Ferdinand Morel
Pour les articles homonymes, voir Morel (patronyme).
Ne doit pas être confondu avec Charles-Ferdinand Morel.
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Ferdinand Morel, né le à Moutier, dans le Jura bernois et mort le à Giétroz dans le canton du Valais, était un psychiatre suisse dont la carrière universitaire s'est déroulée à Genève.
Biographie[modifier | modifier le code]
Théologien de première formation, Ferdinand Morel a obtenu un doctorat en philosophie en 1918 avec sa thèse "Essai sur l'introversion mystique"[1]. Par la suite, il donnait un cours sur des "questions de psychologie" en tant que privat-docent à la Faculté des lettres. Pour "connaître l'homme dans sa totalité"[2] il s'est inscrit pour des études de médecine à Genève en 1921. Médecin en 1927, il a commencé à exercer à la Clinique psychiatrique de Bel-Air en 1928. Sa thèse sur l'hyperostose frontale interne a reçu le prix de la Faculté de médecine en 1930[1]. De 1934 à 1937, Ferdinand Morel enseignait le cours "Éléments de psychiatrie" comme privat-docent.
En 1938, il a été nommé à la chaire de psychiatrie de la Faculté de médecine de l'Université de Genève et à la direction de la Clinique psychiatrique de Bel-Air, qu'il allait diriger jusqu'à son décès en 1957[2],[3],[4], avant l’arrivée de Julian de Ajuriaguerra.
Il a développé une vision essentiellement organiciste des maladies mentales, en s'intéressant à leurs bases physiopathologiques, anatomiques ou biochimiques[3]. Dans ce but, il a créé divers laboratoires à Bel-Air, dont celui d'histopathologie, d'endocrinologie ou encore d'électro-encéphalographie, afin d'enrichir l'examen clinique[3]. Ferdinand Morel souhaitait également que le lieu de vie des malades soit agréable : il a fait moderniser les pavillons, fleurir le domaine, agrandir la chapelle de Bel-Air. Des excursions et des séances de théâtre ou de cinéma ont été organisées pour les patients, et un service social devait les aider à réintégrer la vie à l'extérieur de l'institution[2]. Le développement de la Policlinique de psychiatrie permettait de traiter de manière ambulatoire certaines maladies mentales.
Au niveau des pratiques médicales, Ferdinand Morel a introduit l'utilisation des neuroleptiques peu après leur invention en 1952. Il était fermement opposé à la pratique des lobotomies ou psycho-chirurgie[3],[5].
Travaux[modifier | modifier le code]
- Essai sur l'introversion mystique : étude psychologique de Pseudo-Denys l'Aréopagite et quelques autres cas de mysticisme, Genève, Kundig, 1918. 338 p. (Th. lett. Genève, 1917 ; 32)
- L'hyperostose frontale interne : syndrome de l'hyperostose frontale interne avec adipose et troubles cérébraux, Genève, Impr. Chapalay & Mottier, 1929. 92 p. (Th. méd. Genève, 1929 ; Méd. 1311)
- Introduction à la Psychiatrie Neurologique, Paris, Masson & Cie., 1947. 298 p.
Éponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de Ferdinand Morel a été associé au syndrome Morgagni-Stewart-Morel[2],[6], qu'il a décrit dans sa thèse. Il ne doit pas être confondu avec le psychiatre français Bénédict Augustin Morel (1809-1873), lui aussi éponyme d'une autre affection psychiatrique, la maladie de Kraepelin-Morel ou démence précoce, une entité nosologique devenue obsolète[7].
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Sous-fonds : Documents administratifs du Directeur général, Pr Ferdinand Morel (1939-1957) [Documents papier ; 8 boîtes]. Fonds : Asile psychiatrique de Bel-Air; Cote : CH-002127-6 V14-174 / art. 14897. Genève : Archives HUG.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la recherche :
- (en) Who Named It?
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biblothèque Sigmund Freud, « Auteur : Ferdinand Morel », sur bsf.spp.asso.fr (consulté le ). Mise à disposition de quatre textes de F. Morel.
Références[modifier | modifier le code]
- Ferdinand Morel, Titres et travaux scientifiques du Docteur Ferdinand Morel, Genève, Sonar, , 31 p., p. 14
- P. Schifferli et Gaston Garrone, « Hommage au Professeur Ferdinand Morel », Médecine et Hygiène, no 369, , p. 356
- Gaston Garrone, « Le Professeur Ferdinand Morel, 1888-1957 », Bulletin de l'Académie Suisse des Sciences Médicales, vol. 14, no 1, , p. 87-89
- Armand Brulhart (dir.), De Bel-Air à Belle-Idée : 2 siècles de psychiatrie à Genève 1800-2000, tome 2, Chêne-Bourg, Georg, , 348 p. (ISBN 978-2-8257-0850-7), p. 245
- Mario Wiesendanger, « Neurosciences et neuropsychiatrie : Auguste Forel et Constantin von Monakow à Zurich - leur influence en cliniques psychiatriques en Suisse romande », Archives suisses de neurologie et de psychiatrie, vol. 162, , p. 77-81 (DOI 10.4414/sanp.2011.02240, lire en ligne [PDF])
- (en) « Morgagni-Stewart-Morel syndrome », sur Radiopaedia.org, (consulté le )
- S.Y. Tsai, « Eponym and Identity - Benedict Augustin Morel (1809-1873) and Ferdinand Morel (1888-1957) », Arch Gen Psychiatry. 104-109., vol. 19, , p. 104-109 (DOI 10.1001/archpsyc.1968.01740070106015, lire en ligne, consulté le )