Flamanville (Manche)
Flamanville | |
![]() Le sémaphore. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Patrick Fauchon 2020-2026 |
Code postal | 50340 |
Code commune | 50184 |
Démographie | |
Population municipale |
1 766 hab. (2018 ![]() |
Densité | 245 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 31′ 53″ nord, 1° 51′ 55″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 90 m |
Superficie | 7,22 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton des Pieux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.flamanville.fr. |
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Flamanville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 766 habitants[1].
Géographie[modifier | modifier le code]
Flamanville est située au sud de la Hague, sur la côte ouest du Cotentin.
Localisation[modifier | modifier le code]
Flamanville s'étale sur une route de plus de 3 km. On distingue trois grandes parties : l'ancien village, appelé Caubus, situé au sud du château, la cité de la mine (cité Sainte-Barbe) et le hameau Artu, et le centre bourg, où se trouvent la mairie et l'église, devenu aujourd'hui le cœur de la commune. Le hameau de Diélette, en bord de mer, comprend un port.
Géologie[modifier | modifier le code]
Flamanville est bâtie sur un pluton granitique d'âge hercynien, qui forme une avancée sur la mer. Il est à l'origine d'une auréole de métamorphisme caractéristique, ce qui en fait un cas d'école du métamorphisme de contact[2].
Dans le Cotentin, on rencontre également le granite hercynien à la pointe de Barfleur.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Flamenovilla (lire Flamenc-) vers l'an 1000, Flamencvilla entre 1022 et 1026, Flamanvilla en 1192[3].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -vile (la graphie moderne ville « latinise », alors que normalement -ille se prononce -iye [ij] comme dans fille) dans son sens ancien de « domaine rural ».
L'interprétation exacte du premier élément Flamenc- > Flaman- divise les auteurs :
- Soit le nom de personne Flamenc « le Flamand », surnom d'origine ethnique qui s'est perpétué dans le patronyme Flamand / Flamant, commun en Normandie[4].
- Soit l'ethnique Flamingen (moyen néerlandais Vlamingen) « les Flamands », au sens d'une famille de Flamands[5].
Flamanville (Seine-Maritime) est un homonyme étymologique.
Cependant, Marie-Thérèse Morlet n'inclut pas Flamanville dans son ouvrage consacré aux noms de personnes dans les noms de lieux[6]. Ernest Nègre a choisi, sans doute avec raison, de voir dans le premier élément de Flamanville non pas un anthroponyme, mais simplement un appellatif ethnique évoquant la présence d'une colonie de Flamands, d'où le sens proposé de « domaine rural des Flamands », « ferme des Flamands »[5].
Histoire[modifier | modifier le code]
Des fouilles ont révélé une occupation humaine datée du Mésolithique, environ 7 000 ans, sur le site de « l'Onglais »[7].
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de Flamanville se blasonnent ainsi : Coupé : au premier d'azur au lion léopardé couronné d'argent passant sur un filet en fasce du même soutenu d'une jumelle aussi d'argent, au second de gueules aux trois tours d'or ouvertes, ajourées et maçonnées de sable[8].
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Politique et administration[modifier | modifier le code]
Flamanville était, du fait de l'implantation d'une mine de fer sous-marine, un bastion ouvrier dans un bocage conservateur. Au sortir de la guerre, la population porte même un communiste à la mairie.
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].
En 2018, la commune comptait 1 766 habitants[Note 1], en augmentation de 2,26 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Camp du Castel[modifier | modifier le code]
Pierre au Rey[modifier | modifier le code]
La Pierre au Rey est signalée en 1833 par Le Fillastre et par Ragonde dans leur ouvrage Description des monuments druidiques du département de la Manche. Ce chaos naturel considéré, à tort, comme un dolmen fit l'objet à ce titre d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[16].
Le château[modifier | modifier le code]
Le château construit entre 1654 et 1658[17],[18] est bâti sur les vestiges d'un ancien manoir seigneurial du XIe siècle. Le parc du château de Flamanville contient le jardin des dahlias, constitué de :
- la collection de la commune, qui regroupe 100 variétés de dahlias, dont certains proviennent du parc de la Tête d'Or de Lyon ;
- la collection du Jardin conservatoire, qui regroupe des dahlias issus des jardins de différents membres de la Société française du dahlia. Ce jardin compte, en 2006, 438 variétés différentes de dahlias, d'origine française, belge, allemande, néerlandaise, américaine… qu'il a pour objectif de sauver de la disparition et de conserver en bon état.
La centrale nucléaire de Flamanville[modifier | modifier le code]
Elle dispose de
- deux réacteurs à eau ordinaire sous pression (REP) 1 300 MWe,
- un troisième réacteur de 1 600 MWe en construction, qui était prévu pour être le premier réacteur pressurisé européen (EPR) français en 2012. Mais sa mise en service a été successivement reportée ; elle est maintenant planifiée pour 2023[19].
Les mines de fer[modifier | modifier le code]
La roche de Flamanville étant riche en fer, une mine sous-marine a fourni du minerai jusqu'en 1962. Paul Vialar a écrit un roman sur cette mine : La Maison sous la mer. Le film La Maison sous la mer, d'Henri Calef a été tourné dans la commune en 1946. La mine a fermé en juillet 1962[20].
