Infox

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Infox

Manifestation aux États-Unis en 2017 contre la prolifération des infox[1].

Les fake news (de l'anglais : [feɪk nuːz][2]), en français infox, informations fallacieuses, fausses informations ou fausses nouvelles[3],[4], constituent une information mensongère[n 1] délivrée dans le but de manipuler ou tromper un auditoire. Prenant une importance singulière à l'ère d'internet, elles peuvent émaner d'un ou plusieurs individus (par le biais de médias non institutionnels, tels les blogs ou les réseaux sociaux), d'un ou de plusieurs médias, d'un homme d'État[5] ou d'un gouvernement.

Les fausses nouvelles participent à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l'intention d'induire en erreur dans le but d'obtenir un avantage (financier, idéologique, politique, etc.)[6]. Les articles de fausses nouvelles emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées en vue d'augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne.

Les débats sur les fausses nouvelles ont pris une ampleur singulière en 2016, tout d'abord en Grande-Bretagne, avec la victoire des partisans du Brexit lors du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, puis aux États-Unis, avec l'élection de Donald Trump. De nombreux commentateurs, à commencer par la journaliste rédactrice en chef du Guardian, Katharine Viner[7], ont interprété ces résultats comme la conséquence du fait que de plus en plus de citoyens anglo-saxons s'informent non plus par l'intermédiaire de la presse institutionnelle mais via les réseaux sociaux, comme Twitter ou Facebook, dont les utilisateurs ne sont pas soumis à la déontologie journalistique, notamment à la règle de vérification des faits, et peuvent donc véhiculer impunément de grandes quantités de mensonges[8].

En multipliant de façon exponentielle les fausses nouvelles, les réseaux sociaux ouvriraient une nouvelle ère de l'information, parfois baptisée « ère post-vérité ».

Le fait que, souvent, les rédacteurs ne soient pas identifiables rend difficiles les procédures pour diffamation ou calomnie[9],[10],[11],[12]. Quand à l'inverse les fausses nouvelles sont reconnues et revendiquées par des instances officielles, comme celles propagées en mai 2018 par les autorités ukrainiennes, cela pose d'autant plus crûment la question de la crédibilité de toute information[13],[14].

Les réactions face aux infox ne sont pas unanimes. Les GAFAM[n 2], des journaux et des gouvernements sont favorables à la lutte contre les informations fallacieuses. À l'opposé, des mouvements politiques et des intellectuels jugent ce combat liberticide et dangereux. Selon eux, ni les groupes informatiques (GAFAM)[15],[16] ni les gouvernements n'ont de légitimité à déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux, d'autant moins qu'ils sont eux-mêmes susceptibles de diffuser des infox[17],[18],[19],[20].

Terminologie

La notion de fake news a fleuri dans les médias francophones à l'occasion de la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2016, où Donald Trump l'a employée quarante fois en l'espace de vingt semaines[21]. Il est composé de l'adjectif fake ([feɪk][22] Écouter, litt. « faux », « falsifié », « truqué »[23]), et du substantif news (en anglais américain : [ˈnuz][2] Écouter, en anglais britannique [ˈnjuːz][24] Écouter, litt. « nouvelles», « informations », « actualités »[25]). Le terme est déconseillé et par l'Office québécois de la langue française qui lui préfère « fausse nouvelle »[26] et par l'Académie française qui lui préfère « contre-vérité » ou « ragot »[27].

Dans l'espace francophone, de nombreux termes ont un sens approchant voire synonyme, tel que désinformation ou mésinformation, mensonge, canular, intoxication, propagande ou les « nouvelles fausses » telles qu'exprimées dans la loi française du 27 juillet 1849 qui punit « la publication ou la reproduction faite de mauvaise foi de nouvelles fausses de nature à troubler la paix publique »[28]. Le terme 'infox', mot-valise composé de « information » et de « intoxication », a été proposé par la Commission d’enrichissement de la langue française, institution chargée d’acter l’évolution de la langue auprès de l’administration. (cf. Journal Officiel du jeudi 4 octobre 2018)

Stricto sensu, l'expression anglaise ne désigne pas un article faux au sens d'inexact, mais plutôt un faux article, un article qui se fait passer pour un article de presse sans en être un[29] tels que les titres de presse parodiques. La false news ou la wrong news doit en effet être distinguée de la fake news : les premières désignent une information incorrecte, erronée au sens de mésinformation ou de contre-vérité tandis que la seconde est une information à dessein frauduleuse, truquée, parodique dans le sens de désinformation ou de canular. L'antonyme de false est true « vrai », tandis que l'antonyme de fake serait plutôt genuine « véritable ». Il y a donc une notion de tromperie délibérée qui se rapproche d'« information fallacieuse » en même temps que de traduire une visée sensationnaliste dans un niveau de langage familier quoique journalistique[30]. Selon la traductrice Bérengère Viennot, il n'est parfois pas choquant de laisser le terme anglais d'origine si l'on ne trouve pas de correspondance exacte dans sa langue dans le même niveau de langage car la traduction « consiste à traduire une culture plus que des mots »[31]. À l'inverse, William Audureau dans Le Monde dénonce un mot utilisé à tort et à travers qui contribue lui-même à la duperie et au flou sémantique, puisqu'il désigne en même temps un pastiche humoristique, un appeau à clics, une publication engagée politiquement et même par abus de langage un article de presse factuellement erroné[29].

Origine

Journalistes propageant des fausses nouvelles. Dessin du caricaturiste américain Frederick Burr Opper, 1894

Les fausses informations du vingt-et-unième siècle, bien que relativement discrètes dans les grands médias, abondent sur les réseaux sociaux, les forums, les sites spécialisés, et les sites de partage vidéos tels que YouTube[réf. nécessaire]. Ces fausses informations sont parfois propagées simplement pour le plaisir, mais plus souvent, elles sont propagées pour un motif plus profond, par exemple politique, économique ou religieux.

On distingue souvent les motivations idéologiques et mercantiles[32], même si elles ne sont pas exclusives l'une de l'autre.

Groupes extrémistes, terroristes et radicaux

Selon un rapport d'Europol de 2012, l’utilisation d’Internet par les mouvements terroristes et extrémistes violents, déjà importante, est en voie d'intensification. Le succès et la vitalité des réseaux sociaux (ou des forums) permettant de pallier le faible accès aux médias traditionnels, de diffuser des messages à des publics ciblés, mais aussi de recruter de nouveaux militants par la publication massive d'éléments de désinformation et de propagande[33].

Extrême droite, Russie et conservateurs

Les sites d'information russes RT (anciennement Russia Today) et Sputnik diffusent des informations fallacieuses à la gloire de la Russie et des partis d'extrême droite européens[34], en « amplifiant ce qui illustre aux yeux de Moscou un malaise français : la crise identitaire, les réfugiés, l'immigration ou encore la fracture sociale »[35], ou en défendant le régime syrien de Bachar el-Assad[36].

Selon Roland Gauron, journaliste au Figaro, la fachosphère française diffuse des informations fallacieuses par exemple lorsqu'elle a rebaptisé Alain Juppé en « Ali Juppé »[32]. En France, il existe plusieurs groupes Facebook très populaires diffusant massivement des infox d'extrême droite comme « La Gauche m'a tuer », géré par Mike Borowski, lobbyiste et ancien candidat sous étiquette UMP[37].

La chaine Arte, dans un « désintox », analyse l'utilisation d'« infox » par l'extrême droite américaine et montre, par exemple, la transformation, par l'Alt-right, de la vidéo d'un défilé religieux chiite faussement présenté comme une manifestation de réfugiés réclamant la charia en Angleterre[réf. nécessaire]. En France, Marine Le Pen, en plein débat présidentiel, fait part d'une rumeur sur un prétendu compte détenu par Emmanuel Macron au paradis fiscal des Bahamas. La fake news, qui est apparue sur le forum anonyme anglophone 4chan, est « relayée par des comptes américains pro-Trump, […] importée en France par des comptes proches de la propagande russe » et devient quasi « officielle » lorsque la candidate l'évoque en direct sur le plateau. Les faux documents sont publiés peu avant sur des forums de discussion privés « où les cybermilitants de Marine Le Pen coordonnent leurs attaques numériques et partagent leurs "fausses informations" ». Militants qui d'ailleurs « émettent eux-mêmes des doutes sur la fiabilité du document »[38].

Selon le quotidien Libération, Boulevard Voltaire, comme d'autres sites moins éminents de la fachosphère, s'est livré plusieurs fois à la désinformation par fake news, relayant par exemple une « intox » concernant une fausse nouvelle taxe sur les familles ou une citation inventée de Bernard Cazeneuve sur les racines chrétiennes de la France, et de nombreuses désinformations de droite et d'extrême droite comme l'affirmation que le « laxisme de Christiane Taubira » aurait « facilité la fuite » de 236 détenus (alors que la loi en question, sur les permissions, est antérieure au mandat de la ministre). Libération s'amuse, par ailleurs, que le site Boulevard Voltaire reconnaisse lui-même en 2017 que sa « famille de pensée » est « le groupe social qui diffuse le plus de fausses nouvelles ». Un des collaborateurs du site, Robin de La Roche, va jusqu'à déclarer qu'il n’y a que dans les réseaux « de droite » que l’on trouve « un tel salmigondis d’idioties, de rumeurs infondées, de mélanges honteux, bref, de fausses informations ». Il cite « une rumeur complètement idiote sur l’« oreillette » qu’aurait portée [Emmanuel Macron] lors du débat présidentiel. Ridicule bêtise fondée sur une photo du cartilage de son oreille »[39].

Aux États-Unis, l'élection de Donald Trump s'est accompagnée de campagnes de désinformation massive soigneusement orchestrées par des « trolls » — la « Trump's Troll Army »[40]. Parmi les exemples célèbres, Alex Jones et son site InfoWars, qui a participé à la théorie du complot du « Pizzagate » contre Hillary Clinton[41], ou le Breitbart News de Steve Bannon qui a diffusé des fausses informations sur des émeutes de réfugiés[32].

Lors de l'élection présidentielle brésilienne de 2018, des sites internet liés au candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro propagent de nombreuses fausses nouvelles sur le web, ciblant en particulier Fernando Haddad et le Parti des travailleurs[42],[43], [44]. Jair Bolsonaro lui-même en propage certaines, dénonçant par exemple « l'endoctrinement des enfants à l'homosexualité orchestré par le Parti des travailleurs ». À la télévision brésilienne, il brandit la version portugaise de l'album Le Guide du zizi sexuel (Zep, 2001) en affirmant qu'il fait partie d'un « kit gay » diffusé dans les écoles brésiliennes pour promouvoir l'homosexualité et constituerait « une porte ouverte vers la pédophilie ». Le manuel, destiné à expliquer la sexualité aux pré-adolescents, n'a en réalité jamais été distribué aux écoles[45].

