François Gaschon

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François Gaschon
Image illustrative de l’article François Gaschon
portrait du père François Gaschon
Vénérable
Naissance
Auzelles
Décès  
Ambert
Nationalité Française
Vénéré à Ambert, chapelle de l'hôpital
Béatification en cours

François Gaschon ou le père Gaschon, né le 30 août 1732 à Auzelles, dans le Puy-de-Dôme et mort à Ambert le 28 novembre 1815 est un prêtre missionnaire d’Auvergne reconnu vénérable en avril 1998 par l’Église catholique.

Tombe du Père Gaschon

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

François Gaschon naît le à la Molette, un hameau du village d’Auzelles. Il est le troisième d’une fratrie de neuf enfants dans une famille exerçant les métiers de paysan et de marchand étaminier.

Études[modifier | modifier le code]

En 1745, son père l’envoie au collège des Jésuites de Billom, premier collège fondé en France par les Jésuites en 1556 et qui garde le souvenir de saint Jean-François Régis, enseignant à Billom de 1619 à 1622. C’est pour cette raison que, lors de sa confirmation, il voudra prendre le prénom de Jean-François.

En 1749, François part à Clermont terminer ses études et commencer sa formation théologique. Le , il entre au grand séminaire tenu par la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice ; il est ordonné prêtre le par Mgr François-Marie Le Maistre de La Garlaye, évêque de Clermont.

Il est durant quelque temps vicaire à Saint-Amant-Roche-Savine ; puis il part à l’université de Toulouse en 1758, où il est reçu bachelier en droit canonique le . À son retour, il est nommé vicaire à Olliergues où il reste de 1761 à 1765. C’est durant cette période que les Jésuites sont chassés de France.

Missionnaire[modifier | modifier le code]

En 1766, il demande son admission chez les Missionnaires de Notre-Dame de l’Hermitage près de Noirétable, un institut diocésain dédié aux missions paroissiales, car le jeune prêtre recherche, avant tout, cet apostolat auprès du peuple des campagnes. Il est reçu définitivement le , et allie une vie de prière et de pénitence à un don de prédicateur.

Réfractaire en Livradois Forez[modifier | modifier le code]

En 1789, lorsque éclate la Révolution Française, le Père Gaschon a 57 ans. Étant une communauté de prêtres séculiers et non une congrégation religieuse, les missionnaires ne sont pas concernés par la suppression des ordres religieux du . Mais le refus de la constitution civile du clergé du , le décret contre les prêtres réfractaires du , la loi du qui ordonne la déportation de tout réfractaire et celle du qui ordonne que les prêtres réfractaires quittent la France dans un délai de 15 jours obligent les prêtres à se cacher ou à s’exiler.  

Beaucoup de prêtres quittent la France. Le père Gaschon décide d’y rester et de retourner dans le Livradois. Pendant cinq ans, il y exerce son ministère, envers et contre tout. Grâce à des amis, il dispose de plusieurs cachettes, y compris à Ambert où le conventionnel Étienne-Christophe Maignet semble l’avoir protégé. Cela permet au Père Gaschon d’échapper, de façon parfois quasi-miraculeuse, à toutes les recherches. Il aura ainsi tenu dans toute la région le rôle avéré d’un artisan de paix évangélique.

Avec la chute de Robespierre, en , le calme revient, et le , l’État proclame la liberté des cultes. Puis les élections législatives du 21 mars et amènent les royalistes au pouvoir, qui abrogent les dernières lois contre les réfractaires. Mais le Coup d’État du 18 fructidor an V () fait que le gouvernement prend de nouvelles mesures contre les réfractaires qui doivent à nouveau quitter leur ministère. Le Père Gaschon est assigné à résidence à Olliergues le .

Le (26 messidor an IX), le concordat est signé entre Joseph Bonaparte, frère du premier consul et le cardinal Consalvi, secrétaire d’État du pape Pie VII. Il est ratifié par ce dernier le 15 août 1801 par la bulle Ecclesia Christi5 et permet le retour à une situation religieuse normale. Jean-François Périer, évêque constitutionnel, démissionne le 12 octobre (il est nommé évêque d’Avignon l’année suivante). Il est remplacé le 20 juin 1802 par Charles-Antoine-Henri Du Valk de Dampierre.

