François Gamain
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François Gamain, né à Versailles le rue de la Paroisse-Notre-Dame et mort le à Versailles au n° 28 de la rue Homère (aujourd'hui 8 rue de Maurepas), est un entrepreneur de serrurerie français qui joua un rôle dans la Révolution française.
Biographie
[modifier | modifier le code]François Gamain est le fils de Nicolas Gamain, entrepreneur et serrurier des bâtiments du roi, et de Françoise Savaste. Il apprend son métier en travaillant avec son père et ses oncles à l’entretien des bâtiments du domaine royal, qui emploie une nombreuse main-d’œuvre. Au cours de ses interventions au château de Versailles, il a l’occasion de rencontrer Louis XVI qui montre un vif intérêt pour tous les travaux de mécanique de précision et notamment ceux que demande la réalisation de serrures de sûreté ou à secret. Quand Louis XV, installe ses petits cabinets de mécanique, de physique et de menuiserie aux derniers étages de la cour des cerfs, il fait appel à l’expérience du père de François, Nicolas Gamain, pour lui enseigner cet art de la mécanique de précision[1].
Dans l'après-midi du , le ministre Roland remet à la Convention nationale un ensemble de documents trouvés le matin même dans une armoire de fer, cachée derrière des lambris dans un corridor des appartements de Louis XVI, au château des Tuileries. Cette découverte fait suite à la révélation que François Gamain a faite à Heurtier, collaborateur direct de Roland, d’avoir fabriqué et installé sur l'ordre du roi, cette armoire de fer au mois de mai 1792[2]. dans le couloir qui relie les appartements du roi à ceux du dauphin. Cette révélation a constitué une pièce maîtresse dans le dossier d'accusation du procès de Louis XVI qui l'enverra à l'échafaud.
Grâce à sa révélation de l'armoire de fer, Gamain a été nommé le officier municipal, mais le , le représentant du peuple Joseph Augustin Crassous, envoyé en mission en Seine-et-Oise, destitue la municipalité de Versailles. Gamain ayant perdu sa fonction municipale, craignant d’être inquiété par le tribunal révolutionnaire et n'ayant ni emploi ni pension, adresse une pétition à la Convention le 8 floréal an II () afin d'obtenir une aide financière, il prétend que Louis XVI a voulu l'éliminer en lui faisant boire un verre de vin empoisonné.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses comités des secours publics et de liquidation, décrète que François Gamain, empoisonné par Louis Capet, le , jouira d'une pension annuelle et viagère d'un montant de 1 200 livres, à compter du jour de son empoisonnement.
Gamain ne profita pas longtemps de sa pension puisqu'il mourut le 18 floréal an III () à 43 ans, dans sa maison de Versailles au 38 de la rue Homère (actuellement rue de Maurepas) probablement des suites d'une affection stomacale.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Joseph Adrien Le Roi, op. cit..
- Joseph Adrien Le Roi avance la période de mai 1791, avant sa fuite et son interception à Varennes, op. cit..
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Dominique Bourzat, Une dynastie de serruriers à la cour de Versailles : Les Gamain, Paris, L'Harmattan, , 122 p. (ISBN 978-2-343-08486-2), « François Gamain », p. 53–90
- Jacques Levron, Les inconnus de Versailles : Les coulisses de la cour, Paris, Perrin, (1re éd. 1968), 338 p. (ISBN 978-2-262-03025-4), chap. XVIII (« François Gamain, serrurier de Louis XVI »), p. 305–320
- Jean-Dominique Bourzat, Les après-midi de Louis XVI, Paris, La Compagnie littéraire, , 227 p. (ISBN 978-2-87683-193-3, lire en ligne), « Le serrurier », p. 29–59
- Joseph Adrien Le Roi, « Louis XVI et le serrurier Gamain », Revue des questions historiques, Paris, Victor Palmé, , p. 218–238 (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :