Fédération internationale des échecs

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Fédération internationale des échecs (FIDE)
Image illustrative de l’article Fédération internationale des échecs
Logo de la FIDE.

Sigle FIDE
Sport(s) représenté(s) Échecs
Création 20 juillet 1924
Président Arkadi Dvorkovitch
Siège Lausanne, Suisse[1]
Affiliation Association internationale des sports de l'esprit
Nations membres 200[2]
Site internet www.fide.com

La Fédération internationale des échecs, communément désignée par son acronyme FIDE, est une organisation internationale basée en Suisse qui regroupe les fédérations nationales du jeu d'échecs et gère les compétitions d'échecs au niveau international. La FIDE a été fondée à Paris le 20 juillet 1924. Sa devise est Gens una sumus, qui signifie en latin « Nous sommes une seule famille ». En 1999, la FIDE a été reconnue par le Comité International Olympique (CIO). En mai 2022, la FIDE comptait 200 fédérations membres.

Rôle[modifier | modifier le code]

L'activité la plus visible de la FIDE est l'organisation du Championnat du monde d'échecs depuis 1948. La FIDE organise également des championnats du monde pour les femmes, les juniors, les seniors et les handicapés. Autre événement phare, l'Olympiade d'échecs, un tournoi d'échecs biennal organisé depuis 1924, auquel s'affrontent des équipes nationales. Une année sur deux, la FIDE organise également le Championnat du monde par équipes, dans lequel s'affrontent les meilleures équipes des Olympiades précédentes.

Dans le cadre du cycle du Championnat du Monde d'Échecs, la FIDE organise également le Tournoi des Candidats, qui détermine qui défiera le Champion du Monde en titre, et les tournois de qualification pour les Candidats, tels que la Coupe du Monde d'Échecs, le Grand Prix FIDE et le Grand Prix FIDE. Tournoi Suisse 2019.

La FIDE est reconnue par le Comité International Olympique (CIO) comme l'organisme suprême responsable de l'organisation des échecs et de ses championnats aux niveaux mondial et continental. Les autres tournois ne sont pas supervisés directement par la FIDE, mais ils respectent généralement les règles et règlements de la FIDE. Certaines organisations nationales d'échecs telles que la Fédération américaine des échecs utilisent des différences mineures par rapport aux règles de la FIDE.

La FIDE définit les règles des échecs, tant pour les parties individuelles (c'est-à-dire l'échiquier et les mouvements) que pour le déroulement des compétitions internationales. Les règles des compétitions internationales constituent la base des compétitions locales, même si les organismes locaux sont autorisés à modifier ces règles dans une certaine mesure. La FIDE décerne un certain nombre de titres organisationnels, notamment celui d'arbitre international, ce qui signifie que le récipiendaire est compétent et digne de confiance pour superviser des compétitions de haut niveau.

La FIDE calcule les notes Elo des joueurs et décerne des titres pour leurs réussites en jeu compétitif, comme le titre de Grand Maître. Il décerne également des titres aux compositeurs et aux résolveurs de problèmes et d'études d'échecs.

La FIDE finance et gère des programmes de sensibilisation, tels que le programme Chess for Freedom et des récompenses telles que, depuis 2020, le prix Svetozar Gligoric pour le fair-play.

Les échecs par correspondance (joués par courrier, par courrier électronique ou sur des serveurs en ligne) sont réglementés par la Fédération internationale des échecs par correspondance, un organisme indépendant qui coopère avec la FIDE le cas échéant.

Le budget de la FIDE pour 2022 était de 12,84 millions d'euros, une augmentation par rapport au budget 2021 qui était de 4 millions d'euros. Les revenus proviennent principalement des droits sur des tournois tels que l'Olympiade et le Championnat du monde, de divers frais et commissions, ainsi que du parrainage et des dons d'entreprises.

Historique[modifier | modifier le code]

Création[modifier | modifier le code]

La Fédération internationale des échecs est fondée le à Paris[3], à l'initiative du Français Pierre Vincent. À ce moment, elle sert de lien de communications entre les différentes fédérations nationales.

La FIDE des premières années est peu influente. Principalement parce que l'Union soviétique, mêlant jeu d'échecs et politique, refuse d'y adhérer. Cela change pourtant à la mort du champion du monde en titre Alexandre Alekhine en 1946.

Organisation du championnat du monde de 1948 à 1990[modifier | modifier le code]

Le Néerlandais Max Euwe, président de la FIDE de 1970 à 1978 (ici en 1973).