Gouvernements ennemis

Les rivalités entre pays passent aussi par la diabolisation de l'ennemi, et donc bien souvent la désinformation à son égard.

Par exemple, d'après les spécialistes de la Corée du Nord Juliette Morillot et Dorian Malovic, « La Corée du Nord est l'un des rares pays pour lesquels faire fi de toute déontologie, affabuler ou ne pas vérifier ses sources et couramment accepté, même dans les grands titres de presse » : une ex-petite amie de Kim Jong-un exécutée avec onze musiciens pour avoir fait circuler des vidéos pornographiques (ou sinon une bible) ; l'oncle de Kim Jong-un dévoré par 120 chiens affamés ; la tante du leader nord-coréen empoisonnée sur ordre de ce dernier; le ministre nord-coréen de la Défense « explosé » au missile anti-aérien pour s’être assoupi lors d'un défilé ; l'architecte du nouvel aéroport de Pyongyang exécuté pour avoir déçu Kim-Jong un ; l’entraîneur de l'équipe de football nord-coréenne condamné aux travaux forcés pour les mauvais résultats de son équipe ; Kim Jong-un souffrant de « problèmes incontrôlés » d'alimentation et d'alcoolisme, etc. Ces fausses informations proviennent souvent des services secrets sud-coréens à des fins de propagande, ou sont inventées par des réfugiés qui reçoivent une rémunération pour cela[46].

Des fake news à propos de l'Amérique ou d'Israël circulent largement en Iran et dans de nombreux pays arabes, et inversement[réf. nécessaire].

Gouvernements

Donald Trump

États-Unis

Donald Trump, élu président des États-Unis en 2016, qui est un grand utilisateur du réseau Twitter est très souvent considéré comme le premier dirigeant d'un grand pays industrialisé à propager massivement des informations glanées sur les réseaux sociaux[Par qui ?], notamment concernant les vaccins (qui — selon lui — sont la cause de l'augmentation dramatique du nombre de cas d'autisme[47]) et sur le réchauffement climatique (qui — toujours selon lui — serait « une invention des Chinois »[48]), obligeant parfois ses propres services à publier des démentis[47]. Selon un décompte établi en août 2018 par The Washington Post, Trump prononce en moyenne 7,5 fake news par jour, soit 4 229 depuis le début de son mandat[49]. À l'inverse, il accuse régulièrement les médias de répandre des fake news ; en janvier 2018, depuis son compte Twitter, il décerne les « Fake news awards » aux journalistes qu’il juge malhonnêtes[49].

Selon la journaliste anglaise Katharine Vinner (en), la raison première du développement des fake news gouvernementales (ou émises par des personnalités politiques) tient au fait que les réseaux sociaux, en termes d'audience, tendent à supplanter la presse professionnelle comme source d'information[50]. Or, à la différence des journalistes professionnels, les utilisateurs des réseaux sociaux peuvent répandre des informations sans être soumis à la moindre déontologie, en particulier sans devoir se soumettre à la règle du fact checking, vérification des faits (lire plus bas). Jusqu'alors, la frontière entre "les médias" et "les masses" était relativement nette. Mais avec le développement des blogs et des réseaux sociaux, un nombre croissant d'individus se retrouvent en situation de producteurs de médias sans avoir à se soumettre aux règles éthiques régissant les milieux professionnels. De là, estime la journaliste, la montée en puissance des rumeurs, de la théorie du complot et plus généralement de ce qu'elle appelle l'ère post-vérité[réf. nécessaire].

France

Dans une moindre mesure, les fausses informations d'origine gouvernementale (ou proches du gouvernement) se répandent en France. En 2018 et 2019, dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, certaines sont diffusées non seulement par des participants de ce mouvement[51] mais aussi par des membres du gouvernement français, des députés et des militants LREM[52]. C'est le cas de Gabriel Attal, Émilie Chalas, Aurore Bergé, Coralie Dubost et notamment Naïma Moutchou, rapporteur de la loi contre la manipulation de l’information[52],[53],[54]. C'est également le cas de Christophe Castaner, ministre de l'intérieur : le 1er mai 2019, il affirme que « des gens ont attaqué un hôpital » et que les « forces de l’ordre sont immédiatement intervenues pour sauver le service de réanimation »[55]. Cette information est aussitôt relayée sur de nombreuses chaînes d'information en continu (notamment par le ministre de la Santé, le président de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et différentes personnalités politiques) mais elle se révélera infondée le lendemain[56], ce qui provoquera une polémique. Toutefois, le ministre reconnaît le 3 mai qu'il a été maladroit dans les termes : « si des mots choquent, si des mots peuvent apparaître contredits par des faits établis contrairement à ce qui m'a été précisé […] évidemment qu'il est normal de les faire évoluer[57]. »

Motifs mercantiles

Une grande partie des nouvelles mensongères ont un but mercantile : attirer des consommateurs vers une arnaque ou un marché parallèle, contrôlé par les auteurs de la rumeur.

Un des thèmes les plus touchés par la propagation de mensonges est celui de la santé et du bien-être, secteurs extrêmement lucratifs et dans lesquels il est facile d'embrigader des naïfs pour leur proposer toutes sortes de recettes miracle. Ainsi, des youtubeurs comme le « chaman » Christian Tal Schaller multiplient les vidéos virales où il relaie toutes sortes de fausses informations sur la vaccination ou des maladies graves (cancer, sida), pour ensuite vendre ses livres et traitements « miracle » faits maison - pour lesquels il a déjà été plusieurs fois condamné[58].

Une enquête des « décodeurs » du journal Le Monde a identifié fin 2018 un informaticien français du nom de Johann Fakra comme la tête d'un réseau d'une trentaine de sites « piège à clics » de désinformation comprenant des sites et comptes Facebook de fausses informations à tendance sensationnaliste (Paye ton smile, Tranche de rire...), des sites complotistes (Cadoitsesavoir.fr, Onsaitcequonveutquonsache.com - supprimé en 2018 suite à des enquêtes -, La vérité sur notre monde, Réveillez-vous, Libre info, Esprits libres...) ou encore des sites de fausses informations de santé (Alter santé, Le Mag Santé, A ta bonne santé, Osons rêver d'un monde meilleur...)[59].

Sur Amazon de nombreux livres diffusant de fausses informations sur la vaccination ou l'oncologie par exemple, figurent parmi les meilleurs ventes ou en tête des recommandations. Début 2019, l'Organisation mondiale de la Santé et le Centers for Disease Control and Prevention dénoncent l'impact de la désinformation anti-vaccin sur la santé publique[60].

Discrédit des médias grand public

Pour l'écrivain et éditeur australien Jeff Sparrow, les infox ont pris une ampleur nouvelle entre le 11 septembre 2001 et l'invasion de l'Irak[61] ; cette période a connu plus d'un million de morts, des déplacements massifs de réfugiés dans le monde, l'apparition de l'État islamique et a coûté plus de mille milliards de dollars. Elle représente, l'« une des plus grandes défaillances de l'histoire des médias américains »[62],[63]. Selon Sparrow, « la plupart des gens ont depuis reconnu le cynisme et la malhonnêteté sans pareils par lesquels l'opération Iraqi Freedom a ainsi été imposée à la nation américaine »[61]. Selon Kamiya, « toutes les branches des médias ont échoué » et « les mensonges […] de l'administration Bush, Blair et des autres pays impliqués n'ont pas été contestés, voire ont été activement promus »[61], et la révélation des mensonges d’État orchestrés par l'administration Bush a entraîné un mouvement de défiance du public à l'égard des médias grand public, et donc le succès de certains médias dits alternatifs. Selon Jeff Sparrow, contrairement à ce qui est souvent supposé, les lecteurs ne confondent pas les fausses nouvelles avec les nouvelles « grand-public ». Selon lui, une partie de l'audience de ces sites conspirationnistes, comme Infowars.com, ne les consulte pas par accident mais précisément parce que ce sont des médias non officiels[61].

Alain Finkielkraut dénonce les infox colportées par des organes de lutte contre la désinformation. Il cite en particulier les Décodeurs du journal Le Monde. « La désintox devient le ministère de la vérité orwellien qu'elle prétend combattre »[64].

Selon Marcel Gauchet, la post-vérité est une conséquence du politiquement correct. À ses yeux, il faudrait concevoir les infox comme une réaction aux « euphémismes lénifiants et aux interdits sournois dictés par le moralisme officiel ». Les contrevérités seraient une réaction à la censure insidieuse des aspects de la réalité sur lesquelles la bienséance a commandé de jeter le voile[65].

Affaiblissement du discours des experts

L'affaiblissement du discours des experts laisse le champ-libre aux fake news. La défiance généralisée à l'égard des experts trouve son origine dans l'utilisation de ces mêmes experts pour produire des fake news comme l’utilisation du discours scientifique par l'industrie du tabac ou des pesticides pour nier les dangers de leurs produits[64].

L'utilisation des expertises économiques pour servir de garants à des discours politiques participe également à la fragilisation des experts[64].

Propagation

Les infox ont toujours existé[66]. Cependant, leur diffusion et par conséquent leur influence est aujourd'hui plus importante grâce à leur viralité et le mode de fonctionnement de certains des moyens de communication modernes[67]. Bien que les médias d'actualité classiques restent prédominants sur les autres médias, les médias développés sur internet occupent aujourd'hui une place dans le rapport à l'actualité du public[68]. Parmi ces médias, on retrouve des versions numériques de la presse écrite, des sites spécialement dédiés à l’actualité ou encore les réseaux sociaux (par exemple Facebook, Twitter, Instagram…)[69]. Les réseaux sociaux n'ont pas été initialement conçus dans l'objectif de devenir un média d'actualité. Cependant, l'évolution de la consommation du public en termes d'actualité ainsi que la facilité de partage de l'information ont fait des réseaux sociaux une importante source d'information pour le public[69]. Les réseaux sociaux se caractérisent par la vitesse de circulation des contenus ainsi que la non-vérification des informations par les réseaux. Ces spécificités font des réseaux sociaux un média où il est relativement simple de partager des fake news [70].

