Fra Filippo Lippi

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Fra Filippo Lippi
Autoportrait de Fra Filippo Lippi, dans le cycle de fresques Scènes de la vie de la Vierge, cathédrale de Spolète.
Naissance
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Enfant
Œuvres principales

Fra Filippo Lippi[1], dit Fra Filippo del Carmine, né en 1406 à Florence et mort le à Spolète, est un peintre florentin de la Première Renaissance.

Biographie

Orphelin, Filippo Lippi est placé très jeune au couvent des Carmes de Florence où il prononce ses vœux en 1421. Il peint ses premières œuvres dans ce couvent où il a pu voir travailler Masaccio avec Masolino da Panicale à la chapelle Brancacci.

Dix ans plus tard, il quitte le monastère et mène une vie bien peu monacale au point qu'il est privé des bénéfices ecclésiastiques qu'il percevait. Heureusement, en 1438, il passe au service des Médicis. Il travaille surtout pour Cosme de Médicis mais également pour son fils Pierre Ier de Médicis (dit « le goutteux ») qui l'aident à faire oublier son existence jugée trop dissolue par les autorités religieuses.

Il connaît malgré tout la prison en 1452 et la torture par l'estrapade[2] après un différend l'opposant à l'un de ses confrères, au sujet d'une restauration qu'il n'aurait pas exécutée, mais pour laquelle il avait été rémunéré (selon le plaignant).

Entre 1452 et 1465, il réalise le cycle de fresques des Vies de saint Étienne et de saint Jean-Baptiste du chœur de la cathédrale de Prato.

En 1456, il est nommé chapelain du couvent Sainte-Marguerite à Prato. La même année, il y séduit une religieuse, Lucrezia Buti, qu'il enlève au cours d'une procession, peu après avoir découvert qu'elle était enceinte de lui. En 1457, naît de leur liaison, celui qui deviendra plus tard peintre sous le nom de Filippino Lippi. À nouveau, Lippi connaît des problèmes avec la justice florentine qui compte bien le condamner pour avoir corrompu une nonne. Pour le sauver de la mort, Cosme de Médicis, son principal mécène et ami, part pour Rome demander au pape Pie II, nouvellement élu, et ami de Cosme, de le gracier. Ce dernier s'exécute en relevant fra (frère) Filippo et Lucrezia de leurs vœux. Lippi épouse donc Lucrezia quelques semaines plus tard, en 1458. Deux ans plus tard, en 1460, une fille — Alessandra — naît de leur union.

Fra Filippo Lippi fut d'abord influencé par Lorenzo Monaco et surtout Masaccio qu'il put voir travailler au couvent du Carmel de Florence. Masaccio est remarquable par sa capacité à représenter les expressions et les postures de ses personnages. Il fut aussi un des premiers à mettre en pratique les recherches de l'architecte Filippo Brunelleschi sur la perspective.

Plus tard, Filippo Lippi rencontre Fra Angelico qui exerça, à son tour, une influence sur son art. Fra Filippo Lippi est connu pour ses nombreuses représentations de la Vierge[3],[4]. Celles-ci sont célèbres pour l'élégance des silhouettes et la finesse des traits du visage.

Il fut le maître de Botticelli qui entre dans son atelier en 1465 ; ce dernier forma le fils de Filippo, le jeune Lippi dit Filippino.

Œuvres

Œuvres au musée des Offices, Florence

Vierge à l'Enfant et deux anges
(1437-1465)
Florence, galerie des Offices.

On trouve en particulier au musée des Offices son chef-d'œuvre de La Vierge à l'enfant avec deux anges, avec le fauteuil en trompe-l'œil qui sort d'un tableau.

  • Trois scènes de la prédelle du Retable Barbadori, 1437, un des polyptyques italiens dispersés (panneau central au Louvre) :
    • San Frediano détourne le cours du Serchio,
    • L'Annonce à la Vierge de sa mort prochaine
    • Saint Augustin dans sa cellule.
  • Le Couronnement de la Vierge, bois (1441-1447)
  • Annonciation, saint Jean baptiste, saint Antoine Abate
  • Madone et les saints François, Damien, Cosme et Antoine de Padoue (Retable du noviciat) , 1442-1450. La prédelle, réalisée par Pesellino est dispersée aujourd'hui entre le musée du Louvre et le musée des Offices.
  • Adoration de l'Enfant avec saint Joseph, saint Jérôme, sainte Marie-Madeleine et saint Hilarion[5], 1455, détrempe sur bois 137 × 134 cm
  • Adoration de l'enfant Jésus avec des saints[6], 1465
  • Madone et deux anges dit La Lippina, musée des Offices (Florence), 1457-1465, détrempe sur bois, 95 × 62 cm

Œuvres avant 1440

Les personnages y sont encore statiques.

Œuvres de 1440 à 1450

Le visage de la Vierge s'affine et les mouvements sont gracieux. Apparaissent également les décors architecturaux où il met en œuvre les règles de la perspective.

