François Fournier-Sarlovèze

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François Louis Fournier-Sarlovèze
François Fournier-Sarlovèze
Le général comte Fournier-Sarlovèze, Antoine-Jean Gros, Musée du Louvre

Surnom El Demonio
Naissance
Sarlat (Dordogne)
Décès (à 54 ans)
Paris
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 17911827
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Eylau
Guttstadt
Friedland
Fuentes de Oñoro
Bérézina
Leipzig
Distinctions Comte Sarlovèze en 1819
Autres fonctions Inspecteur général de la cavalerie

François Louis, comte Fournier-Sarlovèze, né à Sarlat, le et mort à Paris le , est un général d'Empire français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Fils d'un père cabaretier, François Fournier reçoit d'abord une solide instruction (il parle latin et est bon chanteur) auprès des moines de sa ville natale et devient clerc de procureur[1]. Bel homme aux yeux bleus en 1791, il vient à Paris, s'engage et dès l'année suivante, il est sous-lieutenant au 9e régiment de dragons[2].

Affecté à l'armée des Alpes en 1792-1793, il se fait remarquer par des prises de position jacobines outrées, ce qui lui vaut d'être destitué après la mort de Maximilien Robespierre et même emprisonné à Lyon. Il parvient à s'évader et il est réintégré dans l'armée du Nord, puis dans celle de Sambre-et-Meuse. De nouveau destitué pour indélicatesses financières et absence illégale, il est réintégré et devient l'aide de camp d'Augereau. Mêlé à la curieuse affaire Donnadieu et suspecté de complot contre le Premier consul, Fournier est arrêté en , emprisonné au Temple, puis envoyé en résidence surveillée à Périgueux.

Sous l'Empire[modifier | modifier le code]

En , il est réintégré pour commander les 600 hommes de l'expédition du contre-amiral Charles René Magon de Médine en Martinique, mais revient en France sans avoir débarqué. Protégé par Lasalle qui trouve en Fournier un bon alter ego prêt à toutes les frasques, il devient chef d'état-major de ce dernier et se distingue en 1807, dans plusieurs charges de cavalerie, à la Bataille d'Eylau le , à Guttstadt et à Friedland le . En récompense de ces faits d'armes, il est promu au grade de général de brigade le . Le cavalier est ensuite envoyé en Espagne et, entre les 18 et , il parvient à défendre la ville de Lugo avec 1 500 hommes contre 20 000 assiégeants. Il se signale encore une fois par un coup de colère en accueillant à coups de sabre un aide de camp placé auprès de lui par le ministre de la Guerre, ce qui lui vaut d'être mis en disponibilité[3]. Il y repart cependant avec le 9e corps de l'armée d'Espagne sous Drouet d'Erlon et s'illustre encore dans des opérations de lutte antiguérilla et par sa charge du , à Fuentes de Oñoro où, avec sa brigade (deux escadrons), il enfonce et sabre trois carrés de fantassins anglais.

Au cours de la campagne de Russie, il commande la 31e brigade de cavalerie légère composée de hussards badois, de chevau-légers hessois et de Westphaliens et charge à la bataille de Smolensk. Promu général de division le , il se distingue quelques jours plus tard à la bataille de la Bérézina en écrasant 5 000 cavaliers russes en trois charges menées avec 800 chasseurs hessois et badois au prix de 500 d'entre eux. Fournier sert en 1813, à la bataille de Gross Beeren et à Leipzig. Il se rend volontairement à Mayence. Il est créé baron d'Empire, mais il est destitué le suivant, à la suite d'une altercation verbale avec Napoléon Ier.[réf. nécessaire]

Restauration[modifier | modifier le code]

Louis XVIII le rétablit dans son grade lors de la Première Restauration (1814) et Fournier ne sert pas pendant les Cent-Jours. En 1819, Louis XVIII lui décerne le titre de comte[4]. Il lui donne également la croix de chevalier de Saint-Louis, lui permet d'ajouter le patronyme de Sarlovèze à son nom et le nomme inspecteur général de la cavalerie[3]. Le général comte François Louis Fournier-Sarlovèze prend également part à l'élaboration du nouveau Code militaire. Il meurt sans descendance à Paris, le .

Surnommé « El Demonio » (le Démon) par les guérilleros espagnols, tant pour sa brutalité que pour son efficacité redoutable dans les opérations de lutte antiguérilla, il est l'un des rares personnages d'origine roturière à avoir été distingué par deux titres nobiliaires, l'un conféré par l'Empereur, l'autre par le roi de France.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes du baron François Louis Fournier-Sarlovèse et de l'Empire

Écartelé le premier d'argent à la salamandre de sable sur des flammes de gueules, le deuxième des barons militaires, le troisième d'or à la pelisse de hussard d'azur, le quatrième d'azur à un étendard d'or déployé.

Dans les romans et au cinéma[modifier | modifier le code]

Ses duels inspirèrent le roman de Joseph Conrad Le Duel adapté au cinéma par Ridley Scott sous le titre Les Duellistes. Son adversaire a souvent été identifié comme le général Dupont.

Famille[modifier | modifier le code]

  • Jean-Raymond Fournier (1728-1788), négociant, marié avec Marie-Jeanne Borne (1743-1818). Sept enfants :
    • Alphonse François Fournier (1772-1848), baron de l'Empire, colonel de hussards, marié avec Elisa von Goebel (†1872).
      • Alphonse baron Fournier (1803-1875)
      • Charlotte Fournier (†1847)
    • Nicolas François (ou François Louis ) Fournier-Sarlovèze (1772 -1827).
    • David Joseph Fournier (1775-1799), capitaine de hussards tué à la bataille de Zurich .
    • Aimé Raymond Fournier (1780-1852), marié à N... Jaladon.
      • Achille Fournier (1807-1872), président du tribunal de Montluçon, marié avec Pauline Touttée de Champgaraud
    • Jeanne Fournier mariée à Thomas Rousse.
    • Jean-Baptiste Fournier.
    • Antoinette Fournier mariée en 1812 avec André Marie Hollier de La Gorce (1788-1822), ancien aide de camp de François Fournier-Sarlovèze.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Capelle et Demory 2008, p. 243
  2. Capelle et Demory 2008, p. 244
  3. a et b Capelle et Demory 2008, p. 245
  4. Delpech-Laborie 1969, p. 169
  5. Registres de lettres patentes de collation de titres et d'armoiries et armorial PLEADE

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]