Pourquoi les fake news se propagent

Une première raison à la diffusion des fake news est la surabondance d'information. Les propos mensongers auxquels les individus sont soumis se perdent dans le flux d'informations[71]. Les fake news, bien qu'elles aient été identifiées comme fausses, deviennent donc banales et plutôt que de susciter la polémique, elles tendent à accroître la méfiance envers les instances et les experts[71]. Or, la diffusion des fake news croît particulièrement lorsque la confiance vis-à-vis des élites dirigeantes diminue. En effet, la méfiance entraine une altération des repères qui permettent à l'individu de juger de la véracité des faits. Il s'ensuit un climat de doute qui pousse certaines personnes enclines à la naïveté ou au complotisme à diffuser des contenus pourtant démentis par les experts [71].

Le public est également responsable de la propagation des fake news. En effet, en raison de facteurs tels que la naïveté ou la paresse cognitive, le public partage des informations non vérifiées[71]. Ces informations sont la plupart du temps partagées dans un le objectif positif : le partage d'informations jugées importantes par l'individu aux personnes de son entourage. Cependant, ce type de motivation induit la diffusion d'informations inexactes[71].

La diffusion des fake news influence également la propension du public à les croire. La répétition de l'information dans le temps ainsi que la variété des sources (officielles ou non) relayant l'information provoquent un effet boule de neige. En effet, plus l'information est relayée, plus le public estime que celle-ci doit être vraie. Ce concept renvoie au mécanisme de vérité illusoire abordé dans la partie "vulnérabilité face aux fake news". La diffusion massive des fake news influence donc de manière négative la capacité du public à identifier une information comme étant fausse[71].

Comment les fake news se propagent

Propagation d’une nouvelle.

L'objectif des concepteurs des fake news est d'atteindre la viralité de manière à ce qu'un maximum d'individus et de plateformes, y compris des plateformes d'actualité reconnues, partagent le contenu[72]. Ainsi, la manière dont les fake news se propagent peut être représentée sous la forme d'un entonnoir[72]. La plupart du temps, les fake news commencent sur des sites web anonymes. Leur visibilité est donc limitée. Elles se développent ensuite dans des groupes mi-clos où elles sont partagées. Par la suite, on retrouve ces fake news sur des sites de complotistes où la visibilité des fake news continue de croître avant de les voir se développer sur les médias sociaux et finalement sur les médias professionnels où leur visibilité est maximale[72]. Au fur et à mesure de leur évolution, les fake news sont donc de plus en plus visibles et consultées. Les fake news sont diffusées sur une plus longue durée que les nouvelles dites scientifiques. En effet, les nouvelles scientifiques sont rapidement diffusées après leur publication mais le partage de ces information diminue rapidement dans le temps contrairement aux fake news qui sont moins rapidement diffusées après leur publication partagées mais qui sont de plus en plus partagées au fil du temps[73].

Les fake news cherchent à ressembler aux médias traditionnels afin d'établir une certaine crédibilité auprès du public[74]. Leur apparence sérieuse pousse le public à les partager. Les fake news peuvent ainsi se diffuser rapidement[74]. Le manque d'éducation aux médias joue un rôle dans la propagation des fake news. En effet, les personnes ne disposant pas d'une bonne compréhension du fonctionnement des médias sociaux auraient tendance à se montrer plus crédules face aux fausses informations car elles partent du principe que ces informations sont authentiques et vérifiées[74]. Cela pourrait expliquer le fait que les plus de 65 ans, issus d'une génération moins en contact avec les médias sociaux, ont tendance à partager plus de fake news sur ces réseaux que les autres tranches d'âges.

Il y a un paradoxe dans l'avènement des nouvelles technologies, il y a de plus en plus de sources d'information mais on est de moins en moins bien informé. C'est la contrepartie de la liberté d'Internet. L'avènement des réseaux sociaux a permis une plus forte et plus rapide propagation d'informations telles que des reportages, des études... Les réseaux sociaux permettent une information rapide et en continu, ce qui réduit l'influence de la presse traditionnelle. Parmi ces informations disponibles, selon une étude du MIT publiée dans le journal Science, une fake news a 70% de chance supplémentaire par rapport à une information réelle d'être retweetée. Mais les nouvelles technologies ne permettent non seulement de favoriser les fake news mais aussi de les stopper. Il est possible de repérer les fake news à l'aide de bases de données de graphes et d'analyses. Le consortium international des journalistes d'investigation (I.C.I.J) utilise la technologie des bases de données de graphes pour repérer les fake news et la désinformation à grande échelle. De manière similaire la chaîne américaine N.B.C. news est parvenue, grâce à des compilations de données, à mettre à jour la relation entre 2752 faux comptes tweeter pilotés par des utilisateurs membre d'une organisation de trolls russe (Research Agency). Cette enquête de N.B.C. news a permis l'amélioration du système de défense de plusieurs entreprises et d'importants organismes. Cette stratégie qui consiste à se faire passer pour des citoyens moyens et à reprendre des idées populaires par l'intermédiaire de plateformes d'échange pour gagner rapidement des followers et du pouvoir de diffusion est de plus en plus répandue. Ces influenceurs incitent aussi leurs followers à répandre leurs idéologies de façon à répandre l'information de manière pyramidale.[75]

Les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter jouent également un rôle important dans la propagation des fake news[71]. En effet, l'utilisation de ceux-ci comme source d'information est de plus en plus courante et la facilité du partage d'information ainsi que l'utilisation d'algorithmes de ciblage visant à ajuster les contenus présentés en fonction de la personne font des réseaux sociaux un terrain très propice à la diffusion des fake news[71]. Ces algorithmes de ciblage proposent également des contenus en fonction des intérêts des utilisateurs[71]. Effectivement, ils vont entraîner la venue de cookies informatiques, qui sont les fichiers présents pour enregistrer des informations concernant chaque utilisateur. Ainsi, elles sont analysées afin que le navigateur propose des publicités correspondantes aux besoins de chacun. Cela a entraîné le phénomène de "Personalized search"[76] qui a été mis en place pour répondre aux attentes des internautes. En effet, le moteur de recherche va prendre en compte la localisation, l'historique, et donc les intérêts de l'utilisateur. Grâce à cela, il va pouvoir augmenter la pertinence des recherches en fonction de l'utilisateur. Des utilisateurs partageant des intérêts communs se retrouvent donc dans les mêmes groupe ce qui crée un phénomène de chambre d'écho et favorise le partage d'informations dans ces groupes[77]. Ce phénomène de chambres d'écho est également appelé "bulles de filtres" par E. Pariser[78]. Ces chambres d'échos sont particulièrement présentes sur les réseaux sociaux mais également dans la vie réelle car l’Homme a tendance à s’associer à des personnes partageant le même avis, la même opinion. Ces phénomènes enferment ainsi les utilisateurs en les confrontant à des idées auxquelles ils adhèrent déjà car l'être humain n'aime pas la dissonance cognitive qui le ferait le remettre en question. Ainsi, l'algorithme propose constamment des informations auxquelles l’utilisateur est sensibilisé. Par conséquent, si ce dernier consulte régulièrement, consciemment ou non, des fake news, l'algorithme lui en proposera d'autres.

Les réseaux sociaux forment une structure sociale ayant un fort impact sur nos choix et nos comportements puisqu’ils sont les principaux diffuseurs des fake-news[79].

Les journalistes interviennent eux aussi dans la propagation des fake news[71]. Le rôle premier d'un journaliste est de transmettre des informations dont la véracité est établie de la manière la plus objective possible. Or, la société d'aujourd'hui ainsi que la concurrence entre les médias et la course aux scoops poussent les journalistes à communiquer le plus rapidement possible sur les événements afin d'augmenter l'audience et les vues sur internet, maximisant de ce fait les profits. Les journalistes font donc un choix entre la rapidité d'information et la certitude de la vérité des faits[71].

On peut également parler du phénomène de « piège à clics » ou clickbating[80]. Ce phénomène est un néologisme désignant un contenu web qui vise à attirer le maximum de passages d’internautes sur un site afin de générer des revenus publicitaires en ligne : plus une nouvelle paraîtra extraordinaire et nouvelle (car fausse), et plus les chances que l'internaute clique dessus seront élevées, ce qui pousse ces opérateurs publicitaires à favoriser les fake news. Ces pièges à clics peuvent être utilisés également par de faux sites Internet qui n’ont rien à voir avec des sites d’informations officiels, mais se font passer pour tels. À travers ces pièges à clics, les auteurs de fake news vont donc chercher à toucher l’émotivité des lecteurs en déclenchant divers sentiments tels que la colère, l’indignation ou encore d’autres émotions fortes. Ces pièges à clics ont deux enjeux majeurs : tout d'abord gagner de l’argent, et secondairement propager des fake news de propagande pour des raisons politique.

Les fake news peuvent se propager en dehors d’internet, se rapprochant ainsi de la notion de rumeur. Selon le principe de dépendance informationnelle, au sein d’un groupe de pairs, les arguments de la majorité semblent plus crédibles[81]. Une fake news largement propagée et à laquelle les individus adhèrent sera donc elle aussi plus crédible. De plus, la pensée de groupe tolère assez mal l’indépendance de point de vue et les opposants sont rappelés à l’ordre afin de conserver un consensus[82]. On observe alors une propagation des fake news au sein des groupes de pairs également en dehors des communautés virtuelles.

Influence

Sur l'opinion

Les fake news (traduction littérale : « informations fausses ou truquées ») font partie d'un phénomène mondial et leur impact est planétaire[83]. La capacité des fausses nouvelles à induire en erreur entraîne une perception erronée de la vérité et, conséquemment, des jugements erronés relativement aux actions et aux politiques appropriées. Les fausses nouvelles sont répandues par les médias sociaux et les sites de fausses nouvelles, qui se spécialisent dans la création de contenu attirant l'attention et imitant le format de sources fiables[84],[85], mais aussi par des hommes politiques[86] ou par les plus grands médias[87] avec des visées politiques. Elles sont parfois utilisées dans les pièges à clics et l'hameçonnage par courriel, présentant du contenu sensationnaliste pour inciter les utilisateurs à cliquer sur un lien, ce qui permet à l'envoyeur d'infecter leur ordinateur avec un logiciel malveillant[88].

Il existe un biais cognitif nommé « effet de mode » désignant un raccourci mental qu'effectue inconsciemment l'Homme. L'« effet de mode » (« bandwagon effect » en anglais) est le phénomène qui provoque l'augmentation d'un comportement ou de la consommation d'un bien ou d'un service chez des individus lorsqu'ils « savent qu'un grand nombre de personnes ont déjà ce comportement » ou utilisent ce bien. Peu importe que l'information soit véridique ou non, l'individu s'aligne sur l'opinion ou la pensée majoritaire afin de jouir d'une valorisation sociale. Cette dimension mimétique propagerait les fake news[89]Interprétation abusive ?.

