Famille de Mauny

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Famille de Mauny
Image illustrative de l’article Famille de Mauny
Armes

Blasonnement D'argent au croissant de gueules
Période XIVe siècle - XVIIe siècle
Pays ou province d’origine Haute-Bretagne
Basse-Normandie
Charges Chambellan de
Charles V le Sage
Chambellan de
Charles VI
Fonctions ecclésiastiques Archevêque de Bordeaux

La famille de Mauny est une famille éteinte de la noblesse française, originaire de Haute-Bretagne et de Basse-Normandie. Sa dernière branche s'est éteinte au XVIIe siècle dans la Sarthe. Elle s'est distinguée par Olivier Ier de Mauny (vers 1325 - 1390), chambellan du roi de France Charles V le Sage, Olivier II de Mauny (vers 1374 - après 1418), chambellan du roi Charles VI, et par François de Mauny (mort en 1558), archevêque de Bordeaux[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Olivier Ier de Mauny (vers 1325 - 1390) est un des fidèles serviteurs du roi de France Charles V le Sage. Le 28 avril 1378, Olivier Ier de Mauny est cité avec Colart de Tanques (très probablement Tincques[2]). En 1386, il accompagne le roi qui s'apprête à passer en Angleterre. En 1390, Charles VI fait faire à Paris, à l'église des Blancs Manteaux, l'obsèque pour le repos des âmes d'Olivier de Mauny et Hutin de Vermelles (époux de Marguerite de Bourbon fille de Louis Ier de Bourbon) chambellans[3],[4],[5].

Olivier II de Mauny (vers 1374 - après 1418)[6] (petit-fils du précédent et appelé "le jeune" pour le distinguer de son grand-père Olivier Ier), seigneur de Lignières, Lesnen, Lenain et Marcé (canton d'Avranches), est connu sous le règne de Charles VI. Le 1er mai 1400, il participe à la distribution de houppelandes[7], qui fut faite par ordre du roi Charles VI. Le 24 avril 1401, Charles VI lui fait cadeau d'une somme de 2 000 francs or. En 1405, le 25 août, lettre d'Olivier II de Mauny au roi Henri III de Castille concernant les nouvelles politiques de la cour de France ; différents entre les ducs de Bourgogne (Jean sans peur) et d'Orléans (Louis Ier), il y raconte l'enlèvement du dauphin par le duc de Bourgogne[6]; expédition française au pays de Galles ; campagne du comte de Clermont en Guyenne, etc[5]. En 1404, Olivier II de Mauny est investi de la capitainerie de Saint-Malo dont Renaud de Trie s'était démis, Robert de la Heuse dit le Borgne convoitait cette fonction et lui intente un procès qui se termine le 2 juillet 1407 par un arrêt en faveur d'Olivier II de Mauny. En 1415 le 14 décembre il est bailli de Caen. En 1417 il est porte-oriflamme et défend Falaise contre les Anglais et est fait prisonnier. En 1418 il est chargé de défendre Château-Gaillard ; il tient 16 mois avant de se rendre.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Hervé Ier de Mauny, seigneur de Mauny, Lesnen-Pommerit (Saint-Thual), marié vers 1320 avec Marie du Guesclin, fille de Guillaume du Guesclin, oncle du connétable Bertrand du Guesclin[8],[9], dont :

  • Olivier Ier de Mauny (vers 1325 - 1390), seigneur de Lesnen-Pommerit, Thorigny, chambellan du roi Charles V le Sage, marié à Marie de Roye, dont :
    • Hervé II de Mauny (vers 1345 - vers 1411), seigneur de Thorigny, chambellan du roi Charles VI en 1406, marié le avec Marie de Craon, dame de Saint-Aignan, fille de Guillaume Ier de Craon[9], dont :
      • Olivier II de Mauny (vers 1374 - après 1418)[6], seigneur de Lesnen-Pommerit, Lignières, Lenain et Marcé (canton d'Avranches), chambellan du roi Charles VI[6], chevalier, chambellan du duc Louis de Guyenne (fils de Charles VI)[10], baron de Thorigny, marié vers 1394 avec Catherine de Thieuville[9], dont :
        • Hervé de Mauny, baron de Thorigny, sans postérité.
        • Olivier de Mauny, seigneur de Thieuville, sans postérité.
        • Marguerite de Mauny, épouse de Jean de Gouyon, sire de Matignon. Elle hérita des biens de sa maison après la mort de ses frères qui n'avaient pas d'enfants[9] : postérité, avec entre autres les princes de Monaco.
      • Hervé III de Mauny (1374-1411)[11], chambellan de Louis de France, duc d'Orléans, marié à Jeanne de Saiges (ou Isabeau d'usages)[9], dont :
        • Guillaume de Mauny (mort en 1486), seigneur de Saint-Aignan, chevalier, marié avec Marie de Beauvoisien, dont :
          • Pierre de Mauny (mort avant 1501), seigneur de Saint-Aignan, marié en 1480 avec Françoise de Beaumanoir (née vers 1460), dont :
            • François de Mauny (mort avant 1527), seigneur de Saint-Aignan, marié avec Renée de Villeblanche (morte après 1527)
    • Alain de Mauny (vers 1348 - 1387), marié en 1374 avec Marie (ou Marguerite) de Roye, dame de Germigny, qui se remarie avec Jean (V), sire de Hangest et d'Avesnecourt, maître des arbalétriers de France, avec lequel elle engagea ses terres avec Guy de Roye, archevêque de Reims en 1402[12].
    • Olivier de Mauny (vers 1350 - après 1398), marié avec Marguerite de Québriac
  • Eustache de Mauny ("Olivier de Mauny, Hervé de Mauny, Alain et Eustache de Mauny, tous quatre frères et nepveux de monseigneur Bertrand du Guesclin"[13]), cité en 1378 avec : "...Les seize capitaines de ces compagnies étaient Bretons pour plus de la moitié. J'en ai compté onze : Jean Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, banneret, Roger de Blossac, Eustache de Mauny, Henri de Plédran, Olivier de Vaucler, Harcoit du Hallay, chevaliers, et les écuyers Jean de Malestroit, seigneur de Gombour, Jean de Quintin, Ëon de Baulon, Olivier du Bessou, Ëon de Méel"[14].

