Famille de Nicolaï
Nicolaï / Nicolaÿ | ||
![]() Armes de la famille : Nicolaï / Nicolaÿ | ||
Blasonnement | D'azur, au lévrier courant d'argent, au collier de gueules, bordé d'or[1],[2]. | |
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Pays ou province d’origine | Vivarais | |
Fiefs tenus | Sabran (Gard) Goussainville (Val-d'Oise) Le Lude (Maine angevin) |
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Demeures | Château du Lude Château du Creux (Allier) |
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Charges | Premier président de la Chambre des comptes de Paris, Pair de France |
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Fonctions militaires | Maréchal de France | |
Fonctions ecclésiastiques | Évêque | |
Récompenses civiles | Ordre du Saint-Esprit | |
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Les Nicolaï ou Nicolaÿ sont une famille de la noblesse française, originaire de Bourg-Saint-Andéol (Vivarais) et anoblie par charge de conseiller à la cour des comptes de Paris en 1495[3].
Histoire[modifier | modifier le code]
« La maison de Nicolaÿ, dit La Chenaye Desbois, est d'ancienne noblesse en Vivarais, et très distinguée dans la robe par une suite ininterrompue de premiers présidents de la chambre des comptes, et dans l'épée, par un maréchal de France. »
Elle a donné un chancelier du royaume de Naples (1502) et un maréchal de France (1775), un lieutenant général du grand maître de l'artillerie, sous le règne de Louis XIII, plusieurs officiers généraux, plusieurs colonels du régiment de dragons Nicolaÿ, quatre évêques, l'un d'Apt, vice-légat d'Avignon, les autres, de Cahors, de Béziers et de Verdun; ce dernier en même temps premier aumônier de madame la dauphine, mère de Louis XVI, plusieurs chevaliers de Malte et de Saint-Louis, un premier président du grand conseil, un membre de l'Académie française, chancelier des ordres du roi (1789), et neuf premiers présidents de la chambre des comptes de Paris, qui de 1506 jusqu'en 1794 (époque de la suppression des cours souveraines) s'y succédèrent, avec cependant quelques exceptions.
Par lettres patentes de 1645, Anne d'Autriche, voulant récompenser les services rendus depuis plusieurs générations par la famille de Nicolaÿ, érigea au nom de son fils Louis XIV la terre de Goussainville en marquisat en faveur d'Antoine de Nicolaÿ et de ses descendants. Enfin le Louis XVIII appela la famille de Nicolaÿ à la pairie héréditaire en la personne de Aymard-Charles-Marie-Théodore, marquis de Nicolaÿ.
« Gardiens jaloux des intérêts de la France, ces dignes magistrats se distinguèrent par leurs talents, leur fidélité, la noble indépendance de leur caractère, et plusieurs d'entre eux s'illustrèrent dans les rangs de l'armée, avant d'arriver à cette longue succession héréditaire, d'une même dignité, l'une des plus belles du royaume de France, et dont les suffrages publics, unanimes durant plusieurs siècles, semblaient présager la perpétuité dans la maison de Nicolaÿ. Le dernier d'entre eux périt sur l'échafaud révolutionnaire, avec son fils aîné, victime de son dévouement à la cause de la monarchie[4]. »
Les papiers personnels de la famille de Nicolaÿ sont conservés aux Archives nationales sous la cote 3AP : Inventaire du fonds Nicolaÿ.
