Francisco de Villagra

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Francisco de Villagra Velázquez
Illustration.
Fonctions
Gouverneur du Chili

(1 an et 7 mois)
Monarque Charles Quint
Prédécesseur Pedro de Valdivia
Successeur Pedro de Valdivia
Gouverneur du Chili
de décembre 1553 à février 1555, avec Rodrigo de Quiroga López de Ulloa (es) et Francisco de Aguirre de Meneses

(3 ans et 4 mois)
Monarque Charles Quint, Philippe II
Prédécesseur Pedro de Valdivia
Successeur García Hurtado de Mendoza
Gouverneur du Chili

(2 ans)
Monarque Philippe II
Prédécesseur García Hurtado de Mendoza
Successeur Pedro de Villagra y Martínez (es)
Biographie
Date de naissance vers 1511
Lieu de naissance Santervás de Campos, Couronne de Castille (dans l'actuelle province de Valladolid, Castille-et-León, Drapeau de l'Espagne Espagne)
Date de décès
Lieu de décès Concepción, Vice-royauté du Pérou (dans l'actuel Drapeau du Chili Chili)
Père Álvaro de Sarría
Mère Ana Velázquez de Villagra
Religion Catholique

Francisco de Villagra Velázquez, né à Santervás de Campos, sous la couronne de Castille, en 1511 et mort à Concepción, dans l'actuel Chili, le 22 juillet 1563, est un conquistador espagnol qui fut trois fois gouverneur du Chili.

Avant son arrivée au Chili[modifier | modifier le code]

Né à Santervás de Campos, Francisco est le fils naturel du commandeur de Rubiales de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Alvaro de Sarría, et d'Ana Velázquez de Villagra : c'est pourquoi il prit le nom de sa mère. À son arrivée en Amérique, il alla au Pérou, où il chercha avec le capitaine Alonso de Mesa (es) à libérer Diego de Almagro, qui était alors prisonnier des frères Pizarro. Ce plan découvert, Francisco fut condamné à mort, mais Hernando Pizarro lui sauva la vie.

Conquête du Chili[modifier | modifier le code]

Villagra se rendit au Chili avec Pedro de Valdivia et participa à la conquête de ce territoire (en). Il assista à la fondation de Santiago de la Nueva Extremadura en 1541, occupa divers postes dans l'administration de la ville et fut appelé à défendre celle-ci contre l'attaque du cacique Michimalonco (en) en septembre la même année.

Premier gouvernement[modifier | modifier le code]

Quand il décida d'aller chercher des renforts au Pérou en 1548, Valdivia chargea Villagra du gouvernement intérimaire[1]. Au début de son mandat, Villagra découvrit une conspiration dirigée par Pedro Sánchez de la Hoz, qui avait déjà tenté à plusieurs reprises de s'emparer du gouvernement, mais à qui Valdivia avait pardonné en raison de l'influence possible de ce conspirateur à la cour. Villagra ne fut pas aussi clément et le condamna à la peine capitale sans même lui accorder le temps de se confesser. Cette mort allait causer des problèmes à Valdivia : on le jugea pour cette irrégularité et d'autres, mais il s'en sortit et obtint même le pouvoir de désignation du vice-roi comme gouverneur.

Deuxième gouvernement[modifier | modifier le code]

Gravure d'Alonso de Ovalle représentant Valdivia, Villagra et Alderete (1646)

Valdivia mourut dans la bataille de Tucapel (es) le 25 décembre 1553. Dans son testament, qu'on ne devait ouvrir qu'après sa mort, il nommait gouverneur du Chili Jerónimo de Alderete (es) en premier lieu, Francisco de Aguirre[2] en deuxième lieu et enfin Villagra. Alderete se trouvait en Espagne pour négocier la reconnaissance de la charge de Valdivia par le roi, et Aguirre travaillait à la conquête de Tucumán. Les villes du sud proclamèrent donc Villagra gouverneur.

Par contre, à Santiago, où on n'ouvrit pas le testament de Valdivia, on proclama Rodrigo de Quiroga (es) gouverneur.

Villagra tenta d'arrêter la rébellion autochtone dirigée par Lautaro. Cependant, le 26 février 1554, il subit une terrible défaite dans la bataille de Marigueñu (es), qui entraîna la mort de la moitié de ses soldats, ainsi que le dépeuplement et la destruction de Concepción.

Arrivé à Santiago pour régler sa situation, Villagra obligea Quiroga à laisser son commandement. Cependant, informé par son fils des événements et de sa désignation testamentaire, Aguirre revint au Chili, et les deux capitaines se combattirent. Villagra s'en sortit mieux, son rival ayant peu d'appui.

