Fiorenza Sanudo
Duchesse de Naxos | |
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Duchesse |
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Décès | |
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Activité | |
Famille | |
Père | |
Conjoints |
Giovanni dalle Carceri (en) Niccolo Sanudo Spezzabanda |
Enfants |
Florence (Fiorenza) Sanudo (morte en 1371) était la fille et le successeur de Giovanni Sanudo et de sa femme Maria à la tête du duché de Naxos, à partir de 1362. Elle régna avec son mari et cousin Nicolas Sanudo Spezzabanda jusqu'à sa mort.
Famille et jeunesse
[modifier | modifier le code]La famille Sanudo aurait fourni divers doges à la Sérénissime[1]. Un Marco Sanudo est attesté dans la seconde moitié du XIe siècle. Il aurait exercé diverses fonctions pour la république de Venise dont ambassadeur à Constantinople d'où son surnom de Costantinopolitani (le « Constantinopolitain »). Son fils Pietro épousa Zabarella, une sœur du doge Enrico Dandolo. De ce mariage seraient nés trois fils dont Marco Sanudo, le fondateur de la dynastie. Il participa à la quatrième croisade en 1204 puis fonda le duché de Naxos. Il fit construire une nouvelle capitale autour de sa forteresse, le castro sur l'île de Naxos. Il lutta aux côtés de Venise et de son suzerain l'empereur latin. Angelo Sanudo, son fils, passa la plus grande partie de sa vie à guerroyer, principalement pour ses suzerains l'empereur latin puis après 1248 le prince d'Achaïe. Le règne de son fils, Marco II Sanudo, fut perturbé. Le duché de Naxos ne cessa de rétrécir sous les coups de l'Empire byzantin.
Le règne du grand-père de Fiorenza, Guglielmo Sanudo fut marqué par l'arrivée de deux nouvelles menaces dans l'Égée : les Catalans et les Turcs Seldjoukides. Les petits seigneurs des Cyclades, vassaux du duché de Naxos, face à ce double danger, se tournèrent de plus en plus vers Venise plus à même de les protéger que leur suzerain. Guglielmo chercha un appui chez les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Un des fils, oncle de Fiorenza, rejoignit l'ordre[2]. Dans la même perspective d'alliances, l'aîné, Niccolò Sanudo épousa une jeune femme de la famille de Brienne, liant le duché de Naxos avec le duché d'Athènes de Gautier de Brienne. Niccolò mourut sans héritier. Le père de Fiorenza, Giovanni Sanudo lui succéda. Durant son règne Naxos fut ravagée par Umur Bey, l'émir d'Aydın en 1344[3]. Durant la guerre entre la république de Venise et la république de Gênes, Naxos fut attaqué en 1351 par des galères génoises qui s'emparèrent de toute la famille du duc Giovanni, dont Fiorenza. Ils furent retenus prisonniers à Gênes pendant trois ans[4].
Duchesse de Naxos
[modifier | modifier le code]Le premier mari de Fiorenza Sanudo fut Giovanni dalle Carceri, seigneur des deux-tiers de l'Eubée, mais il mourut en 1358, avant qu'elle ne devienne duchesse à la mort de son père fin 1361 ou 1362. Son remariage était une question diplomatique que contrôlaient très étroitement les républiques génoises et vénitiennes. Le choix pouvait en effet faire pencher l'équilibre des pouvoirs en Égée en faveur de l'une ou l'autre[5].
En 1361, Venise s'opoosa ainsi à un projet de mariage avec le Génois Pietro Recanelli, capitaine de Smyrne et membre de la mahona de Chios[6].
L'année suivante, elle choisit un Florentin, établi à Corinthe, Nerio Acciaiuoli, qui devint ensuite duc d'Athènes. Mais, Nerio Acciaiuoli était trop proche des Angevins de Naples pour la république de Venise. Cette dernière envoya une galère à Naxos pour capturer Fiorenza et l'emmener en Crète. Là, on la persuada gentiment mais fermement d'épouser son cousin Niccolo Sanudo Spezzabanda, descendant d'un frère du 4e duc Guglielmo Sanudo, en 1364. Il devint donc le duc Niccolo II et régna avec son épouse[5].
