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François-Edmond Pâris

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François-Edmond Pâris
Fonction
Président
Académie des sciences
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Militaire, écrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction
Vue de la sépulture.

François Edmond Pâris, né à Paris le et mort à Paris le , est un officier de marine français du XIXe siècle. Vice-amiral, il est connu pour ses travaux en construction navale dans la période de développement de la propulsion à vapeur, pour son rôle dans l'organisation du Musée national de la Marine et pour ses publications sur la construction navale dans le monde. Il est également considéré comme le père de l'ethnographie nautique.

François Edmond Pâris naît à Paris le [1],[2].

En 1820 Pâris est nommé élève de première classe.

De 1820 à 1822 il suit des études au Collège royal d'Angoulême.

De 1822 à 1826 il reçoit une formation pratique et il effectue ses premiers embarquements en Méditerranée et dans l'Atlantique.

En 1822, il prend des cours de dessin auprès du peintre de marine Gilbert, élève de Pierre Ozanne.

De 1826 à 1829, il participe à la circumnavigation de la corvette l’Astrolabe de Dumont d'Urville lors de la mission d'exploration de l'Océanie et de recherche de l'expédition commandée par Lapérouse.

De 1829 à 1832, il participe à une expédition scientifique à bord de la corvette la Favorite, qui l'amène à longer l'Afrique orientale, l'Inde, la Chine, l'Indochine, la Nouvelle-Zélande et l'Amérique du Sud.

Il est affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine en 1832 pour préparer la publication des relevés cartographiques effectués à bord de la Favorite. Il est promu lieutenant de vaisseau la même année et il est envoyé à sa demande en Angleterre pour étudier l'utilisation de la machine à vapeur dans la propulsion navale.

Il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d'honneur en 1833.

En 1837, il rejoint la frégate Artémise pour un troisième voyage d'exploration, qui dure jusqu'en 1840 et l'amène en Inde. À Pondichéry, au cours d'une visite de fonderie, il perd l'avant-bras gauche. L'expérience acquise depuis ses premiers embarquements lui fournit les matériaux pour son ouvrage fondateur, sur la construction navale des peuples extra européens, paru en 1841.

Il est élevé au rang d'Officier de la Légion d'honneur en 1839.

Il est affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine en 1840 pour aider le commandant Laplace à exploiter les résultats du voyage de l'Artémise. La même année, il est promu capitaine de corvette.

Il est promu capitaine de vaisseau (seconde classe) en 1846. Il commande ensuite le yacht royal le Comte d’Eu construit au Havre par Augustin Normand, jusqu'en 1847.

En 1853, il est de nouveau affecté au Dépôt des cartes et plans et il est promu capitaine de vaisseau de première classe.

Durant la Guerre de Crimée, Pâris devient responsable de la division navale du Dniepr après la bataille de Kinburn (1855).

En 1855, il reçoit la croix de Commandeur de la Légion d'honneur. Il embarque à bord de la corvette à vapeur le Vautour.

En 1856, il prend le commandement de la frégate mixte l’Audacieuse construite sur les plans de Henri Dupuy de Lôme.

Il effectue un nouveau voyage en 1857 en Angleterre pour suivre la construction du paquebot transatlantique le SS Great Eastern.

En 1858, Pâris est promu contre-amiral.

En 1862, il est nommé membre du jury de l'exposition universelle de Londres[3].

En 1863, il devient membre de l’Académie des sciences et il est nommé au bureau de la Société de géographie. Il devient également membre de la Commission des phares.

En 1864, Pâris est promu vice-amiral et devient directeur du Dépôt des cartes et plans de la Marine. Il est élu membre du bureau des longitudes. On lui confie alors la direction du Musée naval au Louvre qui deviendra le Musée national de la Marine et qu'il dirigera jusqu'à sa mort en 1893. Le Musée national de la Marine conserve un fonds d'environ 450 plans, calques et dessins préparatoires réalisés par Pâris.

En 1875, il est nommé vice-président de l'Académie des sciences et en 1876 il en devient le président[4].

En 1880, il est élevé au rang de Grand-croix de la Légion d'honneur et devient membre du Conseil de l'ordre.

François Edmond Pâris meurt à Paris le . Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (67e division)[5].

