Frères Pinçon

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Les Frères Pinçon, parfois notés Frères Pinson, sont des chefs de l'insurrection contre-révolutionnaire et royaliste qui s'est développée en Mayenne en 1793, aussi nommée comme Chouannerie du Bas-Maine. Ils sont connus sous le nom de bande des oiseaux ; originaires de Bourgon, leur famille à ses racines à La Croixille. Leurs actions militaires eurent lieu principalement à l'ouest de l'actuel département.

Introduction[modifier | modifier le code]

À proximité du château de Villiers (Launay-Villiers) - qui abrita Armand-Charles Tuffin, le marquis de La Rouërie pendant plusieurs mois - Bourgon fut « le foyer de la Chouannerie », les frères Pinçon y ayant recruté « de nombreux adhérents ».

Historique[modifier | modifier le code]

Les troubles commencèrent bien avant le tirage au sort d'août 1792 à Bourgon. En septembre 1791, le maire, le chirurgien Jean Sauvé, acquéreur de biens nationaux et patriote déclaré, vit le tas de fagots appuyé à sa maison incendié par des inconnus. Au printemps 1792, des individus cassèrent les ardoises de leur maison. Le jour de la Saint-Pierre 1792 (), en pleine assemblée paroissiale, des esprits échauffés par la boisson s'en prirent à nouveau au maire de Bourgon dont ils saccagèrent la maison. Jean Chouan[1] et les frères Pinçon - tous connus sous le nom de "bande des oiseaux" - s'installèrent dans le cabaret de François Fortin et supervisèrent les opérations, menées par François Blanchet et Gilles Bertier. Selon les témoignages de l'époque la troupe de Jean Chouan ne comptait ce jour-là que 15 hommes.

Le tirage au sort des volontaires, du au chef-lieu de canton (Juvigné), s'effectua sans les jeunes de Bourgon, de Saint-Pierre-la-Cour et Launay-Villiers ce qui valut à ces municipalités d'être destituées en bloc, conformément à la loi. Les meneurs de la contestation restèrent donc inconnus jusqu'en .

Le , après avoir désarmé les patriotes du Bourgneuf, les Pinçon et Cottereau gagnèrent les landes de Saudre et de la Brossinière (ou Brécinière) et y interceptèrent huit soldats républicains qui rentraient de Nantes sur Ernée. Ils en tuèrent un, en blessèrent un autre et firent deux prisonniers.

Bourgon fut signalée « animée d'un mauvais esprit et ayant entraîné les autres ». La compagnie des frères Pinçon passa sous le commandement de Nicolas Besnier de Chambray et de Joseph de Puisaye en , puis du vicomte de Pontbriand, après le débarquement de Quiberon (Armée des Chouans de Rennes et Fougères).

Les trois frères, vivaient travaillant de l'agriculture, au mois d'août 1798.

Les frères[modifier | modifier le code]

Julien Pinçon[modifier | modifier le code]

Né à Bourgon le , de Julien Pinçon et Perrine Basillais, au lieu-dit "Rouge-Feil"[2], devenu marchand à Laval, décédé en 1811, il n'a pas pu signer sa demande de pension en tant que combattant de l'Armée Catholique et Royale. Il commanda avec son frère Jean la compagnie de Bourgon et se joignit avec lui à la colonne de Pontbriand. Nous ne possédons de lui qu'un seul signalement: taille d'environ 5 pieds et visage marqué de petite vérole. En 1799, blessé par une balle à l'épaule, il restera frappé d'une ankylose, sera réformé et se mariera en 1809. Individu d'une rare sauvagerie, il a participé à de nombreuses affaires (il était à la Brossinière le ), embuscades et massacres notamment contre les diligences circulant sur la route royale de Laval à Vitré. Marchand rue de Paris à Laval, il abandonne Renée Régerault, sa femme depuis deux ans, et sa fille Rosalie pour aller mourir, le , à Châlon-du- Maine.

René Jean Pinçon[modifier | modifier le code]

Né à Bourgon le , frère du précédent, est pratiquement toujours prénommé "René-Pierre". Laboureur à Rouge-Feil en Bourgon. Se marie le 29 pluviose an VI () à Bourgon avec Perrine Baron. Il ne semble pas avoir pris une part aussi active au conflit que ses frères. Une demande de pension pour services rendus à la cause royale est néanmoins déposée par sa veuve en 1824, toujours au nom de "René Pierre Pinçon", décédé le .

Jean Julien Pinçon[modifier | modifier le code]

Frère des précédents, né à Bourgon le , laboureur, il commanda avec son frère Julien la compagnie de Bourgon et se joignit avec eux à la colonne de Pontbriand. Le , occupé à faucher un champ de sarasin à la ferme de "La Rivière", il est arrêté comme réfractaire de la levée du et emprisonné à Ernée. Il sera libéré par l'armée Vendéenne. Devenu laboureur à Rouge-Feil, il participera à la tentative d'Insurrection royaliste dans l'Ouest de la France en 1832[3]. Décède subitement le .

Pierre Jacques Pinçon[modifier | modifier le code]

Il n'est pas le frère des précédents, mais un lointain cousin, issu du mariage de Gervais Pinçon et de Julienne Juvault, né à Bourgon le , maçon à Vitré. Mort à Vitré le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Du côté de la mère de Jean Chouan (Jeanne Moyné), on trouve un Pierre Anjuère, prêtre curé de Saint-Pierre-la-Cour, ainsi qu'un Jean Nicolas Moyné, prêtre curé de La Croixille, lequel avait de nombreuses terres sur sa paroisse et celle de Bourgon, dont certaines étaient louées à Julien Pinçon.
  2. prononcer "Rougefeu" selon la prononciation du pays
  3. Le maire de Bourgon fut impliqué dans une tentative d'embauchage qui fut jugée le 9 octobre 1832, impliquant, entre autres, Jean Pinçon, 58 ans. Le jury d'assise eut à se prononcer sur cette question unique: " Louis François Gérard (ancien maire de Bourgon), prévenu, est-il coupable d'avoir, dans le mois de mai dernier, fait à plusieurs individus et notamment à Jean Julien Pinçon, laboureur, commune de Bourgon, la proposition non agréée de former un complot pour arriver soit à détruire ou à changer le gouvernement, soit pour exciter les citoyens à s'armer contre l'autorité Royale, soit pour les exciter à s'armer les uns contre les autres et à établir ainsi la guerre civile." Il fut acquitté.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Source partielle[modifier | modifier le code]