Françoise Mallet-Joris

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Françoise Mallet-Joris
Françoise Mallet-Joris en 1988.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
Bry-sur-MarneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Françoise Lilar
Pseudonyme
Françoise Mallet-JorisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Père
Mère
Fratrie
Marie Fredericq-Lilar (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Robert Amadou (à partir de )
Alain Joxe (à partir de )
Jacques Delfau (d) (de à )
Marie-Paule Belle (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie Goncourt (-)
Comité de lecture des éditions Gallimard (d) (-)
Académie royale de langue et de littérature françaises (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Prix Femina (1958)

Françoise Mallet-Joris, nom de plume de Françoise Lilar, née le à Anvers (Belgique) et morte le à Bry-sur-Marne (France)[1], est une femme de lettres belge et française de renom, membre de l'Académie Goncourt[2] de 1971 à sa démission en 2011[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

Fille du ministre belge Albert Lilar et de la femme de lettres Suzanne Lilar[2], Françoise Lilar publie à 16 ans sa première œuvre, Poème du dimanche[4]. Elle ne peut publier sous son nom, à 19 ans, un roman lesbien, Le Rempart des Béguines et choisit alors le pseudonyme de Mallet[5]. En 1950, elle y ajoute Joris pour garder une consonance belge.

Elle se fait connaître avec son roman Le Rempart des Béguines qui évoque une histoire d'amour lesbienne entre une jeune fille et la maîtresse de son père. L'ouvrage est adapté au cinéma en 1972 par le réalisateur Guy Casaril, avec lequel elle travaille au scénario. La suite de ce roman, La Chambre rouge, est adaptée au cinéma par le réalisateur belge Jean-Pierre Berckmans.

Elle a également été parolière et compagne de la chanteuse Marie-Paule Belle[6].

Elle a aussi écrit le livret d'un opéra resté inédit, Caryl Chessman, dont la musique est de José Berghmans.

Membre du comité du Prix Femina de 1969 à 1971, elle est élue à l'unanimité en novembre 1971 à l'Académie Goncourt où elle siège jusqu'à la démission qu'elle donne en 2011, pour des raisons de santé[3]. Femme d'influence du monde littéraire, elle s'attire la haine de Jean-Edern Hallier qui affirme avoir commandité un attentat contre son domicile en 1975, commis par Jack Thieuloy[7].

De 1993 à sa mort, Françoise Mallet-Joris est membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, où elle occupe le fauteuil de sa mère Suzanne Lilar, morte un an plus tôt.

Sa mort est annoncée le par Pierre Assouline[6].

« Françoise Mallet-Joris a eu une grande audience notamment chez les femmes mais pas seulement chez les femmes. Ce n'était pas qu'une romancière pour femmes, contrairement à ce que l'on a pu dire en raison de ses engagements féministes[6],[8]. »

— Pierre Assouline

Vie privée[modifier | modifier le code]

Françoise Mallet-Joris a été mariée trois fois, avec l'écrivain Robert Amadou, puis avec le sociologue Alain Joxe, enfin avec le peintre Jacques Delfau. Elle a eu quatre enfants, un fils de son premier mariage puis un fils et deux filles de son troisième. Elle a ensuite, de 1970 à 1981, été la compagne de la chanteuse Marie-Paule Belle dont elle était également la parolière : les deux femmes ne faisaient pas mystère de leur relation, ce qui était peu fréquent à l'époque[8],[9].

Hommage[modifier | modifier le code]