Voyage de l'Astrolabe (1826-1829)

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Pirogue de style zélandais de la Baie de Tasman
Pirogues des baies Tolaga et Bream

Le voyage de Jules Dumont d'Urville est chargé d'explorer plus particulièrement les côtes de Nouvelle-Zélande et de localiser des endroits dans lesquels les vaisseaux du roi pourraient trouver des mouillages en temps de guerre[6]. Il est aussi chargé de localiser les épaves de l'expédition de Lapérouse. Pâris est chargé de l'hydrographie pendant cette expédition. On lui doit un cinquième de la production cartographique. L'atlas du voyage publié en 1833 comporte 10 cartes dessinées par Pâris[6]. Les dessinateurs sont nombreux à bord de l'Astrolabe conformément au désir de Dumont d'Urville.

Pour diverses raisons, les peuples du Pacifique suscitent la curiosité chez les Européens. Se pose en particulier la question de leur origine ethnologique. Cette question faisait notamment partie du programme de recherche du voyage de la Coquille[7]. Dumont d'Urville confie à Pâris le soin de dessiner toutes les embarcations des peuples du Pacifique. À l'arrivée en Australie, Pâris effectue à sa demande de nombreux dessins et relevés de pirogues, accompagnés d'observations sur les techniques de construction.

Pour ce faire, Pâris adopte une démarche scientifique : il mesure les pirogues au cordeau lorsqu'il est possible de les approcher de près, à l'estime dans les autres cas. Tous les détails sont notés consciencieusement et représentés en respectant les proportions. Pâris applique la géométrie descriptive à la construction de ses plans de bateaux. Les projections permettent de représenter à plat des sujets en trois dimensions[8]. Ces projections sont établies lorsque les dimensions des pirogues peuvent être relevées. Par souci de rigueur, la même échelle est appliquée à toutes les pirogues[9]. Ces dessins géométriques sont agrémentés de quelques touches artistiques. Ces dessins sont complétés par des vues en situation qui rendent compte de l'aspect de la pirogue dans son environnement. Sur les 58 planches dessinées par Pâris, Dumont d'Urville ne retient que 22 plans pour la publication du voyage[10].

Il est vraisemblable que Pâris cherche, à travers son travail, à répondre à la problématique de Dumont d'Urville sur le peuplement des îles du Pacifique. Les qualités nautiques des embarcations semblent être l'une des clefs des mouvements migratoires dans cet espace géographique[11]. Lorsqu'il le peut, Pâris demande l'aide des indigènes pour vérifier la fonction de telle ou telle partie de la pirogue et il complète ses observations par l'examen des manœuvres, qu'il effectue lui-même lorsque cela est possible[12].

Pâris s'inscrit dans une démarche de collecte et cherche à recueillir le maximum de spécimens. À partir des traits caractéristiques relevés, il ébauche une classification des embarcations du Pacifique. Il distingue le genre zélandais qui correspond à la Nouvelle-Zélande, le genre polynésien (Tonga-Tabou, îles Fidji, Nouvelle-Guinée, îles Salomon et Mariannes), le genre carolin (Vanikoro et îles Carolines) et le genre malais (Nouvelle-Guinée, Moluques, Buru et îles Célèbes)[13]. Il choisit de présenter la collection de pirogues en suivant l'ordre chronologique du voyage.

La documentation réunie sera en partie utilisée dans la publication des résultats du voyage et reprise dans L'Essai sur la construction navale des peuples extra-européens[14],[15].

Voyage de la Favorite (1829-1832)

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Bougainville a trouvé dans les Anambas, une région encore vierge de toute influence occidentale, susceptible de servir de base aux intérêts français. Laplace doit continuer le travail de reconnaissance de cette région. Ce voyage a pour but d'établir des relations commerciales avec les pays visités et d'identifier des lieux qui pourraient servir au rassemblement d'une flotte de guerre en cas de conflit. Il se concentre sur les mers de l'Inde et de la Chine[6]. Pâris est affecté en tant qu'hydrographe à bord de la frégate la Favorite commandée par Cyrille Pierre Théodore Laplace. Mais le matériel scientifique est peu fiable voire défectueux. Le travail de Pâris consiste en de simples vérifications contrairement au travail de détail effectué sur l'Astrolabe. Laplace n'a accordé que trente cinq jours aux opérations hydrographiques sur une campagne de trois ans. Pâris réalise de nombreuses représentations de bateaux rassemblées dans l'album factice consacré au voyage de la Favorite. Les planches sont complétées par des notes lacunaires. Les représentations sont de deux types : comme sur l'Astrolabe, des vues géométrales et des représentations en situation. Ces dernières permettent à Pâris de représenter l'environnement dans lequel ces embarcations évoluent. Elles sont plus importantes que pour le voyage de l'Astrolabe. Les spécimens étudiés sont de taille plus importante. Il n'est donc pas possible d'en prendre les mesures et d'en réaliser le plan. Pâris réalise également beaucoup de dessins de paysages et de scènes historiques. Laplace en retient douze pour illustrer l'album historique du voyage. Pâris réalise aussi quelques portraits.

