Frégicourt

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Frégicourt
Frégicourt
Poste de secours du 68e bataillon de chasseurs alpins à Frégicourt en octobre 1916.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Département Somme
Arrondissement Péronne
Statut Ancienne commune
Code postal 80360
Démographie
Population 36 hab. (1831)
Géographie
Coordonnées 50° 00′ 48″ nord, 2° 53′ 17″ est
Élections
Départementales Combles
Historique
Fusion 1834
Commune(s) d'intégration Combles
Localisation
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Frégicourt

Frégicourt est une ancienne commune de France, située dans le département de la Somme. En 1834, elle est intégrée à la commune de Combles. Le village est le lieu d'importants affrontements durant la Première Guerre mondiale et est entièrement détruit en septembre 1916. Le village n'a jamais été reconstruit et seul un mémorial inauguré en 2011 permet de rappeler le lieu.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte de Frégicourt et des affrontements y ayant eu lieu.

L'ancien village de Frégicourt se trouve sur le chemin de Sailly à Combles, et est limitrophe de Rancourt. De façon plus générale, Frégicourt se situe au nord du canton de Combles et de l'arrondissement de Péronne, dans le nord-ouest du département.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Dans la bulle de 1046 de Grégoire VI, le village est nommée sous le nom Frigilcurt cum appendiciis. Le village porte aussi les noms de Fregicort, Frigicort et Frigicourt[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de la région de Combles entièrement dévastée.

L'histoire de Frégicourt est ancienne et est antérieure à celle de Combles et le village était autrefois beaucoup plus grand et important[1]. Dû à son rattachement à l'abbaye du Mont-Saint-Quentin, les paroisses de Cais, Touvent, le Priez, Rancourt et Sailly lui étaient autrefois subordonnées[1]. Le lieu existe d'avant 1046, date d'une bulle de Grégoire VI rapportant le don de Frégicourt à Mont-Saint-Quentin par Robert de Péronne[1]. La bulle de Pascal II de 1106 confirme ce don[1].

En 1172, Pierre Ier de Péronne fait don des bois défrichés de Frégicourt à l'abbaye du Mont-Saint-Quentin[2]. En 1177, l'évêque de Noyon Renaud confirme le don, ainsi que le pape Alexandre III[3],[2].

En 1253, Pierre de Frégicourt, vend la mairie de Frégicourt à l'abbaye du Mont-Saint-Quentin, transaction confirmée l'année suivante[4]. Il peut ainsi garantir la dot de sa femme Eremburge[5]. À cette époque, malgré sa suzeraineté à Sailly, Frégicourt avait ses propres seigneurs[6]. En 1573 a lieu le dénombrement des possessions de l'abbaye du Mont-Saint-Quentin dans le village de Frégicourt, une des possessions de l'abbaye[4]. Le village subit alors un lent déclin, dû importantes guerres du XVe siècle et XVIe siècle, et elle perd son influence alors que les villages de Combles et Sailly s'acroissent[7]. On recense encore un curé, M. Lépine, en 1752[1]. Après la Révolution française, Frégicourt obtient le statut de commune, mais il n'y a aucune preuve de son affranchissement[8].

Par l'ordonnance No 5273 du roi Louis-Philippe Ier, les communes de Combles et Frégicourt sont rassemblées en une commune, Combles-et-Frégicourt, dont le siège est situé à Combles[9]. L'ordonnance prend effet le [9]. Le nom Combles-et-Frégicourt ne sera finalement jamais adopté.

Durant la Première Guerre mondiale, Frégicourt, dû à sa proximité avec Combles, point stratégique de convergence des routes régionales, est le théâtre de plusieurs affrontements[10]. Le , les affrontements débutent, et les Français démantèlent les tranchées allemandes. Les affontements arrêtent dans le milieu du mois et reprennent en fin septembre[10]. Après deux ans d'affrontements et de bombardements incessants, le village est complètement détruit et n'est jamais reconstruit[11]. Le seul vestige subsistant de l'ancien village est la statue de Saint-Brice dans la chapelle (ancienne église) de Frégicourt, plus tard rasée. La statue est conservée à l'église Saint-Vaast de Combles[12].

En 2011, un monument est érigé sur le lieu où était autrefois le village[11].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population de Frégicourt
1793 1800 1806 1821 1831
3621203536
(Sources : Cassini[13])

En 1867, la population combinée de Combles, les Priez et Frégicourt était de 1 650 habitants[14].

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

On y trouvait autrefois l'église Saint-Brice, siège de la paroisse et représentatif de l'architecture ogivale du XVe siècle[1].

Au coin avec le chemin de Sailly (D172) et un chemin de terre se trouve le mémorial commémorant Frégicourt. On y trouve aussi une plaque odonymique avec le nom de l'ancienne commune[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Decagny 1869, p. 6.
  2. a et b Decagny 1869, p. 7.
  3. Decagny 1865, p. 117.
  4. a et b Decagny 1865, p. 147.
  5. Decagny 1865, p. 658.
  6. Decagny 1869, p. 8.
  7. Decagny 1869, p. 5.
  8. Decagny 1869, p. 4.
  9. a et b Royaume de France 1834, p. 191.
  10. a et b Sargos 1966.
  11. a et b « Frégicourt, village rayé de la carte, mais pas oublié », sur Le Courrier picard, (consulté le ).
  12. « Frégicourt », sur Geocaching, (consulté le ).
  13. « Fregicourt - Notice Communale », sur ehess.fr (consulté le ).
  14. Decagny 1869, p. 11.
  15. (en) « Frégicourt village disparu en 14/18 », sur Mapio.net (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ulysse Candellier, Histoire locale, civile et religieuse de Combles, Frégicourt, Le Priez, Yvert et Tellier, , 309 p..
  • Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, vol. I, Typographie et lithographie de J. Quentin, , 808 p. (lire en ligne).
  • Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, vol. II, Typographie et lithographie de J. Quentin, , 826 p. (lire en ligne).
  • Royaume de France, Bulletin des lois de la République franc̜aise, IXe série : Règne de Louis-Philippe Ier, Roi des Français IIe partie - Ire Section, vol. VIII, Imprimerie royale, , 405 p. (lire en ligne).
  • Roger Sargos, 1916 La Somme, FeniXX réédition numérique, , 194 p. (ISBN 9782307090717, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]