François de Clermont-Tonnerre (homme politique)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

François de Clermont-Tonnerre
Fonctions
Député français

(5 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 26 avril 1936
Circonscription Somme
Législature XVIe (Troisième République)
Groupe politique Agraire indépendant
Maire de Bertangles

(5 ans)
Biographie
Nom de naissance François Marie Amédée Joseph de Clermont-Tonnerre
Date de naissance
Lieu de naissance 8e arrondissement de Paris
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès 4e arrondissement de Paris
Parti politique PAPF
Résidence Somme

François de Clermont-Tonnerre, né le à Paris et mort le à Paris est un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et jeunesse[modifier | modifier le code]

Issu de la maison de Clermont-Tonnerre, l’une des plus grandes familles nobles du royaume de France remontant au XIe siècle, François Amédée Marie Joseph de Clermont-Tonnerre est le fils de Marie Amédée Henri Louis, comte de Clermont-Tonnerre né à Bertangles le et mort à Orvillers-Sorel le , marié à Paris le avec Jeanne Marie-Josèphe Thaïs de Kergorlay née le et morte à Paris le .

Il fait ses études à l’École Gerson puis au lycée Janson-de-Sailly, au lycée Henri-IV et enfin à la Sorbonne, avant d'entrer à l’École nationale des chartes, où il obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1932 grâce à une thèse intitulée Histoire technique de l'agriculture anglo-normande au XIIIe siècle[1]

À Josselin le , il épouse Charlotte Marie Auguste Herminie de Rohan-Chabot née à Paris le et morte à Bruxelles le , fille du duc et de la duchesse de Rohan[2], avec qui il a quatre enfants :

  • Louis François Amédée Marie de Clermont-Tonnerre, né à Paris le , mort le , marié à Paris le avec Yolande Marie Gabrielle Alix de Cressac de Soleuvre née à La Touche le  ; ils ont pour enfants :
    • Véronique Marie Amédée Gabrielle de Clermont-Tonnerre, née à Boulogne-Billancourt le , mariée à Bertangles le avec Laurent Henry-Guy né à Paris le ,
    • Sandrine Marie Amédée de Clermont-Tonnerre née à Boulogne-Billancourt le , mariée à Bertangles le avec Charles-Emmanuel Ferrand de la Conté né à Neuilly le ,
    • Stanislas Amédée Régis de Clermont-Tonnerre né à Paris le , marié à Paris le , religieusement le avec Alexa Marie Amélie Béatrice de La Rochefoucauld née à Paris le et a pour enfants Thaïs de Clermont-Tonnerre née le et Alix né le .
    • Caroline Marie Amédée Isabelle de Clermont-Tonnerre née à Paris le , mariée avec François Boer ;
  • Claude Marie Amédée Thérèse Gabrielle de Clermont-Tonnerre née à Bertangles le , mariée à Bertangles le , religieusement le avec André, vicomte de Spoelberch né à Londerzeel le  ;
  • Charles de Clermont-Tonnerre né à Bertangles le , mort le , marié à Esquelbecq le avec Elizabeth Morael morte le  ; ils ont deux enfants :
    • Jean-François de Clermont-Tonnerre né à Suire (Suisse), le , marié avec Marie-Laure Epuran ; ils ont un fils : Gaspard de Clermont-Tonnerre né à Genève le ,
    • Emmanuelle de Clermont-Tonnerre née à Paris le  ;
  • Thérèse de Clermont-Tonnerre née à Saanen le , mariée à Bertangles le avec Armand-Ghislain, comte de Maigret né à Paris le .

Il mène à cette époque une vie aventureuse de jeune homme riche : aviation, golf, archéologie en Syrie en 1932 et même une traversée du Sahara en avion de tourisme en 1933.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il se passionne ensuite pour l'agriculture. Exploitant agricole dans la Somme, il devient vice-président de l'Union des syndicats agricoles de la Somme, et secrétaire général de l'Association syndicale betteravière de la Somme. Il publie également en 1936 un Manifeste paysan.

Il est élu en 1935 maire de Bertangles où il est propriétaire du château de Bertangles, près de Villers-Bocage, dans la Somme. L'année suivante, il se porte candidat aux élections législatives sous les couleurs du Parti agraire et paysan français. Il est élu, au deuxième tour de scrutin, député de la troisième circonscription d'Amiens par 8 338 voix — contre 7 745 à M. Dujardin sur 16 828 votants — et s'inscrit au groupe agraire indépendant. Il n'a alors que 29 ans.