Au retour du voyage, Pâris publie un atlas hydrographique dont il a relevé presque toutes les cartes. Il contribue également à l'atlas historique qui contient de nombreuses illustrations dues à son talent de dessinateur[16].

Campagne de l'Artémise (1837-1840)

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La frégate doit effectuer un tour du monde d'ouest en est. Il s'agit d'un voyage à but commercial. Pâris profite de chaque escale pour réaliser des dessins et des aquarelles représentant en particulier les paysages et l'architecture des lieux visités. Il multiplie les plans, les esquisses et les aquarelles de pagodes, temples... et se spécialise dans le dessin d'architecture. Ce type de dessin correspond en effet à son goût prononcé pour le respect du détail, l'exactitude des mesures et des proportions. Il réalise également des vues panoramiques qui correspondent à ses trois centres d'intérêt : la géographie, l'art et la technique. Il laisse les portraits et les figures à son compagnon Félix Randon de Grolier. Il développe également ses talents de coloriste afin de restituer au mieux les ambiances et des impressions qu'il saisit. Pâris dessine à la fois pour occuper son temps pendant les escales et pour illustrer la relation de voyage.

Il continue également à dessiner les embarcations qu'il rencontre dans des contrées qu'il n'a jamais visitées (Arabie, Hawaï, Tahiti, Californie...)[6] et il expérimente de nouvelles techniques de peinture. Ce voyage lui permet aussi d'observer les évolutions techniques dans des pays qu'il a déjà parcourus. À Tahiti, il dessine le plan de pirogues qui n'ont pas subi l'influence des colons. Aucune note ni album relatifs au voyage de l'Artémise ne sont connus.

Lors d'une visite d'une fonderie, Pâris est victime d'une grave accident et il doit être amputé du bras gauche. Dès lors, il craint de ne rester cantonné qu'à des postes à terre.

Le père de l'ethnographie nautique

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Lors de ses escales, Pâris arpente le littoral à la recherche d'embarcations typiques de la région explorée. Il effectue des relevés architecturaux très précis d'ensemble et de détail. Il réalise également des dessins et des aquarelles pour préciser certaines caractéristiques architecturales. Pour Pâris, ces bateaux traditionnels sont le reflet d'une zone géographique particulière et d'une culture nautique régionale. Pâris est l'un des premiers à percevoir le lien unissant un bateau dans sa structure, ses formes, son fonctionnement et son milieu de navigation. En inscrivant les bateaux dans l'histoire d'une région ou d'un pays, Pâris apparaît comme le premier ethnographe du monde nautique. Afin de transmettre cette mémoire, ses notes, dessins et aquarelles, devaient être suivies de la réalisation de maquettes[17].

Il poursuit la collection de représentations de bateaux entamée sous l'impulsion de Dumont d'Urville et réalise un inventaire des embarcations des régions qu'il a visitées lors de ses trois grands voyages à bord de la Coquille, de la Favorite puis de l'Artémise.

Pâris et la vapeur

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À partir de 1832, Pâris suit au Conservatoire des arts et métiers des cours pour « apprendre à connaître les propriétés physiques de la vapeur d'eau et ses applications aux machines »[18]. Puis il passe six mois en Angleterre pour étudier les machines à vapeur dans les usines qui sont à la pointe dans ce domaine.

Pâris recherche des solutions pour réduire les besoins en charbon afin d'alimenter les machines à vapeur. En 1857, il suit en Angleterre la construction du Great Eastern, paquebot à roues et à hélice construit sur les plans de Isambard K. Brunel et il est invité à participer aux essais en mer de ce paquebot. Il publie en l'espace d'une quinzaine d'années sept ouvrages majeurs consacrés à la navigation à vapeur[19]. Jusqu'en 1859, date de son dernier commandement, il parcourt le monde à bord de navires à vapeur et à travers ses diverses expériences, les ouvrages qu'il publie, il devient un spécialiste de la vapeur[20].