Branche cadette[modifier | modifier le code]

La famille de Mauny s'est éteinte au XVIIe siècle dans sa branche de la Sarthe.

Armes de l'évêque François de Mauny

Personnalités[modifier | modifier le code]

Armes[modifier | modifier le code]

Cette famille porte : D'argent au croissant de gueules[9]

La terre de Mauny[modifier | modifier le code]

Il n'existe aucun lien avéré entre cette famille et Mauny en Seine-Maritime, près de Rouen[16] mis à part une tradition[9]. En effet, il semble que ce village, qui possède un château d'époque renaissance et classique sur des bases féodales, soit associé à la famille des Crespin du Bec dont on conserve la trace à partir du XIIIe siècle[16]. Il existe d'ailleurs un château au Bec-Crespin, fief appartenant à la famille. Au XIIIe siècle, Guillaume IV Crespin, seigneur d’Étrépagny, de Lisors et de Dangu épouse alors Alix de Sancerre, la « dame de Mauny »[16]. Plus tard, le château du Bec-Crespin devient propriété de Pierre II de Brézé qui épouse Jeanne Crespin et hérite par conséquent de Mauny et de Barneville qui jouxte cette paroisse[16].

Il existe plusieurs autres Mau[l]ny dans la partie nord de la France dont Maulny à Melz-sur-Seine (Seine-et-Marne, Malum Nidum 1216; Mauni vers 1222) et à Jossigny (Seine-et-Marne, Malo Nido 1334; Mauny 1470), ainsi qu'à Montbizot (Sarthe, Malonido en 1266; Mauny, sans date), etc. La première attestation de Mauny en Normandie n'a guère d'antériorité, puisqu'elle ne date que de 1215 sous la forme latinisée Malum nidum[17] (Archives Seine-Maritime 18 H).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Léon Maître, Géographie historique et descriptive de la Loire-Inférieure, éd. E. Grimaud, 1878, p.33-37
  2. 1- Tinckes, Tenques, Tincques, Tencques, Tenkes, Tanques, Tinques sont des variantes graphiques de l'actuelle commune de Tincques (source : https://ville-tincques.fr/wp-content/uploads/2021/04/Histoire-et-toponymie-de-la-commune.pdf)
    2- Aussi, un autre "Colard de Tincques" était écuyer de Charles VII. Les anciennes armes des seigneurs de Tincques étaient : D’or, à trois tanches de gueule en pal. “Tinque” est la forme picarde du mot “tanche”, qui désigne un poisson d’eau douce, bien qu’aucune rivière ne traverse le village
  3. Christine de Pisan - Roy Maurice 1856-1932 éditeur scientifique, Œuvres poétiques de Christine de Pisan - Tome 2, Paris, (lire en ligne), p. 304
  4. Bibliothèque Nationale, Quittances, vol 26 024, no 1493
  5. a et b Molinier Auguste, 3714. Lettre d'Olivier de Mauny à Henri III, roi de Castille (25 août 1405), dans L. Douët d'Arcq, Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, I, 269-271 [note bibliographique] - Collections numériques de la Sorbonne Année 1904 4 p. 146, Paris, Collections numériques de la Sorbonne, (lire en ligne), p. 146 :

    « no 3714 1405 (25 août). Lettre d'Olivier de Mauny à Henri III roi de Castille; nouvelles politiques de la cour de France; différents entre les ducs de Bourgogne et d'Orléans; expédition française au pays de Galles; campagne du comte de Clermont en Guyenne, etc. »