Entre-temps, la guerre d'Arauco se poursuivait, et Lautaro l'emporta à nouveau sur les Espagnols à Angol et dans la ville refondée de Concepción. Villagra marcha sur le sud et réussit avec ses hommes à s'introduire par surprise dans le campement mapuche, à tuer Lautaro et à vaincre les Araucans dans la bataille du Mataquito (es) le 1er avril 1557.

Exil à Lima[modifier | modifier le code]

Peinture de Pedro León Carmona représentant Francisco de Villagra (1873)

Pendant que Villagra triomphait à Peteroa, un nouveau gouverneur arriva : nommé par le vice-roi Andrés Hurtado de Mendoza, il n'était rien de moins que le fils de ce dernier, García Hurtado de Mendoza. L'une des premières mesures qu'il prit fut de faire prisonniers Aguirre et Villagra malgré la courtoisie dont ils firent preuve envers lui.

Selon la légende, en abordant le bateau qui allait les emmener au Pérou, Villagra dit à Aguirre :

« Mire vuestra merced, señor general, lo que son las cosas del mundo, que ayer no cabíamos los dos en un reino tan grande y que hoy nos hace don García caber en una tabla[3]. »

Envoyé à Lima pour être jugé pour ses gestes, Villagra obtint une sentence favorable et gagna la confiance de bien des gens qui voyaient dans son arrestation un acte arbitraire du fils du vice-roi.

Quelques années plus tard, Villagra fut nommé successeur d'Hurtado de Mendoza par le roi et commença à exercer sa fonction de gouverneur en 1561.

Dernier gouvernement et mort[modifier | modifier le code]

Son gouvernement débuta par un événement funeste : le bateau qui l'amena apporta la variole au Chili et provoqua une épidémie désastreuse à Valparaíso et à Santiago et un désastre encore plus grand parmi les Mapuches, qui perdirent de 20 à 25 % de leur population.

Au début de son mandat, Villarga réorganisa la réglementation du travail dans les mines et annula les encomiendas que García Hurtado de Mendoza avait octroyées à ses amis et compagnons, ce qui souleva de nouvelles protestations.

Villagra organisa une nouvelle expédition, mais tomba irrémédiablement malade et dut être transporté en civière aux champs de bataille. De plus, la mort de son fils Pedro de Villagra dans cette guerre empira son état mental et physique.

Villagra désigna son cousin Pedro de Villagra pour la poursuite de la campagne et lui donna plus tard le titre de gouverneur intérimaire grâce au pouvoir accordé par le vice-roi. Il mourut deux jours plus tard, le 22 juillet 1563, et fut enterré, comme il le souhaitait, dans la robe franciscaine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Pedro de Valdivia, Carta a sus apoderados en la corte, (lire en ligne) :

    « proveí por mi Teniente General al Capitán Francisco de Villagra y le dejé a la guardia de esta tierra para que la defendiese e sustentase en servicio de S. M. e paz e justicia, por cuanto yo iba a servir a S. M. a las provincias del Perú a ser contra Gonzalo Pizarro [Je fis du capitaine Francisco de Villagra mon lieutenant général et lui confiai la garde de cette terre pour qu'il la défendît et qu'il soutînt la paix et la justice au service de Sa Majesté, car j'allais servir celle-ci dans les provinces du Pérou pour combattre Gonzalo Pizarro] … »

  2. (es) Alonso de Góngora Marmolejo, Historia de Chile desde su descubrimiento hasta el año 1575 (lire en ligne), chap. XVI (« De las cosas que hizo Francisco de Villagra después que supo la muerte de Valdivia, y de cómo yéndola a castigar lo desbarataron los indios »).

    « Valdivia había nombrado en un testamento que hallaron cerrado a Francisco de Aguirre que gobernase después de sus días por virtud de una provisión que tenía de el audiencia de los Reyes para que pudiese nombrar a quien le pareciese hasta tanto que su majestad proveyese. [Dans un testament trouvé fermé, Valdivia avait nommé Francisco de Aguirre pour qu'il gouvernât à sa mort en vertu d'une disposition obtenue à l'audience royale pour qu'il pût nommer qui il voulait durant le bon plaisir de Sa Majesté.] »

  3. [Traduction] Regardez, mon général, comment va le monde : hier nous ne tenions pas tous deux dans un royaume si grand, et aujourd'hui, don García nous fait tenir sur une planche.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]