Le Musée de la Marine

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Tartane, dessin tiré des "Souvenirs de marine conservés" de François-Edmond Pâris -1879-

Dans les années 1830, Apollinaire Lebas, conservateur du Musée naval (futur Musée de la marine), confie à Pâris le suivi scientifique de la construction de maquettes de bateaux exotiques[21].

Pâris est directeur du Musée naval de 1871 jusqu'à sa mort en 1893. Pendant ses années passées au musée, il enrichit les collections par un plan ambitieux de modélisme et il n'hésite pas à financer en partie cette opération sur ses deniers personnels. Il doit également se battre pour obtenir un budget plus important[22].

Son approche muséographique extrêmement novatrice consiste à présenter des maquettes d'embarcations traditionnelles pour montrer leur évolution technique et expliciter leurs différences. Il s'agit d'une véritable démarche scientifique.

Pâris va se consacrer corps et âme à faire vivre le musée naval, à l'enrichir et à obtenir des moyens supplémentaires. Pâris obtient en 1875 des subventions qui permettent d'augmenter le nombre de modélistes au musée. Plus de 150 modèles de bateaux de pêche et de cabotage européens et exotiques sont construits sur les plans de Pâris ou sur les plans de ses correspondants. Pâris possède en effet un réseau de correspondants dans les ports français et à l'étranger. Chaque modèle correspond à un plan original, daté et localisé avec précision et parfois accompagné de notes manuscrites détaillant la coque ou le gréement.

Favorable à la vulgarisation des œuvres par la photographie, il défend lors de la séance du Conservatoire des Musées nationaux du , la création d'un atelier photographique pour le musée[22].

Pâris doit se battre pour que le Musée naval reste au Louvre. En effet, sa place au sein de cet établissement est vivement contestée[22]. Enfin, face à l'accroissement des collections et au manque de place au Louvre, Pâris obtient la cession de deux salles supplémentaires.

Pâris ouvre le musée aux marines de pêche et de commerce de la France mais aussi à celles de l'Europe et des autres continents. Une partie importante des modèles de bateaux de pêche et de cabotage conservés au Musée de la Marine a été acquise du temps de l'amiral Pâris. Ces modèles ont été réalisés soit à partir de ses propres relevés soit à partir de ceux de son fils Armand[23].

Pâris a rassemblé une importante documentation manuscrite et imprimée pour le musée qui constitue les bases du "fonds ancien" de l'actuelle bibliothèque à partir d'une grande partie de sa documentation et de ses archives personnelles. Il réunit également sous forme de recueils factices ses publications, études, notes, courriers et brochures fournis par ses correspondants. Il recueille les plans, manuscrits et ouvrages provenant du capitaine de frégate Blaise Ollivier, descendant d'une illustre famille de constructeurs navals[21].

Publications

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Essai sur la construction navale des peuples extra-européens

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Pâris a accumulé une importante documentation au cours de ses voyages autour du monde : 200 plans de voiliers et pirogues exotiques, 111 dessins aquarellés réalisés pendant l'expédition de la Favorite [24]. Pour Pâris, il était urgent de recueillir la mémoire de ces embarcations extra-européennes menacées de disparition par les évolutions techniques. Il émet l'idée nouvelle que ces embarcations sont le reflet d'une authentique culture et qu'elles doivent être considérées comme des objets d'histoire[24]. Pâris procède par une enquête de terrain, une observation directe (il saisit toutes les opportunités de monter à bord des bateaux qu'il étudie), des relevés architecturaux et des croquis. Cette méthode de travail permet de rendre compte de l'architecture de chaque navire. Pâris choisit de présenter les embarcations en suivant une progression géographique d'est en ouest. Les croquis et les peintures les représentent dans leur contexte d'utilisation. Le ministre de la Marine propose de publier cette documentation. C'est ainsi qu'est publié en 1841 un volume de texte et un atlas de 132 planches représentant environ 250 types d'embarcations différentes et de bâtiments exotiques sous le titre de Essai sur la construction navale des peuples extra-européens[15]. Il s'agit du texte fondateur de l'archéologie nautique.