Lors des élections

Des études anciennes, réalisées dès 1940, montrent que les informations n'ont généralement que peu d'influence directe sur le résultat des élections[90].

Pour des chercheurs de l'université de New York ou de Stanford qui ont étudié les fake news durant la campagne présidentielle américaine de 2016, elles ont eu peu d'influence sur l'opinion et n'ont pas modifié le résultat au profit de Donald Trump[91]. Les fake news ont beaucoup de portée mais peu d’impact[90].

Le , dans le contexte de l'Affaire du Russiagate, Rod Rosenstein, Procureur général adjoint des États-Unis invite les Américains à « faire preuve de prudence avant d'accorder de la crédibilité à des informations attribuées à des fonctionnaires non identifiés ». Il a ajouté que « Le ministère de la Justice a depuis longtemps adopté une politique de ne pas confirmer ou nier de telles allégations »[92].

Lors de la campagne présidentielle de 2017, quatre chercheurs, Oscar Barrera et Ekaterina Zhuravskaya de la Paris School of Economics et Sergei Guriev et Emeric Henry de Sciences Po Paris, établissent, à partir d'une étude menée auprès de 2 500 électeurs, que « le fact-checking échoue complètement à contrecarrer l'effet persuasif des arguments populistes fondés sur les faits alternatifs »[93].

Dans le domaine de la santé

L'un des terrains de prédilection des fake news est la santé, marché énorme et thème très facilement viral sur les réseaux sociaux. Ainsi, la généralisation des réseaux comme Facebook a vu l'émergence d'une véritable industrie de la fake news médicale, avec des sites suivis par plusieurs millions de personnes et énumérant sur un ton sensationnaliste et toujours affirmatif, voire autoritaire, toutes sortes de fausses informations médicales, comme des « remèdes miracles » contre l'obésité, le cancer ou d'autres maladies complexes, relayant des idées conspirationnistes et anti-scientifiques contre la médecine, et nourrissant leur flux d'informations fantaisiste sur toutes sortes d'aliments ou de traitements, sans nom d'auteur ni source ou référence médicale[94]. Les plus populaires sont Santé+Magazine (site détenu par un ancien cuisinier marocain reconverti dans l'e-business, devenu Santé Plus Mag) avec plus de 7 millions d'abonnés, mais aussi Santenatureinnovation.com, Sante-nutrition.org, Topsante.org ou encore Altersante.fr (détenu par un informaticien français professionnel des pièges à clics)[59], tous massivement partagés par des internautes naïfs[94]. Aucun de ces sites n'est tenu par des médecins diplômés (ou même un quelconque personnel médical qualifié), et une grande partie appartiennent à des officines opaques utilisant de fausses identités et de fausses adresses de siège social[94].

L'un des fils les plus actifs sur le Facebook francophone, Santeplusmag (738 178 abonnés sur Facebook et plusieurs millions de partages, géré par l'homme d'affaires marocain Othman Kabbaj), diffuse essentiellement des informations exagérées ou fausses, aux titres racoleurs et bien souvent dénichées sur des sites qui colportent des rumeurs : « On y trouve pèle-mêle des révélations sur l'existence d'un vaccin contre le cancer, d'aliments bien plus efficaces que n'importe quel antidépresseur, de potions magiques pour maigrir, mais aussi des faits divers sordides ou des conseils sexualité farfelus et sexistes. [...] les articles sont écrits par une petite dizaine d'auteurs signant sous des pseudos qui laissent rêveur tels que "Noam Thérapie", "Jad Thérapeute" ou "Adam Yoga" »[95].

Les fake news virales sur les réseaux sociaux sont considérées[Par qui ?] comme un des principaux vecteurs de la « controverse sur la vaccination » et de celle concernant le réchauffement climatique[réf. nécessaire], ainsi que de la propagation de pseudo-médecines.

Sur la mémoire

L'abondance des fausses informations peut avoir comme conséquence d'influencer la mémoire des individus.

Lobe frontal gauche

Une étude démontre que lorsqu'un média partage une information, et que celle-ci contient des détails exagérés, elle provoquera une distorsion de la mémoire plus importante que si cette information est « classique ». Dans cette étude, les personnes qui sont exposées à ces informations « falsifiées » sont averties de la potentielle exagération des informations parues dans les médias. Il en résulte qu'en dépit d'une confiance moins importante du lecteur, les informations exagérées parues par les médias sont plus susceptibles d’entraîner une distorsion de la mémoire du lecteur. Ces résultats supposent que les détails exagérés encouragent le cerveau à créer des pensées et des images qui vont au-delà des informations transmises par les médias, et que ce sont ces pensées qui empêchent aux individus de se rappeler correctement de ce qu'ils ont lu dans le journal ou vu à la télévision.[citation nécessaire] « We found that despite being trusted less, more extreme reports were more likely to lead to memory distortion. » Lawson, Victoria, Strange, Deryn, Psychology of Popular Media Culture, American Psychology Association, 2015.

Sur l'attention

Une catégorie d'effets des fake news renvoie à la question d'attention.

En effet, l'attention des cybercitoyens est constamment sollicitée par des fournisseurs d'informations qui cherchent à exercer une certaine influence. Une étude[96] démontre que le partage d'articles sur Facebook est plus important pour les fausses informations que pour les vraies informations. Certains individus choisissent donc de diffuser de fausses informations prioritairement aux vraies informations. Cette diffusion impacte directement l'attention qui est capturée et orientée d'avantage vers ces fausses informations

Sur l'affect et les émotions

Les fake news font appel à nos émotions et à notre affect, et non pas à notre raisonnement, ce qui génère des conséquences. En effet, elles suscitent des sentiments différents comme la colère, la solidarité, la peur, la surprise ou même le dégoût[97]. Le sensationnel l’emporte donc sur le rationnel. Mais toutes ces émotions que nous ressentons nous poussent à commenter ou à partager ces fausses informations (c’est ce qu’on appelle l’action numérique)[98] , ce qui engendre de fausses croyances. Ces informations, parfois contradictoires, ne cherchent donc pas à nous informer mais à nous tromper, c’est pourquoi la méfiance sociale a atteint un niveau important et que les individus ne savent plus en quelles informations ils peuvent avoir confiance, ni même s'ils peuvent faire confiance aux vérificateurs d'informations. Pourtant, la vérification de ces informations nécessite un travail laborieux, produisant parfois du cynisme ainsi que de la frustration.

Vulnérabilité face aux fausses nouvelles

Lorsque les individus sont confrontés à des fake news, leurs croyances et attitudes par rapport à l'objet de celles-ci peuvent être influencées. Cette vulnérabilité dépend de facteurs individuels et s'explique par différents mécanismes.

Processus déterminant la crédulité des personnes face aux fake news

Modèle de la probabilité d'élaboration de l'information

Lorsque l'on présente une information à visée persuasive à un individu, celui-ci ne va pas toujours l'analyser en profondeur. Souvent, il va simplement traiter l'information de façon superficielle[99]. Si rien ne semble l'alerter dans son contenu (concernant la véracité des propos), la personne ne va pas investiguer plus loin et sera susceptible de se laisser influencer. Si l'information semble s'appuyer sur une source scientifique qui soutient la position défendue dans le document, il y a de fortes chances pour que l'individu soit influencé positivement dans son sens.

Scepticisme vs. crédulité par défaut

  • En dehors de situations d'influence à visée persuasive, comprendre la crédulité face aux fake news demande de répondre à la question suivante: comment les gens en viennent-ils à considérer une information comme vraie ou fausse? Deux grands types de réponses ont été apportées par rapport à cette question[100].
  • D'une part, le scepticisme correspond au postulat cartésien selon lequel il est possible d'être exposé à une information fausse sans pour autant y adhérer. Descartes, dans ses méditations métaphysiques[101] opère une distinction fondamentale entre la représentation et la conviction. Il invite l'individu à se montrer sceptique face à toute théorie et à analyser les différents éléments qui créditent ou discréditent cette théorie avant de se prononcer. Selon ce postulat, on peut donc « envisager » une idée avant de la considérer comme vraie. Lorsque l'intellect de l'individu en aura formulé une représentation qu'il considère comme satisfaisante, il sera alors en mesure de décider s'il y adhère ou s'il la considère comme fausse et/ou infondée.
  • À rebours de cette approche, Spinoza envisage les croyances comme étant des états cognitifs produits en réponse à des stimuli[102][source insuffisante]. Selon cette vision de l'esprit, l'individu est enclin à croire tout ce qu'il sait, et seule sa volonté pourrait le mener à rejeter certaines représentations qui, initialement, forçaient sa conviction. À l'appui de cette hypothèse, et contrairement à la vision cartésienne, se distancer des fake news demanderait donc davantage d'efforts que d'y adhérer.[Passage problématique]
  • Une recherche de Johnson et Seifert[103] a étudié si une fake news corrigée avait toujours de l’influence sur les gens lors de lectures ultérieures. On appelle cela « l’effet d’influence persistante ou Continued influence effect ». Les résultats suggèrent que la désinformation corrigée peut continuer à influencer les processus de lecture. Lors de cette recherche, le récit d'un incendie dans un entrepôt a été présenté à des participants. On présentait une cause possible de l'incendie dans le récit (des produits inflammables laissés dans un placard). Le rôle de cette cause était ultérieurement démenti (il n'y avait pas de produits inflammables dans le placard). Dans un laps de temps court après la correction de l’information, on a posé des questions à ces participants sur leur vision de cet incendie. Dans une condition contrôle, ces informations n'étaient pas présentées. On a pu constater que, dans la condition de correction, les informations ultérieurement corrigées étaient davantage utilisées dans les récits des sujets et dans les inférences qu'ils proposaient que dans la condition contrôle. Corriger une information ne suffit donc pas à éliminer son influence sur la vision que les sujets ont de l'événement. Cela peut s’expliquer par le fait que le participant s’est préalablement construit un faux récit avec la fausse information et, comme le récit est cohérent, il reste présent malgré la connaissance que l’information est fausse.
  • Pantazi, Kissine, et Klein[104] ont mené une expérience visant à départager la vision « cartésienne » et « spinozienne » de l'exposition à des informations fausses. Les chercheurs décrivaient un crime en y ajoutant des informations présentées explicitement comme fausses. Celles-ci apportaient soit des circonstances aggravantes, soit des circonstances atténuantes. À la fin de l'expérience, les sujets devaient attribuer une peine aux prévenus sur base de ces informations. Les sujets se montraient davantage cléments envers ces derniers lorsque l'information fausse comportait des circonstances atténuantes. Appliquée aux fake news, cette expérience suggère qu'il est difficile de se montrer en véritable sceptique devant de telles constructions: faute de ressources cognitives suffisantes et de la motivation nécessaire, l'individu est capable de prendre celles-ci comme vraies sans même s'apercevoir de la faillite de son esprit critique. Le modèle "spinozien" est donc étayé par ces données.
  • La propagation des fake news amène les internautes, jusqu'aux professionnels de l'information, à un scepticisme grandissant quant aux informations diffusées sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. En effet, dans l'article "Les doutes de journalistes américains à propos de Twitter"[105], Maggie Haberman, correspondante du New York Times à la Maison Blanche confie au journal Le Monde : « Twitter a cessé d’être le lieu où je pouvais apprendre des choses que je ne savais pas, glaner des informations sans erreur sur une grosse actualité ou m’engager dans une discussion et avoir raisonnablement confiance dans le fait que les critiques des gens étaient de bonne foi ».