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • 1947 : Poèmes du dimanche, Bruxelles, Éditions des artistes ; publié sous son nom de naissance, Françoise Lilar
  • 1951 : Le Rempart des Béguines éditions Julliard, réédition Le Livre de poche, 1963 et Pocket, 1982
  • 1955 : La Chambre rouge, éditions Julliard, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1982
  • 1956 : Cordélia, nouvelles, éditions Julliard, réédition Pocket, 1984
  • 1956 : Les Mensonges, éditions Julliard, Prix des libraires, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1960 et Pocket, 1980
  • 1958 : L'Empire céleste, éditions Julliard, Prix Femina[6], réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1981
    Ouvrage dans lequel elle dépeint à de nombreuses reprises le poète Paul Coban et qui publie en réponse Au céleste empire.
  • 1961 : Les Personnages, roman, éditions Julliard, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1982
  • 1963 : Lettre à moi-même (essai), éditions Julliard
  • 1965 : Marie Mancini, Le premier amour de Louis XIV, biographie, éd. Julliard, prix Prince-Pierre-de-Monaco. Réédition en 2010, éd. Pygmalion-Flammarion.
  • 1966 : Les Signes et les Prodiges, éditions Grasset
  • 1968 : Trois âges de la nuit : histoires de sorcellerie, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1974
  • 1970 : La Maison de Papier, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1972
  • 1971 : Le Roi qui aimait trop les fleurs, jeunesse, Casterman
  • 1973 : Le Jeu du souterrain, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1976
  • 1973 : Les Feuilles mortes d’un bel été, éditions Grasset Jeunesse, 1973 (illustrations de Catherine Loeb)
  • 1975 : J'aurais voulu jouer de l'accordéon (essai), éditions Julliard
  • 1976 : Allegra, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1979
  • 1978 : La bicyclette, L'arbre des villes et l'arbre des champs, 45 tours livre-disque, Le Petit Ménestrel / Adès (ALB 156).
    Il s'agit de deux chantefables pour enfants qu'elle a écrites, qui sont chantées par Marie-Paule Belle et dont elle est la narratrice.
  • 1978 : Jeanne Guyon (biographie), éditions Flammarion, réédition Le Livre de poche, 1980
  • 1979 : Dickie-Roi, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1982
  • 1981 : Un chagrin d'amour et d'ailleurs, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1983
  • 1983 : Le Clin d'œil de l'ange, éditions Gallimard, réédition Folio-Gallimard, 1985
  • 1985 : Le Rire de Laura, éditions Gallimard, réédition Folio-Gallimard, 1986
  • 1988 : La Tristesse du cerf-volant, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1989
  • 1990 : Adriana Sposa, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1991
  • 1991 : Divine, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1992
  • 1993 : Les Larmes, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1995
  • 1997 : La Maison dont le chien est fou, éditions Flammarion-Plon, réédition Pocket, 1998
  • 1999 : Sept Démons dans la ville, éditions Plon, réédition Pocket, 2000
  • 2000 : La Double Confidence, éditions Plon, réédition Pocket, 2003
  • 2005 : Portrait d'un enfant non identifié, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 2006
  • 2007 : Ni vous sans moi, ni moi sans vous…, éditions Grasset, 2007
Adaptation

Références[modifier | modifier le code]

  1. « La romancière franco-belge Françoise Mallet-Joris est décédée », sur Le Soir, (consulté le ).
  2. a et b « Académie Goncourt - Les membres - », sur www.academie-goncourt.fr
  3. a et b « Prix Goncourt : une première sélection « très éclectique » », sur vousnousils.fr via Wikiwix (consulté le ).
  4. Susan Petit, Françoise Mallet-Joris, Rodopi, , 1–157 p. (ISBN 9789042012165, lire en ligne).
  5. Laure Murat, « Littérature lesbienne », dans Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, Larousse, (ISBN 2-03-505164-9 et 978-2-03-505164-6, OCLC 300482574)
  6. a b c et d « Mort de la romancière Françoise Mallet-Joris », sur Le Monde, (consulté le ).
  7. « M. Jean-Edern Hallier est condamné à quinze mois de prison pour émission de chèque sans provision. », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. a et b « La romancière Françoise Mallet-Joris est morte a 86 ans », sur BFM TV, (consulté le ).
  9. Marie-Paule Belle et rebelle, Le Point,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Livres de France, revue littéraire mensuelle no 2 : Françoise Mallet-Joris, février 1966, 32 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Fiche sur le site de l'Académie Goncourt
  • Denise Bourdet, Françoise Mallet, dans: Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957.

Bases de données et dictionnaires[modifier | modifier le code]