Farges (Ain)

Farges | |||||
L'église Saint-Brice de Farges. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Ain | ||||
Arrondissement | Gex | ||||
Canton | Thoiry | ||||
Intercommunalité | Pays de Gex Agglo | ||||
Maire Mandat |
Monique Graziotti 2014-2020 |
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Code postal | 01550 | ||||
Code commune | 01158 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
1 013 hab. (2016 ![]() |
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Densité | 71 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 10′ 04″ nord, 5° 54′ 19″ est | ||||
Altitude | Min. 360 m Max. 1 527 m |
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Superficie | 14,28 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes Géolocalisation sur la carte : Ain Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France | |||||
Liens | |||||
Site web | mairie-farges.fr | ||||
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Farges est une commune française, située dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
Cette commune fait partie du parc naturel régional du Haut-Jura. Outre le chef-lieu, Farges, la commune compte les hameaux d'Airans, d'Asserans et de Ferruaz.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
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Péron | ![]() | ||
Chézery-Forens | N | Pougny | ||
O Farges E | ||||
S | ||||
Confort | Collonges |
Histoire[modifier | modifier le code]
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de Farges se blasonnent ainsi[1] : D'argent au sautoir ancré d'azur.
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Toponymie[modifier | modifier le code]
Farges : Du mot latin Făbrĭca, avec métathèse, « atelier d'artisan », à l'origine de notre « fabrique », a principalement désigné une forge .
Faits historiques[modifier | modifier le code]
- En 1534, Mathieu Gribaldi, un théologien italien originaire de Chieri (en français Quiers), ville du Piémont qui appartenait alors au duché de Savoie comme le pays de Gex, épouse Georgine Carrax (ou Carrat), dame de Farges, et devient le seigneur de ce fief dont le château lui est cédé par le noble sieur Bon Trombert[2].
- En 1536 les Bernois s'emparent de la contrée dont ils entreprennent de convertir la population au protestantisme.
- En 1601, le pays de Gex est rattaché par le traité de Lyon au royaume de France. Les anciens fiefs sont rétablis, et celui de Farges est remis la même année aux deux fils survivants de Mathieu Gribaldi, Pompée de Gribald et son frère Jean-Antoine (qui avaient francisé leur patronyme)[3]. Le fief s'étend alors des sommets du Jura jusqu'au Rhône et du Fort l'Écluse jusqu'à la rivière l'Annaz[3].
- En 1639, Jean-Antoine de Gribald vend sa moitié indivise à maître Gaspard Desprez, notaire royal, tandis que Vespasien de Gribald, fils de Pompée, avait hérité de la part de son père décédé[2]. En 1663, l'un des deux conseigneurs de Farges est un avocat protestant, Jean-François de Bons[4].
- La municipalité est créée en 1793 (an II de la République) sous le nom de Farge; elle est rattachée au canton de Collonges. L'orthographe officielle Farges apparaît en 1801[5].
- Au XIXe siècle la filleule de Napoléon Ier, Napoléone de Montholon, achète de château de Farges.
L'occupation allemande et l'incendie d'Asserans[modifier | modifier le code]
En août 1944, à l'heure de la libération gessienne, le petit hameau d'Asserans connaît un triste épisode de la Seconde Guerre mondiale. Comme à Valleiry le 17 août, où les troupes allemandes brûlent le village, la tragédie se poursuit à Farges le 18 avec des prises d'otages puis à Asserans le 19, où les habitants vont subir les violences de quelques officiers nerveux, voire revanchards car la France se libère définitivement. Le village sera incendié, les habitants brutalisés et terrorisés, et les frères Mathieu seront assassinés.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[7].
En 2016, la commune comptait 1 013 habitants[Note 1], en augmentation de 12,43 % par rapport à 2011 (Ain : +5,73 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Économie[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
La pierre à Baptiste[modifier | modifier le code]
La pierre à cupules dite pierre à Baptiste, datant du néolithique, est un bloc erratique glaciaire (Würmien), d'origine alpine, présentant une série de cupules reliées par une rigole. D'après certains auteurs ces ensembles cupules-rigoles servaient à recueillir le sang lors de sacrifices en guidant celui-ci vers la déesse mère afin de la féconder. Dans des cas révélés la disposition des cupules représente des éléments de la voûte céleste.