Effet de vérité illusoire

"L'effet de vérité illusoire" est un autre phénomène expliquant la vulnérabilité aux fake news. Selon Unkelbach et Rom[106], plus une information serait répétée, plus les personnes qui y sont confrontées seraient susceptibles d'y croire. De plus, lors de la première écoute, des liens entre les différents éléments de l'information se forment au sein de la mémoire de l'individu. Dès lors, à chaque écoute de cette information ou d'une information comprenant les mêmes liens, ces derniers seront davantage renforcés. Si par après l'information s'avère fausse, cela n'a plus beaucoup d'effet.

On a tendance à croire plus facilement une information répétée qu'elle soit fausse, ou vraie. En effet l'être humain est plus enclin à croire les fausses nouvelles même si elles étaient accompagnées par un avertissement que des vraies informations si celles-ci ne sont vues qu'une seule fois[107].Ce phénomène est surtout appuyé par les réseaux sociaux et médias dans le mécanisme des fakes news[108].

Induction de fausses informations

Outre leur influence directe sur les jugements, si on confronte des personnes à de fausses informations qui semblent s'imposer comme des évidences, leur mémoire peut s'en trouver altérée. Un exemple parlant, qui provient des travaux d'Elizabeth Loftus[109], est le suivant: si on raconte un souvenir à une personne et que l'on modifie un détail en le présentant comme une évidence même de l'histoire, on peut influencer cette personne et effectivement l'amener à croire que cet élément reflète une expérience autobiographique. C'est ce qu'on appelle des Faux souvenirs induits. Ce concept a été travaillé dans une étude de Loftus[110] nommée "Perdu dans un centre commercial". C'est une technique d'influence de la mémoire qui avait pour but de démontrer que des confusions étaient possibles sur des événements qui ne se sont jamais produits à partir de suggestions faites à des sujets d'expériences.

Myopie méta-cognitive

La myopie méta-cognitive est un terme utilisé la première fois par Robyn Dawes. Cette myopie suggère que les individus se préoccupent davantage de l'utilisation correcte de l'échantillon d'informations qu'ils ont à leur disposition plutôt que de l'évaluation critique de l'origine de cet échantillon ainsi que de la validité des sources de celui-ci[111]. Cette myopie méta-cognitive englobe donc l'approche spinozienne mentionnée ci-dessus.

Autres processus qui favorisent la vulnérabilité

Certains travaux fondateurs en psychologie sociale nous alertent sur notre « tendance à croire » toute information à condition que celle-ci soit accompagnée d'un minimum d'arguments.

Une étude[112] démontre qu'il suffit de fournir aux individus un simple placebo de justification sans aucune validité pour obtenir d'eux de les dépasser dans la file du photocopieur universitaire. La fausse information fournie permet de dépasser les individus à même titre que si l'information fournie était réelle. Selon cette étude, il s'agit du principe d'économie cognitive qui prend le relais et qui épargne à l'interlocuteur le coût du traitement sémantique de ces informations en le plongeant dans une légère torpeur. Elle baptise cet état celui d'« abêtissement ».

L’utilisation de ces raccourcis mentaux rend l’être humain victime de distorsions cognitives[113].

Il s'avère que cette paresse cognitive se retrouve dans l'ensemble de la vie sociale. Elle se traduit à travers la tendance à juger le bien-fondé d'une information sur base de la structure argumentaire qui l'accompagne et non sur son contenu. En d'autres termes, une fake news est rapidement perçue comme plus valide qu'elle ne l'est vraiment dès lors qu'une connexion se présente entre un objet controversé qui doit être légitimé et une source de légitimité. La paresse cognitive pousse à la confiance, un individu préfère ainsi postuler qu'une information est vraie plutôt que de vérifier par lui-même[112].

Le processus que l'on appelle "l'effet troisième personne" est un phénomène qui consiste à penser que les autres sont plus vulnérables que nous le sommes à l'influence persuasive des médias sociaux[114]. Si vous ne croyez pas aux fake news, mais que vous êtes persuadés que d'autres individus peuvent y croire, alors vous êtes sensible à cet effet.

Une seconde étude menée par des chercheurs américains démontre que l'identification à un parti, les effets sociaux indésirables, et l'efficacité de la politique, augmentent l'effet troisième personne[115].

Différences individuelles

Différents facteurs individuels peuvent également influer sur la vulnérabilité d'un individu face aux fake news.

Concernant le facteur âge, les résultats d'une première étude démontrent que, selon les conditions, les plus jeunes et les personnes âgées commettent autant d'erreurs de désinformation[116]. Les résultats d'une seconde étude orientée sur le partage de faux articles lors de la campagne présidentielle américaine de 2016 démontrent que, les personnes âgées de plus de 65 ans ont partagé près de sept fois plus d'articles qui concernent de la fausse actualité que les personnes plus jeunes[117].

Concernant les facteurs de personnalité, une étude menée sur 436 étudiants universitaires en Chine démontre que certaines dimensions qui proviennent du test de personnalité TCI-R influencent la relation qu'ont les individus avec les fake news.

  • La première de ces dimensions est l'évitement du danger. Le fait d'être anxieux protège des fake news. À l'inverse, être moins anxieux rend plus vulnérable aux fake news.
  • La seconde de ces dimensions est la coopération, la dépendance à la récompense. Le fait d'être coopératif, doté d'empathie ou en constante recherche d'approbation sociale n'aide pas à remettre en question les fake news et augmente la tendance à y croire.
  • La dernière de ces dimensions est l'autodétermination. Les individus à haut niveau d'auto-détermination seraient plus vulnérables. Le fait pour un individu d'avoir une perception trop positive de sa capacité à se souvenir des informations lui ferait généralement préférer se fier à des suggestions provenant d'autrui plutôt que de donner l'impression de ne pas avoir une bonne mémoire[118].

Lutte contre les mensonges

Visuel réalisé par le site FactCheck.org

Par les GAFAM

First Draft et Google News Lab ont lancé le projet CrossCheck[119] de contrôle des fake news auquel se sont associées des rédactions françaises et américaines. Claire Wardle de First Draft « établit une typologie de "fake news", qui va du mauvais journalisme à la propagande en passant par la parodie ou le contenu politique orienté »[120]. En réalité, lutter contre les fake news est difficile car en parler, même pour démentir, c'est contribuer à les répandre[120].

De même, Facebook tente des mesures pour endiguer la propagation de fake news sur le réseau social, par exemple en pénalisant les médias suspectés d'en être les vecteurs[121].

Lors de l'élection présidentielle française de 2017, Facebook a annoncé avoir supprimé plus de 30 000 comptes[122].

Les mesures prises par les GAFAM ont attiré de nombreuses critiques en particulier après les incidents du rassemblement « Unite the Right » à Charlottesville en 2017. Ce que ces mesures ont mis en lumière, est qu'Internet est dans les faits un ensemble de services de base. La plupart de ces services sont détenus et gérés par des sociétés privées, qui hébergent le contenu et donnent aux utilisateurs la possibilité de le consulter ou d’en créer de nouveaux. Si ces fournisseurs de services de base ne veulent pas de quelque chose sur Internet, ils peuvent le censurer et le faire disparaître d'internet dans le monde entier[123]. Ce contrôle d'Internet est dans les faits concentré dans les mains de quelques entreprises massives qui font tout pour que le public n'en soit pas conscient[123]. Suite à la mise en place de cette censure, l’éditorialiste Tucker Carlson s’est inquiété de l’absence de contrôle de ces opérateurs de services Web et a proposé que les autorités publiques s'assurent que Google n’entrave plus la libre circulation de l'information[124]. Selon Carlson, « Google est en 2017 la société la plus puissante de l'histoire du monde. Google contrôle la réalité et a déjà démontré une volonté troublante de fausser cette réalité à des fins idéologiques »[125]. Réagissant à un blocage des revenus grâce aux contenus publicitaires de centaines de vidéos sur Youtube, SkyNews écrit « c'est de l'intimidation. Le débat n'existe plus »[126] (voir aussi Censure de l'Internet#Principaux opérateurs de services Web).

Les fake news peuvent être aussi diffusées sous forme de messages sponsorisés sur les médias sociaux. En , Facebook indique qu'aux États-Unis, les publicités politiques seront clairement labellisées, l’identité de l’annonceur apparaîtra avec des informations complètes sur les campagnes de publicité qu'il a financé[127]. Un moteur de recherche permet aussi de connaitre les publicités politiques sur Facebook et Instagram par annonceur ou par mot-clé. Cet outil est disponible en France, mais seules les contenus destinés au public américain sont indexés[127].

Pour lutter contre les fausses nouvelles, Facebook s'est aussi associé avec une trentaine de médias dont Libération, le Monde et l'AFP en France[128]. En novembre 2018, ce partenariat concernait quatre langues et dix pays dont les États-Unis, le Mexique, le Nigeria, la Turquie, le Pakistan, l'Inde, les Philippines, le Brésil, le Canada et la France. Le réseau de surveillance doit encore être agrandi mais une étude des Décodeurs du « Monde » montre que le nombre d’engagements suscités par un éventail de 630 sites francophones avec des contenus douteux a diminué de moitié entre 2015 et 2018[129]. En février 2019, le site web d'information Snopes annonce qu'il quitte le programme de vérification des données de Facebook car certains journalistes doutent de son efficacité[130].

Dans le monde

Le monde commence à s'armer contre les fake news notamment en France, en Allemagne, au Brésil, au Kenya, en Italie, à Singapour[131] , en Russie[132] ou encore en Malaisie[133],[134].

Netzwerkdurchsetzungsgesetz ( NetzDG ) est la loi datant du permettant aux utilisateurs des réseaux sociaux de signaler, ou faire vérifier et supprimer un article illégal, faux ou haineux en moins de 24 heures. Cette loi a été prononcée pour en parti limiter le flux de fausses informations sur les migrants. Elle a fait l'objet de beaucoup de controverses car elle remet en question la liberté d'expression en Allemagne[135].