Rôle pendant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Mobilisé en 1939 dans l'armée de l'air tout en demeurant député, il est promu capitaine en [3].

Le , il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Peu après, il s'engage activement dans la Résistance sous le pseudonyme de François Tallard, nom d'emprunt qu'il conserve après la guerre pour signer articles et tribunes dans diverses publications.

Au début de l'Occupation, François de Clermont-Tonnerre a connaissance de l'intention des Allemands d'annexer le Nord de la France et la Picardie. Il en informe le gouvernement de Vichy mais la politique de ce dernier le conduit à rallier l'Afrique du Nord. Déchu de son mandat parlementaire puis révoqué de ses fonctions de maire en [4], il est condamné à mort par contumace.

Adjoint au commandant du débarquement allié en Afrique du Nord, il devient chef d'état-major du général Giraud tout en étant éditorialiste à La Dépêche algérienne[5].

Il prend part à la campagne de Tunisie et effectue trois missions aériennes sur Berlin.

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Après la Libération, son comportement lui vaut le grade de chevalier de la Légion d'honneur et d'être relevé, par la décision du Jury d'honneur en date du , de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du accordant les pleins-pouvoirs à Pétain[6].

Réélu maire de Bertangles en 1945, alors qu'il est inéligible[7], 1947 et 1953, Il tente, à plusieurs reprises, de retrouver un mandat parlementaire, sans succès. Il se présente au Conseil de la République dans la Somme aux élections de 1948 et de 1952, aux élections législatives du à Constantine (Algérie) et enfin à celles du où, dans la Somme il obtient 9 420 voix à titre personnel alors qu'en moyenne sa liste en recueille 6 900 soit 2,8 % des suffrages exprimés. En 1948 et 1951, il était candidat du parti gaulliste, le Rassemblement du peuple français (RPF)[8].

François de Clermont-Tonnerre gère ses terres et administre différentes sociétés. Il se consacre aussi à l'édition et au journalisme. Il a été le codirecteur de l’hebdomadaire Le Monde illustré (1945-48). Directeur politique et éditorialiste d'un petit périodique de province (l'hebdomadaire L'Authie-journal, à Doullens) dans les années 1960, il est vice-président d'une agence de presse, l'Agence coopérative interrégionale de presse (ACIP)[9], liée au Centre d'études politiques et civiques dont il est proche[10] et dont il devient au début des années 1970 l'un des vice-présidents[11].

Ce catholique pratiquant est le cofondateur en avec le professeur Marois de l'Institut international de la vie[12] et son vice-président[13]. C'est un organisme scientifique regroupant des prix Nobel, créé en 1960 dans le contexte de réflexions sur la bombe atomique, qui avive les craintes du mauvais usage des découvertes scientifiques[14].

Enfin, il préside en 1963 le comité français de la Fondation des anciens combattants du monde, fondée en 1957 à Luxembourg et à Paris en 1959 pour sa branche française[15].

En 1975 est publié à Genève aux éditions Farnot un recueil de textes qui traite notamment d'archéologie africaine.

Il meurt le à Paris, à l'âge de 73 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Base de données des thèses de l'École des chartes
  2. Comoedia,
  3. Le Progrès de la Somme, , Le Progrès de la Somme, , Journal officiel de la République française,
  4. Journal officiel,
  5. La France nouvelle, , France, , France,
  6. Journal officiel,
  7. France-Soir, , L'Aurore,
  8. La Croix, , Ibid.,
  9. Le Monde,
  10. Les Cahiers du CEPEC, no 37
  11. Les Cahiers du CEPEC, no 43, 1972 (58e dîner-débat de , consacré à l’Institut de la vie, et à la question écologique, avec Édouard Bonnefous)
  12. Le Monde,
  13. Ou secrétaire général selon le Who's who.
  14. cf. Maurice Marois, La légende des millénaires, L’Age d’homme, 1992 et le site mauricemarois.fr, avec une lettre de Clermont-Tonnerre, « Bilan d’étape, onze ans plus tard », 31-1-1971: Lire en ligne
  15. Institut de la vie, Documents pour l'histoire, Volume 1, Éditions Rive Droite, 1997

Sources[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]