Les souvenirs de marine conservés

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Le projet des Souvenirs de marine conservés date d'une lettre au baron Tupinier le 13 ami 1841[25]. Le but de cet ouvrage est de réunir des plans de bâtiments européens passés et présents afin de conserver la mémoire des architectures navales et plus particulièrement de celles des grandes puissances européennes menacées par les évolutions technologiques du XIXe siècle. Ce projet complète le travail pédagogique que Pâris a initié au Musée naval. Pâris s'intéresse plus particulièrement aux navires régionaux et aux navires de cabotage et de pêche[26]. Selon lui, il existe une relation étroite entre les formes, la structure, le gréement de bateaux de pêche et de cabotage européens, leur milieu de navigation et leur contexte de production et d'utilisation[27]. Le but de Pâris est de rendre compte de la diversité des navires régionaux français et européens. Ces voiliers de cabotage ou de pêche présentent parfois des traits d'archaïsme manifestes qui peuvent constituer des points de comparaison. Mais dans les Souvenirs, il s'intéresse également aux navires de guerre contemporains pour en présenter les évolutions techniques les plus significatives tout en accordant une place importante à la marine de l'Ancien régime. Enfin, dans une moindre mesure, il s'intéresse aux navires de commerce au long cours. Parmi les plans représentés se trouvent les plans d'Augustin Normand père et ceux du Great republic, le plus grand voilier de commerce de son temps, construit selon les plans de l'américain Donald McKay. La plus grande partie des planches se compose de plans de forme, de charpente, d'emménagements ou de voilure.

Buste de Pâris par Alexandre-Joseph Oliva, exposé au Musée national de la Marine à Paris.

Du au , une exposition « Tous les bateaux du monde » lui est consacrée au Musée national de la Marine à Paris[28].

Notes et références

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  1. Amiral Pâris, Le voyage de la Favorite : collection de bateaux dessinés d'après nature, 1830-1831-1832. Textes et légendes Eric Rieth, préface Amiral Bellec, Arcueil : Anthèse, 1992, p. 27
  2. Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris : Tallandier, p. 404-405
  3. L'Art naval à l'exposition universelle de Londres de 1862, par M. le contre-amiral Paris (1863) lire en ligne sur Gallica
  4. Académie des sciences, « liste des présidents et vice-présidents de l'Académie des sciences » Accès libre
  5. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 270
  6. a b c et d Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), thèse de doctorat soutenue le 8 avril 2015 disponible sur HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société)
  7. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. 98
  8. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. 62
  9. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. 63
  10. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. 64
  11. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. p. 68
  12. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. 73
  13. Géraldine Barron-Fortier, Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893), p. 70-80
  14. Amiral Pâris, Le voyage de la Favorite : collection de bateaux dessinés d'après nature, 1830-1831-1832. Textes et légendes Eric Rieth, préface Amiral Bellec, Arcueil : Anthèse, 1992, p. 15
  15. a et b Essai sur la construction navale des peuples extra-européens, ou Collection des navires et pirogues construits par les habitants de l'Asie, de la Malaisie, du grand Océan et de l'Amérique par Edmond Pâris (1841) lire en ligne sur Gallica
  16. Amiral Pâris, Le voyage de la Favorite : collection de bateaux dessinés d'après nature, 1830-1831-1832. Textes et légendes Eric Rieth, préface Amiral Bellec, Arcueil : Anthèse, 1992, p. 16
  17. François-Edmond Pâris, Souvenirs de marine conservés, éd. abrégée et complétée, Douarnenez : Chasse-marée / Armen, Musée de la Marine, 1999, tome 1, p. 8
  18. François-Edmond Pâris, Essai sur la construction des peuples extra-européens, Eric Rieth, prèf., Paris : Éditions du Layeur, 2000
  19. Tous les bateaux du monde, sous la direction d'Eric Rieth, Titouan Lamazou préf., Grenoble : Glénat, 2010, p. 14
  20. Eric Rieth, Vers les mondes extra-européens in Neptunia, no 192, décembre 2013, p. 59
  21. a et b François-Edmond Pâris, Souvenirs de marine conservés, éd. abrégée et complétée, Douarnenez : Chasse-marée / Armen, Musée de la Marine, 1999, tome 1
  22. a b et c Natascha Abriat-Baudin, François-Edmond Pâris : conservateur du Musée de marine : 1871-1893, mémoire, [s.l.] : [s.n.], 2001
  23. François-Edmond Pâris, Le voyage de la Favorite : collection de bateaux dessinés d'après nature, 1830, 1831, 1832, François Bellec prèf., Arcueil : Antithèse, 1992, p. 31
  24. a et b Eric Rieth, Vers les mondes extra-européens : la collection Pâris in Neptunia, no 192, décembre 1993
  25. Eric Rieth, Les voyages ethnographiques de l'amiral Pâris in Chasse-marée, no 224, juillet 2010, p. 44-45
  26. Edmond Pâris, Souvenir de marine conservés, tome 1, Paris : Douarnenez : Chasse-marée / Armen, 1999
  27. Eric Rieth, Les voyages ethnographiques de l'amiral Pâris, in Chasse-marée, no 224, juillet 2010, p. 45
  28. Tous les Bateaux du Monde — La fabuleuse collection de l'amiral Pâris, exposition au Musée national de la Marine en 2010 (consulté le )