Le 6 août 2018, 24 médias brésiliens ont décidé de créer une coalition[136] pour lutter contre les fake news, ce projet est baptisé « Comprova », du verbe prouver en portugais. Ce projet est mené par de grands journaux, les chaînes de TV, les radios ou des sites du pays, tels BandNews, l'Agence France-Presse au Brésil, Canal Futura, Correio do Povo, Folha de S.Paulo, Gazeta do Povo, Jornal do Commercio, Metro Brasil, Nexo Jornal, O Estado de S.Paulo, Poder360, Piauí, Rádio Bandeirantes, SBT, UOL ou encore Veja. Comprova lutte contre les fausses informations présentent sur les réseaux sociaux et Internet, notamment dans le cadre des présidentielles en 2018. Ce projet est soutenu par plusieurs grandes organisations comme l'Abraji (Association brésilienne de journalisme d'investigation), le Projor (Institut pour le développement du journalisme) et l'appui technique et financier de Google et de Facebook. Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil a déjà signé des accords avec des grands leaders mondiaux comme Facebook et Google pour limiter dans un premier temps les fake news avant les élections présidentielles en 2018[137]. Pendant ces présidentielles brésiliennes il y avait environ 1000 signalements de fausses informations par jour[138], et ceux dans la quasi totalité sur WhatsAPP.Même si il n'y a pour l'instant aucune loi promulguée contre les fake news, on ne compte pas moins de 14 lois en préparation ( 1 au sénat, passible de 3 ans de prison et 13 à la chambre des députés).

Le 16 mai 2018, le pays d’Afrique de l’Est, le Kenya a adopté comme projet de loi de punir 17 types de cybercrimes, dont les fake news. Les coupables risquent une amende de 5 millions de shillings kenyans (42 000 euros) et deux années de prison éventuelle pour les personnes propageant des fake news par voie électronique. Si les fakes news s’avérent « destinées à créer, ou ayant pour résultat, la panique, le chaos ou la violence » ou de nature à « porter atteinte à la réputation d’une personne », la peine pourrait atteindre jusqu'à dix ans de prison[139],[140]. Cependant cette loi inquiète la société civile car beaucoup d'entre eux craignent une atteinte à la liberté d'expression[141].

Le 8 mai 2019, Singapour a adopté une loi contre les fausses informations. Cependant cette loi a été controversé puisque tous les pouvoirs appartiennent désormais au gouvernement singapourien[142].

La Douma, chambre du Parlement russe, a adopté le 6 mars 2019 une loi anti-fake news permettant au Roskomnadzor, l'homonyme russe du CSA, de condamner les auteurs de ces fausses informations en les bloquant ou en leur imposant une amende (elle peut aller jusqu'à 1,5 millions de roubles soit 20 195 euros)[143].

Le Parlement malaisien a déclaré le 16 août 2018, une loi prévoyant jusqu'à 6 ans de prison pour quiconque propagerait une fake news. Cependant cette initiative est beaucoup critiquée[144].


Contrairement à certains pays qui condamnent les fake news, d'autre au contraire n'ont pas de loi à ce sujet, tel qu'en Belgique.

En effet, la commission chargée par le ministre belge de rédiger un rapport, a dit non à l'idée d'une «loi» sur les fake news. Pour le groupe d'expert une législation répressive n’est pas la solution pour traiter le problème des fake news[145]. Ils prônent à l'inverse l'autorégulation. De plus, ils épargnent le rôle des platesformes comme Youtube et Facebook dans les fake news, en les invitant à «garantir la transparence » sur la façon dont les algorithmes sélectionnent les informations à leurs utilisateurs [146].


UE

En 2017, Mariya Gabriel, commissaire au numérique de la Commission européenne, annonce le lancement d'une consultation publique et la mise en place d'un groupe d'experts afin d'en tirer des recommandations et des bonnes pratiques[147].

En Italie, la police a annoncé le 18 janvier 2018, le lancement d'un site destiné à permettre aux citoyens de signaler de potentielles "fake news" et d'obtenir si possible certaines vérifications. Ainsi, les services de police spécialisés dans la surveillance d'internet et des réseaux de télécommunications, la "police postale", lanceront une enquête pour vérifier ces sites. Si l’information est déclarée fausse, la police publie alors un démenti sur son site et sur les réseaux sociaux, et peut ensuite condamner[139].

En France

Situation générale

Lors de ses vœux à la presse, en janvier 2018, le Président français Emmanuel Macron annonce un projet de loi visant à lutter contre les fake news en donnant notamment la possibilité de saisir un juge et de déréférencer ou bloquer certains sites concernés. Les pouvoirs du CSA devraient également être accrus afin de lutter contre toute ingérence de médias étrangers[148]. La proposition a suscité de nombreuses réactions, notamment de Olivier Auguste de L'Opinion, qui souligne que plusieurs affaires, comme celle du Rainbow Warrior ou du nuage de Tchernobyl, ont démontré que « la puissance publique n’est pas par nature garante de la vérité »[19]. Pour le chef du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, « Seuls les régimes autoritaires prétendent au contrôle de la vérité. On sait ce qu‘il peut en coûter »[19]. Pour Clémentine Autain, personnalité politique classée à gauche, la liberté de la presse et la démocratie sont en jeu[149].

À l'instar de nombreux sites de « debunking », les « décodeurs » du Monde.fr signalent régulièrement différents sites web et pages Facebook populaires qui relaient massivement de la fausse information, par exemple à caractère médical comme Santé+Magazine (« remèdes miracles » contre l'obésité, le cancer ou d'autres maladies complexes, déclarations conspirationnistes et anti-scientifiques contre la médecine, informations fantaisistes sur toutes sortes d'aliments ou de traitements, etc.)[94]. On peut également citer « Checknews » (mis en place par Libération) ou « Les Observateurs » de France 24[150].

L'Agence France-Presse a également mis en service fin 2017 un service baptisé « AFP Factuel », animé par le journaliste Guillaume Daudin et défini comme un « blog de fact-checking, qui tente de démonter toutes ces rumeurs infondées qui polluent le débat public »[150]. Ce service a signé un contrat avec Facebook France, qui fait remonter les informations douteuse à l'AFP et en diminue la promotion s'il s'agit de fake news. Ce service est désormais présent dans 13 pays, et dans quatre langues : en français, en anglais, en espagnol et en portugais[150].

Certaines chaînes de télévision française comme TF1 et France 2 ont créé des rubriques visant à sensibiliser les téléspectateurs quant aux fausses informations qui circulent sur les médias sociaux. Leur but est de « lutter avec pédagogie contre la défiance accrue envers les médias », comme le confie Jean-Clément Martin Borella au Journal La Croix[151].

Propositions de lois relatives à la lutte contre les fausses informations

Emmanuel Macron a annoncé en janvier 2018 un projet de loi afin lutter contre les fake news. En France, depuis 1881 l'article 27 de la loi de la presse condamne déjà avec une amende de 45 000 euros pour "la publication, la diffusion ou la reproduction de nouvelles fausses ou fabriquées" pouvant causer un "trouble à l'ordre public"[152].

En France le , une nouvelle loi punissant « la publication ou la reproduction faite de mauvaise foi de nouvelles fausses de nature à troubler la paix » apparaît[153].

Le , l'Assemblée nationale française adopte deux propositions de loi — une loi organique visant l'élection présidentielle et une loi ordinaire pour les autres scrutins[154]. La procédure envisagée devrait permettre de demander à la justice, par voie de référé, le retrait de « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable [qui serait diffusée] de manière délibérée, de manière artificielle ou automatisée [et] de nature à altérer la sincérité du scrutin[154] ». Le Sénat est appelé à examiner le projet dans le cadre de la procédure législative habituelle. L'expression « fake news » peut être remplacée par « infox »[155], compression de « information » et « intoxication »[156]. Ainsi, la recommandation de la Commission d'enrichissement de la langue française[157] a été publiée le jeudi 4 octobre 2018 au Journal officiel [n 3] :

« […] on pourra recourir au terme « information fallacieuse », ou au néologisme « infox », forgé à partir des mots « information » et « intoxication ». On pourra aussi, notamment dans un cadre juridique, utiliser les termes figurant dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse ainsi que dans le code électoral, le code pénal ou le code monétaire et financier : « nouvelle fausse », « fausse nouvelle », « information fausse » ou « fausse information »[160]. »

Après examen en commissions des lois et de la culture, le Sénat vote en faveur de motions « tendant à opposer la question préalable » et rejette par deux fois les propositions —  le 26 juillet et le 6 novembre 2018. L'Assemblée nationale, quant à elle, adopte de nouveau les textes, le 9 octobre et le 20 novembre[161].. Le 21 novembre, le Conseil constitutionnel enregistre deux saisines[n 4] « l'une présentée par plus de 60 sénateurs, et l'autre par le Premier ministre »[163].

Le président de la république, cible de « fake news » durant sa campagne électorale, a obtenu sa loi contre la « manipulation de l’information » durant cette période. Cette loi est adoptée le 20 novembre 2018[164].

Fausse nouvelle et fake news

Pour l'avocat Emmanuel Pierrat il n'y aurait pas besoin d'une loi sur les fake news puisqu'il existe déjà un délit de fausse nouvelle en France et que de nombreux textes encadrent le délit de fausses nouvelles. Lors d'une interview diffusée sur une chaîne d'information le , il pose la question de savoir « Quelle est l’utilité de créer un délit de fake news qui ressemble peu ou prou au délit de fausse nouvelle ? »[165].

Les défenseurs de cette thèse considèrent le terme anglais de fake news comme la stricte traduction du terme français de fausses nouvelles, le mot anglais « fake » se traduisant par les mots français « faux » falsifié, truqué[166].

Le sens de ces appellations serait donc que (et elles disent que) le législateur « a déjà prévu tout cela depuis fort longtemps, avec le délit de fausse nouvelle et le délit de diffamation qui encadrent correctement aujourd'hui les choses »[167] notamment via :

  • l'article 27 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse[168],[153].
  • l'article 322-14 du code pénal (modifié par l'ordonnance du 19 septembre 2000) lié à la Loi no 92-685 du 22 juillet 1992.
  • l’article L.97 du Code électoral[169].
  • l’article L465-1 du code monétaire et financier, modifié par la Loi no 2016-819 du 21 juin 2016[170].

Éducation Nationale, France et Fake News

L'éducation aux médias est une notion pleinement intégrée dans le programme scolaire français cependant aucune spécification n’est présente en ce qui concerne les fake news.