Œuvres de 1450 à 1460

De riches costumes, des paysages en fond, et des histoires racontées sur plusieurs plans comme dans le Tondo Bartolini.

  • La Vierge et saint Jean-Baptiste adorant l'Enfant Jésus[27], huile sur panneau, 63 × 43 cm, musée des beaux-arts de Nîmes
  • Fresques de la Cathédrale du Prato, 1452-1466
    • Scènes des vies de saint Étienne et saint Jean-Baptiste[28], (1452-1466)
    • Le Festin d'Hérode, fresques, Cappella Maggiore
  • Vierge à l'Enfant, et scènes de la vie de sainte Anne, dit Le Tondo Bartolini, 1452-1453, toile, diamètre 135 cm, palais Pitti, Florence
  • Madonna del Ceppo[29], 1453, toile, 187 × 120 cm, musée du Palais Pretorien, Prato
  • Retable Alessandri, 1453, tempera sur bois, 120,9 cm × 105,9, Metropolitan Museum of Art, New York
  • Saint Jérôme pénitent, 1455-1456, Staatliches Lindenau Museum, Altenbourg
  • Vierge de la ceinture entre saint Thomas et la commanditaire Bartolommea de Bovacchiesi et les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l'archange Raphaël, 1455-1465, (avec Fra Diamante), Musée du Palais Pretorien [30]
  • L'Adoration dans la forêt, v.1459, détrempe sur bois de peuplier, 126,7 × 115,3 cm, Gemäldegalerie, Berlin.
  • Annonciation avec saint Julien, v. 1460, musée du Palais Pretorien, Prato (peut-être de la main de Domenico di Zanobi)
  • Adoration des mages dit « Tondo Cook », 1440-1460, tempera sur toile, diamètre : 137,3 cm, partiellement attribué à Fra Angelico, National Gallery of Art, Washington[31]

Œuvres après 1460

L'expression des sentiments est particulièrement visible dans le tableau Les Funérailles de saint Jérôme qui rappelle la force des personnalités et des expressions tels que les représentait Masaccio.

Postérité

Expositions

Une exposition de tableaux de Filippo et Filippino Lippi issus de la ville de Prato (provenant du musée municipal du palais Pretorio ainsi que d’autres institutions de la région de Prato) fut présentée à Paris au musée du Luxembourg, du 25 mars au .

Iconographie

Notes et références

  1. Appelé plus rarement Filippo Lippi, ce qui pourrait le faire confondre avec son fils Filippino Lippi.
  2. supplice qui consistait à disloquer les membres en laissant tomber le condamné du haut d'une potence.
  3. Le Maître florentin pratique essentiellement cette thématique picturale dans la plus pure tradition du tondo, l'une voie artistique caractérisant la seconde moitié du XVe siècle de la Renaissance florentine. Le peintre italien s'inspire notamment des plats dédiés aux épisodes de la vie de la Vierge Marie des artistes qui lui sont antécédants : Luca della Robbia, Desiderio et Rosselimo.
  4. Alessandro Cecchi et Nadine Blamoutier ( traducteur ), « Les cadres ronds de la Renaissance florentine », Revue de l'Art, vol. 76, no 1,‎ , page 21 (DOI 10.3406/rvart.1987.347624, lire en ligne, consulté le )
  5. Adoration, Offices.
  6. Adoration de l'enfant Jésus avec des saints, musée des Offices.
  7. Madone, musée, Prato.
  8. Madone, Cambridge.
  9. Madone, Salt Lake.
  10. Vierge en trône, Empoli.
  11. Exposition au musée Jacquemart-André, Paris, 2019-2020
  12. Madone Tarquinia.
  13. Triptyque Vierge et Docteurs.
  14. Madone, Metropolitan.
  15. (en) « Notice NGA n° 1943.4.35 », sur le site de la National Gallery of Art.
  16. (en) « Notice NGA n° 1939.1.290 », sur le site de la National Gallery of Art.
  17. Annonciation, Frick Collection.
  18. Saint Laurent, Metropolitan.
  19. Portrait double, Metropolitan.
  20. a b et c Daniel Arasse, L'Annonciation italienne, 1999, p. 142 à 157.
  21. Saint Placide.
  22. (en) « Notice NGA n° 1952.5.10 », sur le site de la National Gallery of Art.
  23. Annonciation Poldi Pezzoli.
  24. Musée Poldi Pezzoli.
  25. Erika Langmuir, National Gallery : Le Guide, Flammarion, (ISBN 2-08-012451-X), p. 58.
  26. Fondazione Magnani-Rocca.
  27. Adoration, Nîmes.
  28. Saint Étienne et saint Jean-Baptiste, Prato.
  29. Madona del Ceppo.
  30. a et b Musée du Palais Pretorien.
  31. (en) « Notice NGA n° 1952.2.2 », sur le site de la National Gallery of Art.
  32. Notice sur l'exposition du musée du Luxembourg.

Annexes

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Bibliographie

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Article connexe

Liens externes