Victor Grignard

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Victor Grignard
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Faculté des Sciences de Lyon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Conjoint
Augustine Marie Boulant (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Renommé pour
Recherche sur les organomagnésiens mixtes, aujourd'hui appelés réactifs de Grignard
Vue de la sépulture.

François Auguste Victor Grignard ( à Cherbourg[1], France - à Lyon, France) est un chimiste français, lauréat avec Paul Sabatier du prix Nobel de chimie en 1912[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d’un ouvrier de l’arsenal de Cherbourg, il intègre en 1889[3] l'École normale d'enseignement secondaire spéciale de Cluny avant de rejoindre, pour finir ses études à la fermeture de cette dernière, la Faculté des sciences de l'université de Lyon[4]. Il soumet sa thèse intitulée Sur les Combinaisons organomagnésiennes mixtes sous la direction de Philippe Barbier et devient docteur ès sciences en 1901. Il travaille ensuite un temps à la Faculté des sciences de l'université de Besançon mais reviendra à l'université de Lyon comme maître de conférence[5].

À partir de 1909, il est nommé professeur à l’université de Nancy où il poursuit ses recherches. Il est également professeur à l'École nationale supérieure des industries chimiques (ENSIC). En 1912, il obtient conjointement à Paul Sabatier, le prix Nobel de chimie « pour la découverte du réactif dit « de Grignard », qui a récemment permis de grandes avancées en chimie organique[6]. »

Durant la Première Guerre mondiale, il est d’abord affecté à la surveillance des voies ferrées avant de participer aux recherches sur les gaz de combat et les explosifs.

Après la guerre il retourne à Nancy, puis en 1919 il succède à Philippe Barbier à la tête de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon[7]. Il devient doyen de la Faculté des sciences de l'université de Lyon en 1929.

Victor Grignard épouse Augustine Marie Boulant le à Saint-Vaast-la-Hougue[8], ils eurent un fils et une fille.

Principaux travaux[modifier | modifier le code]

Ses recherches ont principalement porté sur le développement d'une nouvelle méthode pour générer des liaisons carbone-carbone en utilisant du magnésium pour coupler des cétones à des halogénoalcanes[9].

Cette réaction s'effectue en deux étapes :

  1. Formation d'un organomagnésien mixte, obtenu par la réaction d'un halogénoalcane avec du magnésium métallique. Ce réactif de Grignard est généralement noté RMgX, bien que sa structure soit plus complexe.
  2. Addition d'un composé carbonylé, une cétone ou un aldéhyde, dans la solution contenant le réactif de Grignard. L'atome de carbone lié au magnésium est transféré vers l'atome de carbone du carbonyle, et l'oxygène du carbonyle est attaché au magnésium pour donner un alcoolate. Cette réaction est un exemple d'une addition nucléophile sur un carbonyle. Après l'addition, le mélange réactionnel est traité par un acide pour donner un alcool et permettre ainsi d'éliminer le sel de magnésium.

Distinctions et récompenses[modifier | modifier le code]

Le , il est élu membre non résident de l’Académie des sciences, membre honoraire de la Société royale de chimie et membre étranger de l'Académie royale des sciences de Suède. Il est également docteur honoris causa des universités de Bruxelles et de Louvain.

En 1931, il est élu membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon[11].

Hommages[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Victor Grignard, « Les composés organomagnésiens mixtes et leurs principales applications », Revue scientifique, vol. 51, no 15,‎ , p. 449-456 (lire en ligne)
  • Victor Grignard, Traité de chimie organique, Paris, Masson, , 500 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016.
  2. a et b (en) « The Nobel Prize in Chemistry 1912 », sur nobelprize.org, Nobel foundation (consulté le ).
  3. La Science en France. Dictionnaire biographique des scientifiques français de l'an mille à nos jours, p. 664, article "Grignard, François Auguste Victor"
  4. (en) « Victor Grignard - Biograpy », sur nobelprize.org, Nobel foundation (consulté le ).
  5. Xavier Bataille, « Biographie Victor Grignard », sur chimie.scola.ac-paris.fr, (consulté le ).
  6. (en) « for the discovery of the so-called Grignard reagent, which in recent years has greatly advanced the progress of organic chemistry » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1912 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 7 août 2010.
  7. aujourd'hui CPE Lyon
  8. Dict. Académiciens de Lyon, p. 627.
  9. Victor Grignard, « Sur quelques nouvelles combinaisons organométalliques du magnésium et leur application à des synthèses d'alcools et d'hydrocarbures », C.R. Hebd. Seances Acad. Sci., vol. 130,‎ , p. 1322-1324 (ISSN 0001-4036, lire en ligne).
  10. (en-US) « The Nobel Prize in Chemistry 1912 », sur NobelPrize.org (consulté le )
  11. Dict. Académiciens de Lyon, p. 628.
  12. Accéder au plan du campus LyonTech-la Doua.
  13. La Notice philatélique PTT 1971 - no 16 [1]
  14. La fiche technique du timbre

Sources[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roger Grignard, Centenaire de la naissance de Victor Grignard 1871-1971, CPE Lyon, , 2e éd. (1re éd. 1971) (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)