François d'Orléans (1935-1960)

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François d'Orléans
Fonctions militaires
Grade militaire Sous-lieutenant
Conflit Guerre d'Algérie
Biographie
Titulature duc d'Orléans (à titre posthume)
Dynastie maison d’Orléans
Distinctions Mort pour la France
Chevalier de la Légion d'honneur (à titre posthume)
Croix de la Valeur militaire (avec palme)
Croix du combattant
Nom de naissance François Gaston Michel Marie d’Orléans
Naissance
Woluwe-Saint-Pierre, en Belgique
Décès (à 25 ans)
Imzouagh (Iferhounène), en Algérie
Sépulture Chapelle royale de Dreux
Père Henri d'Orléans, comte de Paris
Mère Isabelle d'Orléans et Bragance
Conjoint aucun
Enfants aucun

Description de l'image Coat of Arms of Prince Jacques, Duke of Orléans.svg.

François Gaston Michel Marie d’Orléans, né au manoir d'Anjou à Woluwe-Saint-Pierre en Belgique, le et mort pour la France à Imzouagh (Iferhounène), en Algérie, le est un militaire français. Descendant du roi Louis-Philippe Ier, il reçoit de son père à titre posthume le titre de courtoisie de duc d’Orléans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et scolarité[modifier | modifier le code]

Né au manoir d'Anjou à Woluwe-Saint-Pierre, le , François d'Orléans est le quatrième des onze enfants et le deuxième fils d'Henri d'Orléans, comte de Paris et prétendant au trône de France, et de son épouse, Isabelle d'Orléans-Bragance[1]. Ondoyé à la naissance, il est baptisé dans l'intimité au manoir d'Anjou le par l'abbé Louis Charles de Dartein, jadis précepteur du comte de Paris, en présence du grand-père du nouveau-né le duc de Guise[2]. Son parrain est le prince Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance, son oncle maternel et sa marraine est la princesse Françoise d'Orléans, sa tante paternelle[3],[2].

Son père ne pouvant vivre en France du fait de la loi d'exil de 1886, François d'Orléans passe les premières années de sa vie en Belgique (jusqu'en 1940), au Maroc, en Espagne et au Portugal. En 1947, il accompagne son frère Henri, autorisé par dérogation à effectuer ses études à Bordeaux, et visite la France pour la première fois[4]. C'est seulement au début des années 1950, à la suite de l'abrogation de la loi d'exil, qu'il s'installe en France avec sa famille. Il effectue son année de seconde (1952-1953) à l'institut Saint-Paul de Cherbourg, rue Amiral-Courbet. Il devient ensuite pensionnaire au collège des Oratoriens de Pontoise où il obtient son baccalauréat avant de poursuivre ses études à l'institut agricole de Beauvais d'où il sort avec un diplôme d'ingénieur agronome en 1958.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Après avoir été incorporé en à Mont-de-Marsan où il effectue ses classes, il est transféré à Pau et à Bordeaux pour suivre des stages parachutistes. En , il entre à l'École d’officiers de Cherchell en Algérie d'où il sort aspirant en août de la même année. Il rejoint alors les rangs du 7e bataillon de chasseurs alpins, unité créée par son ancêtre Ferdinand-Philippe d'Orléans.

Promu sous-lieutenant, il participe à de nombreux combats ce qui lui vaut, le , une citation à l'ordre de la brigade avec attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze[1]. En , il rentre en France pour effectuer un stage à École militaire de haute montagne à Chamonix puis il regagne l'Algérie. Quelques jours plus tard, le , il est tué dans le secteur du village d'Imzouagh (Iferhounène) alors qu'il cherchait à porter secours à l'un de ses harkis blessé, au cours d'un combat engagé à la suite de la découverte d'importantes caches d'armes.

Déclaré Mort pour la France[5],[1], il est décoré le , chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume par un décret du général de Gaulle, alors président de la République[1],[6].

Le , son père lui donne à titre posthume le titre de courtoisie de duc d'Orléans[1],[6].

Après des obsèques, deux jours après sa mort, à l'hôpital Maillot à Alger, en présence de Paul Delouvrier, délégué général du gouvernement français en Algérie[7], son corps rejoint ceux de ses ancêtres en la Chapelle royale de Dreux, le [1].