Membres notables[modifier | modifier le code]
- Jean de Nicolaï (mort en 1527), fils d'un bailli de Bourg-Saint-Andéol, devint conseiller au parlement de Toulouse, puis au Grand Conseil, chancelier du royaume de Naples, maître des requêtes, et enfin premier président de la chambre des comptes de Paris (1506) ;
- Jean de Nicolaï (mort en 1533), évêque d'Apt de 1527 à 1533 ;
- Nicolas de Nicolay (1517-1583), officier et géographe du Roi ;
- Nicolas de Nicolay, titré marquis de Goussainville en 1645, par Anne d'Autriche ;
- Aymar Jean de Nicolaï, marquis de Goussainville (1709-1785), premier président de la chambre des comptes de Paris, petit-fils de Nicolas de Nicolaï ;
- Antoine, comte de Nicolaï (1712-1787), maréchal de France en 1775, gouverneur de Marseille et de la province du Hainaut ;
- Aymar-Chrétien-François de Nicolaï (1721-1769), comte-évêque de Verdun, prince du Saint-Empire, premier aumônier de la Dauphine ;
- Louis-Marie de Nicolaÿ (1729-1791), évêque de Cahors de 1777 à 1791, député du clergé aux États généraux de 1789 ;
- Aymar Claude de Nicolaï (1738-1815), dernier évêque de Béziers, de 1771 à 1790 ;
- Aimar-Charles-Marie de Nicolaï (1747 - mort guillotiné en 1794), premier président de la chambre des comptes de Paris, chancelier et garde des sceaux de l'Ordre du Saint-Esprit, membre de l'Académie française ;
- Aymard-François de Nicolaï (1777-1839), comte d'Empire, chambellan de Napoléon Ier, pair de France durant les cent-jours, puis de 1832 à 1839 ;
- Scipion de Nicolaï (1780-1843), intendant du gouvernement de Wilna, préfet et député sous la Restauration ;
- Aymard-Charles-Marie-Théodore, marquis de Nicolaÿ (1782-1871), pair de France en août 1815, sous la Restauration, cesse de siéger en 1830 ;
- Pia-Maria d'Orléans-Bragance (1913-2000), épouse de René-Jean-Marie-Nicolas de Nicolay ;
- François de Nicolaÿ (1919-1963), président du Conseil général de la Sarthe, sénateur de la Sarthe ;
- Marie-Hélène van Zuylen van Nyevelt van de Haar (1927-1996), philanthrope et mécène, épouse en 1950 François de Nicolaÿ, puis Guy de Rothschild ;
- Louis-Jean de Nicolaÿ (1949), membre du Conseil régional des Pays de la Loire et du Conseil général de la Sarthe, Sénateur de la Sarthe (département).
Alliances[modifier | modifier le code]
La famille de Nicolaÿ a contracté ses principales alliances avec celles de Vesc, de Montaigu, Baillet, Molé, de Maillé, Le Camus, de Lamoignon, de Mortemart, de La Fare, de Vintimille, de Forbin-Janson, Jarente, de Roncherolles, de La Châtre, Potier de Novion, de Bercy, Lostanges, de Levis, Murat, de Lameth, Durfort de Lorge, de Chabot, de Noailles, de Grammont, de Beauffort, Ogier d'Ivry, du Tillet, d'Orléans-Bragance (1948), de Bonneval, van Zuylen van Nievelt (1950), de Ligne (1982 (mariage dissous en 1998)), d'Ursel de Bousies, etc.
Demeures[modifier | modifier le code]
- Château de Bercy
- Château du Lude
- Château du Creux
- Château de Régnière-Ecluse
- Château de Montfort-le-Rotrou
Hommages[modifier | modifier le code]
À Paris, une rue Nicolaï, située dans le 12e arrondissement et le quartier de Bercy, perpétue le souvenir des anciens possesseurs du château de Bercy ; et il a existé une « gare de Nicolaï »[5] à proximité de la rue.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Armorial de J.-B. Rietstap sur euraldic.com.
- (en) Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur heraldica.org.
- Regis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, Paris, 2007.
- Discours de Ruthière prononcé à l'Académie française cité dans la Biographie universelle de Michaud.
- Carte du 12e arrondissement entre 1905 et 1921.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]
- Nicolaï, dans Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, tome 5, M-P, p. 592, chez Jean-Baptiste Coignard, Paris, 1725 (lire en ligne)
- Louis-Pierre d'Hozier, Antoine Marie d'Hozier de Sérigny, Armorial général de France, vol. 1, 2e partie, Paris, 1738, p. 404-406, disponible sur Google Livres
- André-François-Joseph Borel d'Hauterive, « La maison de Nicolaÿ », Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, p. 202, Paris, 1864, lire en ligne sur Gallica
- [Ouvrage collectif] Histoire de la Cour des Comptes, 1984, Paris, Editions du Centre National de la Recherche scientifique, XVI+1191 pp., p. 123-128. (ISBN 2-222-03107-9)
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Famille Nicolaÿ ou Nicolaï sur racineshistoire.free.fr.