En effet la loi modifiée le 8 juillet 2013[171] stipule simplement que : « La formation dispensée à tous les élèves des collèges comprend obligatoirement une initiation économique et sociale et une initiation technologique ainsi qu'une éducation aux médias et à l'information. » Article L332-5 du code de l’éducation.

De plus, l’article L111-2 modifié le 26 juillet 2019 du même code[172] stipule que : « Elle [l’école] développe les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à l'exercice de la citoyenneté dans la société contemporaine de l'information et de la communication »

Monsieur Rachid Zerrouki, enseignant et journaliste, affirme dans Ouest-France[173] que l’école doit combattre les fake news, sans pour autant que l’éducation nationale française leur accorde un crédit dissocié de l’éducation aux médias. Pourtant, Rachid ZERROUKI explique également qu’il est très important de faire la différence entre éducation globale aux médias et plus spécifiquement à l’éducation face au danger, au repérage et au décodage des fake news.

En effet, l’éducation aux médias et la détection de fausses informations sont deux notions différentes. La détection des fake news ne nécessite aucunement une maitrise parfaite et absolue de la lecture et des savoirs numériques.

D’ailleurs 71%[174] des français se disent favorables pour une éducation à la détection et à la lutte contre les fake news.

En 2019, le Ministère de la Culture lance un appel à projet[175] aux plus jeunes pour les plus jeunes d’un montant de 1.5 million d’euros dans le but de sensibiliser aux dangers et à la détection des fake news. De plus[176], les bibliothèques départementales, les réseaux de lecture publique ainsi que les acteurs de l’audiovisuel participent également à la lutte contre les fake news et tentent de faire évoluer leurs compétences dans le domaines de l’éducation aux médias à travers leur information, leur programmation mais aussi grâce à leur interventions en milieu scolaire.

Bien qu’elle soit déjà bien investie dans l’éducation aux médias, l’Éducation Nationale doit toutefois être capable de s’adapter aux évolutions de la société numérique dans laquelle nous vivons et donc prendre en compte les enjeux que les fake news apportent.D’autant que l’opinion publique semble être en attente d’un investissement de la part de l’État sur ce terrain-là. Bien que cet appel à projet ouvre déjà des voies d’avenir dans la lutte contre les fake news de la part de l’État, le positionnement de l’Éducation Nationale française face au mouvement des fake news dans son programme reste toutefois à déterminer.


Dans les domaines scientifiques

Le phénomène des fake news s'étend de plus en plus au domaine de la recherche : selon plusieurs études concordantes, la communauté scientifique internationale compterait à ce jour près de 140.000 tricheurs dans ses rangs, soit 2 % au moins de ses membres. Dans la littérature scientifique biomédicale indexée dans Medline, la principale base de données bibliographiques dans le domaine, le taux de rétractation d'articles pour fraude a été multiplié par dix depuis 1975. Selon une analyse sociologique portant sur plusieurs milliers de chercheurs, 2 % des scientifiques, toutes disciplines confondues, admettent avoir falsifié des résultats pendant leur carrière et 14 % déclarent connaître des collègues fraudeurs. Les fraudes biomédicales sont en tête (43,4 %) des rétractations d'articles scientifiques constatées entre 1977 et 2012, selon « PNAS » : sur 2.047 articles publiés et rétractés dans le secteur, plus de la moitié (53,2 %) l'ont été pour fraude ou plagiat. Dans une étude publiée en 2015 dans « BMC Medecine », deux chercheurs de la Hanken School of Economics d'Helsinki ont estimé à environ 8.000 le nombre de revues scientifiques douteuses ou de piètre réputation. Selon leurs calculs, la quantité d'articles suspects publiés par ces titres aurait dépassé 400.000. Ils auraient été multipliés par huit en quatre ans[177].

Les différentes formes utilisées dans les fake news posent de nombreuses difficultés à la diffusion et la reconnaissance des avancées scientifiques aujourd'hui. La science est régulièrement la cible de campagnes de fake news[178], en particulier la controverse sur la vaccination, le réchauffement climatique ou encore le créationnisme, et bien sûr la santé.

La science n’est pas exempte d’erreurs et d’approximations, d’autant plus que les faits sont souvent issus d’expériences complexes. Les auteurs de fake news utilisent souvent des cas particuliers pour contredire des faits scientifiques étayés par de très nombreux travaux, ou publient de fausses études scientifiques dans des revues peu regardantes (« junk science »).

Pour lutter contre ces désinformations propagées par les réseaux sociaux, les scientifiques doivent trouver et pratiquer d'autres formes de communication[178].

Vérification des faits

texte alternatif
Ralliement avant l'investiture de Donald Trump.

La vérification des faits (fact-checking) est une pratique journalistique consistant à vérifier la véracité des propos de personnalités publiques ou politiques. Le but est de crédibiliser le contenu des journaux et des magazines[179]. Il concerne la vérification de phrases prononcées par des personnalités dans d’autres médias mais il ne s’applique jamais à une interview ni à l’ensemble d’un article produit par une rédaction[180]

Cependant, les répercussions du fact-checking ne semblent pas faire l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Certains chercheurs suggèrent qu’il permet de constituer un « outil de contrôle » pour les politiciens, en les dissuadant de dire des éléments faux ou trompeurs dans leurs discours[181]. Nyhan et Reifler[182]. ont en effet constaté que les législateurs étaient plus honnêtes lorsqu'ils prenaient conscience de la menace que pouvait présenter la vérification des faits. D’autres scientifiques suggèrent le contraire et affirment que le fact-checking n’a que peu d’effet sur le changement de comportement des candidats politiques [183]. Par exemple, durant sa campagne, Donald Trump n’a pas répondu aux demandes des vérificateurs de faits et il a continué à répéter de nombreuses affirmations malgré les côtes négatives reçues. Lorsque plusieurs vérificateurs parviennent à la même conclusion pour une affirmation donnée, le fact-checking a alors un plus grand impact sur le public. Il est donc important de vérifier si les déclarations ont été soumises à plusieurs vérificateurs et si ces vérificateurs arrivent aux mêmes conclusions[184]

Le contexte social peut avoir un effet sur le fact-checking. Les personnes seraient moins susceptibles de vérifier les faits lorsqu'elles ont le sentiment de les évaluer en présence d'autres personnes que lorsqu'elles les évaluent seules. Cela a été mis en avant lors de huit expériences réalisées par Jun, Meng et Johar en 2017 ayant pour but d'évaluer comment la perception de la présence des autres pouvait affecter la façon dont les individus évaluent et intègrent les informations. Le contexte social entrave donc la vérification de faits et diminue en partie la garde des personnes face aux informations[185].

texte alternatif
Echelle de vérité

Une autre variable pouvant influencer le fact-checking est le format que ce dernier peut prendre. Amazeen et al. ont mis en avant que le fact-checking accompagné par une échelle de vérité possède un effet de correction plus élevé que lorsque la vérification des faits se réalise seule. Néanmoins, dans cette étude, cette affirmation s'appliquait seulement aux vérifications de faits non politiques[186].

Le fait de croire ou non à des fake news peut aussi être influencé par nos croyances idéologiques. Tout d’abord il faut savoir qu'un phénomène, qualifié par Nyhan et Reifler[187] de « Backfire effet" (effet retour de flamme) peut se manifester. Celui-ci stipule que la correction d'informations fausses pourrait mener les personnes y étant préalablement exposées à croire encore davantage à ces informations que si elles n'avaient pas été corrigées. Un exemple[188] illustre comment les auteurs mettent en évidence cet effet : les sujets de cette expérience ont reçu des articles de presse fictifs qui confirmaient des fake news. Dans cette expérience, il s'agissait de la présence d'armes de destruction massive en Irak préalablement à l'intervention américaine en 2003. À la suite de la lecture, on donnait au même sujet un article qui démontrait qu'aucune arme de destruction massive n'avait été trouvée suite à cette intervention. Les sujets se situant à gauche de l'échiquier politique, qui étaient opposés à la guerre, adhéraient aux conclusions du deuxième article et rejetaient le premier. À l'inverse, les sujets conservateurs, qui soutenaient la guerre, ont réagi de façon contraire. Outre, ils ont affirmé être encore plus sûrs de l'existence de ces armes après avoir lu l'article démontrant qu'il n'y en avait pas. Le motif qu'ils avancent pour étayer cette conviction est que Saddam Hussein les avait cachées ou détruites[189]. En fait, Nyhan et Reifler ont noté que chez de nombreux conservateurs, « la croyance que l'Irak possédait des armes de destruction massive juste avant l'invasion par les États-Unis a persisté longtemps après que l'administration Bush elle-même ait fini par admettre que ce n’était pas le cas »[190]. L’effet retour de flamme est une des manifestations du biais de confirmation[191], celui-ci est la tendance des gens à accorder plus de crédibilité aux preuves corroborant leurs croyances préexistantes. Dans ce cas, le biais est si fort que les gens refusent d’envisager la possibilité qu’ils se soient trompés (voir aussi Dissonance cognitive).

Le biais du statu quo le fait d'avoir une tendance à maintenir une situation dans la prise de décision. C’est une façon de penser erronée accordant plus de crédibilité aux informations n’impliquant pas de changement dans la vie courante[192].

Pourtant, l’ensemble de cette expérience est à prendre avec des pincettes, car elle n’a pas été corroborée par d'autres tests scientifiques. En effet, d’après plusieurs études[193], les citoyens tiennent, pour la majorité, compte des informations factuelles, même lorsque celles-ci remettent en question leurs engagements idéologiques. De plus, lorsque Nyhan a examiné l'ensemble des données d'autres études, il a reconnu que la prévalence et l'ampleur des effets de retour de flamme auraient pu être surestimées et qu'il faudrait un travail minutieux pour savoir exactement quand et comment il entre en jeu.

L’éducation aux médias

L’éducation aux médias et à l’information (EMI) est une ligne d’actions importantes pour lutter contre la désinformation. C’est une discipline en constante évolution pour répondre aux bouleversements rapides des technologies de l’information et de la communication. Elle s’avère être nécessaire au développement de l’esprit critique. En outre, l’éducation aux médias concerne autant les jeunes que les adultes et peut être prise en charge par de nombreux enseignants (français, histoire-géographie, sciences économiques et sociales) et professionnels des médias[194].

La force de l'éducation aux médias et à l'information réside dans le fait qu'il s'agit d'une solution préventive, plutôt que curative : « l’éducation aux médias se fait en amont, dès le plus jeune âge mais aussi tout au long de la vie, pour former des citoyens capables de repérer les fausses nouvelles avant même d’avoir eu le temps d’être trompés[195]. » D’autant plus que l’éducation numérique en France est en plein essor, et que les jeunes ont accès dès leur plus jeune âge, aux médias et à l’information.