  6. a b c et d Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France (France), Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France - Volumes 17-18, Paris, H. Champion, (lire en ligne), p. 403
  7. Olga Vassilieva-Codognet, « Se vêtir à la cour en Europe (1400-1815) / L'habit de cour en politique / L’étoffe de ses rêves  : le vêtement du prince et ses parures emblématiques à la fin du Moyen Âge », Apparence(s),‎ no 6, 2015 (lire en ligne)
  8. Amédée Guillotin de Corson, Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, 1899, t.1, p.270
  9. a b c d e f et g François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, tome IX, 1775, p.629 à 630
  10. Bertrand Schnerb, Enguerrand de Bournonville et les siens un lignage noble du Boulonnais aux XIVe et XVe siècles, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), , 384 p. (ISBN 9782840500742), p. 313
  11. Dans la maison de Louis Ier d'Orléans, on trouve notamment d'anciens compagnons d'armes de Bertrand du Guesclin, parmi lesquels "les Mauny, Pontbriand, Coëtivy, Du Chastel, Eustache Deschamps", mais aussi Gasselin du Bos (ou du Bois), chambellan du roi Charles VI, Mansart du Bos (ou du Bois), chambellan du duc d'Orléans, Guillaume du Chastel, chambellan du duc d'Orléans et du roi Charles VI, Hervé de Mauny chambellan du duc d'Orléans et du roi Charles VI. Des liens familiaux existent au sein de l'hôtel de Louis d'Orléans, ainsi à la suite du décès de Robert de Béthune, chambellan ducal, Nicolas de Baye rapporte que, le 28 mars 1409 : « Messire J. de Craon, seigneur de Dompmars (branche des seigneurs de Domart-en-Ponthieu alliée aux Croÿ dont Agnès de Croÿ x Jean sans peur parents de Jean VI de Bourgogne évêque de Cambrai, alliée aux Fosseux, Crèvecoeur, Moreuil-Soissons), Mahiu de Roye, seigneur de Muret, J. de Roboiz, seigneur de Roboiz (Jean de Robois, seigneur de Robois et de Kerville ; il accompagna en 1413 Jean sans Peur vers le roi et vers le duc de Guienne, Source: Collection des meilleurs dissertations, notices et traités particuliers relatifs à l'histoire de France, Auteur: Leber Constant (1780-1859), G.-A. Dentu (Paris), 1837, p.169), Sarrazin d’Arly, seigneur du Quesnoy (Mahieu dit Sarrasin d'Ailly, seigneur du Quesnoy-sur-Airaines, capitaine d'Abbeville, capitaine de Clermont en Beauvaisis, conseiller et chambellan du roi Charles VI, sénéchal du Boulonnais, sénéchal du Ponthieu, v1353n - ap1423m), Guillaume de Trye (Trie), seigneur de Plainville, Roland de Wiquarque, seigneur de Harque, Gasselin du Boiz (du Bos ou du Bois), seigneur de Rainseval (seigneur de Raincheval, chevalier, bailli de Sens et d'Auxerre, chambellan du roi Charles VI, commissaire du duc de Guyenne Louis de France, gardien de Bapaume pour le roi de France Charles VI, membre de l'Hôtel du duc Charles d'Orléans, membre de l'Hôtel du duc d'Orléans Louis de France. Le frère de ce personnage, Tristan, est bailli d'Amiens de 1381 à 1386. Source: Opération Charles VI - CNRS - https://www.vjf.cnrs.fr/charlesVI/ Source : Un Prince en son Hôtel; les serviteurs des ducs d'Orléans au XVe siècle, Elizabeth Gonzales, Publication de la Sorbonne, 2004, p.205-243
  12. Félix-Victor Goethals, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du Royaume de Belgique - N - Z. Table · Tome Quatrième, Bruxelles, Polack-Duvivier, (lire en ligne)
  13. Jean Froissart, Auguste Scheler, Joseph Marie Bruno Constantin Baron Kervyn de Lettenhove, Oeuvres de Froissart: 1370-1377. Depuis le retour de Bertrand du Guesclin en France, jusqu'à la mort d'Édouard III - Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belique, Paris, V. Devaux et cie, (lire en ligne), p. 261
  14. B.-A.pocquet Du Haut-Jussé, « La dernière phase de la vie de Du Guesclin, l'affaire de Bretagne [article] », Bibliothèque de l'École des chartes / Année 1967 / 125-1 / pp. 142-189,‎ , p. 161 (lire en ligne)
  15. La Province de Maine, 1928, p 148
  16. a b c et d Blog de Laurent Quevilly, journaliste spécialisé en histoire locale in le Canard de Duclair (lire en ligne) [1]
  17. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, éditions Picard, Paris, 1979, p. 107.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]