En 1948, la FIDE organise un tournoi pour suppléer à la disparition du champion du monde Alexandre Alekhine. L'Union soviétique rejoint alors la fédération. Depuis ce tournoi en 1948 jusqu'à 1992, la FIDE a été seule organisatrice des championnats du monde.

Non sans heurts : à défaut d'accords, le champion du monde, l'américain Bobby Fischer perd son titre sans jouer en 1975, le titre revenant au grand maître soviétique Anatoli Karpov.

En février 1985, le président de la FIDE (depuis 1978), Florencio Campomanes, interrompt de sa propre autorité (du fait des statuts de la FIDE) le match du championnat du monde 1984-1985 opposant Anatoli Karpov à Garry Kasparov, déclarant que le match est « terminé sans décision »[4]. Cet arrêt cause une polémique car certains observateurs supposent que Campomanes a voulu protéger Karpov, en difficulté face à la remontée au score de son challengeur Kasparov dans le match. De septembre à novembre 1985, un nouveau match est organisé, toujours à Moscou, voyant la victoire de Kasparov[5],[6],[7].

Depuis 1993[modifier | modifier le code]

En 1993, le champion du monde Garry Kasparov et son prétendant Nigel Short quittent la FIDE et créent la Professional Chess Association (PCA). Depuis cette date il existe deux championnats du monde : le championnat du monde FIDE (dont la dernière édition en octobre 2005 voit la victoire de Veselin Topalov), et le championnat du monde « classique » (PCA), dont le champion du monde est Vladimir Kramnik, détrônant Garry Kasparov en 2000.

Par la suite, l'accord de Prague est conçu par le grand maître américain Yasser Seirawan, visant à réunifier les deux championnats du monde mais cet accord échoue. Il faut attendre 2006 pour que le match de la réunification ait enfin lieu. Il voit la victoire de Kramnik sur Topalov.

À gauche, le président de la Fédération azerbaïdjanaise des échecs Elman Rustamov et, à droite, le président de la Fédération internationale des échecs (de 1995 à 2018), Kirsan Ilioumjinov.

Depuis le 66e congrès de la FIDE, tenu à Noisy-le-Grand (France) en novembre 1995, le président de la FIDE est Kirsan Ilioumjinov (jusqu'en 2018), ce dernier dirigeant également la Kalmoukie, une petite république russe. Bien que contesté, Ilioumjinov est néanmoins largement réélu en 2006 par 96 voix contre 54 face à Bessel Kok, et réélu à nouveau en 2010 par 95 voix contre 55 face à Anatoli Karpov[8].

Le système électoral instauré dans les années 1980, consistant à accorder une voix à chaque fédération nationale, indépendamment du nombre de membres qu'elle revendique, rend prépondérant le vote des « petites fédérations »[8].

Reconnaissance par le CIO (1999)[modifier | modifier le code]

La FIDE a déclaré souhaiter que le jeu d'échecs devienne une discipline olympique. En 1999, elle est reconnue par le Comité international olympique (CIO). Deux ans plus tard, elle applique le règlement antidopage du CIO aux échecs[réf. souhaitée].

En 2003, est créée une organisation parallèle de la FIDE, l'Association des professionnels des échecs (ACP), fondée par le GM français Joël Lautier, et qui vise à mieux défendre les intérêts des joueurs professionnels, en particulier face au pouvoir de la FIDE.

Le 10 avril 2017, Kirsan Ilioumjinov se met en retrait de la présidence de la FIDE, et est partiellement remplacé par Georgios Makropoulos[9].

En 2018, la FIDE compte 189 membres; en 2022, elle compte 200 membres[2].

Présidents[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. « Registre du Commerce FIDE », sur zefix.ch (consulté le ).
  2. a et b (en) Fédération internationale des échecs, « FIDE directory », sur ratings.fide.com (consulté le ).
  3. Commémoration de l'événement sur le site de la Fédération française des échecs.
  4. « Kasparov indigné », sur Le Monde.fr, .
  5. (en) C. Abundo, « Campo's Legacy to World Chess », FIDE.com.
  6. (en) Daniel Johnson, « White knight who brought down the Red king », sur The Times, .
  7. (en) M. Week, « FIDE World Chess Championship 1948–1990 » [archive du ], sur chess.about.com.
  8. a et b (en) Kirsan Ilyumzhinov reelected 2 juin 2006 sur ChessBase
  9. « La guerre est déclarée à la FIDE », sur Europe Échecs, (consulté le ).
  10. (en) Ilyumzhinov wins FIDE election by 95 votes to 55, Chessbase, 29 septembre 2010.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]