Un groupe d’experts de haut niveau sur les Fake News et la désinformation en ligne (HLEG) désigné par la Commission Européenne a étudié diverses actions pour améliorer l’éducation aux médias au sein de l’Union Européenne. D’après leur rapport, pour que l’éducation aux médias et à l’information soit efficace, elle doit être mise en œuvre dans les programmes scolaires. Selon ces mêmes experts, l’éducation aux médias et à l’information doit être reconnue comme une compétence essentielle à l’alphabétisation[194].

Selon Laurence Maurin et Thomas Blanchet (2014)[196], « les ambitions de l’éducation aux médias sont de plusieurs ordres : acquérir des compétences d’analyse critique de l’information fournie, accroître ses connaissances sur le fonctionnement du monde des médias (sociologie et économie des médias), acquérir des compétences transdisciplinaires (trouver des informations, argumenter, écrire…), découvrir un secteur professionnel par des rencontres, et au final, exercer son droit d’expression ». Les auteurs témoignent de dispositifs pédagogiques mis en place ces dernières années au sein d’écoles et démontrent que l’éducation aux médias « permet une découverte critique du fonctionnement de ceux-ci. »[196] Ces dispositifs portent sur l’attention aux sources pour sélectionner de l’information et sur l’analyse de la production des médias:

  • l’expérience sur la sélection des sources s’est déroulée dans une classe de 1re (16-17 ans), dans laquelle les enseignants ont constaté une difficulté à comprendre la véritable portée d’une source bibliographique. Elle a été divisée en trois séquences : repérer des auteurs dans un texte, rechercher de nouvelles sources d’informations sur un sujet désigné et rédiger une bibliographie. Ces séquences ont poussé les élèves à s’interroger sur « l’intérêt d’une source et sur la connaissance qu’elle pouvait apporter à un lecteur[196]. »
  • la seconde expérience sur la production des médias s’est inscrite dans le cadre de la pédagogie de projet avec les élèves de 1re SES (sciences économiques et sociales). Pour répondre à des difficultés en matière d’argumentation et des lacunes sur l’actualité, la classe a produit une émission de radio. Cet exercice s’est organisé en plusieurs temps : analyser le style d’écriture et la diction des journaux radio, collecter des informations sur un thème, argumenter grâce à l’écriture d’un article et enfin, enregistrer une chronique. Les résultats de l’expérience démontrent que la création d’une émission de radio a permis aux élèves de développer des compétences dans l’appropriation des connaissances, l’expression et l’argumentation, tout en travaillant l’actualité et la découverte du fonctionnement des médias[196].

De plus, en dehors du milieu scolaire, l’éducation aux médias est aussi soutenue à travers plusieurs institutions afin de sensibiliser, rendre autonome et former un maximum de personnes face au phénomène des fake-news. L’UNESCO propose au  grand public des ressources telles que des cours en ligne gratuits ainsi qu’un service de recherche via l’Alliance mondiale pour les partenariats MIL (GAPMIL) et le Réseau universitaire MIL[197]. En France, la Bibliothèque Nationale de France (BNF) et le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI) s’engagent aussi dans la prévention contre les fake-news, notamment par la présence de liens (jeux, quiz, conseils, etc.) et d’ouvrages sur leur site, ou par des expositions et des affiches éducatives accessibles à tous que ce soit au grand public ou à des instances universitaires ou scolaires[198].

L’éducation aux médias « peut donc être une fin (découvrir le champ des médias) comme un moyen (acquérir des compétences et exercer sa citoyenneté)[196]. » Elle permet également de développer les aptitudes nécessaires à la reconnaissance des Fake News telles que : apprendre à distinguer les différents médias et se former à l’identification des contenus en ligne et à la catégorisation des sources ; vérifier une information en démêlant le vrai du faux et en analysant la cohérence de son contenu ; contrôler la popularité et la fiabilité d’une source d’information[199] ; chercher l’auteur d’un document, les dates et lieux de publications ; décrypter l’origine des images et photographies. L’éducation aux médias lutte également contre la diffusion des Fake News en incitant les usagers d’internet à partager l’information de façon raisonnée et responsable. En outre, elle leur présente d’autres stratégies visant à limiter la présence d’informations erronées dans un texte telles que : corriger les erreurs rencontrées lors de la lecture d’un texte ; réfuter les informations fausses par la présentation de « faits » véridiques et les répéter ; avertir les autres usagers lorsqu’une information est fausse ;  mettre en avant le caractère ridicule de certaines informations ; réfléchir avant de directement croire au contenu d’une information[200]. Il s’avère finalement qu’une éducation de qualité permettant de « favoriser l’apprentissage du raisonnement logique et scientifique, de maîtriser la rhétorique et l’argumentation »[199] est une solution pour lutter contre la fausse information.

Prévalence de la diffusion des contrevérités

Une étude menée par des chercheurs en science politique américains, publiée dans Science Advances en 2019, caractérise les profils de personnes qui diffusent de fausses informations sur Facebook. La grande majorité des utilisateurs ne partage pas d'article provenant de sites diffusant des fausses nouvelles[201]. L'âge est le principal critère permettant de déterminer la propension à partager des infox. Aux États-Unis, les seniors diffusent plus facilement de fausses informations que les autres Américains. Ils partagent près de sept fois plus d'articles provenant de faux sites d'actualités que ceux appartenant au groupe d'âge le plus jeune. Pour éviter le développement des contrevérités, l'éducation aux médias ne doit donc pas seulement concerner les jeunes générations mais l'ensemble de la population[202].

Tous les pays à fort développement des réseaux sociaux semblent touchés par le phénomène des infox. Les plus sinistrés sont les pays démocratiques très peuplés où la population est peu éduquée : Inde, Brésil, Nigeria... Mais même des pays comme le Canada sont profondément touchés[150].

Questions autour des fake news

Peut-on utiliser la lutte contre les fausses informations à d'autres finalités ?

Pour Pascal Froissart[120] de l'Université Paris VIII, les fake news permettent surtout « de détourner l'attention sur un non sujet », non sujet souvent beaucoup plus propice au débat que des sujets plus sérieux sur des questions de fonds. Certains gouvernements utilisent la lutte contre les Fake News comme prétexte pour réduire au silence des forces politiques d'opposition comme au Cameroun fin 2016[203].

Pour Frédéric Lordon, le problème ne serait pas tant celui des fake news, produits médiatiques courants depuis l'existence d'un espace public, mais plutôt celui d'un discours obsessionnel sur les fakes news[204]. Ce thème serait connexe à celui de l'ère de la post-vérité conduisant progressivement à une ère de la post-politique. L'obsession pour la traque des fausses nouvelles serait plus révélateur d'une perte de légitimité auprès de la population des médiations autorisées, en particulier, les médiations d'informations politiques. Ces dernières pensant que la simple vérifications de faits serait suffisante pour produire un contenu de journalisme politique alors que selon lui : « Ce que le journalisme “de combat” contre la post-vérité semble radicalement incapable de voir, c’est qu’il est lui-même un journalisme de la post-politique […]. Le problème est […] que des faits correctement établis ne seront jamais le terminus de la politique mais à peine son commencement, car des faits n’ont jamais rien dit d’eux-mêmes, rien [205]! ».

L'autre tâche du journalisme politique serait donc d'examiner et de proposer des alternatives plutôt que de se limiter à vérifier les faits de propositions politiques déjà présentes et bien médiatisées dans l'espace public[206].

Fausses informations et question de la vérité

L'identification des fake news soulève la question importante de qui peut objectivement déterminer ce qui est vrai de ce qui est faux[91]. Le spécialiste américain des médias Edward Herman a ironisé en 2017 sur la façon dont The New York Times, parmi d'autres médias mainstream, « ont exprimé bruyamment leur consternation face à la diffusion grandissante des "fake news" » alors même que ces journaux « diffusent régulièrement leurs propres formes de fake news, en relayant des informations fausses ou biaisées fournies par la sécurité nationale ou d'autres branches du gouvernement »[17]. De même en France, selon Charlotte d'Ornellas journaliste au journal d'extrême droite Valeurs actuelles, tous les médias « classiques » dont l'audiovisuel public propagent des fake news comme la dénégation du risque d'infiltration de la vague migratoire liée à la guerre en Syrie par l'État islamique qui s'est révélée vraie par la suite[207].

Pour Pascal Froissart, enseignant-chercheur, spécialiste de la rumeur, « Le grand danger, c'est de donner la responsabilité à l’État de dire le vrai du faux »[90].

Atteintes à la liberté d’expression

Pour Jacob Mchangama, un avocat danois et fondateur d'un groupe de réflexion qui défend la liberté d'expression, la lutte contre les fausses informations sur les réseaux sociaux est comparable à la lutte des inquisiteurs religieux qui publièrent un index des travaux interdits, mis à jour régulièrement jusqu'au vingtième siècle. L'église justifiait alors l'existence de cette liste en arguant que « la liberté de croyance » était pernicieuse à la fois pour l'individu errant et, par extension, pour la société. Selon Jacob Mchangama, la meilleure réponse au fake news est « de débattre et non de brandir une paire de menottes »[208].

Pour Emmanuel Todd, la menace n’est pas celle des Fake news mais l’autoritarisme d’État et sa volonté de contrôler les opinions. Les élites « ne comprennent plus la réalité qu’elles ont elles-mêmes créée, le comportement des électorats, Trump, le Brexit…, elles veulent interdire. Non content d’avoir le monopole de la violence légitime, l’État voudrait s’assurer le monopole des Fake news » [...] « s’il y a bien un producteur de Fake news à contrôler c’est l’État »[20].

En France, selon Nathalie MP Meyer, journaliste libérale, interdire ou censurer une quelconque information, sauf en cas de diffamation ou d'atteinte à la personne, est un acte contraire à la liberté d'expression et donc aux droits fondamentaux [209].

Notes et références

Notes

  1. La langue anglaise différencie false, que l'on traduit par « faux » et qui sous-entend la notion d'erreur, et fake, qui signifie « truqué » et sous-entend l'intention (délibérée) d'induire en erreur.
  2. GAFAM est un acronyme formé de l'initiale des cinq grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique : Google ; Apple ; Facebook ; Amazon et Microsoft.
  3. Les données publiées au JORF sont réutilisables gratuitement sous licence ouverte v2.0[158], compatible licence Creative Commons Attribution[159].
  4. La saisine suspend le délai de promulgation de la loi[162].

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Voir aussi

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Essai

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Ouvrages historiques

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Roman

Articles connexes

Liens externes