Les gouffres[modifier | modifier le code]
On trouve sur le versant est du Grand Crêt d'Eau de nombreux gouffres dont le Gouffre de la Rasse, le plus profond (690 m) du Jura français et suisse, le gouffre Lévrier, le gouffre Bouchet, le gouffre du Charmy, le gouffre des Grands Cerfs. Le gouffre de la Donde à la Dame tire son nom d'une histoire locale qui selon laquelle, un valet jaloux de sa maitresse précipita cheval et cavalière dans le précipice...
Un squelette d'aurochs (l'ancêtre des vaches) fut mis au jour au gouffre du Crâne par les spéléologues de Bellegarde, cette découverte permit après datation au carbone 14 de préciser qu'entre 5 et 225 apr. J.-C. le Jura était fréquenté par cet animal actuellement disparu[10].
Monuments[modifier | modifier le code]
L'église Saint-Brice[modifier | modifier le code]
L'église date du début du XVIIIe siècle. Son clocher, construit en bois en 1727[11] a été remplacé par un clocher en maçonnerie au début du XIXe siècle.
Le château de Farges[modifier | modifier le code]
Le château de Farges a été bâti pour partie au XIVe siècle. Occupé dans la deuxième moitié du XIXe siècle par Napoléone de Montholon puis par son fils Amblard de Lapeyrouse[12], il a été transformé au XXe siècle en un hôtel-restaurant réputé. Abandonné à la fin des années 1990, il a été racheté en 2012 par un promoteur immobilier[13].
Place Barack-Obama[modifier | modifier le code]
La place Barack-Obama[14], au lieu-dit du parking-derrière-l'église, est la première du nom en France.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
Mathieu Gribaldi[modifier | modifier le code]
Mathieu Gribaldi, ayant dû quitter l'Italie à cause de ses opinions religieuses, s'est installé au château de Farges vers 1535. Rejetant le dogme de la Trinité et niant la divinité du Christ, il se brouille avec Calvin, installé dans la Genève voisine, en 1553. Il est mort à Farges en 1564. Sa doctrine est encore d'actualité en Transylvanie, en Angleterre et aux États-Unis. Son ami Giovanni Valentino Gentile fut décapité pour avoir répandu les mêmes idées[15].
Napoléone de Montholon[modifier | modifier le code]
Napoléone de Montholon, née à Sainte-Hélène le 18 juin 1816 à Longwood (Île de Sainte-Hélène), résidence d'exil de l'empereur, était la filleule de Napoléon Ier (plus vraisemblablement sa fille naturelle selon plusieurs historiens et contemporains). Elle fut aussi une proche de Napoléon III. Veuve, Napoléone s'est remariée en 1846 avec le comte de Lapeyrouse, à 30 ans, et c'est en 1853 qu'elle achète le château de Farges. Elle y résidera jusqu'en 1888. Son fils, Amblard, sera maire éphémère de la commune de 1888 à 1890, date à laquelle le château sera vendu. Napoléone décédera ensuite à Aix-en-Provence en 1907, mais aura marqué la vie fargeoise durant 35 ans.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références[modifier | modifier le code]
- Banque de blason, sur labanquedublason2.com (section “communes de France” puis “01” puis “Farges”)
- divers auteurs, Bulletin de l'Institut national genevois, Genève, Kessmann, , p. 88-94.
- Joseph Brossard, Histoire politique et religieuse du pays de Gex, Bourg-en-Bresse, Milliet-Bottier, , p. 413.
- Théodore Claparède, Histoire des églises réformées du pays de Gex, Genève, Joël Cherbuliez, , p. 337.
- « Notice communale de Farges », sur base Cassini de l'EHESS (consulté le 16 septembre 2012).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- Dépôt MHNGE. CHAIX, L. & B. VALTON. 1984. Note sur un aurochs (Bos primigenius BOJANUS) subatlantique du Jura gessien (Ain, France). Revue de Paléobiologie 3(2): 185-190.
- « Commune de Farges (Ain) -1727- », sur Les actes insolites des registres d'état-civil (consulté le 31 juillet 2012).
- « Napoléone de Montholon », sur Société des Études Historiques Révolutionnaires et Impériales (consulté le 31 juillet 2012).
- Le Dauphiné libéré (édition Bellegarde et Pays de Gex) du .
- Place « Barack Obama » sur france3.fr consulté le 18 novembre 2008
- « Gentile Valentino » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..