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Le général de Gaulle écrira : « Le sacrifice du jeune prince François, mort glorieusement pour la France, ajoute un service exemplaire à tous ceux que sa race a rendus à la patrie et qui sont la trame de notre histoire »[8].
  • Le 8 février 1961, la 101e promotion de l'école militaire d'infanterie de Cherchell a été baptisée « Promotion Sous-lieutenant François d’Orléans »[9].

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier de la Légion d'Honneur
À titre posthume
Croix de la Valeur militaire
Avec une palme
Croix du combattant

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Van Kerrebrouck 1987, p. 569.
  2. a et b Rédaction, « Le baptême du prince François, quatrième enfant du comte de Paris », Le Vingtième Siècle, vol. 41, no 238,‎ , p. 3.
  3. « Les parrains et marraines des enfants du comte et de la comtesse de Paris », sur noblesseetroyautes.com, (consulté le ).
  4. Joseph Valynseele, Les prétendants aux trônes d'Europe, , 459 p., p. 212-213.
  5. Sa fiche d'enregistrement de Mort pour la France sur le site du ministère de la Défense
  6. a et b Énache 1999, p. 668-9.
  7. Les cérémonies à Alger sur le site de l'INA
  8. Stéphane Giocanti, Pierre Boutang, Flammarion, , 479 p. (ISBN 978-2-08-138714-0, lire en ligne)
  9. Baptême de la Promotion Sous-lieutenant François d’Orléans

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Citation du 15 mars 1960 à l'ordre de la brigade

« Chef de section ardent et dynamique au combat. Vient de se distinguer à plusieurs reprises par son courage et son sang-froid au cours d'accrochages successifs en Grand Kabylie. [...] Au cours de ces actions, a mis quatre rebelles hors de combat, récupérant quatre armes, des grenades, des munitions, des documents et détruisant plusieurs caches et des refuges importants »

Citation du 11 octobre 1960 à l'ordre de l'armée

« Jeune officier animé du plus haut idéal et accomplissant avec simplicité les missions les plus difficiles. A remarquablement réussi comme chef de poste dans les villages kabyles qu'il a grandement contribué à pacifier par le rayonnement de sa personnalité. [...] Le 11 octobre, a trouvé une mort glorieuse au village Imzouagh près de Iferhounène en conduisant une manœuvre hardie pour mettre hors de combat cinq rebelles armés dans un abri signalé par l'un de ses harkis »

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
  • Philippe de Montjouvent, Le Comte de Paris et sa descendance, Paris, Éditions du Chaney, , 480 p. (ISBN 978-2913211001)
  • Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste Maison de France : La Maison de Bourbon, vol. IV, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, , 795 p. (ISBN 978-2-9501509-1-2).
  • Isabelle d'Orléans, Tout m'est bonheur, t. 1, Paris, Éditions Robert Laffont, , 440 p. (ISBN 2-221-00107-9).
  • Isabelle d'Orléans, Tout m'est bonheur, les chemins creux, t. 2, Éditions Robert Laffont, (ISBN 2-221-00834-0).
  • Jacques d'Orléans, Les ténébreuses affaires du comte de Paris, Paris, Éditions Albin Michel, , 228 p. (ISBN 2-226-11081-X).
  • Georges Poisson, Les Orléans, une famille en quête d'un trône, Paris, Perrin, , 406 p. (ISBN 2-262-01583-X).
  • Arnaud de Vial, Ceux de Cherchell, Le Puy-en-Velay, Jeanne d'Arc, , 124 p. (ISBN 978-2-911794-83-4 et 2-911794-83-4).
  • Arnaud de Vial, De Cherchell aux djebels, Le Puy-en-Velay, Jeanne d'Arc, , 288 p. (ISBN 978-2-36262-010-2).
  • SLT de Carné, SLT Jacob, Historique du 7e BCA : Édition 1994, E.I.A.T n°4, .
  • Collectif d'auteurs, Le 7e Bataillon de Chasseurs Alpins, Paris, Pierre de Taillac, , 271 p. (ISBN 978-2-36445-054-7).