Ferdinand Morel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ferdinand Morel
Photographie en noir et blanc d'un homme portant blouse blanche et cravate noire, vu de profil droit
Ferdinand Morel vers 1950
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
FinhautVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Ferdinand Morel, né le à Moutier, dans le Jura bernois et mort le à Giétroz dans le canton du Valais, était un psychiatre suisse dont la carrière universitaire s'est déroulée à Genève.

Biographie[modifier | modifier le code]

Théologien de première formation, Ferdinand Morel a obtenu un doctorat en philosophie en 1918 avec sa thèse "Essai sur l'introversion mystique"[1]. Par la suite, il donnait un cours sur des "questions de psychologie" en tant que privat-docent à la Faculté des lettres. Pour "connaître l'homme dans sa totalité"[2] il s'est inscrit pour des études de médecine à Genève en 1921. Médecin en 1927, il a commencé à exercer à la Clinique psychiatrique de Bel-Air en 1928. Sa thèse sur l'hyperostose frontale interne a reçu le prix de la Faculté de médecine en 1930[1]. De 1934 à 1937, Ferdinand Morel enseignait le cours "Éléments de psychiatrie" comme privat-docent.

En 1938, il a été nommé à la chaire de psychiatrie de la Faculté de médecine de l'Université de Genève et à la direction de la Clinique psychiatrique de Bel-Air, qu'il allait diriger jusqu'à son décès en 1957[2],[3],[4], avant l’arrivée de Julian de Ajuriaguerra.

Il a développé une vision essentiellement organiciste des maladies mentales, en s'intéressant à leurs bases physiopathologiques, anatomiques ou biochimiques[3]. Dans ce but, il a créé divers laboratoires à Bel-Air, dont celui d'histopathologie, d'endocrinologie ou encore d'électro-encéphalographie, afin d'enrichir l'examen clinique[3]. Ferdinand Morel souhaitait également que le lieu de vie des malades soit agréable : il a fait moderniser les pavillons, fleurir le domaine, agrandir la chapelle de Bel-Air. Des excursions et des séances de théâtre ou de cinéma ont été organisées pour les patients, et un service social devait les aider à réintégrer la vie à l'extérieur de l'institution[2]. Le développement de la Policlinique de psychiatrie permettait de traiter de manière ambulatoire certaines maladies mentales.

Au niveau des pratiques médicales, Ferdinand Morel a introduit l'utilisation des neuroleptiques peu après leur invention en 1952. Il était fermement opposé à la pratique des lobotomies ou psycho-chirurgie[3],[5].

Travaux[modifier | modifier le code]

  • Essai sur l'introversion mystique : étude psychologique de Pseudo-Denys l'Aréopagite et quelques autres cas de mysticisme, Genève, Kundig, 1918. 338 p. (Th. lett. Genève, 1917 ; 32)
  • L'hyperostose frontale interne : syndrome de l'hyperostose frontale interne avec adipose et troubles cérébraux, Genève, Impr. Chapalay & Mottier, 1929. 92 p. (Th. méd. Genève, 1929 ; Méd. 1311)
  • Introduction à la Psychiatrie Neurologique, Paris, Masson & Cie., 1947. 298 p.

Éponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de Ferdinand Morel a été associé au syndrome Morgagni-Stewart-Morel[2],[6], qu'il a décrit dans sa thèse. Il ne doit pas être confondu avec le psychiatre français Bénédict Augustin Morel (1809-1873), lui aussi éponyme d'une autre affection psychiatrique, la maladie de Kraepelin-Morel ou démence précoce, une entité nosologique devenue obsolète[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sous-fonds : Documents administratifs du Directeur général, Pr Ferdinand Morel (1939-1957) [Documents papier ; 8 boîtes]. Fonds : Asile psychiatrique de Bel-Air; Cote : CH-002127-6 V14-174 / art. 14897. Genève : Archives HUG.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ferdinand Morel, Titres et travaux scientifiques du Docteur Ferdinand Morel, Genève, Sonar, , 31 p., p. 14
  2. a b c et d P. Schifferli et Gaston Garrone, « Hommage au Professeur Ferdinand Morel », Médecine et Hygiène, no 369,‎ , p. 356
  3. a b c et d Gaston Garrone, « Le Professeur Ferdinand Morel, 1888-1957 », Bulletin de l'Académie Suisse des Sciences Médicales, vol. 14, no 1,‎ , p. 87-89
  4. Armand Brulhart (dir.), De Bel-Air à Belle-Idée : 2 siècles de psychiatrie à Genève 1800-2000, tome 2, Chêne-Bourg, Georg, , 348 p. (ISBN 978-2-8257-0850-7), p. 245
  5. Mario Wiesendanger, « Neurosciences et neuropsychiatrie : Auguste Forel et Constantin von Monakow à Zurich - leur influence en cliniques psychiatriques en Suisse romande », Archives suisses de neurologie et de psychiatrie, vol. 162,‎ , p. 77-81 (DOI 10.4414/sanp.2011.02240, lire en ligne [PDF])
  6. (en) « Morgagni-Stewart-Morel syndrome », sur Radiopaedia.org, (consulté le )
  7. S.Y. Tsai, « Eponym and Identity - Benedict Augustin Morel (1809-1873) and Ferdinand Morel (1888-1957) », Arch Gen Psychiatry. 104-109., vol. 19,‎ , p. 104-109 (DOI 10.1001/archpsyc.1968.01740070106015, lire en ligne, consulté le )