Fosse no 1 des mines de Meurchin

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Fosse no 1 des mines de Meurchin
La fosse no 1 vers 1900, avant le changement de chevalement.
La fosse no 1 vers 1900, avant le changement de chevalement.
Puits n° 1
Coordonnées 50,502367, 2,889914[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1859
Profondeur 283,30 mètres
Étages des accrochages 173, 220 et 272 mètres
Arrêt 1936 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1954
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Bauvin
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Meurchin
Compagnie des mines de Lens
Groupe Groupe de Lens
Groupe de Lens-Liévin
Ressources Houille
Concession Meurchin

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse no 1 des mines de Meurchin
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 1 des mines de Meurchin

La fosse no 1 de la Compagnie des mines de Meurchin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Bauvin, près des limites avec Meurchin. Le fonçage du puits commence en , et la fosse commence à produire en 1859. Le , huit mineurs sur quatorze périssent dans la chute d'une cage dans le bougnou, soit dans la chute, soit par noyade. Les grands bureaux sont construits à proximité de la fosse, le long de la route principale. Des cités sont établies sur les territoires de Bauvin et de Meurchin, dans un style architectural propre à la Compagnie de Meurchin.

La Compagnie de Meurchin est rachetée par celle de Lens en 1920. Cette dernière construit des habitations supplémentaires dans son style architectural, dont des corons. La fosse no 1 cesse d'extraire en 1936, elle sert alors pour le service de la fosse no 3 - 4. La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Le puits no 1, profond de 283,30 mètres, est remblayé en 1954.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 1. Une entreprise a pris place sur le carreau de fosse. Bien qu'il ne reste plus que le bâtiment des ateliers-magasins de la fosse, il subsiste encore les grands bureaux, ainsi qu'une grande partie des cités minières.

La fosse[modifier | modifier le code]

Alors que la Compagnie de Meurchin creuse son puits no 1, elle ouvre en 1857 une autre fosse à Carvin dans le but d'obtenir plus de terrains dans sa concession. celle-ci n'a pas été continuée, et elle a été abandonnée à l'état d'avaleresse à la profondeur de 14,80 mètres[D 1]. Le décret du institue plusieurs concessions dont celles de Meurchin et de Carvin[D 2]. Ce n'est qu'en 1904 que la Compagnie de Meurchin ouvrira de nouveau une fosse à Carvin : la fosse no 6[A 1].

Fonçage[modifier | modifier le code]

La fosse no 1 est commencée à Bauvin[1] en [A 2],[SB 1], à l'extrémité du territoire communal, vers Meurchin, près de la route reliant Meurchin à Provin[SB 1]. Le niveau est passé avec une machine à traction directe puissante[D 1], de 200 chevaux[SB 1]. Le niveau fournit, à certains moments, jusqu'à 140 hectolitres d'eau par minute. Le terrain houiller est atteint à 130 mètres[SB 1]. À peine est-il atteint, qu'une veine de 1,10 mètre est rencontrée, inclinée à 16°[D 1]. Le puits traverse ensuite 102,15 mètres de terrain stérile, et rencontre une deuxième couche, également de 1,10 mètre, à 232,15 mètres. Le cuvelage est en bois de 4,04 mètres de diamètre utile, et est installé sur une hauteur de 81 mètres[SB 1].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La fosse entre en exploitation en 1859, à l'étage de 173 mètres[D 1]. En 1870, le chevalement est incendié. Il est remplacé par deux massifs en maçonnerie[D 1].

L'accident du est survenu à la fosse no 1, vers neuf heures du soir[D 3]. Quatorze ouvriers remontent dans une cage, à douze mètres au-dessus de l'accrochage de 220 mètres (le puits a 232 mètres de profondeur et le puisard est à peu près plein d'eau), la patte du câble se rompt ; l'une des griffes du parachute fonctionne et se brise, l'autre glisse sur le guide et la cage retombe au puisard : six ouvriers s'échappent à la nage, les huit autres sont noyés ou tués dans la chute[D 3]. L'enquête de l'Administration des Mines établit que la patte du câble est en mauvais état, et que la griffe du parachute qui n'a pas fonctionné est usée par le frottement[D 3].

La fosse no 1 et son nouveau chevalement vers 1910.

Il est bon de noter que la patte rompue fonctionnait depuis le matin seulement[D 3]. Le Parquet de Lille a fait remonter la responsabilité de l'accident aux agents chargés de la surveillance et de l'entretien des engins d'extraction, et à l'Ingénieur ; celui-ci a été condamné à trois mois de prison, le maître-porion à vingt jours, et le maître-forgeron qui a posé, la patte, à quinze jours. Une partie des peines a été remise par la Commission des grâces[D 3].

L'approfondissement du puits, repris en 1878, est poussé à 283,30 mètres. Les accrochages sont établis à 173, 220 et 272 mètres[SB 1]. L'orifice du puits est à l'altitude de 28,55 mètres par rapport au niveau de la mer[SB 1]. Le puits rencontre une veine no 3, à 252 mètres, et à 273 mètres, la même veine rejetée[D 1].

La Compagnie de Meurchin est rachetée par celle de Lens en 1920[A 1]. La fosse cesse d'extraire en 1936, elle assure le service pour la fosse no 3 - 4, sise 1 530 mètres à l'ouest[note 1]. Le puits est remblayé en 1954[B 1]. Le seul vestige de la fosse est le bâtiment des ateliers-magasins[1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Une entreprise est installée sur le carreau de fosse.

Les grands bureaux[modifier | modifier le code]

50° 30′ 05″ N, 2° 53′ 30″ E

La Compagnie de Meurchin a construit ses grands bureaux le long de la route principale, devant de la fosse no 1, sur le territoire de Meurchin, près des limites avec Bauvin. Ceux-ci n'ont pas été détruits, mais la façade a subi quelques modifications.

Les cités[modifier | modifier le code]

Plusieurs cités ont été établies près de la fosse no 1, sur les communes de Meurchin et de Bauvin. Les habitations les plus anciennes ont été construites par la Compagnie de Meurchin, les autres ont été construites par celle de Lens. L'architecture y est particulièrement diversifiée. Les habitations sont groupées par deux, par quatre, ou en corons.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a et b Dubois et Minot 1991, p. 107
  2. Dubois et Minot 1991, p. 105
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c d e et f Vuillemin 1880, p. 84
  2. Vuillemin 1880, p. 58
  3. a b c d et e Vuillemin 1880, p. 83
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, première partie, Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e f et g Soubeiran 1895, p. 224

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 105, 107. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 410 p. (lire en ligne), p. 58, 83-84. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, première partie, Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 224. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article