Le trou Baligan[modifier | modifier le code]
Le trou Baligan est une faille située au pied du cap de Flamanville, à l'emplacement actuel de la centrale nucléaire. La faille s'enfonçait sur près de deux cents mètres au cœur de la falaise. La mer, en s'y engouffrant, émettait des bruits terrifiants, nourrissant la légende d'un dragon qui terrorisait la population, il y a plus de 1 500 ans. Un jour de 448, saint Germain à la rouelle débarqua d'Irlande et vainquit la bête, symbole du paganisme, convertissant ainsi la population au christianisme. Le monstre resta pétrifié en un bloc de granit, veiné par la rouille du minerai de fer dont la couleur rappelait le sang des innocents sacrifiés.
L'église[modifier | modifier le code]
L'église Saint-Germain, du XIIIe siècle, est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Saint-Germain (en hommage à Germain à la rouelle qui y aurait débarqué) du doyenné de Cherbourg-Hague[21]. Jean-René Basan (1654 † 1715), marquis de Flamanville et lieutenant général des armées du roi est enterré dans le chœur de l'église[22].
Le sémaphore[modifier | modifier le code]
Construit en 1867, un ancien sémaphore de la Marine nationale a été transformé en restaurant en 1988.
Le port de Diélette[modifier | modifier le code]
La commune de Flamanville comprend un port : le port de Diélette, du nom de l'ancien village de pêcheurs au nord du territoire communal. Le port est en partie sur la commune voisine de Tréauville.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Saint Germain à la rouelle (Ve siècle), saint sauroctone qui a vaincu la Bête du Trou Baligan.
- Hervé de Flamanville (XVIIe siècle), baron puis marquis de Flamanville, grand-bailli du Cotentin, il fit construire l'actuel château.
- Jean-Hervé Bazan de Flamanville (château de Flamanville, 15 février 1666 - Perpignan, 5 janvier 1721), fils du marquis Hervé de Flamanville. Il entra dans les ordres à Cherbourg, devint vicaire général à Chartres et fut nommé évêque de Perpignan par Louis XIV en 1695, où il mourut en odeur de sainteté[23].
- Henry Moret (1856-1913), Cherbourgeois, peintre français, on lui doit des paysages de Diélette.
- Alphonse Osbert (1857-1939), peintre symboliste français, on lui doit aussi des paysages de Diélette.
- Lucien Goubert (1887 à Flamanville - 1964), artiste peintre, qui naquit au chemin de la Cad'huse, dans le hameau de Caubus. Il a peint de nombreux paysages mais reste essentiellement connu dans le département. Il a donné son nom au collège de Flamanville.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Le granite de Flamanville et son auréole de métamorphisme, d'après J. Le Gall et F. Gresselin, novembre 2017.
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425)
- ibidem.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Tome 2, Formations non-romanes, Droz, 1991 , p. 736, N° 12412 (lire en ligne) [1]
- Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l'ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-9145-4196-1), p. 7.
- « GASO, la banque du blason - Flamanville Manche » (consulté le 16 janvier 2012)
- Annuaire du département de la Manche, 33e année 1861, p 101.
- Réélection 2020 : « Municipales à Flamanville. Un septième mandat de maire pour Patrick Fauchon », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 15 juillet 2020)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no PA00110399, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Dolmen dit La Pierre au Rey ou le Trépied », notice no PA00110401, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jean Barbaroux, 120 Châteaux et Manoirs en Cotentin, Éditions Heimdal, Bayeux, 1982, 112 p, (ISBN 978-2902171576), p. 5.
- « Château de Flamanville », notice no PA00110400, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Nucléaire : après les essais à chaud, l’EPR de Flamanville entre dans une nouvelle phase La presse de la manche, consulté le 16 août 2020.
- « Notice 309 sur "l'association Histoire et Patrimoine des Mines et Carrières de Flamanville-Diélette ", Mission ethnologie, DAPA / MCC » (consulté le 17 décembre 2011)
- Site du doyenné.
- « Secrets de châteaux et manoirs - Cotentin - Saint-Lô - Coutances », La Presse de la Manche, no Hors-série, , p. 43 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
- Vérusmor, « Le domaine seigneurial et le château de Flamanville », Annuaire du département de la Manche, Saint-Lô, Elie fils, 1863.
- Site de l'IGN.
- « Flamanville sur le site de l'Institut géographique national » (archive Wikiwix)
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Hugues Plaideux, « Une amitié méconnue : Jean-Jacques Rousseau et le marquis de Flamanville », dans Revue de la Manche, t. 39, fasc. 155, juillet 1997
- Paul Vialar, La Maison sous la mer, roman, éd. Denoël, 1941 La maison sous la mer, c'est le Trou Baligan, grotte naturelle sous la falaise de Flamanville-Dielette. Le site du roman est Flamanville, sa falaise et la mine sous la mer avant que le tout soit détruit pour faire place à la centrale nucléaire.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Flamanville sur le site de l'Insee
- Le granite de Flamanville et son auréole de métamorphisme sur le site Lithothèque de Normandie