Ouvrages de l'Amiral Pâris

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  • Essai sur la construction navale des peuples extra-européens ou collection des navires et pirogues construits par les habitants de l'Asie, de la Malaisie, du Grand océan et de l'Amérique dessinés et mesurés pendant les voyages autour du monde de l'Astrolabe, La Favorite et l'Artémise, Paris, (lire en ligne).
  • Souvenirs de marine conservés. Collection de plans ou dessins de navires et bateaux anciens ou modernes existants ou disparus, avec les éléments numériques nécessaires à leur construction, Paris, (lire en ligne).
  • Le voyage de la corvette La Favorite en 1830, 1831 et 1832 : Collections de bateaux dessinés d'après nature. [s.l.] : [s.d.].
  • Manuel du mécanicien à vapeur, Paris, [s.d.].
  • Catéchisme du marin et du mécanicien à vapeur ou Traité des machines à vapeur, Paris, seconde édition revue et augmentée, 1857.
  • Traité de l'hélice propulsive, Paris, 1855.
  • Utilisation économique des navires à vapeur : Moyens d'apprécier les services rendus par le combustible suivant la vitesse et la dimension des bâtiments, Paris, 1858.
  • Note sur les navires cuirassés, [s.l.], 1862.
  • Souvenirs de Jérusalem, Paris, 1862.
  • L'art naval à l'exposition universelle de Londres de 1862, Paris, (lire en ligne).
  • L'art naval à l'exposition universelle de Paris en 1867, Paris, [s.d.].
  • Le Musée de Marine au Louvre. Histoire, description, représentation, statistique des navires à rames et à voiles d'après les dessins de galeries du musée du Louvre, Paris, 1883.
  • L'œuvre de François Roux représentant les portraits des navires de la Marine française de 1792 à nos jours, Paris, 1885.
  • avec Pierre-Marie-Joseph de Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voile et à vapeur, Paris 1848.

Monographies et articles sur l'Amiral Pâris

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  • Géraldine Barron-Fortier, « Entre tradition et innovation : itinéraire d'un marin, Edmond Pâris (1806-1893) », thèse dirigée par Marie Noëlle Bourguet, soutenue le .
  • Denis-Michel Boëll, « Traditions nautiques, patrimoine maritime : dans le sillage de François-Edmond Pâris », in La Revue maritime, no 488, , pp. 10-14.
  • Patrice Decencière, « Le vice amiral Edmond Pâris (1806-1893), artisan de la création delien vers Gallica la nouvelle marine de guerre française », in Neptunia, no 257, 2010, pp. 5-13.
  • Alain Niderlinder, « L'œuvre artistique de l'amiral Pâris », in La revue maritime, no 488, 2010, pp. 22-27.
  • Jean-Jacques Larochelle, « Les petits bateaux de l'amiral Pâris », Le Monde, (consulté le ), p. 27.
  • Eric Rieth (dir.), Tous les bateaux du monde, Grenoble, Glénat, 2010.
  • Eric Rieth, « De l'ethnographie nautique », in La revue maritime, no 488, , pp. 16-21.
  • Eric Rieth, « Les méthodes de relevés de carènes employées par l'Amiral F. E. Pâris et par son fils, le lieutenant de vaisseau Armand Pâris », in Neptunia, no 261, 2011, pp. 15-26.
  • Eric Rieth, « Les voyages ethnographiques de l'amiral Pâris », in Chasse-marée, no 224, , pp. 44-55.
  • Eric Rieth, « Repères biographiques sur l'Amiral Pâris », in La revue maritime, no 488, , pp. 10-14.
  • Eric Rieth, « Vers les mondes extra-européens : la collection Pâris », in Neptunia, no 192, , pp. 58-59.
  • Natascha Abriat, François-Edmond Pâris, Conservateur du Musée national de la Marine (1871-1893), Mémoire de muséologie dirigé par Geneviève Bresc et Eric Rieth, École du Louvre, 2000-2001.
  • Roland Pintat, « Les Pâris et les bateaux d'Extrême-Orient », in La revue maritime, no 488, pp. 32-39.

Articles connexes

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Liens externes

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