Aumônier à Ambert[modifier | modifier le code]

À cette époque, le Père Gaschon se trouve toujours à Olliergues lorsque l’abbé de Rostaing, nouveau curé d’Ambert, fait appel à lui pour l’aider. C’est ainsi qu’à 72 ans, il arrive à Ambert. Il se consacre, chaque année, au catéchisme d’une centaine d’enfants qu’il prépare à la première communion. Il est auprès de ces enfants un véritable apôtre de l’Eucharistie, sachant leur parler avec la même ferveur du Sacré-Cœur de Jésus. Son zèle continue à s’exprimer à travers ses prédications ; sa parole fait toujours une impression profonde sur les auditeurs. Il a un vrai charisme de prophétie : il exhorte l’un à assister à la Sainte Messe, l’autre à la confession lorsqu’il pressent que son heure approche.

La puissance de ses forces morales venait suppléer à l’affaiblissement de ses forces physiques. Elle lui permettait de continuer à parcourir le territoire de la paroisse, afin d’apporter le réconfort des sacrements de l’église, et de rester à l’écoute des familles les plus humbles.

Le 12 août 1804, deux sœurs, Jeanne-Marie et Marguerite Dorat, originaires de Craponne-sur-Arzon prennent en charge l’hospice d’Ambert (ancien couvent des Frères mineurs récollets). Elles sont bientôt rejointes par deux compagnes, et recevront le voile en 1816 dans la congrégation de Saint-Joseph du Bon-Pasteur de Clermont. Bien que les bâtiments soient très délabrés, elles accueillent les malades, les personnes âgées, les handicapés physiques et mentaux ainsi que de nombreux enfants abandonnés.

En novembre 1806, le Père Gaschon s’installe à l’hôpital, comme aumônier sans titre – et donc sans rétribution – au service des plus pauvres. Il loge dans une chambre dont il tient à payer le loyer. Tous les jours, il célèbre la messe dans la chapelle au sol de terre battue, fait une instruction religieuse et une lecture pieuse, visite les malades, se promène avec les convalescents et assiste les mourants.

Derniers jours et obsèques[modifier | modifier le code]

Mais au matin du 27 novembre 1815, il a un malaise au moment de dire la messe ; il demande alors à recevoir les derniers sacrements. Au soir, avant de rendre son dernier soupir, il adresse ses dernières paroles aux sœurs : « Je n’ai pas pu faire du bien à cette maison de mon vivant, mais je tâcherai de lui en faire après ma mort. Pour vous, ne cessez jamais d’espérer en Celui qui ne manque point en ses promesses ». Le Père Jean-François Gaschon décède le 28 novembre 1815

dans sa 84ème année. Selon la tradition rapportée au procès diocésain, plusieurs religieuses entendirent une musique céleste au moment de sa mort, et virent sur sa poitrine le dessin du Cœur Sacré de Jésus. Une foule immense se presse à ses obsèques. Sa réputation de sainteté ne fait que croître, au point d’attirer l’attention de l’évêque et des autorités civiles, jusqu’au Ministre de l’Intérieur.

Le bon Père repose depuis en paix dans la chapelle de l’hôpital.

Cause du Père Gaschon[modifier | modifier le code]

Héroïcité des vertus[modifier | modifier le code]

C’est en 1924 que l’évêque de Clermont, Mgr François Marnas, décide d’ouvrir la procédure de béatification. Elle se continue à Rome, mais est interrompue par la guerre. Ce n’est qu’en 1986 qu’elle sera reprise par Mgr Jean Dardel.

Une première étape est franchie, lorsque le Père Gaschon, par ses vertus vécues de façon héroïque, est reconnu vénérable par Jean-Paul II le 6 avril 1998.

Procès en béatification[modifier | modifier le code]

Sa cause en béatification continue à Rome, avec l’étude d’une guérison présumée miraculeuse, qui, si elle est reconnue, pourrait ouvrir la voie à sa béatification.

Hommages et pèlerinage[modifier | modifier le code]

Aujourd’hui, de nombreux pèlerins continuent de venir sur sa tombe dans la chapelle de l’hôpital dite chapelle du père Gaschon, pour demander une guérison, la résolution d’un conflit, d’un problème immobilier,… Bien souvent aussi, ils viennent remercier pour les grâces reçues par son intercession.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dom Bruno Samson, Témoin ardent du Cœur de Jésus, Flavigny-sur-Ozerain, Traditions Monastiques, , 304 p. (ISBN 978-2-8781-0116-4)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]