1488).

La révolte dirigée par Bréderode en Hollande est donc simultanée avec cette révolte, à un moment où Maximilien se trouve dans une situation de faiblesse.

Biographie[modifier | modifier le code]

La mort de François de Bréderode, peinture de Johannes Egenberger.

Origines familiales et formation[modifier | modifier le code]

François est un des enfants de Renaud II de Brederode (d'une famille de Hollande) et de Yolande de Lalaing (issue d'une grande famille du Hainaut).

Il naît au château de Batenstein à Vianen, à l'époque situé dans la principauté épiscopale d'Utrecht (annexée aux Pays-Bas des Habsbourg par Charles Quint en 1528).

Il commence sa formation de chevalier à l'âge de sept ans comme écuyer. Il a probablement été fait chevalier vers 1481, à l'âge de dix-sept ans.

Il part ensuite parti étudier à l'université de Louvain, située dans le duché de Brabant, un des fiefs tenus par les ducs de Bourgogne.

Chef du parti des Hameçons, adversaires de Maximilien en Hollande[modifier | modifier le code]

En 1488, il reçoit à Louvain la visite d'une délégation[Qui ?] du parti des Hameçons, parti opposé à la régence de Maximilien d'Autriche.

Il accepte de venir à L'Écluse, ville alors située dans le comté de Flandre[2] (aujourd'hui en Zélande, dans le pays de Flandre zélandaise) et utilisée comme refuge par les exilés de ce parti[réf. nécessaire].

Le , il est choisi comme chef par un comité de trois personnes du parti des Hameçons, dont son frère Walrave II de Brederode[3].

Le soulèvement[modifier | modifier le code]

Le 18 novembre, Frans de Brederode réussit à s'emparer de Rotterdam par surprise.

À partir de Rotterdam, il tente de s'emparer des villes environnantes : Schiedam, Delft, Gouda, Dordrecht et Schoonhoven, tout en pillent régulièrement la région de Rotterdam[réf. nécessaire].

Il reçoit l'aide d'un chef militaire expérimenté venu de Gueldre[4], Reynier van Broeckhuysen (nl), qui est un cousin plus âgé[réf. nécessaire].

Il réussit à prendre les villes de Woerden et Mont-Sainte-Gertrude.

Rotterdam au XVIe siècle par Cornelis Cornelisz de Schilder

La défaite et la répression[modifier | modifier le code]

En 1489, Jean III d'Egmont, stathouder (lieutenant gouverneur) de Hollande pour Maximilien, met le siège devant Rotterdam. La ville est obligée de capituler, mais Bréderode réussit à échapper à Jean d'Egmont. Plusieurs de ses partisans, dont le maire de Rotterdam[Qui ?], sont jugés à Delft, condamnés à mort et décapités en juillet 1489.

Réfugié dans les îles de Zélande avec une partie de ses troupes, Frans continue les pillages.

Le , il est grièvement blessé lors de la bataille de Brouwershaven. Capturé et enfermé dans la tour Puttox (Puttoxtoren) à Dordrecht, il est condamné à mort, mais il meurt de ses blessures en prison peu après.

Il ne laisse pas de descendance.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le Jonker Frans est rapidement[Quand ?] devenu un héros à Rotterdam.

Les guerres ont considérablement renforcé la position de Rotterdam par rapport aux villes environnantes. Par exemple, la ville voisine de Delft avait perdu tous ses navires et Gouda avait perdu la moitié de ses maisons. Grâce à Jonker Frans, Rotterdam est devenue une ville d'importance en Hollande.[réf. nécessaire]

La répression de cette révolte est tellement drastique qu'elle met fin au parti des Hameçons et à la guerre des Hameçons et des Cabillauds.

Hommages[modifier | modifier le code]

La ville de Rotterdam l'honore avec la rue Jonker Fransstraat.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les ducs de Bourgogne distinguaient dans leurs possessions les « Pays de par-deçà » (aux Pays-Bas) et les « Pays de per-delà » (duché de Bourgogne, comté de Bourgogne, Charolais, etc.
  2. Se trouvant à l'ouest de l'Escaut, frontière entre la Francie occidentale (> royaume de France) et la Francie médiane (> l'Empire) depuis le traité de Verdun (843). Le comté de Flandre, en 1488, relève encore du royaume de France, bien que dans l'État bourguignon, qui est un État féodal, un regroupement de fiefs.
  3. Qui fera ensuite défection vers le parti des Cabillauds
  4. Duché qui à cette date n'appartient pas aux ducs de Bourgogne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cornelis van Alkemade, Rotterdamsche heldendaden onder de stadvoogdij van den jongen heer Frans van Brederode, genaamt Jonker Fransen oorlog, Rotterdam, 1724.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]