François de Villemontée

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François de Villemontée
Image illustrative de l’article François de Villemontée
Portrait du prélat ornant le tableau de l'Assomption au retable du maître-autel de l'église Notre-Dame de La Gouesnière.
Biographie
Naissance
Paris, France
Ordination sacerdotale date inconnue
Décès 16 ou 18 juillet 1670
Paris, France
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Évêque de Saint-Malo
Évêque de Saint-Malo
Autres fonctions
Fonction laïque
Intendant de Poitou, Angoumois, Saintonge, Aunis, ville et gouvernement de La Rochelle, Brouage et îles d’entre Loire et Garonne

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

François de Villemontée (né à Paris, le , mort à Paris en ), chevalier, seigneur de Montaiguillon et de Villenauxe, fut un évêque de Saint-Malo.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière civile[modifier | modifier le code]

Fils aîné de François, seigneur de Villemontée (en Poitou) et de Montaiguillon (en Brie), procureur du Roi au Châtelet, et de Jeanne de Verdun, il est baptisé dans a paroisse Sant-Merri à Paris. On ignore sa formation mais il est titulaire d'une licence in utroque jure. Bien que tonsuré en il devint conseiller au parlement de Paris le [1].

Le , il épousa Philippine de la Barre[1], issue d'une ancienne maison de Flandre et fille d'un « contrôleur des écuries du roi » et « payeur des rentes de l'Hôtel de Ville », dont il eut trois enfants[2].

Louis XIII le nomma, le , conseiller du roi, maître des requêtes ordinaires de son hôtel[3]. De à , Villemontée fut intendant de justice, police, finances et marine en Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois, relayant bon gré mal gré l'impitoyable politique du cardinal de Richelieu[4]. Le , il devint conseiller au Conseil d'État et privé[5].

En , pour récompense de ses bons et loyaux services, sa terre de Montaiguillon fut érigée en marquisat[5].

Ruiné, il était séparé de sa femme depuis [6]. Elle prononça en même temps que lui, le , des vœux de chasteté perpétuelle. Elle vécut dès lors aux Hospitalières de Paris, mais sans prononcer les autres vœux. Elle ne devint donc pas religieuse[7]. Villemontée se fit prêtre. On ignore à quelles dates il reçut les trois ordres majeurs[8].

L'influence de Le Tellier lui valut d'être désigné par Louis XIV évêque de Saint-Malo[9], le après le transfert à Chartres de Ferdinand de Neufville de Villeroy.

Épiscopat et décès[modifier | modifier le code]

Le Saint-Siège hésitant à confirmer un évêque marié, la bulle de nomination ne fut fulminée par le pape Alexandre VII que le [10]. François de Villemontée prit possession de son siège épiscopal le par procureur, et fut consacré le en l'église professe des Jésuites à Paris par Victor Le Bouthillier, archevêque de Tours, assisté de Denis de La Barde, évêque de Saint-Brieuc, et d'Henri-Marie de Laval de Boisdauphin, évêque de Léon[11].

Villemontée se distingua particulièrement dans la lutte contre le jansénisme. Le , il fut nommé par Alexandre VII comme un des neuf commissaires chargés du règlement de l'affaire des quatre évêques (Alet, Angers, Beauvais et Pamiers) qui refusaient de signer le formulaire condamnant cinq propositions de l'Augustinus[12].

Il fit venir à Saint-Malo les bénédictines de Saint-Maur en remplacement de bénédictins anglais[13] et procéda à la bénédiction de la nouvelle église de La Gouesnière où il est représenté au tableau du maître-autel.

Appelé à Paris pour les affaires de son évêché, il y mourut le ou le [14].

Famille[modifier | modifier le code]

De son mariage avec Philippine de la Barre naquirent :

  • Charles, capitaine d'une compagnie de chevau-légers, mort en [Note 1] ;
  • Marie, qui épousa le [15] Hercule, comte de Belloy, officier des gardes du duc d'Orléans ;
  • Anne-Françoise, née en , religieuse[16].

Armes[modifier | modifier le code]

D'azur au chef denché d'or, chargé d'un lion léopardé de sable, lampassé et armé de gueules.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Et non en , comme le disent les anciens éditeurs. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1041, note 10.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Antoine Adam, in Tallemant des Réaux, Historiettes, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1961, t. II, p. 1040, note 3.
  2. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1041, note 10.
  3. Frédéric Saulnier, « Un prélat du XVIIe siècle : François de Villemontée, évêque de Saint-Malo (1660-1670), sa femme et ses enfants, d'après des documents inédits », in Bulletins et Mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, Rennes, 1903, t. XXXII, p. 108. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1040, note 4.
  4. Frédéric Saulnier, op. cit., p. 109. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1040, note 5.
  5. a et b Frédéric Saulnier, op. cit., p. 110.
  6. Frédéric Saulnier, op. cit., p. 111. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1041, notes 13 et 1.
  7. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1041, note 1, et p. 1043, notes 7 et 8.
  8. Frédéric Saulnier, op. cit., p. 114. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1042, note 2.
  9. Tallemant des Réaux, op. cit., t. II, p. 166.
  10. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1042 et 1043, note 6.
  11. Frédéric Saulnier, op. cit., p. 118.
  12. Frédéric Saulnier, op. cit., p. 123.
  13. Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray, Paris, Haton, 1880-1886, t. I, p. 603 et 604, et t. III, p. 115 et 238.
  14. Frédéric Saulnier, op. cit., p. 125. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1043, note 8.
  15. Et non en . Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1041, note 10.
  16. Antoine Adam, op. cit., t. II, p. 1041, note 10, et p. 1043, note 8.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray et Paris, René Haton, 1880-1886, 6 vol. in-8° br., couv. impr. (disponible sur Gallica).
  • Louis-Marie Raison, Le Mouvement janséniste au diocèse de Saint-Malo, Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, Rennes, Plihon, 1930, in-8°, 121 p.
  • Frédéric Saulnier, Un prélat du XVIIe siècle : François de Villemontée, évêque de Saint-Malo (1660-1670), sa femme et ses enfants, d'après des documents inédits. Rennes : impr. de E. Prost, 1903. 8°, 34 p. (Extrait des Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine (tome 32).
  • François de Villemontée, Correspondance de François de Villemontée, intendant dans les provinces d'Aunis, Saintonge, Angoumois et Poitou, 1633-1648, publiée par Henri Renaud. Pons : impr. de N. Texier, 1880. 8°, XII-70 p. (Extrait des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, t. 7 et 8).
  • Tallemant des Réaux, Historiettes, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1961, t. II, p. 165 et 166.
  • (en) Joseph Bergin, The Making of French Episcopate (1589-1661), Yale University Press, 1996 (ISBN 978-0300067514) « Villemontée, François III de. St-Malo 1659-70 » p. 716-717.

Liens externes[modifier | modifier le code]