Formule des traces de Selberg

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En mathématiques, la formule des traces de Selberg est un résultat central en analyse harmonique non commutative. Elle fournit une expression pour la trace de certains opérateurs intégraux ou différentiels agissant sur des espaces de fonctions sur un espace homogène G/Γ, où G est un groupe de Lie et Γ un groupe discret, ou plus généralement sur un double quotient H\G/Γ.

Un cas particulier important est celui où l'espace est une surface de Riemann compacte S. L'article initial de Atle Selberg en 1956[1] traitait de ce cas, pour l'opérateur laplacien et ses puissances. Les traces des puissances du Laplacien permettent dans ce cas de définir une forme de fonction zêta. L'intérêt est l'analogie puissante qui apparaît alors entre la formule obtenue et les formules explicites de la théorie des nombres. Les géodésiques fermées de S jouent le rôle des nombres premiers. Cette relation a été immédiatement reconnue comme une lueur nouvelle sur l'hypothèse de Riemann.

La formule des traces de Selberg établit une relation entre le spectre de l'opérateur de Laplace-Beltrami sur une surface compacte à courbure négative constante et les longueurs des géodésiques périodiques sur cette surface.

Elle généralise la formule sommatoire de Poisson valide pour le tore.

Définitions[modifier | modifier le code]

Toute surface X compacte à courbure négative constante peut se représenter comme l'espace quotient du demi-plan de Poincaré ℍ par un sous-groupe discret Γ du groupe PSL(2, ℝ) des isométries :

.

Considérons l'opérateur de Laplace-Beltrami sur X :

.

On peut démontrer que, la surface étant compacte, son spectre est discret, c’est-à-dire que les valeurs propres λn, solutions de l'équation aux valeurs propres

,

forment une suite infinie qu'on peut ranger par ordre croissant :

Les fonctions propres sont dans et vérifient la condition de périodicité :

.

En introduisant le changement de variable :

,

les valeurs propres sont indexées par .

Formule de Selberg[modifier | modifier le code]

Cette formule s'écrit :

.

La somme est prise sur toutes les classes de conjugaison hyperboliques distinctes. La fonction h doit être :

  • analytique dans la bande , où δ est une constante positive ;
  • être paire : h(–r) = h(r) ;
  • satisfaire la majoration : , où M est une autre constante positive.

La fonction g est la transformée de Fourier de h, c’est-à-dire :

.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Selberg trace formula » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) A. Selberg, « Harmonic analysis and discontinuous groups in weakly symmetric Riemannian spaces with applications to Dirichlet series », Journal of the Indian Mathematical Society, vol. 20,‎ , p. 47-87.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) H. P. McKean, « Selberg's Trace Formula as Applied to a Compact Riemannian Surface », Comm. Pure Appl. Math., vol. 25,‎ , p. 225-246. « Erratum », Comm. Pure Appl. Math., vol. 27,‎ , p. 134
  • (en) D. Hejhal, « The Selberg Trace Formula and the Riemann Zeta Function », Duke Math. J., vol. 43,‎ , p. 441-482
  • (en) D. Hejhal, The Selberg Trace Formula for PSL(2, ℝ), vol. 1, coll. « Springer Lecture Notes » (no 548),
  • (en) A. B. Venkov, « Spectral theory of automorphic functions, the Selberg zeta function and some problems of analytic number theory and mathematical physics », Russian Mathematical Surveys, vol. 34,‎ , p. 79-153
  • P. Cartier et A. Voros (de), « Une nouvelle interprétation de la formule des traces de Selberg », dans The Grothendieck Festschrift, Birkhäuser, coll. « Progress in Mathematics » (no 87), , p. 1-67

Lien externe[modifier | modifier le code]

(en) Matthew R. Watkins, Selberg trace formula and zeta functions (page personnelle)