Le rapprochement entre les deux parties de la famille et les deux îles fut immédiatement mis à profit par Venise qui utilisa des troupes de Naxos et d'Eubée pour mater une révolte en Crète[5].
Elle mourut en 1371 et c'est son fils Niccolo dalle Carceri, fils de son premier mari, qui lui succéda, sous la régence de Spezzabanda.
De son cousin, elle n'eut que des filles :
- Maria Sanuda, héritière de l'île d'Andros, épouse de Gaspard Sommaripa[7]
- Elixa (ou Elissabeta)
Arbre généalogique
[modifier | modifier le code]Marco Sanudo Constantinopolitani | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Enrico Dandolo (doge de Venise) | une sœur d'Enrico | Pietro Sanudo | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Bernardo Sanudo | Lunardo Sanudo | 1. Inconnue | Marco Sanudo 1205 ? - 1227 ? | 2. Une sœur de l'empereur (latin ou de Nicée ?) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
une fille de Macaire de Sainte-Menehould | Angelo Sanudo 1227 ? - 1262 ? | Giovanni Sanudo (installé en Eubée) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
une fille ∞ Paolo Navigaioso (seigneur de Lemnos) | Marino Sanudo (apanage de Paros et Antiparos) ∞ Portia da Verona | Marco II Sanudo 1262 ? - 1303 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Guglielmo Sanudo 1303 - 1323 | Francesco Sanudo (apanage de Milos) ∞ Cassandra de Durnay | Marco Sanudo (apanages à Andros et en Eubée) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Marco (Marcolino) Sanudo (apanage de Milos) | Niccolò Sanudo ∞ Jeanne de Brienne 1323 - 1341 | Marino et Pietro Sanudo | Giovanni Sanudo 1341 - 1362 | Gugliemo Sanudo | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Fiorenza Sanudo | Francesco Ier Crispo 1383 - 1397 | 1. Giovanni dalle Carceri | Fiorenza Sanudo 1362 - 1371 | 2. Niccolo Sanudo Spezzabanda 1362 - 1371 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Giacomo Ier Crispo 1397 - 1418 | Niccolo dalle Carceri 1371 - 1383 | Maria Sanudo ∞ Gaspard Sommaripa | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Fiorenza Sanudo-Sommaripa | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Famille Crispo | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) J.K. Fotheringham et L.R.F Williams, Marco Sanudo, conqueror of the Archipelago., Clarendon Press, Oxford, 1915.
- (en) Charles A. Frazee, The Island Princes of Greece. The Dukes of the Archipelago., Adolf M. Hakkert, Amsterdam, 1988. (ISBN 9025609481)
- (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001. (ISBN 1-899163-68-9)
- Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople et la Principauté de Morée., Payot, 1949.
- Père Robert Saulger, Histoire nouvelle des Ducs de l'Archipel., Paris, 1699. (repris par Louis Lacroix, Îles de la Grèce, 1853 et Ernst Curtius)
- B. J. Slot, Archipelagus Turbatus. Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane. c.1500-1718., Publications de l'Institut historique-archéologique néerlandais de Stamboul, 1982. (ISBN 9062580513)
- (en) William Miller, The Latins in the Levant : A History of Frankish Greece (1204–1566)., Londres, 1908.
Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- J.K. Fotheringham, op. cit., p. 1-12.
- C. Frazee, op. cit., p. 36.
- C. Frazee, op. cit., p. 39-40.
- C. Frazee, op. cit., p. 40.
- C. Frazee, op. cit., p. 41.
- D. Jacoby, La féodalité en Grèce médiévale. Les « Assises de Romanie », sources, application et diffusion (1971), p 301-302
- Archipelagus Turbatus p 38